20230826 Pénitents blancs Yssingeaux
À l’entrée de la chapelle des Pénitents, une plaque le rappelle : « Le 21 juin 1953, la statue de Notre-Dame des Pénitents a été solennellement couronnée, au nom de sa Sainteté le pape Pie XII, par son excellence Mgr Chappe, évêque du Puy, sous la présidence de son éminence le cardinal Gerlier assisté de nos seigneurs : Lefebvre, archevêque de Bourges, Marin, archevêque de Rouen, Couderc, évêque de Viviers, Lemaire, supérieur général des Missions étrangères, Jouffres évêque de Tarentaise, en présence des autorités de la ville et du département, et exposée dans la chapelle, restaurée par les soins de M. le chanoine F. Cursoux, archiprêtre, grâce à la munificence des fidèles et de la municipalité. »
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Les Pénitents à Yssingeaux. À Yssingeaux, c’est en 1629 qu’apparaît la confrérie des Pénitents blancs, couleur très fréquente pour les confréries de la région. Elle se réunit dans la chapelle existante et continue d’entretenir la dévotion mariale. Aussi, quelques années plus tard, lorsque la confrérie reçoit de l’évêque du Puy l’autorisation de construire sa propre chapelle, elle lui donne naturellement le nom de Notre-Dame des Pénitents. Il s’agit certainement d’une démolition partielle de la chapelle romane, remplacée par un édifice plus grand, couvert de lauzes. En particulier, le chœur est compris dans un vaste chevet à cinq pans, contenant les bans réservés aux membres de la confrérie lors des offices (on peut toujours voir dans la chapelle les attributs des Pénitents). Les Pénitents processionnent pendant la Semaine sainte, visitent les malades et assistent les familles lors des funérailles. La dévotion à Marie reste forte et la vie de la chapelle très active pendant plusieurs siècles, malgré les bouleversements de la Révolution (où la statue est cachée, selon la mémoire orale). Ainsi est élevé en 1824 un campanile en bois servant à abriter une cloche. En 1833, un illustre enfant du pays, l’abbé Guy François de Lagarde, chanoine de Notre-Dame du Puy, mort en odeur de sainteté, est enterré dans la chapelle. Celle-ci devient même pendant 15 ans l’église paroissiale d’Yssingeaux (d’où l’aménagement d’une grande porte et d’une sacristie), jusqu’à l’achèvement d’une nouvelle église en 1827. L’édifice connut ensuite une importante restauration au début des années 1950. Deux angelots en bois doré furent offerts par l’ancienne reine Amélie du Portugal (morte en 1951), dont l’intendant était natif d’Yssingeaux. Le 21 juin 1953, sur l’autorisation du pape Pie XII, la statue de Notre-Dame des Pénitents était couronnée solennellement par le cardinal Pierre Gerlier, archevêque de Lyon, primat des Gaules. Aujourd’hui, si la confrérie de Pénitents a disparu depuis les années 1940 (bien qu’il en subsiste trois autres dans le département de la Haute-Loire), la chapelle impeccablement entretenue a gardé son nom et continue d’accueillir prières et dévotions. La Vierge porte depuis quelques années un splendide manteau, réalisé par les carmélites du Puy-en-Velay.
Alain Vignal
Agrégé et docteur en Histoire, recteur des Pénitents noirs de Toulon