Domi Rolland
Elfes et Fées
www.youtube.com/watch?v=QCDvelFHAAo&feature=related
Au temps jadis, alors que dans toutes les régions de notre pays, les hommes œuvraient et défrichaient, elfes et fées s'étaient réfugiés en un lieu qu'ils avaient rendu inaccessible. C'était une haute vallée entourée d'une ceinture de montagnes hérissées de forêts enchevêtrées. Là, dans un décor charmant, un lac ravissant clapotait, tandis que, sur ses rives, fleurissait un éternel printemps.
Il y croissait les fleurs les plus délicates, aux couleurs irisées. Les elfes, tout menus et gracieux, voltigeaient d'une corolle à l'autre, en compagnie de papillons bigarrés. Les fées, aux longues robes diaprées, dansaient sur l'eau les soirs de clair de lune, au son d'une musique harmonieuse et légère. Flora lyse, la reine des fées, régnait sur ce domaine enchanté.
Or, un jour que tout ce petit monde s'ébattait joyeusement, une biche survient, hors d'haleine.
- Alerte! Les forêts vont s'ouvrir et les hommes envahiront votre royaume! Aussitôt on l'entoure. Les questions pleuvent:
- Quand? - Comment? - Pourquoi? - Les hommes, merci ! On se passe de leur société! La reine Flora lyse saura bien lancer aux alentours des sortilèges qui empêcheront leur intrusion! Toutefois, elle, qui vient de discourir longuement avec la biche, secoue gravement la tête. Non, aucune magie ne pourra agir en l'occurrence: ceux qui projettent de venir dans la vallée sont des moines. Dieu les protège.
- Dans ce cas, remarque Prunet, l'elfe aux ailes violettes, ils ne nous feront pas de mal! - Non, certainement pas, admet la reine. Mais en abattant une partie des forêts, ils ouvriront un passage aux vents et aux l'hiver pénétrera derrière eux. Puis, peu à peu, d’autres hommes viendront et s'établiront sur nos rives. qu'allons-nous devenir? disent les elfes en s'asseyant par terre, prêts à pleurer.
- Ne commencez pas à pleurnicher, protestent Luciole et Myrtille, les fées qui vivent à la lisière des bois. Si les hommes sont vraiment trop rudes pour le petit peuple que nous sommes, nous nous retirerons au fond du lac, voilà tout! Qu'en pense notre gracieuse souveraine?
- La première chose à faire, décide Floralyse, en dressant fièrement sa tête mignonne couronnée de fleurs d'or, est d'envoyer des messagers qui, à leur insu, observeront les hommes s'apprêtant à envahir notre vallée. S'ils se révèlent moins frustes que nous le supposons, il y aura peut-être possibilité de communiquer avec eux.
- Et si ce sont des rustres? interroge Liseron, le fragile elfe bleu à la voix cristalline.
- Dans ce cas, comme l'ont dit Luciole et Myrtille, il faudra nous résoudre à disparaître dans les demeures souterraines où nous créerons un palais qui abritera fleurs rares, insectes trop fragiles, oiseaux et animaux désirant nous accompagner dans notre exil.
Sans tarder davantage, le petit peuple commence ses investigations. Liseron et Prunet, les plus hardis parmi les elfes, se proposent comme observateurs. L'un quitte la vallée guidé par un rouge-gorge, l'autre s'en va dans la direction opposée, accompagné d'une abeille expérimentée.
Ils reparaissent le lendemain, épuisés de fatigue et stupéfaits de ce qu'ils ont vu et entendu. Elfes et fées les écoutent, consternés, tandis qu'ils présentent leurs rapports à la reine Floralyse.
- Hélas! Majesté, annonce Prunet, à mon avis, nous ne pouvons cohabiter avec les hommes. Jamais ils ne nous comprendront. Ils ne savent ni voir, ni entendre ce que la nature leur dispense, et cherchent le bonheur je ne sais où, sans remarquer toutes les joies qu'ils ont à leur portée.
- J'ai chanté pour eux mes plus douces mélodies, se désole Liseron, personne n'y a pris garde.
- J'ai dansé dans un rayon de lune et nul ne l'a remarqué, s'indigne Prunet.
- Comment est-ce possible! murmurent tous les assistants. En êtes-vous sûrs?
- Je crois, dit alors la reine Floralyse, que ces faits sont tristement exacts. Toutefois, avant de prendre une décision, je vais tenter quelques expériences et me rendre en personne sur les lieux. Que l'on amène mon char volant!
Anxieux, le petit peuple voit s'éloigner sa souveraine, dans un pétale de rose traîné par des libellules. Heureusement, elle ne tarde pas à reparaître.
- Non, crie-t-elle avant même d'atterrir, ne nous mêlons pas à de pareilles gens. J'ai fait éclore pour eux des fleurettes exquises et ils les ont foulées aux pieds. Vite, au travail, quittons la surface de la terre!
Lorsque les hommes arrivèrent à la vallée qu'ils nommèrent « Joux » à cause de ses forêts, le petit peuple vivait heureux dans un palais souterrain dont on voit toujours les orifices. Le rocher qui émerge parfois dans le lac n'est autre que le sommet de sa tour.
In olden days, whereas in all regions of our country, the men were working and cleared, elves and fairies had taken refuge in a place they had rendered inaccessible. It was a high valley surrounded by a ring of mountains bristling with tangled forests. There, in a charming setting, a beautiful lake lapped, while on its banks, flourishing an eternal spring.
There grew the most delicate flowers, iridescent colors. The elves, all menus and graceful, fluttering from a corolla to another, accompanied by colorful butterflies. The fairies, the variegated robes, danced on the water in the evening moonlight, the sound of harmonious music and light. Flora lysis, the fairy queen, ruled this enchanted domain.
But one day that all this little world frolicked happily, a deer comes out of breath.
- Warning! The forests are open and men invade your kingdom! Immediately surrounding it. The questions rained:
- When? - How? - Why? - Men, thank you! It happens to their company! Queen Flora lysis will run well around the spells that will prevent their intrusion! However, she comes to talk at length with the doe, shaking his head gravely. No, no magic can act in this case: those who plan to come to the valley are monks. God protects them.
- In this case, note Prunet, the elf with purple wings, they will do us no harm! - No, certainly not the queen admits. But by breaking down some of the forests, they will open a passage to winds and winter penetrate behind. Then, gradually, other people will come and settle on our shores. what are we becoming? say elves sitting on the floor, ready to cry.
- Do not start whining, protesting and Blueberry Firefly, fairies living at the edge of the woods. If men are really too harsh for the little people we are, we will remove the lake bottom, that's all! What does our gracious sovereign?
- The first thing to do, decides Floralyse, standing proudly in his cute head crowned with golden flowers, is to send messengers who, unbeknownst to them, observe the men preparing to invade our valley. If they are less crude than we suppose, there might be able to communicate with them.
- And if they are clowns? Bindweed questioned the fragile elf blue crystalline voice.
- In this case, as stated Firefly and Bilberry, we must resign ourselves to disappear into the underground dwellings where we will create a palace to house rare flowers, insects too fragile birds and animals who wish to accompany us in our exile.
Without further delay, the little people begin its investigations. Bindweed and Prunet, the boldest among the elves, offer themselves as observers. One leaves the valley guided by a robin, the other goes in the opposite direction, with an experienced bee.
They reappeared the next day, exhausted from fatigue and amazed at what they saw and heard. Elves and fairies are listening, dismayed, as they present their reports to the queen Floralyse.
- Alas! Majesty announced Prunet, in my opinion, we can not live with men. They never understand us. They can neither see nor hear what nature provides them, and seek happiness I know not where, but notice all the joy they have at their disposal.
- I sang for them my sweetest melodies, laments bindweed, nobody has noticed.
- I danced in the moonlight and no one has noticed, indignant Prunet.
- How is it possible? murmur all present. Are you sure?
- I think, "said the queen Floralyse that these facts are sadly true. However, before making a decision, I will try some experiments and go in person to the scene. Whether you take my flying car!
Anxious, the small nation's sovereignty is further away, in a rose petal drawn by dragonflies. Fortunately, it does not take long to reappear.
- No, cried even before she landed, we did not mingle with such people. I hatched for them exquisite flowers and they were trampled. Quick, to work, leaving the surface of the earth!
When the men arrived at the valley which they named "Joux" because of its forests, the little people lived happily in an underground palace which we always see the holes. The rock which sometimes emerges in the lake is just the top of his tower.
Domi
Elfes et Fées
www.youtube.com/watch?v=QCDvelFHAAo&feature=related
Au temps jadis, alors que dans toutes les régions de notre pays, les hommes œuvraient et défrichaient, elfes et fées s'étaient réfugiés en un lieu qu'ils avaient rendu inaccessible. C'était une haute vallée entourée d'une ceinture de montagnes hérissées de forêts enchevêtrées. Là, dans un décor charmant, un lac ravissant clapotait, tandis que, sur ses rives, fleurissait un éternel printemps.
Il y croissait les fleurs les plus délicates, aux couleurs irisées. Les elfes, tout menus et gracieux, voltigeaient d'une corolle à l'autre, en compagnie de papillons bigarrés. Les fées, aux longues robes diaprées, dansaient sur l'eau les soirs de clair de lune, au son d'une musique harmonieuse et légère. Flora lyse, la reine des fées, régnait sur ce domaine enchanté.
Or, un jour que tout ce petit monde s'ébattait joyeusement, une biche survient, hors d'haleine.
- Alerte! Les forêts vont s'ouvrir et les hommes envahiront votre royaume! Aussitôt on l'entoure. Les questions pleuvent:
- Quand? - Comment? - Pourquoi? - Les hommes, merci ! On se passe de leur société! La reine Flora lyse saura bien lancer aux alentours des sortilèges qui empêcheront leur intrusion! Toutefois, elle, qui vient de discourir longuement avec la biche, secoue gravement la tête. Non, aucune magie ne pourra agir en l'occurrence: ceux qui projettent de venir dans la vallée sont des moines. Dieu les protège.
- Dans ce cas, remarque Prunet, l'elfe aux ailes violettes, ils ne nous feront pas de mal! - Non, certainement pas, admet la reine. Mais en abattant une partie des forêts, ils ouvriront un passage aux vents et aux l'hiver pénétrera derrière eux. Puis, peu à peu, d’autres hommes viendront et s'établiront sur nos rives. qu'allons-nous devenir? disent les elfes en s'asseyant par terre, prêts à pleurer.
- Ne commencez pas à pleurnicher, protestent Luciole et Myrtille, les fées qui vivent à la lisière des bois. Si les hommes sont vraiment trop rudes pour le petit peuple que nous sommes, nous nous retirerons au fond du lac, voilà tout! Qu'en pense notre gracieuse souveraine?
- La première chose à faire, décide Floralyse, en dressant fièrement sa tête mignonne couronnée de fleurs d'or, est d'envoyer des messagers qui, à leur insu, observeront les hommes s'apprêtant à envahir notre vallée. S'ils se révèlent moins frustes que nous le supposons, il y aura peut-être possibilité de communiquer avec eux.
- Et si ce sont des rustres? interroge Liseron, le fragile elfe bleu à la voix cristalline.
- Dans ce cas, comme l'ont dit Luciole et Myrtille, il faudra nous résoudre à disparaître dans les demeures souterraines où nous créerons un palais qui abritera fleurs rares, insectes trop fragiles, oiseaux et animaux désirant nous accompagner dans notre exil.
Sans tarder davantage, le petit peuple commence ses investigations. Liseron et Prunet, les plus hardis parmi les elfes, se proposent comme observateurs. L'un quitte la vallée guidé par un rouge-gorge, l'autre s'en va dans la direction opposée, accompagné d'une abeille expérimentée.
Ils reparaissent le lendemain, épuisés de fatigue et stupéfaits de ce qu'ils ont vu et entendu. Elfes et fées les écoutent, consternés, tandis qu'ils présentent leurs rapports à la reine Floralyse.
- Hélas! Majesté, annonce Prunet, à mon avis, nous ne pouvons cohabiter avec les hommes. Jamais ils ne nous comprendront. Ils ne savent ni voir, ni entendre ce que la nature leur dispense, et cherchent le bonheur je ne sais où, sans remarquer toutes les joies qu'ils ont à leur portée.
- J'ai chanté pour eux mes plus douces mélodies, se désole Liseron, personne n'y a pris garde.
- J'ai dansé dans un rayon de lune et nul ne l'a remarqué, s'indigne Prunet.
- Comment est-ce possible! murmurent tous les assistants. En êtes-vous sûrs?
- Je crois, dit alors la reine Floralyse, que ces faits sont tristement exacts. Toutefois, avant de prendre une décision, je vais tenter quelques expériences et me rendre en personne sur les lieux. Que l'on amène mon char volant!
Anxieux, le petit peuple voit s'éloigner sa souveraine, dans un pétale de rose traîné par des libellules. Heureusement, elle ne tarde pas à reparaître.
- Non, crie-t-elle avant même d'atterrir, ne nous mêlons pas à de pareilles gens. J'ai fait éclore pour eux des fleurettes exquises et ils les ont foulées aux pieds. Vite, au travail, quittons la surface de la terre!
Lorsque les hommes arrivèrent à la vallée qu'ils nommèrent « Joux » à cause de ses forêts, le petit peuple vivait heureux dans un palais souterrain dont on voit toujours les orifices. Le rocher qui émerge parfois dans le lac n'est autre que le sommet de sa tour.
In olden days, whereas in all regions of our country, the men were working and cleared, elves and fairies had taken refuge in a place they had rendered inaccessible. It was a high valley surrounded by a ring of mountains bristling with tangled forests. There, in a charming setting, a beautiful lake lapped, while on its banks, flourishing an eternal spring.
There grew the most delicate flowers, iridescent colors. The elves, all menus and graceful, fluttering from a corolla to another, accompanied by colorful butterflies. The fairies, the variegated robes, danced on the water in the evening moonlight, the sound of harmonious music and light. Flora lysis, the fairy queen, ruled this enchanted domain.
But one day that all this little world frolicked happily, a deer comes out of breath.
- Warning! The forests are open and men invade your kingdom! Immediately surrounding it. The questions rained:
- When? - How? - Why? - Men, thank you! It happens to their company! Queen Flora lysis will run well around the spells that will prevent their intrusion! However, she comes to talk at length with the doe, shaking his head gravely. No, no magic can act in this case: those who plan to come to the valley are monks. God protects them.
- In this case, note Prunet, the elf with purple wings, they will do us no harm! - No, certainly not the queen admits. But by breaking down some of the forests, they will open a passage to winds and winter penetrate behind. Then, gradually, other people will come and settle on our shores. what are we becoming? say elves sitting on the floor, ready to cry.
- Do not start whining, protesting and Blueberry Firefly, fairies living at the edge of the woods. If men are really too harsh for the little people we are, we will remove the lake bottom, that's all! What does our gracious sovereign?
- The first thing to do, decides Floralyse, standing proudly in his cute head crowned with golden flowers, is to send messengers who, unbeknownst to them, observe the men preparing to invade our valley. If they are less crude than we suppose, there might be able to communicate with them.
- And if they are clowns? Bindweed questioned the fragile elf blue crystalline voice.
- In this case, as stated Firefly and Bilberry, we must resign ourselves to disappear into the underground dwellings where we will create a palace to house rare flowers, insects too fragile birds and animals who wish to accompany us in our exile.
Without further delay, the little people begin its investigations. Bindweed and Prunet, the boldest among the elves, offer themselves as observers. One leaves the valley guided by a robin, the other goes in the opposite direction, with an experienced bee.
They reappeared the next day, exhausted from fatigue and amazed at what they saw and heard. Elves and fairies are listening, dismayed, as they present their reports to the queen Floralyse.
- Alas! Majesty announced Prunet, in my opinion, we can not live with men. They never understand us. They can neither see nor hear what nature provides them, and seek happiness I know not where, but notice all the joy they have at their disposal.
- I sang for them my sweetest melodies, laments bindweed, nobody has noticed.
- I danced in the moonlight and no one has noticed, indignant Prunet.
- How is it possible? murmur all present. Are you sure?
- I think, "said the queen Floralyse that these facts are sadly true. However, before making a decision, I will try some experiments and go in person to the scene. Whether you take my flying car!
Anxious, the small nation's sovereignty is further away, in a rose petal drawn by dragonflies. Fortunately, it does not take long to reappear.
- No, cried even before she landed, we did not mingle with such people. I hatched for them exquisite flowers and they were trampled. Quick, to work, leaving the surface of the earth!
When the men arrived at the valley which they named "Joux" because of its forests, the little people lived happily in an underground palace which we always see the holes. The rock which sometimes emerges in the lake is just the top of his tower.
Domi