A quoi ça cerf ? / Why ?
Confinement jour 36 / Lockdown day 36
En direct des studios de confinement
Quand on réfléchit bien à cette expérience "carcérale" du confinement (je le faisais hier en inhalant joyeusement l’air pur et ensoleillé de ma promenade quotidienne… autour du pâté de maison) c’est sans doute pour la première fois de leur vie, depuis les sinistres années 40, que la grande majorité des Francais est privée de liberté… (J’exclus les incorrigibles délinquants qui préfèrent manifestement le confinement à la liberté, en récidivant)
J’écoutais attentivement, avant-hier et sur les ondes d’une radio périphérique, le philosophe André Comte Sponville déclarer qu’il valait mieux être malade et libre dans une démocratie plutôt qu’en bonne santé et en prison dans une dictature, ce qui n’est pas totalement faux.
Ce propos replaçait enfin les valeurs philosophiques de la liberté au-dessus de celles de la santé, ce qui est plutôt rassurant par les temps qui courent, car on a vraiment tendance à l’oublier, en contemplant le triste et quotidien défilé des carabins moralistes à la télé, venus exclusivement pour y débiter d'un ton monocorde leurs comptabilités morbides, juste avant d’y quémander leur prix Nobel de médecine ! (Dépêchez-vous, les gars, il n'y en aura pas pour tout le monde !)
Et cette privation de liberté d’une majorité de Terriens est la décision stupéfiante et inédite d’une poignée de politiques internationaux, qu’on regroupera sous l’appellation effrayante de "décideurs du monde", mais dont personne n’est vraiment certain, ni de leurs compétences, ni de l'expertise de ceux qui les conseillent, ceci d’autant plus qu’ils ne sont jamais d’accord entre eux, ce qui devient de plus en plus inquiétant au fil des jours !
Lorsqu’on n'est plus en accord avec son chef au travail, il est toujours possible de démissionner et d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte (je l’ai fait un nombre non négligeable de fois, je ne l’ai jamais regretté, car c’est le seul secret de la réussite professionnelle et de l'ascenseur social, même s'il exige de se remettre en question en permanence, de bosser un peu plus, et surtout de pleurer un peu moins, que la moyenne ambiante !)
Lorsqu’on en a marre de son pays (démocratique) il est toujours possible d’émigrer pour aller voir ailleurs si la mer est plus bleue (je ne l’ai jamais fait, mais je crains de plus en plus de regretter de ne pas l’avoir fait, il y a vingt ou trente ans)
Mais lorsqu’on en a marre du confinement, aucune voie de sortie alternative n’est possible ! En prison, il est encore possible de bien se comporter pour bénéficier d'une remise de peine… Avec le confinement, on n'a même pas accès à ce type de privilège !
D’où l’alternance, chez chacun d’entre nous, d’abord de frustration et de révolte, ce qui est plutôt sain, mais ensuite d'acceptation et de résignation, ce qui est "philosophiquement" terrifiant, car ceci démontre que l’on est prêt à accepter une société totalitaire !
En revenant hier de ma petite balade, après 35 jours de traversée de ce nouveau "désert social", la complainte d’un chanteur météoritique des années 80 m’est soudainement revenue à l’esprit, et s'y est incrustée durablement depuis vingt-quatre heures :
"Quand t'es dans le désert
Depuis trop longtemps
Tu t'demandes à qui ça sert
Toutes les règles un peu truquées
Du jeu qu'on veut t'faire jouer
Les yeux bandés"
L'info du jour : Oasis annoncée à vingt jours de marche, mais méfions-nous encore des mirages !
Bon confinement à tous et "Take care !"
Le journal complet du confinement et des chroniques de la guerre :
A quoi ça cerf ? / Why ?
Confinement jour 36 / Lockdown day 36
En direct des studios de confinement
Quand on réfléchit bien à cette expérience "carcérale" du confinement (je le faisais hier en inhalant joyeusement l’air pur et ensoleillé de ma promenade quotidienne… autour du pâté de maison) c’est sans doute pour la première fois de leur vie, depuis les sinistres années 40, que la grande majorité des Francais est privée de liberté… (J’exclus les incorrigibles délinquants qui préfèrent manifestement le confinement à la liberté, en récidivant)
J’écoutais attentivement, avant-hier et sur les ondes d’une radio périphérique, le philosophe André Comte Sponville déclarer qu’il valait mieux être malade et libre dans une démocratie plutôt qu’en bonne santé et en prison dans une dictature, ce qui n’est pas totalement faux.
Ce propos replaçait enfin les valeurs philosophiques de la liberté au-dessus de celles de la santé, ce qui est plutôt rassurant par les temps qui courent, car on a vraiment tendance à l’oublier, en contemplant le triste et quotidien défilé des carabins moralistes à la télé, venus exclusivement pour y débiter d'un ton monocorde leurs comptabilités morbides, juste avant d’y quémander leur prix Nobel de médecine ! (Dépêchez-vous, les gars, il n'y en aura pas pour tout le monde !)
Et cette privation de liberté d’une majorité de Terriens est la décision stupéfiante et inédite d’une poignée de politiques internationaux, qu’on regroupera sous l’appellation effrayante de "décideurs du monde", mais dont personne n’est vraiment certain, ni de leurs compétences, ni de l'expertise de ceux qui les conseillent, ceci d’autant plus qu’ils ne sont jamais d’accord entre eux, ce qui devient de plus en plus inquiétant au fil des jours !
Lorsqu’on n'est plus en accord avec son chef au travail, il est toujours possible de démissionner et d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte (je l’ai fait un nombre non négligeable de fois, je ne l’ai jamais regretté, car c’est le seul secret de la réussite professionnelle et de l'ascenseur social, même s'il exige de se remettre en question en permanence, de bosser un peu plus, et surtout de pleurer un peu moins, que la moyenne ambiante !)
Lorsqu’on en a marre de son pays (démocratique) il est toujours possible d’émigrer pour aller voir ailleurs si la mer est plus bleue (je ne l’ai jamais fait, mais je crains de plus en plus de regretter de ne pas l’avoir fait, il y a vingt ou trente ans)
Mais lorsqu’on en a marre du confinement, aucune voie de sortie alternative n’est possible ! En prison, il est encore possible de bien se comporter pour bénéficier d'une remise de peine… Avec le confinement, on n'a même pas accès à ce type de privilège !
D’où l’alternance, chez chacun d’entre nous, d’abord de frustration et de révolte, ce qui est plutôt sain, mais ensuite d'acceptation et de résignation, ce qui est "philosophiquement" terrifiant, car ceci démontre que l’on est prêt à accepter une société totalitaire !
En revenant hier de ma petite balade, après 35 jours de traversée de ce nouveau "désert social", la complainte d’un chanteur météoritique des années 80 m’est soudainement revenue à l’esprit, et s'y est incrustée durablement depuis vingt-quatre heures :
"Quand t'es dans le désert
Depuis trop longtemps
Tu t'demandes à qui ça sert
Toutes les règles un peu truquées
Du jeu qu'on veut t'faire jouer
Les yeux bandés"
L'info du jour : Oasis annoncée à vingt jours de marche, mais méfions-nous encore des mirages !
Bon confinement à tous et "Take care !"
Le journal complet du confinement et des chroniques de la guerre :