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Amiens, le nouveau quartier du Pigeonnier HLM

mémoire2cité - L' histoire des quartiers nords -En 1959, la ZUP Nord est créée, et en 1960, le groupe scolaire du Pigeonnier est mis en chantier. En 1961, le quartier du Pigeonnier est achevé.

 

Le 5 juillet 1962, la préfecture apprend que mille rapatriés algériens doivent être logés le soir même à Amiens. Le colonel Pierre Rocolle confirme par écrit que l'armée a décidé de cet envoi par la SNCF, et suggère au préfet de réquisitionner la Citadelle de Paroix, une prison fermée pour humidité2,3. La prison est réquisitionnée pour trois mois, mais l'occupation des lieux dure jusqu'en mai 1965. En janvier 1964, un médecin en inspection écrit un rapport affirmant que « cette collectivité vivant entassée, sans confort, sans contact extérieur, aura du mal à s’assimiler et à s’intégrer »3.

 

En 1963, l'ensemble Flesselles est construit. En 1964, c'est le quartier Michelis. De 1965 à 1967, le centre commercial du Pigeonnier fait son apparition3.

 

En 1982, lors de l'enterrement d'un habitant du quartier tué dans un accident de voiture, les policiers verbalisent les voitures devant le cimetière. Un agent insulte un harki du quartier, lui sommant de « dégager dans votre pays ». Ce sont les habitants de la deuxième génération qui bloquent la chaussée : deux heures plus tard, quatre cents personnes se dirigent vers la préfecture pour s'opposer à la verbalisation3.

 

En 1984, Amiens-Nord s'inscrit dans les programmes de développement social des quartiers (DSQ), financés par l’État et la municipalité. Les immeubles sont rénovés, des maisons de jeunes sont installées, on aide les associations et on ajoute des clubs sportifs. Une télévision locale, Canal Nord, est mise en place. Enfin, la piscine municipale est installée dans le quartier pour favoriser la mixité sociale. Enfin, Amiens est dotée d'un « plan de prévention et de sécurité » pour faciliter la communication entre la police et les habitants du quartier.

 

En 1994, sept jeunes de la région assassinent Abderaman Rabah, 23 ans. Il faut une manifestation en septembre pour que l'affaire, d'abord considérée comme un accident, soit requalifiée en homicide volontaire par le juge d'instruction. Trois des auteurs de la ratonnade, dont un militaire et le fils d'un gendarme, sont incarcérés4. Le 12 novembre 1994, une demi-compagnie de CRS présente en ville depuis le 4 novembre pour une opération de sécurisation fait une descente dans un local associatif des quartiers nord pendant une fête d'anniversaire regroupant une cinquantaine de jeunes du quartier. Les CRS ont pour consigne explicite d'éviter le quartier pour ne pas causer de heurts. Seize policiers sont blessés pendant une émeute une semaine plus tard. Les CRS affirment d'abord ne pas être allés à la cité Fafet, malgré les témoignages des habitants du quartier. Finalement, un voisin qui a filmé l'intervention par hasard fournit la vidéo au préfet de la Somme, Michel Desmet. Charles Pasqua déclenche une enquête de l'IGS4.

 

Elle a commencé dans la soirée du samedi 12 novembre par la «descente musclée», lacrymogènes à l'appui, d'une demi-compagnie de CRS dans un local associatif des quartiers nord, où une cinquantaine de jeunes fêtaient tranquillement un anniversaire. Les hommes de la CRS 16, présents en ville depuis le 4 novembre dans le cadre d'une opération de «sécurisation», avaient précisément pour consigne d'éviter ce quartier sensible, où vivent 4 000 harkis et leurs familles, ainsi que de nombreux jeunes Français d'origine maghrébine - une communauté disparate secouée par l'Histoire et touchée de plein fouet par la crise. L'intervention des policiers a enflammé aussitôt les cités Fafet et Brossolette...

 

En 1996, Amiens-Nord est ajouté à la liste des zones franches urbaines.

 

En décembre 1999, trois policiers sont blessés par des jets de pierres.

 

En 2006, le journaliste François Ruffin, originaire des quartiers pavillonnaires d'Amiens, publie un livre sur ses deux années passées à Amiens-Nord, dans les cités Balzac, la Citadelle et le Pigeonnier2. Dans ce livre, il qualifie un habitant de « président couscous aux pieds de cochon » et résume la population en décrivant des « paumés, des camés, des rangés, des dérangés et des RG ». Il est condamné pour diffamation6,7. En 2017, il revient pour une campagne électorales, et est renvoyé du quartier par les habitants8.

 

D'autres émeutes ont lieu en 2006 et 2008 suite aux émeutes en banlieue parisienne.

 

En août 2012, une soixantaine de jeunes sont contrôlés par la brigade anti-criminalité pendant la cérémonie de deuil d'un jeune homme de vingt ans mort d'un accident de moto. Le contrôle se transforme en affrontement, et la police tire des flashballs et des gaz lacrymogènes. La tante du défunt témoigne : « Un des policiers a insulté mon beau-frère en disant : « Ton Lucky Luke n'est plus là pour te défendre, on va casser de l'Arabe ». Les mères sont sorties de la maison, qui est tout près du kiosque, pour calmer le jeu. Mais ça n'a rien changé. Les policiers ont appelé du renfort et ont commencé à gazer »10. Une enquête administrative est lancée par la préfecture11. Quelques jours plus tard, une émeute oppose une centaine de jeunes du quartier et de policiers. On retrouve sept douilles de cartouches calibre 12 confirmant que les habitants ont tiré avec des armes à feu sur les forces de police, blessant dix-sept policiers11. Une demande de marche blanche à la préfecture est refusée10. L'école maternelle Voltaire est incendiée pendant la nuit, ainsi qu'un centre sportif communal et un bureau de la police nationale11. Visitant les quartiers Nord de la ville, Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, est hué par les riverains11. Il s'étonne de la violence des personnes impliquées dans l'émeute auprès des policiers : « Rien n'excuse qu'on puisse utiliser des armes, tirer sur les forces de l'ordre et brûler des équipements publics. Le message que je suis venu faire passer ici, que j'adresse aux élus, avec qui je souhaite travailler, est un message d'ordre républicain. La loi, l'ordre républicain et la justice doivent retrouver toute leur place, ici, à Amiens »11. 250 agents de police sont envoyés en renfort à Amiens, tandis que le maire d'Amiens, Gilles Demailly, indique demander des moyens supplémentaires « depuis des mois ».

 

Le quartier Saint-Acheul

 

Le quartier Saint-Acheul (API : /aʃœl/) existait avant Amiens puisque les hommes y vivaient dès la préhistoire. Les recherches archéologiques ont donné le nom d'Acheuléen (API : /aʃØleɛ̃/) à une période de la préhistoire. Un jardin archéologique peut y être visité librement.

 

C'est aussi le quartier des hortillonnages, de l'église Saint-Acheul, d'une nécropole militaire de 1914-1918 et de l'ancienne École normale d'instituteurs devenue le lycée Robert-de-Luzarches. Une partie du quartier comprend des maisons au style purement anglais, d'où son nom de « Quartier anglais ».

 

Nombre de personnages célèbres sont inhumés dans le cimetière Saint-Acheul ancien comme J.-P. Pinchon (dessinateur de Bécassine) et de nombreux Résistants.

 

A Amiens Nord, en effet, les barres Couperin, Mozart et Messager sont bien réelles et forment le quartier dit du «Pigeonnier», 680 logements occupés à 80 % par des familles d’origine maghrébine, l’endroit même où le metteur en scène Karim Bel Kacem, petit frère de l’ancienne ministre de l’Education, a grandi jusqu’à ses 17 ans et «a fait l’amour pour la première fois», précise-t-il. Dans cette œuvre contemplative, qui tient bien plus de l’installation plastique et musicale que de la pièce de théâtre, le quartier de son enfance prend des allures mythologiques, devient une pure fiction, presque un décor décrépit appartenant déjà au passé.

 

Le quartier Etouvie voit son premier bâtiment s’élever en 1957.

 

Le choix d’immeubles en hauteur répond, dans les années 60 et 70 à la nécessité de loger une population en augmentation rapide, une population rurale qui émigre vers la ville exode rural massif avec l’industrialisation, alors que l’offre de logement est faible suite aux destructions de la guerre.

 

Pas chers, vite construits, ces immeubles répondaient aux attentes. Aujourd’hui dans le quartier, les problèmes sont davantage sociaux qu’architecturaux.

 

À Étouvie, les immeubles sortent de terre régulièrement jusqu’en 1977 Un centre commercial est construit. Étouvie compte 2900 logements pour 10 000 habitants, 1 collège, 1 ensemble sportif axé sur le football. Le tissu associatif y est très développé.

 

 

Dans les années 1960, pour accueillir la population qui affluait à Amiens, dont celle qui travaillait dans la zone industrielle de Montières toute proche d’ici, on créa à l’ouest de la cité un nouveau quartier d’habitation : Étouvie. Selon la mode de l’époque, il ne comporte que des immeubles collectifs bâtis au moindre coût, mais avec des logements au loyer modéré comportant tous les éléments de confort. Le quartier qui rassemble 10 000 habitants possède les équipements indispensables à la vie collective : centre commercial, écoles, collège, centres sportifs et de loisirs...

 

À l’extrémité ouest de l’agglomération, au-delà de la zone industrielle de Montières (en bas à droite), sur les terrains plats du fond de la vallée de la Somme a été bâti dans les années 1960 le quartier d’Étouvie constitué d’immeubles collectifs de grande hauteur ou de grande longueur. Le site ne manque pas de qualité : la Somme coule à deux pas, avec son environnement verdoyant, ses étangs, son canal coupé d’une écluse. La plus grosse usine, avec ses immenses toits gris, appartient à la firme américaine Whirlpool dont les 850 salariés fabriquent 400 000 lave-linge et 500 000 sèche-linge par an. Desservie par la voie ferrée, placée à 1 km de l’échangeur autoroutier, elle vient de s’étendre, doublant sa production et créant un centre de stockage qui livre les machines dans toute l’Europe. La récente amélioration de la situation autoroutière d’Amiens explique cet essor. Entre l’usine et les immeubles s’étend, autour de son église, l’ancien village de Montières aujourd’hui intégré à la ville d’Amiens. À l’arrière-plan passe l’autoroute A16, Paris-Amiens-Calais. Le quartier doit son nom à un parc dont l’origine remonte au Moyen Âge. Situé à l’extérieur de la ville, il est un lieu de promenade pour les Amiénois. Au XVIIe siècle, la Hotoie a l’aspect d’un jardin à la française, les massifs boisés entourant un plan d’eau avec, en son centre, une île. Les chroniqueurs de l’époque indiquaient que seuls les nobles pouvaient s’y rendre en barque. Au milieu du XIXe siècle, lui succède un jardin anglais, moins ordonnancé, plus romantique. Cet espace vert est peu à peu absorbé par le développement de l’agglomération. Du centre ville, les Amiénois y accèdent à présent par les boulevards extérieurs, où Jules Verne fit construirele cirque. Dans une des zones paysagères de la Petite Hotoie s’est installé en 1952 le Parc zoologique, qui voisine ainsi avec le terrain de ballon au poing, la discothèque, le Pavillon bleu. Le parc de la Hotoie accueille toujours les promeneurs et les sportifs, la foire de la Saint Jean mais il a bien changé d’aspect avec la construction d’un lycée et de barres d’immeubles. Le quartier Saint-Ladre au nord ouest d’Amiens.La vue, prise du sud vers le nord, montre la terminaison septentrionale de l’agglomération sur la campagne du plateau picard. Village de pavillons individuels avec jardins, disposés en apparent désordre au long de rues sinueuses.

 

La rocade autoroutière traverse la vue d’est en ouest. Par un échangeur elle donne accès à l’axe nord-sud qui mène au centre-ville (vers le bas), à Lille (vers le haut). Le long de ces voies rapides se sont installées une zone commerciale (dont un hypermarché, des magasins de meubles, d’appareils ménagers, de bricolage...) et une zone d’industries et d’entrepôts (textiles Lee Cooper, ateliers municipaux...).

 

Le quartier de Renancourt: L’ouest d’Amiens est devenu au cours des années 1990 un des lieux à aménager.

 

 

Le quartier de Renancourt a tout d’abord accueilli l’échangeur autoroutier n°19 de l’A16, celle-ci achevant le contournement ouest et sud de l’agglomération amiénoise.

 

Ce désenclavement était le préalable à de futurs projets immobiliers et culturels : le stade de football de la Licorne (20000 places) inauguré en 1999, le Zénith, une salle de spectacle (6000 places) achevée en 2008.

 

L’habitat, des immeubles de quelques étages, espacés et entourés d’espaces verts, colonise le quartier voisin de Montières ou du faubourg de Hem.

 

Quartier de la Vallée des Vignes:L’extension de l’agglomération vers le sud s’est accélérée récemment avec l’urbanisation de l’espace dénommé Vallée des Vignes, à l’Est de la route Amiens-Beauvais.

 

Au centre : l’espace résidentiel avec ses pavillons individuels et ses petits immeubles collectifs de qualité.

 

À droite comme à gauche : ateliers, entrepôts, bureaux, commerces.La nouvelle zone d’activité de la Vallée des Vignes, principalement tertiaireassocie de grandes surfaces commerciales, des restaurants, des bureaux, un pôle de santé...Les premiers immeubles construits dans la décennie 1960 furent des collectifs de type HLM disposés en barres parallèles, longues de plusieurs centaines de mètres. Leur arrangement contraste fortement avec le tissu urbain ancien visible à gauche.

 

À droite : un lotissement de pavillons individuels dont l’alignement atteste la période de création (autour de 1970).

 

Au second plan s’étale le coeur de la ville, avec en haut à gauche : la zone industrielle de Montières et le quartier d’Étouvie, et en haut à droite : le vaste ensemble industriel Nord.Le plateau crayeux offre aux portes de la cité de vastes terrains plats, bon marché où l’on pouvait installer rapidement tout à la fois une zone industrielle (arrière-plan gauche), une zone d’habitation (second plan), une zone commerciale (premier et second plans), un hypermarché dont on voit (au centre) le toit gris et le parc de stationnement.

 

Les années 1980 virent la création des jardins ouvriers (terre brune au centre du cliché, en arrière des maisons individuelles alignées), d’une zone pavillonnaire aux rues sinueuses (arrière gauche), l’enrichissement du centre commercial par divers commerces de meubles, d’électroménager, de bricolage... l’implantation d’un lycée. En haut, traversant la vue d’ouest en est, la rocade autoroutière croise l’axe sud-nord qui venant du centre-ville se dirige vers Lille. Les quartier est habité en partie par une population en difficulté.

 

Le centre commercial

 

Le centre commercial nord d’Amiens est représentatif de ces centres qui s’installent à la périphérie des grandes villes sur des espaces disponibles à moindre coût, accessibles en voiture. Ce centre est aujourd’hui l’un des principaux centres commerciaux d’Amiens.

 

Amiens Longpré

 

L’agglomération amiénoise continue de s’étendre en grignotant la campagne voisine. Ainsi ce lotissement tout récent avec ses pavillons individuels que borde la voie ferrée Amiens-Abbeville-Calais, à deux pas de la Somme.

 

 

 

 

 

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Uploaded on December 12, 2018