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Le temps des chapeaux / It's time for hats

Paris / Esplanade du Trocadéro

Boutique ambulante "Mademoiselle Charivari"

 

Photo Noir et Blanc traitée "à l'ancienne", en hommage à Doisneau, donc avec une large palette de gris qui assure la transition entre le noir profond et le blanc éclatant, et pas 50% de noir et 50% de blanc, obtenus en tirant sans vergogne sur les curseurs Photoshop comme un mort de faim, pour cramer toutes les nuances et tous les modelés, comme on le voit trop souvent aujourd'hui sur la plupart des photos à succès et dites "modernes"...

 

Certes, les photos hyper-contrastées sont souvent plebiscitées par le "grand" public, mais ce public a perdu depuis longtemps l'habitude de réfléchir photo, depuis l'apparition du numérique...

Trop d'images tue l'image et, aujourd’hui, plus personne ou presque n'analyse l'expo, le piqué, ou la compo d'une image plus de deux secondes avant de la "liker" (ou de l’ignorer), de manière toujours plus accélérée et inconsciente, afin de pouvoir passer le plus rapidement possible à une autre activité internautique... si possible aussi ennuyeuse et instantanée que la précédente... 😳

Ce comportement moutonnier et “robotisé” exclut tout jugement de valeur construit ou approfondi sur la qualité réelle de la photo...

 

En 2020, il est essentiel de vivre pleinement sa vie barbifiante de poisson rouge lobotomisé, prisonnier de l'aquarium glauque du Net, donc s’arrêter ne serait-ce que quinze secondes pour analyser une photo et comprendre pourquoi on l’aime (...ou pas !) est devenu une insupportable perte de temps pour la grande majorité des “hystériques du buzz”, qui arpentent sans relâche les réseaux sociaux, à la recherche douloureuse et ininterrompue de leur ombre impalpable... mais toujours sinistre, et en noir sans blanc ! ☹️

 

Conclusion : Au diable les exercices noir et blanc hypersaturés intello-prétentieux, destinés exclusivement à mendier un maximum de “like” auprès des masses populaires soumises à la dictature d’Instagram !

Et s'il ne doit plus rester qu'un dinosaure argentique pour regretter l'esprit "photo bio" et le “traitement sain et raisonné de la récolte photographique” des années 70, je veux bien me porter volontaire ! 😀

 

P.S. : Le message pervers de Photoshop, c'est aussi de nous faire croire qu'une photo mal composée ou mal exposée à la prise de vue pourra toujours être sauvée du naufrage en saturant les couleurs, ou en la traitant en N&B, a posteriori...

Mais c'est juste une douce illusion intellectuelle, perfidement entretenue par la médiocrité esthétique ambiante des réseaux sociaux !

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Uploaded on August 9, 2020
Taken on August 9, 2020