Back to photostream

Dieu en ligne

Amritsar (Inde) - Pour une série sur « Temple d’or », il est nécessaire de prendre son temps. Ne pas tirer sur tout ce qui bouge. Il faut attendre la lumière. Etre attentif à ce qui se passe autour de soi. Travailler ses cadres… Mais quand l’occasion d’une image inattendue se présente, il faut être réactif. D’où l’intérêt d’une observation préparatoire.

 

Avant de prendre cette photo, j’étais en quête de sikhs en prière. Dans l’enceinte du Temple d’Or, ça ne manque pas. C’est la raison pour laquelle j’avais décidé de ne pas me précipiter. Et puis, j’avais quatre jours devant moi.

J’étais à une bonne trentaine de mètres lorsque je les ai aperçu ce groupe d’hommes. Jusqu’ici, j’avais déjà photographié des croyants en prière, hommes et femmes, mais isolés ou par deux. Là, ils étaient trois et debout. Sur les autres images, les dévots étaient au sol la plupart du temps. Cette scène était un peu différentes et pourrait compléter utilement ma série. Je me suis rapproché aussi rapidement que je le pouvais. Surtout ne pas courir, on est dans un lieu saint. Ne pas l’oublier pour ne pas offenser mes hôtes et se faire expulser manu militari.

 

J’étais encore à sept ou huit mètres, j’ai collé mon oeil dans viseur en poursuivant ma progression. Plus lentement, pour ne pas trébucher. C’est à ce moment que j’ai réalisé que si deux sikhs étaient bel et bien en prière, le troisième était… au téléphone. Il contrevenait au règlement pourtant très strict qui interdit, entre autres, ce genre d’appareil moderne dans l’enceinte sacrée.

Ma première photo se révèlera légèrement floue. Et puis l’angle n’était pas idéal. Heureusement, que je n’ai pas perdu mon temps à contrôler cette première image et j’ai poursuivi mon approche, l’oeil toujours rivé dans le viseur. Lorsque je me suis retrouvé à bonne distance - moins de deux mètres-, je me suis décalé en me penchant légèrement sur la gauche afin de me placer presque face à eux, pour que ma photo soit compréhensible au premier coup d’œil. Alors que j’étais quasiment sous leur nez, j’ai pris cette deuxième photo. Elle ne présente pas une composition irréprochable, mais, là, c'est la scène en elle-même qui prime. Il faut aller vite. Très vite. Tout peut changer en moins d'une seconde.

 

Je ne sais pas si ce sikh au turban orangé était en communication avec son dieu ou s'il commandait une pizza ? Je n’ai pas osé le lui demander. Dans certaines circonstances, l’humour peut vite tourner à l’offense.

 

 

God online

 

Amritsar (India) - For a series like the one on "Golden Temple", it is necessary to take your time. Don't trigger on anything that moves. We must wait for the light. Pay attention to what is happening around you. Work on your frames… But when the opportunity for an unexpected image arises, you have to be reactive. Hence the importance of a preparatory observation.

 

Before taking this photo, I was looking for praying Sikhs. In the enclosure of the Golden Temple, it does not miss. That's why I decided not to rush. And then, I had four days ahead of me.

I was about thirty meters away when I saw this group of men. Until now, I had already photographed believers in prayer, men and women, but isolated or in pairs. There, they were three and standing. In the other images, the devotees were on the ground most of the time. This scene was a little different and could usefully complete my series. I got closer as quickly as I could. We should not run, we are in a holy place. I didn't mean to offend my hosts.

I was still seven or eight meters away, I stuck my eye in the viewfinder while continuing my progress. Slower, so as not to stumble. It was then that I realized that while two Sikhs were indeed praying, the third was… on the phone. It contravened the very strict regulations which prohibit, among other things, this kind of modern device in the sacred enclosure.

My first photo will turn out to be slightly blurry. And then the angle was not ideal. I didn't waste my time checking this first image and I continued to move forward, my eyes still riveted in the viewfinder. When I found myself at a good distance - less than two meters -, I shifted by leaning slightly to the left in order to place myself almost in front of them, so that my photo is understandable at first glance. While I was almost under their noses, I took this second photo. It does not present an irreproachable composition, but, there, it is the scene in itself which prevails. You have to be reactive. Everything can change in less than a second.

 

I don't know if this Sikh in the orange turban was in communication with his god or if he was ordering a pizza ? I didn't dare ask him. In some circumstances, humor can quickly turn offensive.

 

6,545 views
72 faves
20 comments
Uploaded on September 17, 2022
Taken on August 20, 2009