Marie.L.Manzor
the witching hour
The mist slips under the door of my house, stretches its tentacles and reaches my bed, slipping under the covers. It whispers in my ear, "Come and join the dawn, deep in the deserted woods." I refuse to listen to this delicious chant and escape to the land of dreams. "Come on, get up and follow me! » it insists. Reluctantly, I stagger out of bed, eyes still drowned in sleep. However, I know the sun will not shine. And fog without sun always makes dull pictures. But the mist makes itself more convincing. And soon enough, I find myself plunging into the yawning forest. One by one, my sensors kick in. I don’t manage to see yet, I feel. My Nikon is on but on my shoulder. Suddenly, my heart rate accelerates. The real world drifts away, engulfed in fog. I feel I’m getting close to the witching hour. I slide along a slope next to a singing stream. I throw a big stone into it, to test its reality. I wonder : am I still in bed dreaming about this scene or really present in the blurred forest ? The answer doesn’t take long. I lose balance and find myself on all fours, butt in ice water, the laughing stock of the forest wild birds.
La brume se glisse sous la porte de ma maison, étend ses tentacules et atteint mon lit, se glissant sous la couette. Elle susurre à mon oreille « Viens te joindre à l’aurore, au creux des bois désertés. » Je refuse d’écouter ses mélopées délicieuses et cours me réfugier au pays des rêves. « Allez , lève toi et suis moi ! » insiste-t-elle. À contre-coeur, je titube hors du lit, les yeux encore noyés de sommeil. Je sais pourtant que le soleil ne sera pas au rendez vous. Le brouillard sans soleil, c’est la garantie d’une photo plombée. Mais la brume se fait plus convaincante et me voilà bientôt m'enfonçant dans la forêt qui bâille. Un à un mes capteurs se réveillent. Je sens, je ne vois pas encore. Je ressens, je n’arme pas encore mon Nikon. Soudain, mon rythme cardiaque s’accélère. Le monde réel s’éloigne, englouti dans le brouillard. Je sens que j’approche de l’instant magique. Je glisse le long d’un talus où chante un ruisseau. J'y jette une grosse pierre comme pour en tester la réalité. Je ne sais plus si je suis encore dans mon lit à rêver ce décor, ou bien réellement présente dans cette forêt estompée au buvard. La réponse ne tarde pas. Je perds pied et me retrouve les fesses dans l’eau glacée sous la risée des oiseaux sauvages.
the witching hour
The mist slips under the door of my house, stretches its tentacles and reaches my bed, slipping under the covers. It whispers in my ear, "Come and join the dawn, deep in the deserted woods." I refuse to listen to this delicious chant and escape to the land of dreams. "Come on, get up and follow me! » it insists. Reluctantly, I stagger out of bed, eyes still drowned in sleep. However, I know the sun will not shine. And fog without sun always makes dull pictures. But the mist makes itself more convincing. And soon enough, I find myself plunging into the yawning forest. One by one, my sensors kick in. I don’t manage to see yet, I feel. My Nikon is on but on my shoulder. Suddenly, my heart rate accelerates. The real world drifts away, engulfed in fog. I feel I’m getting close to the witching hour. I slide along a slope next to a singing stream. I throw a big stone into it, to test its reality. I wonder : am I still in bed dreaming about this scene or really present in the blurred forest ? The answer doesn’t take long. I lose balance and find myself on all fours, butt in ice water, the laughing stock of the forest wild birds.
La brume se glisse sous la porte de ma maison, étend ses tentacules et atteint mon lit, se glissant sous la couette. Elle susurre à mon oreille « Viens te joindre à l’aurore, au creux des bois désertés. » Je refuse d’écouter ses mélopées délicieuses et cours me réfugier au pays des rêves. « Allez , lève toi et suis moi ! » insiste-t-elle. À contre-coeur, je titube hors du lit, les yeux encore noyés de sommeil. Je sais pourtant que le soleil ne sera pas au rendez vous. Le brouillard sans soleil, c’est la garantie d’une photo plombée. Mais la brume se fait plus convaincante et me voilà bientôt m'enfonçant dans la forêt qui bâille. Un à un mes capteurs se réveillent. Je sens, je ne vois pas encore. Je ressens, je n’arme pas encore mon Nikon. Soudain, mon rythme cardiaque s’accélère. Le monde réel s’éloigne, englouti dans le brouillard. Je sens que j’approche de l’instant magique. Je glisse le long d’un talus où chante un ruisseau. J'y jette une grosse pierre comme pour en tester la réalité. Je ne sais plus si je suis encore dans mon lit à rêver ce décor, ou bien réellement présente dans cette forêt estompée au buvard. La réponse ne tarde pas. Je perds pied et me retrouve les fesses dans l’eau glacée sous la risée des oiseaux sauvages.