Je reviens toujours sur le lieux de mes crimes
Kratié (Cambodge) - Tel un assassin, je reviens toujours sur les lieux de mes crimes photographiques. J’attends parfois quelques années, mais je reviens toujours. Pour une ambiance, une lumière particulière, une rencontre… Preuve qu’en photo, la récidive existe aussi.
En revenant à Kratié, après un premier séjour en 2019, j’ai voulu voir si je n’étais pas passé à côté d’une scène intéressante ou si j’aurais l’opportunité de compléter une série. De toute façon, j’avais suffisamment apprécié cette ville longée par le Mékong, afin d’y revenir pour le plaisir.
J’y avais pris de nombreuses photos, notamment de ce que l’on appelle abusivement le « village flottant ». Une arnaque pour touristes car il ne s’agit en réalité que de baraques en tôle pour pêcheurs. Elles abritent des moteurs diesel qui actionnent les treuils chargés de remonter les filets. Un outil de travail pour ces professionnels de la pêche en eau douce, qui eux, pas fous, vivent avec leurs familles plus confortablement au sec, sur les rives du fleuve.
Cette année, manque de chance, le niveau du Mékong est particulièrement bas. Plutôt que de nager entre deux eaux, pour le plus grand profit des pêcheurs, les poissons sont bien planqués dans la vase. A défaut pêcher en grandes quantités, les pêcheurs parviennent quand même à capturer assez de poissons pour nourrir leurs familles. Les treuils à moteur diesel étant inefficaces en dessous un certain niveau d’eau, dans ces conditions, la pêche se pratique en barques. Les cabanes flottantes et leurs filets motorisés sont au chômage technique, jusqu’à la prochaine crue.
A l’instar des pêcheurs, à défaut de rentrer complètement bredouille de ma pêche photographique, mes photos n’apportent rien de plus que celles de 2019. Le coucher de soleil est toujours aussi plaisant, mais l’endroit est plus désert et de nombreuses cabanes flottantes ont disparu. Précision ; les personnages sur le banc de sable jouent au foot.
I always come back to the scene of my crimes
Kratié (Cambodia) - Like an assassin, I always return to the scene of my photographic crimes. Sometimes I wait a few years, but I always come back. For an atmosphere, a particular light, an encounter... Proof that in photography, recidivism also exists.
Returning to Kratié, after a first stay in April-May 2019, I wanted to see if I had not missed an interesting scene or if I would have the opportunity to complete a series. Anyway, I had enjoyed this city bordered by the Mekong enough to come back. I had taken many photos there, in particular of what is wrongly called the “floating village”. A scam for tourists because it is really only tin shacks for fishermen. They house diesel engines that operate the winches responsible for raising the nets. A work tool for these professionals in freshwater fishing, who themselves, not crazy, live with their families more comfortably in the dry, on the banks of the river.
This year, bad luck, the level of the Mekong is particularly low. Rather than swimming between two waters, for the greatest benefit of the fishermen, the fish are well hidden in the mud. Failing to fish in large quantities, the locals still manage to catch enough fish to feed their families. Diesel engine winches are ineffective below a certain level of water, in these conditions, fishing is practiced in boats. The floating cabins and their motorized nets are out of service until the next flood.
Like the fishermen, failing to return completely empty-handed from my photographic fishing, my photos bring nothing more than those of 2019. The sunset is still as sumptuous, but the place is more deserted and many floating cabins have disappeared. Accuracy ; the characters on the sandbank are playing football.
Je reviens toujours sur le lieux de mes crimes
Kratié (Cambodge) - Tel un assassin, je reviens toujours sur les lieux de mes crimes photographiques. J’attends parfois quelques années, mais je reviens toujours. Pour une ambiance, une lumière particulière, une rencontre… Preuve qu’en photo, la récidive existe aussi.
En revenant à Kratié, après un premier séjour en 2019, j’ai voulu voir si je n’étais pas passé à côté d’une scène intéressante ou si j’aurais l’opportunité de compléter une série. De toute façon, j’avais suffisamment apprécié cette ville longée par le Mékong, afin d’y revenir pour le plaisir.
J’y avais pris de nombreuses photos, notamment de ce que l’on appelle abusivement le « village flottant ». Une arnaque pour touristes car il ne s’agit en réalité que de baraques en tôle pour pêcheurs. Elles abritent des moteurs diesel qui actionnent les treuils chargés de remonter les filets. Un outil de travail pour ces professionnels de la pêche en eau douce, qui eux, pas fous, vivent avec leurs familles plus confortablement au sec, sur les rives du fleuve.
Cette année, manque de chance, le niveau du Mékong est particulièrement bas. Plutôt que de nager entre deux eaux, pour le plus grand profit des pêcheurs, les poissons sont bien planqués dans la vase. A défaut pêcher en grandes quantités, les pêcheurs parviennent quand même à capturer assez de poissons pour nourrir leurs familles. Les treuils à moteur diesel étant inefficaces en dessous un certain niveau d’eau, dans ces conditions, la pêche se pratique en barques. Les cabanes flottantes et leurs filets motorisés sont au chômage technique, jusqu’à la prochaine crue.
A l’instar des pêcheurs, à défaut de rentrer complètement bredouille de ma pêche photographique, mes photos n’apportent rien de plus que celles de 2019. Le coucher de soleil est toujours aussi plaisant, mais l’endroit est plus désert et de nombreuses cabanes flottantes ont disparu. Précision ; les personnages sur le banc de sable jouent au foot.
I always come back to the scene of my crimes
Kratié (Cambodia) - Like an assassin, I always return to the scene of my photographic crimes. Sometimes I wait a few years, but I always come back. For an atmosphere, a particular light, an encounter... Proof that in photography, recidivism also exists.
Returning to Kratié, after a first stay in April-May 2019, I wanted to see if I had not missed an interesting scene or if I would have the opportunity to complete a series. Anyway, I had enjoyed this city bordered by the Mekong enough to come back. I had taken many photos there, in particular of what is wrongly called the “floating village”. A scam for tourists because it is really only tin shacks for fishermen. They house diesel engines that operate the winches responsible for raising the nets. A work tool for these professionals in freshwater fishing, who themselves, not crazy, live with their families more comfortably in the dry, on the banks of the river.
This year, bad luck, the level of the Mekong is particularly low. Rather than swimming between two waters, for the greatest benefit of the fishermen, the fish are well hidden in the mud. Failing to fish in large quantities, the locals still manage to catch enough fish to feed their families. Diesel engine winches are ineffective below a certain level of water, in these conditions, fishing is practiced in boats. The floating cabins and their motorized nets are out of service until the next flood.
Like the fishermen, failing to return completely empty-handed from my photographic fishing, my photos bring nothing more than those of 2019. The sunset is still as sumptuous, but the place is more deserted and many floating cabins have disappeared. Accuracy ; the characters on the sandbank are playing football.