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Cueilleuses de Thé - Sri Lanka 2005 - Une pensée pour ces femmes
L'industrie du thé sri lankais implique plus d'un million d'emplois directs et indirects. En 1995, elle est responsable de 215 338 emplois sur les plantations de thé26.
Au sein de l'industrie, on compte de nombreuses jeunes femmes, embauchées sur les plantations dès l'âge de douze ans. Aux débuts de l'industrie du café, la main-d'œuvre manque aux propriétaires28. Les Cingalais refusent de travailler sur les plantations : des Tamouls sont donc emmenés au Sri Lanka pour y travailler. L'immigration augmente avec les années, avec 55 000 immigrants tamouls dans le pays en 1855. À la fin de l'ère du café, on en compte environ 100 00028. En 1904, la Planter's Association of Ceylon établit la Commission du Travail de Ceylan, dirigée par le propriétaire Norman Rowsell, à Tiruchirappalli. L'objectif de la commission est d'acquérir une main-d'œuvre tamoule bon marché pour les plantations sri lankaises29.
Les femmes doivent s'occuper des corvées domestiques sur les plantations, et sont généralement recrutées par familles entières. Elles vivent dans des lines (« lignes »), des rangées de maisons mitoyennes à une ou deux pièces. L'hébergement et les accès aux soins et à l'hygiène sont généralement très mauvais dans le secteur. Dans une ligne, on compte généralement 6, 12 ou 24 maisons. Les pièces à vivre des employés sont souvent privées de fenêtres et de ventilation. Une dizaine de membres de la même famille vivent souvent dans la même pièce30. Plus récemment, des mouvements ont exigé des meilleures conditions d'hébergement et mené une légère amélioration, bien que ces conditions restent insalubres31. D'après des enquêtes de l'organisation Christian Aid, les femmes tamoules travaillant sur les plantations sont particulièrement vulnérables face aux discriminations et à la maltraitance32. En raison de ces observations, plus de 85 groupes de femmes sont fondés partout dans le pays : ils éduquent les travailleuses au féminisme, aux compétences techniques et à la prévention de la violence sexiste30.
La hiérarchie des plantations est très marquée. Les femmes, qui constituent 75 à 85 % de la masse salariale de l'industrie, sont le plus souvent la main-d'œuvre la moins qualifiée et la moins écoutée30. Les salaires sont souvent très bas : à Nuwara Eliya, en 2005, les femmes peuvent toucher 7INR par kilo de thé, pour 16 kg de thé cueillis par jour, soit un salaire minimal de 115INR, soit 1,4 euro par jour32. Les hommes sont plutôt embauchés pour couper des arbres ou utiliser des équipements mécaniques : leurs journées sont plus courtes et leurs salaires plus élevés32. En 2006, les travailleurs se soulèvent contre ces salaires trop bas. Les salaires sont augmentés, atteignant en moyenne 378 INR pour les hommes et 261 INR pour les femmes chaque jour. Cela n'enlève pas le problème de la pauvreté chez les employés non qualifiés et peu éduqués. Les plantations affichent un taux de pauvreté systématiquement supérieur à la moyenne nationale, et avec l'augmentation significative des revenus moyens sri lankais depuis 1990, la pauvreté se cantonne désormais aux zones rurales. On estime qu'environ 32 % des travailleurs des plantations sont sous le seuil de pauvreté en 2006, un chiffre plus haut que celui de 200233.
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Cueilleuses de Thé - Sri Lanka 2005 - Une pensée pour ces femmes
L'industrie du thé sri lankais implique plus d'un million d'emplois directs et indirects. En 1995, elle est responsable de 215 338 emplois sur les plantations de thé26.
Au sein de l'industrie, on compte de nombreuses jeunes femmes, embauchées sur les plantations dès l'âge de douze ans. Aux débuts de l'industrie du café, la main-d'œuvre manque aux propriétaires28. Les Cingalais refusent de travailler sur les plantations : des Tamouls sont donc emmenés au Sri Lanka pour y travailler. L'immigration augmente avec les années, avec 55 000 immigrants tamouls dans le pays en 1855. À la fin de l'ère du café, on en compte environ 100 00028. En 1904, la Planter's Association of Ceylon établit la Commission du Travail de Ceylan, dirigée par le propriétaire Norman Rowsell, à Tiruchirappalli. L'objectif de la commission est d'acquérir une main-d'œuvre tamoule bon marché pour les plantations sri lankaises29.
Les femmes doivent s'occuper des corvées domestiques sur les plantations, et sont généralement recrutées par familles entières. Elles vivent dans des lines (« lignes »), des rangées de maisons mitoyennes à une ou deux pièces. L'hébergement et les accès aux soins et à l'hygiène sont généralement très mauvais dans le secteur. Dans une ligne, on compte généralement 6, 12 ou 24 maisons. Les pièces à vivre des employés sont souvent privées de fenêtres et de ventilation. Une dizaine de membres de la même famille vivent souvent dans la même pièce30. Plus récemment, des mouvements ont exigé des meilleures conditions d'hébergement et mené une légère amélioration, bien que ces conditions restent insalubres31. D'après des enquêtes de l'organisation Christian Aid, les femmes tamoules travaillant sur les plantations sont particulièrement vulnérables face aux discriminations et à la maltraitance32. En raison de ces observations, plus de 85 groupes de femmes sont fondés partout dans le pays : ils éduquent les travailleuses au féminisme, aux compétences techniques et à la prévention de la violence sexiste30.
La hiérarchie des plantations est très marquée. Les femmes, qui constituent 75 à 85 % de la masse salariale de l'industrie, sont le plus souvent la main-d'œuvre la moins qualifiée et la moins écoutée30. Les salaires sont souvent très bas : à Nuwara Eliya, en 2005, les femmes peuvent toucher 7INR par kilo de thé, pour 16 kg de thé cueillis par jour, soit un salaire minimal de 115INR, soit 1,4 euro par jour32. Les hommes sont plutôt embauchés pour couper des arbres ou utiliser des équipements mécaniques : leurs journées sont plus courtes et leurs salaires plus élevés32. En 2006, les travailleurs se soulèvent contre ces salaires trop bas. Les salaires sont augmentés, atteignant en moyenne 378 INR pour les hommes et 261 INR pour les femmes chaque jour. Cela n'enlève pas le problème de la pauvreté chez les employés non qualifiés et peu éduqués. Les plantations affichent un taux de pauvreté systématiquement supérieur à la moyenne nationale, et avec l'augmentation significative des revenus moyens sri lankais depuis 1990, la pauvreté se cantonne désormais aux zones rurales. On estime qu'environ 32 % des travailleurs des plantations sont sous le seuil de pauvreté en 2006, un chiffre plus haut que celui de 200233.
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