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Aaaaahhhh !

Iris version 3

 

Confinement jour 38 / Lockdown Day 38

En direct des studios de confinement

 

Bleu + Jaune = Vert

 

En période de pandémie, l'iris va chez son jardinier traitant :

- Ouvrez la bouche et faites "Aaaaahhh !"

- Aaaaahhh !

- La langue est un peu jaune… Inquiétant !

- Le coronav-iris, docteur ?

 

Au trente-septième jour d’incarcération (hier) ma raison a basculé et j’ai lâchement et lamentablement sombré dans la photo de fleurs !

Ça devait arriver un jour !

Trop de confinement, c’est trop de stress… On sort cinq minutes au soleil printanier, la langue pendante, le cheveu gras, les lèvres sèches, les mains hydro-alcoolisées, et les yeux hagards, avec son attestation de détenu réglementairement collée sur le front…

Et pan ! Le choc brutal avec la nature environnante vous saute à la gorge, et les plombs sautent !

Et comme le disait si justement Pierre Dac, ou Alfred Jarry, ou peut-être même les deux à la fois : "Une fois que l’on a passé les bornes, il n’y a plus de limites !"

J’ai donc craqué nerveusement… Quatre photos !

Un traumatisme photographique durable, dont je ne devrais pas me remettre, au moins pas avant le 11 mai !

 

J’aime bien l’iris, que l’on appelle parfois l’orchidée du pauvre (même si l’on trouve désormais des orchidées à des prix raisonnables dans toutes les bonnes jardineries, donc cette appellation idiote n’a plus de raison d’être)

 

L’iris était la fleur d’Horus en Egypte antique (et pas d’Ose-Iris comme on aurait pu le penser) et il n’est devenu que bien plus tard, au neuvième siècle, la fleur des Rois de France et le symbole de la royauté…

Si, si, c’est Stéphane Bern qui le dit, donc c’est comme le Professeur Raoult, on est obligé d’y croire et de voter pour lui, puisqu’il passe à la télé en "prime time" (*)

 

(*) "Prime time" (définition) : C’est l’heure où il est raisonnable d’éteindre sa télé, de se servir un bon armagnac, et de saisir fermement un bouquin sérieux pour jouir intelligemment de sa soirée, de manière à se coucher un peu moins c... qu'on ne s'est levé le matin.

Ce qui n'est pas gagné pour tout le monde, depuis 38 jours !

 

Plaisanterie mise à part, il semble effectivement que ce que l’on nomme abusivement "fleur de lys", sur les blasons et décorations royaux, est en fait à l’origine la stylisation graphique d’une fleur d’iris… Le lys royal serait donc un escroc, doublé d'un usurpateur.

Et c’est vrai que la fleur de lys royale ressemble à un lys à peu près autant que moi à Robert Redford (même moi jeune, et Bob vieux)

 

Donc on remarquera que je n’ai jeté mon dévolu, ni sur une fleur au hasard et délaissée qui aurait mendié ma pitié tout au fond du fossé, ni sur une banale pâquerette ou une bête jonquille, et surtout pas sur la pire des fleurs, puisque l’iris revendique une origine royale (Ségolène aussi, me direz-vous ? Bon d’accord, mais là, c’est un mauvais exemple !)

 

Et j’ai essayé, malgré mon peu d’enthousiasme photographique, de ne pas trop massacrer la composition et l’éclairage de mes prises de vues car, tant qu’à verser dans la photo banalo-florale, autant ne pas faire boire, à ceux qui la regarde, le cas-lys jusqu’à la lie ! ☹️

 

En conclusion, je vais arrêter d’étaler impunément ici mon absence de culture botanique (le mot est bien choisi quand il s’agit de fleurs), car mon expertise en ce domaine est à peine plus élevée que celle d’un Enarque en gestion de pandémies, c’est dire la faible étendue de mes connaissances florales…

 

Mais depuis hier, une question métaphysique me taraude en regardant ma photo : Pendant que l’Etat mine, sur qui l’iris pistil ?

 

Bon confinement et "Take care"

 

Le journal complet du confinement et des chroniques de la guerre :

www.flickr.com/photos/27857697@N05/albums/72157713617403357

 

 

 

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Uploaded on April 23, 2020
Taken on April 22, 2020