Etre rapide
La fée prépara la serpe, une réserve de poudre magique, qu’elle mit à sa ceinture, ainsi qu’une corne pour donner l’alerte. Puis elle embrassa ses enfants et dit à l’aîné :
- Jakob, je compte sur toi pour veiller sur tes frères durant mon absence. En cas de danger, je sonnerai trois fois dans cette trompe. Ainsi, vous pourrez reconstituer le mur d’invisibilité qui protège la vallée des malfaisances d’Oswald, même si je ne suis pas rentrée. C’est d’accord ?
- Je vous le promets, maman. Mais ne prenez aucun risque. Que ferions-nous sans vous ?
Agnella sourit et caressa la joue du jeune homme:
- Tu es en âge de faire ta vie ou presque, Jakob. Alors je sais que tu sauras agir au mieux des intérêts de tes frères comme de la vallée. Et si jamais tu n’y parvenais pas...Mais tu y parviendras, quoi qu’il arrive.
Manfred, prends la serpe de bronze et conjugue tes efforts avec ceux de Jakob pour limiter cette fichue liane. Et toi, Angelo...reste à l’abri. Je ne t’interdis pas de jeter des sorts pour aider notre famille, mais je ne veux pas que tu t’exposes inutilement, c’est compris ?
Le petit garçon hocha la tête, les yeux pleins de larmes. Il comprenait, peut-être plus que ses frères que l’heure était grave. Que leur mère faisait peut-être ses dernières recommandations. Agnella ouvrit les bras et serra très fort ses trois fils contre elle.
- Surtout, rappelez vous que je vous aime et que c’est cette unité d’amour qui compte.
C’est notre force à tous les quatre en l’absence de votre père.
Quatre têtes réunies les unes contre les autres. Un grand courant d’énergie les traverse, pour fédérer Agnella et ses fils. Un dernier sourire et hop...plus rapide que l’éclair, Agnella a disparu dans un nuage de poussière de fée.
Elle vole vite, plus vite, toujours plus vite, la serpe d’argent cisaille à différents endroits la plante qui tressaute sous les coups, gémit, craque…
- Je suis désolée, mais je n’ai pas le choix, lui dit Agnella en la tranchant de part en part.
Enfin elle arrive près de la tour d’Oswald que la plante est en train de recouvrir. Elle voit jusqu’où est montée la dernière branche et file lui donner le coup de grâce, avant qu’elle n’atteigne la fenêtre du laboratoire du sorcier.
Mais ce faisant, un peu de poussière de fée vient scintiller sur les carreaux, attirant l’attention d’un corbeau en cage, seul compagnon du sorcier.
- Attention, attention...croasse l’oiseau...Visiteur, visiteur en vue !
- Visiteur ? Que me bailles-tu là ? Il n’y a plus personne ici en dehors de nous deux, bougonne Oswald, absorbé dans la préparation d’un élixir.
- Féérie...féérie...répète l’oiseau d’un ton plaintif.
Oswald lève le nez de ses cornues.
- Qu’est-ce que tu as dit ?
- Féérie..bredouille le corbeau.
- Tu as vu une fée ?
Et soudain, il comprend, file à la fenêtre, voit la plante qui enlace sa maison et aperçoit un éclair pailleté qui s’agite en tous sens.
Avec un mauvais sourire, Oswald murmure :
- Tiens, tiens...serait-ce la vallée heureuse qui vient jusqu’à moi ?
Etre rapide
La fée prépara la serpe, une réserve de poudre magique, qu’elle mit à sa ceinture, ainsi qu’une corne pour donner l’alerte. Puis elle embrassa ses enfants et dit à l’aîné :
- Jakob, je compte sur toi pour veiller sur tes frères durant mon absence. En cas de danger, je sonnerai trois fois dans cette trompe. Ainsi, vous pourrez reconstituer le mur d’invisibilité qui protège la vallée des malfaisances d’Oswald, même si je ne suis pas rentrée. C’est d’accord ?
- Je vous le promets, maman. Mais ne prenez aucun risque. Que ferions-nous sans vous ?
Agnella sourit et caressa la joue du jeune homme:
- Tu es en âge de faire ta vie ou presque, Jakob. Alors je sais que tu sauras agir au mieux des intérêts de tes frères comme de la vallée. Et si jamais tu n’y parvenais pas...Mais tu y parviendras, quoi qu’il arrive.
Manfred, prends la serpe de bronze et conjugue tes efforts avec ceux de Jakob pour limiter cette fichue liane. Et toi, Angelo...reste à l’abri. Je ne t’interdis pas de jeter des sorts pour aider notre famille, mais je ne veux pas que tu t’exposes inutilement, c’est compris ?
Le petit garçon hocha la tête, les yeux pleins de larmes. Il comprenait, peut-être plus que ses frères que l’heure était grave. Que leur mère faisait peut-être ses dernières recommandations. Agnella ouvrit les bras et serra très fort ses trois fils contre elle.
- Surtout, rappelez vous que je vous aime et que c’est cette unité d’amour qui compte.
C’est notre force à tous les quatre en l’absence de votre père.
Quatre têtes réunies les unes contre les autres. Un grand courant d’énergie les traverse, pour fédérer Agnella et ses fils. Un dernier sourire et hop...plus rapide que l’éclair, Agnella a disparu dans un nuage de poussière de fée.
Elle vole vite, plus vite, toujours plus vite, la serpe d’argent cisaille à différents endroits la plante qui tressaute sous les coups, gémit, craque…
- Je suis désolée, mais je n’ai pas le choix, lui dit Agnella en la tranchant de part en part.
Enfin elle arrive près de la tour d’Oswald que la plante est en train de recouvrir. Elle voit jusqu’où est montée la dernière branche et file lui donner le coup de grâce, avant qu’elle n’atteigne la fenêtre du laboratoire du sorcier.
Mais ce faisant, un peu de poussière de fée vient scintiller sur les carreaux, attirant l’attention d’un corbeau en cage, seul compagnon du sorcier.
- Attention, attention...croasse l’oiseau...Visiteur, visiteur en vue !
- Visiteur ? Que me bailles-tu là ? Il n’y a plus personne ici en dehors de nous deux, bougonne Oswald, absorbé dans la préparation d’un élixir.
- Féérie...féérie...répète l’oiseau d’un ton plaintif.
Oswald lève le nez de ses cornues.
- Qu’est-ce que tu as dit ?
- Féérie..bredouille le corbeau.
- Tu as vu une fée ?
Et soudain, il comprend, file à la fenêtre, voit la plante qui enlace sa maison et aperçoit un éclair pailleté qui s’agite en tous sens.
Avec un mauvais sourire, Oswald murmure :
- Tiens, tiens...serait-ce la vallée heureuse qui vient jusqu’à moi ?