Back to photostream

Pavillon de la Jamaïque

1. Identification

1.0 Nom d’origine : Pavillon de la Jamaïque

1.1 Nom usuel : Pavillon de la Jamaïque

1.2 Adresse : Secteur île Notre-Dame

No. du Lot : 4100

Plan-repère : No. 418

1.3 Ville : Montréal

1.4 Type de bâtiment : Pavillon d’exposition

1.5 Particularité du bâtiment : Temporaire

1.6 Superficie et dimensions :

Dimensions : 76’ de longueur x 36’ de largeur (plus les huttes)

Hauteur : 26’

Superficie : 4452 pi. ca

1.7 Protection/statut : Secteur significatif à critères

1.8 Propriétaire initial (maître d'ouvrage) :

Gouvernement de la Jamaïque, représenté par le haut-commissaire

général, Ottawa

1.9 Propriétaire actuel : Ville de Montréal

____________________________________________________

2. Données historiques

2.1 Description de la commande :

Pavillon temporaire conçu sous le thème de l’auberge jamaïcaine,

où les visiteurs peuvent se détendre au son de musique jamaïcaine,

boire du rhum et manger des plats typiques du pays.

2.2 Dates importantes :

Projet initié : 1966

Début de la construction : 1966

Fin des travaux : 1967

2.3 Concepteurs :

George F. Eber, architecte (Montréal)

M. A. Mathieu (architecte pour l’Expo)

2.4 Autres spécialistes :

Ingénieurs conseils :

Ingénieur structure : Blauer, Horvath & Associates (Montréal)

Ingénieur mécanique et électrique: James P. Keith Associates

Limited (Montréal)

Entrepreneur général : Bryan Elliott Limited (Montréal- New York)

 

2.5 Modifications significatives :

Après 1967 :

- démolition des huttes ;

- réaménagement en un relais pour ceux qui s’adonnent à des

sports d’hiver sur l’île;

- réfection du toit en bardeaux d’asphalte.

1976 :

Sert d’entrepôt lors des Jeux Olympiques de Montréal.

1979- 1980 :

Aménagement d’un café terrasse lors des Floralies

1993-1997 :

Restaurant Fleur de l’île (concession).

2000 :

Restauration des canaux.

2002- 2003 :

Lieu de tournage de l’émission L’île de Gildor.

c. 2005 :

Sert de salle de cours pour les élèves d’horticulture de l’École des

métiers de l’horticulture de Montréal.

2006 :

Aménagement paysager refait

2.6 Usage actuel :

Désaffecté

2.7 État physique actuel :

Seul le bâtiment principal et son annexe subsistent. Les huttes

ont été démolies et les abords du pavillon ont été réaménagés.

 

3. Description

3.1 Description synthèse :

Le pavillon de la Jamaïque est du nombre des pavillons nationaux qui témoignent à l’Expo des traditions architecturales de leur

pays. Sa conception emprunte à la fois à l’auberge jamaïcaine et à la grande maison de plantations par son corps de bâtiment de

deux étages en maçonnerie couverte d’enduit, son grand toit à croupes à faibles pentes brisées, ainsi que sa cour cintrée par un

muret de blocs en ciment. Le pavillon se complète par une annexe rectangulaire d’un étage, aussi construite en blocs, à toit plat,

logeant les espaces de services.

À l’époque de l’Expo, des huttes de bois rappelant le logis des esclaves parachevaient l’aménagement du site et permettaient aux

visiteurs de bénéficier d’espaces aménagés à l’intérieur comme à l’extérieur, tel qu’ils auraient pu le faire s’ils fréquentaient une

véritable auberge de la Jamaïque. La localisation du pavillon, à la jonction de deux canaux sur un terrain en pente, a par ailleurs

permis l’aménagement de terrasses sur différents paliers autour du bâtiment.

L’intérieur du bâtiment consiste en une surface à aire ouverte où se dressent le bar, à l’entrée, puis les tables pour les convives. Il ne

se trouve pas d’étage, plutôt un petit balcon qui évoque la mezzanine qui, comme à l’extérieur, est projeté le long des murs.

3.2 Construction :

L’édifice a été réalisé en tant que pavillon temporaire. La charpente du toit est en bois et les murs en blocs de ciment recouverts de

deux types d’enduits : lisse pour le corps du bâtiment et à faux joints pour le soubassement et l’annexe. Le rez-de-chaussée est

abondamment fenestré tandis qu’à l’étage, des persiennes de bois posées par-dessus le mur de blocs créent l’illusion de portesfenêtres.

Les bardeaux de bois du toit ont été remplacés par des bardeaux d’asphalte à une date inconnue. Autour du bâtiment, le

sol de la cour est recouvert de dalles de béton de 3 pieds par 6 pieds.

3.3 Contexte :

Le pavillon de la Jamaïque dont l’une des fonctions est d’inviter les visiteurs à se détendre et se sustenter, est localisé au centre de

l’île Notre-Dame, donc au centre des axes formés par l’implantation des pavillons principaux, à chacune des extrémités de l’île. Le

bâti domine le paysage et lui confère une allure urbaine.

Le pavillon est situé sur un lot rectangulaire au croisement de deux canaux, au centre de l’île Notre-Dame, sur un terrain légèrement

en pente de sorte que son soubassement est découvert à l’arrière. Au sud, un chemin part de la terrasse et rejoint en droite ligne la

place des ingénieurs. Un second chemin longe la terrasse vers l’ouest, où un pont enjambe le canal vers la place de l’Amiante. Audelà

du lot, nous retrouvons sinon, au nord, de l’autre côté du canal, le Pavillon des Indiens du Canada et celui des Nations Unies, à

l’est, le Pavillon de l’île Maurice et au sud, le Pavillon de Monaco et celui d’Haiti. À l’ouest se dressent les pavillons des provinces

canadiennes.

 

4. Évaluation

A. Valeur documentaire / histoire de Montréal, du Québec, et internationale :

Le Pavillon de la Jamaïque est l’un des rares pavillons temporaires de l’Expo 67 qui subsistent encore aujourd’hui. Il témoigne non

seulement de l’événement d’envergure qu’a été l’Expo, qui a notamment permis au Québec de s’ouvrir sur le monde, mais aussi de

l’indépendance nouvelle de la Jamaïque. Devenue un pays en 1962, c’est à Montréal que la Jamaïque participe pour la première fois

à un événement international en tant que nation.

L’intérêt du pavillon est aussi lié aux liens d’amitié qui unissent le Canada et la Jamaïque. Malgré la forte immigration jamaïcaine au

Québec, le pavillon de l’Expo demeure l’une des rares manifestations connues d’architecture d’inspiration jamaïcaine en sol

québécois. Fenêtre sur la culture Jamaïcaine, le pavillon a de plus permis aux Canadiens de connaître la richesse de l’histoire de la

Jamaïque et l’hospitalité de son peuple. Dès son ouverture, ce petit pavillon a joui d’une très grande popularité.

B. Valeur documentaire / histoire de l’architecture :

L’architecture du pavillon de la Jamaïque est plutôt traditionnelle. Si dans toutes les Expositions universelles, certains pavillons se

sont démarqués pour leur aspect novateur, ils s’en est toujours trouvés d’autres qui, à l’instar du pavillon de la Jamaïque, ont

véhiculé leur identité nationale par des manifestations régionalistes. Le caractère jamaïcain n’en tenait pas qu’au bâtiment mais à

l’expérience qu’il proposait au visiteur. En ce sens, le pavillon fut un succès puisqu’il a joui d’une très grande popularité tout au long

de l’Expo. La qualité des espaces intérieurs et extérieurs, tout comme celle de son environnement, a permis la récupération du

pavillon lors de la tenue de différents événements depuis sa construction, notamment lors d’autres expositions, Terre des Hommes

et les Floralies, ou pour la réalisation d’une émission de télévision, L’île de Gilidor à Radio-Canada.

Le pavillon a été construit selon les plans d’un architecte canadien installé à Montréal, George F. Eber (1933-1995). Eber fut

l’architecte le plus prolifique de l’Expo 67. Il a ensuite connu une carrière internationale.

C. Intégrité

Objet : Vu de l’extérieur, le bâtiment principal a relativement bien conservé ses qualités d’origine ainsi que sa relation avec le site.

Les lanternes, les garde-corps, les persiennes demeurent originaux. Les bardeaux de bois de la toiture ont été remplacés par des

bardeaux d’asphalte. Néanmoins l’aménagement paysager a été modifié. Les huttes ont été démolies et la cour réaménagée

récemment dans un autre esprit.

Contexte : À partir du site du pavillon de la Jamaïque, il demeure possible d’observer les pavillons de la France et du Québec, le

Centre des arts du pavillon du Canada, ainsi que des témoins restant des places de l’Amiante et des ingénieurs. Cependant,

l’environnement du pavillon a été profondément modifié depuis 1967. Notons la disparition de plusieurs pavillons de l’Expo 67 et la

modification de l’aménagement initial du site, notamment depuis les floralies internationales de 1980.

D. Authenticité

Objet : Le bâtiment principal a relativement bien conservé sa physionomie d’origine. Cependant, il est pour l’instant désaffecté.

Les terrasses sont vides, il n’est plus possible d’y ressentir l’expérience jamaïcaine proposée à l’Expo. En ce sens, il a perdu une

grande part de son authenticité.

Contexte : La présence continue des canaux, des sentiers qui longent le pavillon, ainsi que l’aménagement paysager, confèrent

à l’environnement du pavillon de la Jamaïque une certaine qualité bucolique. Cette atmosphère calme ne s’apparente cependant pas

à l’esprit du lieu à l’origine, tandis que le pavillon se trouvait au centre des pavillons de l’île Notre-Dame et accueillait les visiteurs

telle une auberge jamaïcaine.

5,510 views
0 faves
0 comments
Uploaded on May 28, 2008
Taken on May 28, 2008