Back to album

Sous surveillance ! Gévaudan - Lozère - Occitanie - France - Europe

Under surveillance ! Gevaudan - Lozere - Occitanie - France - Europe

 

www.youtube.com/watch?v=q1SMmULBxOI

 

 

La bête du Gévaudan, la légende

 

1764 – 1767 LES FAITS

Les bergers n’avaient pas peur des loups. Tous plusieurs fois ont lancé leurs chiens aux trousses de ces voleurs de moutons. Quant aux petits gardiens de troupeaux qui ne possédaient pas de chiens, ils couraient eux-mêmes sus aux loups avec leur bâton en criant, ou bien ils leur jetaient des pierres. Et les loups animaux timides, beaucoup plus timides qu’on ne le croit, s’enfuyaient, tenaillés par la faim, mais avec, peut-être, l’espoir de trouver ailleurs une proie moins gardée.

 

Mais, un jour tout changea. Une fillette de 14 ans, Jeanne Boulet, des Ubas, paroisse de Saint-Etienne de Lugdarès, non loin de Langogne, fut tuée par une « Bête féroce ». La petite victime devait être ensevelie le 1er Juillet 1764. On parla beaucoup de ce meurtre, mais les nouvelles n’allaient pas vite il y a deux siècles et plus, et l’on ne fit pas tout de suite le rapprochement avec un second meurtre : une fille de 15 ans tuée le 8 août au Mas Méjean, paroisse de Puylaurent. A la fin de ce mois c’est un garçon de 15 ans de Cheylard l’Evêque qui est tué ; le 1er septembre, un autre garçon de 15 ans est trouvé mort ; il était de Chaudeyrac. Cinq jours plus tard, c’était une femme âgée de 36 ans, égorgée dans son jardin des Estrets, paroisse d’Arzenc de Randon. C’était le début d’une longue série de meurtres. Pendant trois années, jusqu’au 19 juin 1767, la Bête du Gévaudan tua une centaine de personnes, et probablement davantage. Sa dernière victime, un enfant fut tué la veille de cette date.

 

Les chasseurs de la Bête

Le Capitaine Duhamel

Le 03 Novembre 1764, ce furent 56 dragons qui, sous la conduite de Duhamel arrivaient à Mende. Deux jours plus tard ils s’installaient à Saint-Chély d’Apcher, pour être plus proches des lieux où la bête du Gévaudan exerçait ses ravages. Duhamel organisa de grandes chasses, des battues auxquelles participaient des centaines, voirs des milliers de paysans. Ces battues ne décourageaient pas la Bête du Gévaudan et l’on s’étonnait, à bon droit d’ailleurs, du fait que lorsqu’une chasse se déroulait dans un secteur, la Bête commettait un nouveau crime à plusieurs lieux de là.

 

Comme si elle avait été prévenue. Un jour notre bête du Gévaudan eut à faire à forte partie, ceci grâce au courage d’un jeune garçon nommé Portefaix avec la participation de six autres jeunes enfants. Ces enfants étaient tous armés d’un bâton au bout duquel ils avaient attaché une lame de couteau. Ils réussirent à faire fuire la Bête qui les avaient attaquée. Plusieurs lettres font état de la désinvolture des dragons.

 

Les gens se plaignaient que les dragons étaient sans ordre et sans discipline, partout où ils passaient, ils foulaient sans ménagement les récoltes, se faisant fournir à discrétion, et par la force, les vivres et les fourrages dont ils avaient besoin. Comme Duhamel, qui se dépensait cependant beaucoup, ne parvenait pas à débarrasser le pays de cette bête, la mauvaise humeur des paysans se retourna contre lui et il dut quitter le Gévaudan

 

Les Denneval

Février 1765. Un Louvetier remarquable, M. Denneval d’Alençon, lui succéda, il était le plus remarquable chasseur de loups de France. Il en avait tué disait-on, 1200. Il arriva donc pleinement décontracté, certain qu’en quelques jours il abattrait son 1201ème loup et que, du même coup il débarrasserait le Gévaudan de cette terrible Bête.

Les choses n’allèrent pourtant pas aussi vite que tout le monde le souhaitait et les Denneval ne s’étaient pas mis seulement les paysans à dos, qu’ils indisposaient parce qu’ils les réquisitionnaient trop souvent, mais encore les autorités civiles et les notabilités locales.

 

Au courant de ce qui se tramait contre eux, les Denneval réagirent en multipliant les battues, qu’ils organisaient alors le dimanche et les jours de fête, ils y participèrent avec plus d’entrain. Malgré ce, ils ne parvinrent pas à mettre un terme aux massacres occasionnés par la bête du Gévaudan. Des plaintes parvinrent au roi Louis XV, qui prenait un tel intérêt au sort des malheureuses populations du Gévaudan qu’il n’hésita pas à se séparer d’Antoine de Beauterne, son porte arquebuse et lieutenant des chasses, pour l’envoyer courir sus à la dévorante. Le 08 Juin 1765, Antoine et sa troupe parmi laquelle figurait son fils cadet, quittaient Versailles, ils arrivèrent le 22 juin au Malzieu.

 

Antoine n’était pas partisan des battues ; il préférait poster ses hommes dans les affûts, deux par deux, pendant la nuit. L’entente ne pouvait se réaliser entre Antoine et les Denneval et ces derniers furent rappelés. Ils devaient quitter le Malzieu le 18 Juillet après avoir complètement échoué dans leur mission. Antoine avait la réputation d’un homme extrêmement bon et il sut s’attirer la sympathie des paysans. Mais Antoine était déconcerté par le nombre de meurtres que la Bête du Gévaudan pouvait commettre et il était pressé d’en finir, d’autant que son service le rappelait auprès du Roi, et qu’il n’avait encore rien fait de positif.

 

LES RÉFLEXIONS DE GÉRARD MÉNATORY

« Ce qui est difficile à croire, c’est qu’un loup ait attaqué systématiquement bergers et bergères, car un loup imprégné ou non s’en prendra toujours en priorité aux moutons. Par ailleurs, un loup élevé dans de telles conditions (élevé par Antoine Chastel) n’aurait pas fui devant les chasseurs, puisqu’il n’aurait vraiment eu aucune raison d’en avoir peur, et jamais il n’aurait été nécessaire de le chasser pendant trois ans.

Peut-on supposer que Chastel ait eu l’occasion d’élever un produit du croisement entre un chien et une louve, ou vice versa ? Ce n’est pas impossible, mais là encore il faut savoir que ces hybrides sont généralement moins agressifs que les parents dont ils sont issus.

 

Il reste comme animal possible une hyène.

Une hyène élevée par Antoine Chastel alors qu’il était garçon de ménagerie en Afrique. Une hyène qui aurait été le mâtin des historiens. Durant son séjour en Afrique, Antoine Chastel avait eu tout le temps d’apprivoiser une jeune hyène ; il peu l’avoir élevée comme un chien lorsqu’elle a été sevrée. Une hyène sauvage n’aurait pas pu être la Bête du Gévaudan, mais une hyène vivant aux côtés de Chastel aurait pu très bien être la Bête. »

 

« Cette bête du Gévaudan que pour toutes les raisons invoquées Chastel n’avait pas la possibilité de nourrir. Alors cette hyène pouvait s’attaquer aux petits gardeurs de troupeaux. Une hyène est capable d’agresser des êtres humains, à condition qu’ils ne soient pas en force ; il est plus dans le comportement d’une hyène de commettre de tels méfaits que dans celui d’un loup ou de deux ou trois loups.

 

Dans cette association redoutable qui a commencé à tuer? Quel était le rôle de chacun? Difficile à dire. Mais entre un homme vivant seul, émasculé, mourant de faim et la bête, il y a certainement un lien très étroit. Qui a commencé ? La hyène, peut-être, qui ayant une première fois échappé à son maître a tué une bergère. Peut-être, qui sait Chastel n’a-t-il pris aucune part à ces crimes. Il en aurait eu simplement connaissance et dans cette hypothèse on ne pourrait que lui reprocher d’avoir été complice passif. Antoine Chastel, en somme, couvrait sa hyène. Il la défendait contre les dragons, contre tous ceux qui, avec plus ou moins d’ardeur, participaient aux battues. Bien souvent la Bête du Gévaudan disparaissait mystérieusement, où allait-elle ? Vraisemblablement elle trouvait refuge auprès de son maitre. »

 

Gérard Ménatory

Fondateur du parc Les Loups du Gévaudan

Source les loups du Gévaudan

-------------------------------------

 

The beast of Gevaudan, the legend

 

1764 – 1767 THE FACTS

Shepherds were not afraid of wolves. All of them several times launched their dogs on the heels of these sheep thieves. As for the little herdsmen who did not have dogs, they themselves ran at the wolves with their stick, shouting, or they threw stones at them. And the timid animal wolves, much more timid than you might think, fled, tormented by hunger, but with, perhaps, the hope of finding less guarded prey elsewhere.

 

But one day everything changed. A 14-year-old girl, Jeanne Boulet, from Ubas, parish of Saint-Etienne de Lugdarès, not far from Langogne, was killed by a "ferocious beast". The little victim was to be buried on July 1, 1764. Much was said about this murder, but the news did not travel quickly two centuries ago and more, and the connection was not immediately made with a second murder. : a 15-year-old girl killed on August 8 at Mas Méjean, parish of Puylaurent. At the end of this month, a 15-year-old boy from Cheylard l'Evêque was killed; on September 1, another 15-year-old boy is found dead; he was from Chaudeyrac. Five days later, it was a 36-year-old woman who had her throat slit in her garden in Estrets, parish of Arzenc de Randon. It was the beginning of a long series of murders. For three years, until June 19, 1767, the Beast of Gevaudan killed a hundred people, and probably more. His last victim, a child was killed the day before this date.

 

The Beast Hunters

Captain Duhamel

On November 3, 1764, 56 dragoons arrived in Mende under the leadership of Duhamel. Two days later they settled in Saint-Chély d'Apcher, to be closer to the places where the beast of Gévaudan wreaked havoc. Duhamel organized great hunts, hunts in which hundreds, even thousands of peasants participated. These hunts did not discourage the Beast of Gevaudan and people were surprised, with good reason, by the fact that when a hunt took place in one sector, the Beast committed a new crime several places away.

 

As if she had been warned. One day our beast of Gévaudan had to do a lot, thanks to the courage of a young boy named Portefaix with the participation of six other young children. These children were all armed with a stick to the end of which they had attached a knife blade. They managed to scare away the Beast that had attacked them. Several letters mention the casualness of the dragons.

 

People complained that the dragoons were without order and without discipline, wherever they went, they trampled the crops unceremoniously, being supplied at discretion, and by force, with the food and fodder they needed. As Duhamel, who however spent a lot of time, was unable to rid the country of this beast, the bad mood of the peasants turned against him and he had to leave Gévaudan.

 

The Dennevals

February 1765. A remarkable Louvetier, Mr. Denneval d'Alençon, succeeded him, he was the most remarkable wolf hunter in France. He had killed, it was said, 1200. He therefore arrived completely relaxed, certain that in a few days he would kill his 1201st wolf and that, at the same time, he would rid Gévaudan of this terrible Beast.

However, things did not go as quickly as everyone wanted and the Dennevals had not only alienated the peasants, whom they upset because they requisitioned them too often, but also the civil authorities and the local notables.

 

Aware of what was brewing against them, the Dennevals reacted by multiplying the hunts, which they then organized on Sundays and holidays, they participated in them with more enthusiasm. Despite this, they failed to put an end to the massacres caused by the beast of Gevaudan. Complaints reached King Louis XV, who took such an interest in the fate of the unfortunate populations of Gévaudan that he did not hesitate to part with Antoine de Beauterne, his arquebus holder and lieutenant of the hunts, to send him running on the hunt. devouring. On June 8, 1765, Antoine and his troop, including his youngest son, left Versailles, they arrived on June 22 at Malzieu.

 

Antoine was not in favor of hunts; he preferred to post his men in the carriages, two by two, during the night. The agreement could not be reached between Antoine and the Dennevals and the latter were recalled. They were to leave Malzieu on July 18 after having completely failed in their mission. Antoine had the reputation of an extremely good man and he knew how to win the sympathy of the peasants. But Antoine was disconcerted by the number of murders that the Beast of Gevaudan could commit and he was in a hurry to end it, especially since his service called him back to the King, and he had not yet done anything positive.

 

THE REFLECTIONS OF GERARD MÉNATORY

“What is hard to believe is that a wolf systematically attacked shepherds and shepherdesses, because a wolf, whether impregnated or not, will always attack sheep first. Moreover, a wolf raised in such conditions (raised by Antoine Chastel) would not have fled before the hunters, since he really would have had no reason to be afraid of them, and it would never have been necessary to hunt him for three years.

Can we assume that Chastel had the opportunity to breed a product of the cross between a dog and a wolf, or vice versa? It's not impossible, but again you should know that these hybrids are generally less aggressive than the parents from which they come.

 

There remains a hyena as a possible animal.

A hyena raised by Antoine Chastel when he was a menagerie boy in Africa. A hyena that would have been the mastiff of historians. During his stay in Africa, Antoine Chastel had plenty of time to tame a young hyena; he may have raised her like a dog when she was weaned. A wild hyena could not have been the Beast of Gévaudan, but a hyena living alongside Chastel could very well have been the Beast. »

 

“This beast from Gévaudan that for all the reasons given Chastel was unable to feed. So this hyena could attack the little herdsmen. A hyena is capable of attacking human beings, provided they are not in force; it is more in the behavior of a hyena to commit such misdeeds than of a wolf or two or three wolves.

 

In this fearsome association who began to kill? What was each person's role? Hard to say. But between a man living alone, emasculated, starving and the beast, there is certainly a very close connection. Who started ? The hyena, perhaps, which having escaped its master for the first time, killed a shepherdess. Perhaps, who knows, Chastel took no part in these crimes. He would simply have been aware of it and in this case he could only be accused of having been a passive accomplice. Antoine Chastel, in short, covered his hyena. He defended it against the dragoons, against all those who, with more or less ardour, took part in the hunts. Very often the Beast of Gevaudan disappeared mysteriously, where did it go? Presumably she found refuge with her master. »

 

Gerard Menatory

Founder of Les Loups du Gévaudan Park

Source les loups du Gévaudan

 

 

 

31,274 views
732 faves
184 comments
Uploaded on June 26, 2022
Taken on June 25, 2022