Versailles postcard
Versailles / Hameau de la Reine
Dans la série "Apprenez à débusquer les pièges photographiques grossiers que l’on vous tend"
Aujourd’hui, leçon 1 : "Les secrets de la carte postale" (tels que je les ai appris dans des livres sérieux lors de mes premiers pas basiques et photographiques il y a presque cinquante ans, ce qui ne nous rajeunit pas) :
- Un éclairage chaud de fin d’après-midi
- Un ciel nuageux et si possible tourmenté
- Une composition très académique équilibrant joyeusement et soigneusement premiers plans et arrière-plans (règles des tiers et des symétries)
- Un peu de saturation des couleurs et des contrastes, mais sans sombrer trop dans le kitsch pompier quand même, car on n’est ni dans les souks de Marrakech ni sur les marchés de Cuzco, ni pour postuler à la reconnaissance suprême de l’I.A. “Explore”, friande de couleurs “pêtantes”…
- Et surtout attendre que tous ces c.. de touristes migrateurs, en shorts kaki, en casquettes Nike, et en T-shirts criards, ne soient plus dans le champ de l’image, ou à minima presqu'invisibles dans le fond, ceci sans jamais en venir aux insultes ou à la violence, ce qui est probablement le point le plus technique de l'exercice photographique de la carte postale, car il requiert à la fois beaucoup de patience et une forte dose de self-contrôle.
Le résultat ? En matière d’originalité et de créativité, il ne casse que rarement trois pattes à un canard (ou cinq pattes à un mouton, dirait plutôt Marie-Antoinette) mais il vous garantira à coup sûr, au retour de vacances, votre succès d’estime annuel auprès des voisins de palier et de votre vieux cousin breton, heureusement un peu myope, à qui vous pourrez même refourguer, au passage et discrètement, quelques couchers de soleil bavant sur l’horizon, afin de consolider définitivement l’admiration photographique sans bornes qu’il vous porte depuis votre premier iPhone pour les plus jeunes, ou premier Instamatic pour les plus vieux…
Conclusion : N'achetez plus de cartes postales, faites les vous-mêmes, c’est à la portée de tous…
Vous ferez des économies et c'est bon pour votre pouvoir d'achat !
…Mais sans votre grosse tête de nain de jardin en selfie au premier plan, SVP !
Car, même en voyage, on ne doit pas négliger une saine hygiène de vie, et toujours conserver coûte que coûte le peu qu’il nous reste de dignité humaine, en ces temps agités livrés aux réseaux sociaux bêtifiants et prédateurs…
Versailles postcard
Versailles / Hameau de la Reine
Dans la série "Apprenez à débusquer les pièges photographiques grossiers que l’on vous tend"
Aujourd’hui, leçon 1 : "Les secrets de la carte postale" (tels que je les ai appris dans des livres sérieux lors de mes premiers pas basiques et photographiques il y a presque cinquante ans, ce qui ne nous rajeunit pas) :
- Un éclairage chaud de fin d’après-midi
- Un ciel nuageux et si possible tourmenté
- Une composition très académique équilibrant joyeusement et soigneusement premiers plans et arrière-plans (règles des tiers et des symétries)
- Un peu de saturation des couleurs et des contrastes, mais sans sombrer trop dans le kitsch pompier quand même, car on n’est ni dans les souks de Marrakech ni sur les marchés de Cuzco, ni pour postuler à la reconnaissance suprême de l’I.A. “Explore”, friande de couleurs “pêtantes”…
- Et surtout attendre que tous ces c.. de touristes migrateurs, en shorts kaki, en casquettes Nike, et en T-shirts criards, ne soient plus dans le champ de l’image, ou à minima presqu'invisibles dans le fond, ceci sans jamais en venir aux insultes ou à la violence, ce qui est probablement le point le plus technique de l'exercice photographique de la carte postale, car il requiert à la fois beaucoup de patience et une forte dose de self-contrôle.
Le résultat ? En matière d’originalité et de créativité, il ne casse que rarement trois pattes à un canard (ou cinq pattes à un mouton, dirait plutôt Marie-Antoinette) mais il vous garantira à coup sûr, au retour de vacances, votre succès d’estime annuel auprès des voisins de palier et de votre vieux cousin breton, heureusement un peu myope, à qui vous pourrez même refourguer, au passage et discrètement, quelques couchers de soleil bavant sur l’horizon, afin de consolider définitivement l’admiration photographique sans bornes qu’il vous porte depuis votre premier iPhone pour les plus jeunes, ou premier Instamatic pour les plus vieux…
Conclusion : N'achetez plus de cartes postales, faites les vous-mêmes, c’est à la portée de tous…
Vous ferez des économies et c'est bon pour votre pouvoir d'achat !
…Mais sans votre grosse tête de nain de jardin en selfie au premier plan, SVP !
Car, même en voyage, on ne doit pas négliger une saine hygiène de vie, et toujours conserver coûte que coûte le peu qu’il nous reste de dignité humaine, en ces temps agités livrés aux réseaux sociaux bêtifiants et prédateurs…