Une hirondelle ne fait pas le printemps
Fort-Dauphin (Madagascar) - Un petit rayon de soleil perçant brièvement les nuages et la baie d’Ambinanibé retrouve un petit air de paradis terrestre.
Cependant, si l'on s’attarde sur la colline à l’arrière plan, on constate qu’elle est victime de lacérations. Il s’agit d’une mine à ciel ouvert qui exploite l’ilménite, un sable noir riche en oxyde de titane utilisé dans l’industrie comme pigment pour la peinture, dans l’acier, les carrosseries automobiles, les cosmétiques etc.
Cette mine peut extraire jusqu’à 2 000 000 de tonnes de minerais par an. Elle est la propriété à 80 % de la société Rio Tinto, née de la fusion de compagnies canadiennes et australiennes. Les 20 % restants sont détenus par l’Etat malgache.
L’extraction de l’ilémite a commencé il y a une vingtaine d’années avec un permis d’exploitation valable pour une durée de 60 ans.
Au début, tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes avec les emplois promis par QMM (nom de la société créée pour l’exploitation du site malgache). Les populations riveraines de la mine, 1.200 agriculteurs, sont indemnisés partiellement. Mais tout l’argent ne parvient pas aux bénéficiaires. Nous sommes fin 2000, début 2010. La population commence à déchanter, mais ne peut rien face au poids économique des la mine.
Aujourd’hui, les relations entre la population et la compagnie minières se sont tendues plus encore. Mais c’est le pot de terre contre le pot de fer.
Après plusieurs années d'exploitation, toutes les compensations financières et environnementales (plantations de forêts) ne sont pas à la hauteur des promesses. L’environnement végétal s’est modifié obligeant des villages entiers à se déplacer pour continuer à exploiter un roseau sauvage qui sert à la fabrication de nattes, de paniers ou de chapeaux traditionnels. La disparition de ces roseaux à proximité de la mine serait, selon les ONG environnementales, due à des rejets toxiques en mer. Rejets qui affectent également les pêcheurs qui ont vu la raréfaction, puis la disparition du poisson d’eau saumâtre qu’ils avaient coutume de pêcher dans les embouchures des rivières. J’arrête là. En conclusion ne jamais se fier à une photo documentaire qui ne comporte pas de légende.
Fort-Dauphin (Madaghascar) - A small ray of sunlight briefly piercing the clouds and the bay of Ambinanibe regains the air of an earthly paradise.
However, if we look at the hill in the background, we see that it is the victim of lacerations. It is an open-air mine that exploits ilmenite, a black sand rich in titanium oxide used as a pigment for paint, steel, automobile bodies, cosmetics, etc.
This mine can extract up to 2,000,000 tonnes of minerals per year. It is 80% owned by the company Rio Tinto, born from the merger of Canadian and Australian companies. The remaining 20% is held by the Malagasy state.
The extraction of ilemite began around twenty years ago with an operating permit valid for a period of 60 years.
At the beginning, it seemed to be for the best in the best of all worlds with the jobs promised by QMM (name of the company created to operate the Malagasy site). The populations surrounding the mine, 1,200 farmers, are partially compensated. But not all the money reaches the beneficiaries. We are at the end of 2000, beginning of 2010. The population is starting to become disillusioned, but can do nothing about the economic weight of the mine.
Today, relations between the population and the mining company are strained.
After several years of exploitation, all the financial and environmental compensation (forest plantations) did not live up to the promises. The plant environment has changed, forcing entire villages to move to continue to exploit wild reeds which are used to make mats, baskets or traditional hats. The disappearance of these reeds near the mine is, according to environmental NGOs, due to toxic discharges into the sea. Discharges which also affect fishermen who have seen the scarcity, then the disappearance of the brackish water fish that they were accustomed to fishing in the mouths of rivers. I'll stop there. In conclusion, never trust a documentary photo that does not include a caption.
Une hirondelle ne fait pas le printemps
Fort-Dauphin (Madagascar) - Un petit rayon de soleil perçant brièvement les nuages et la baie d’Ambinanibé retrouve un petit air de paradis terrestre.
Cependant, si l'on s’attarde sur la colline à l’arrière plan, on constate qu’elle est victime de lacérations. Il s’agit d’une mine à ciel ouvert qui exploite l’ilménite, un sable noir riche en oxyde de titane utilisé dans l’industrie comme pigment pour la peinture, dans l’acier, les carrosseries automobiles, les cosmétiques etc.
Cette mine peut extraire jusqu’à 2 000 000 de tonnes de minerais par an. Elle est la propriété à 80 % de la société Rio Tinto, née de la fusion de compagnies canadiennes et australiennes. Les 20 % restants sont détenus par l’Etat malgache.
L’extraction de l’ilémite a commencé il y a une vingtaine d’années avec un permis d’exploitation valable pour une durée de 60 ans.
Au début, tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes avec les emplois promis par QMM (nom de la société créée pour l’exploitation du site malgache). Les populations riveraines de la mine, 1.200 agriculteurs, sont indemnisés partiellement. Mais tout l’argent ne parvient pas aux bénéficiaires. Nous sommes fin 2000, début 2010. La population commence à déchanter, mais ne peut rien face au poids économique des la mine.
Aujourd’hui, les relations entre la population et la compagnie minières se sont tendues plus encore. Mais c’est le pot de terre contre le pot de fer.
Après plusieurs années d'exploitation, toutes les compensations financières et environnementales (plantations de forêts) ne sont pas à la hauteur des promesses. L’environnement végétal s’est modifié obligeant des villages entiers à se déplacer pour continuer à exploiter un roseau sauvage qui sert à la fabrication de nattes, de paniers ou de chapeaux traditionnels. La disparition de ces roseaux à proximité de la mine serait, selon les ONG environnementales, due à des rejets toxiques en mer. Rejets qui affectent également les pêcheurs qui ont vu la raréfaction, puis la disparition du poisson d’eau saumâtre qu’ils avaient coutume de pêcher dans les embouchures des rivières. J’arrête là. En conclusion ne jamais se fier à une photo documentaire qui ne comporte pas de légende.
Fort-Dauphin (Madaghascar) - A small ray of sunlight briefly piercing the clouds and the bay of Ambinanibe regains the air of an earthly paradise.
However, if we look at the hill in the background, we see that it is the victim of lacerations. It is an open-air mine that exploits ilmenite, a black sand rich in titanium oxide used as a pigment for paint, steel, automobile bodies, cosmetics, etc.
This mine can extract up to 2,000,000 tonnes of minerals per year. It is 80% owned by the company Rio Tinto, born from the merger of Canadian and Australian companies. The remaining 20% is held by the Malagasy state.
The extraction of ilemite began around twenty years ago with an operating permit valid for a period of 60 years.
At the beginning, it seemed to be for the best in the best of all worlds with the jobs promised by QMM (name of the company created to operate the Malagasy site). The populations surrounding the mine, 1,200 farmers, are partially compensated. But not all the money reaches the beneficiaries. We are at the end of 2000, beginning of 2010. The population is starting to become disillusioned, but can do nothing about the economic weight of the mine.
Today, relations between the population and the mining company are strained.
After several years of exploitation, all the financial and environmental compensation (forest plantations) did not live up to the promises. The plant environment has changed, forcing entire villages to move to continue to exploit wild reeds which are used to make mats, baskets or traditional hats. The disappearance of these reeds near the mine is, according to environmental NGOs, due to toxic discharges into the sea. Discharges which also affect fishermen who have seen the scarcity, then the disappearance of the brackish water fish that they were accustomed to fishing in the mouths of rivers. I'll stop there. In conclusion, never trust a documentary photo that does not include a caption.