Céline Bizot-Zanatta Photographie
A la rencontre, d'un Paludier Guérandais
Meet a Guérande farmer
Un métier - Une passion
Depuis des siècles, les paludiers sont les héritiers et les gardiens d'un patrimoine unique. Être paludier, c'est être un peu magicien : de la goutte d'eau en extraire le grain de sel.
Le métier de paludier est l'une des rares professions agricoles qui utilise une technique exempte de mécanisation et d'apport de produits chimiques.
Cette technique de production artisanale permet à la fois de produite un sel de qualité et de préserver un site exceptionnel.
Une passion au fil des saisons
Si le sel se récolte l'été, la récolte se prépare dès l'hiver et le bon fonctionnement d'une saline nécessite un travail tout au long de l'année : seul ou collectivement, le paludier adapte son travail au rythme des saisons.
L'HIVER
Pour protéger les salines du gel et des intempéries, le paludier les recouvre d'eau. Cette saison est entièrement consacrée au curage (rayage) des vasières, à l’entretien des talus (renforcement, coupe de la végétation) et au nettoyage des chenaux d’alimentation et d’évacuation ainsi qu’aux réparations éventuelles nécessaires en cas de dégâts survenus lors des tempêtes.
LE PRINTEMPS
Début mars, il faut vider (algir) les salines et les bassins de l'eau de pluie accumulée, puis évacuer la vase et les algues de chaque bassin tout en reconstituant les digues d’argile (ponts) qui constituent le circuit hydraulique de la saline. C’est aussi l’époque des travaux collectifs de réfection complète (chaussage), tous les 25 ans, d'un groupe d'œillets (lotie).
L'ÉTÉ
C’est la récolte de sel. 50 à 60 œillets sont en moyenne exploités par un paludier (ce qui représente une superficie de 3 à 4 ha) et nécessite de longues journées de travail. La production est cependant très variable en fonction de l’ensoleillement, des vents et de la pluviométrie.
L'AUTOMNE
Une fois le sel « roulé », c'est-à-dire mis à l’abri pour l’hiver, le rythme de travail ralentit jusqu’à mi-novembre. Une période de repos qui peut cependant être interrompue en cas de grande marée pour protéger les salines.
À Guérande, un paludier exploitant produit à lui seul, en moyenne, entre 60 et 90 tonnes de gros sel et de 2 à 3 tonnes de fleur de sel par an ! Mais cette récolte varie considérablement en fonction des conditions climatiques (de 0 à 200 tonnes de gros sel) !
Les outils du paludier
Les outils utilisés dans les marais salants ont peu changé au cours des siècles et sont restés, pour la majorité, en bois.
LE LAS
Muni d’un long manche flexible de 5 mètres de long, cet outil est le plus connu. Il sert à la récolte du gros sel.
LA LOUSSE À FLEUR DE SEL
Historiquement en bois, la lousse à fleur de sel sert à cueillir la fleur de sel à la surface des œillets. Il existe désormais des lousses plus élaborées à partir de matériaux modernes plus légers de qualité alimentaire.
LA BROUETTE
Elle est utilisée pour transporter le sel des ladures au trémet. Elle a remplacé au tout début des années 50 la gède, récipient de bois que les femmes portaient en équilibre sur leur tête avec un coussinet de toile enroulée, la torche. Les brouettes peuvent contenir de 120 à 150Kg de sel.
LA LOUSSE À PONTER
La lousse à ponter, en bois, comparable à la lousse à fleur de sel, se différencie par un manche plus court et plus gros. Elle est utilisée pour la réfection annuelle des ponts.
LE RATEAU À LIMU
Il sert à ratisser le limu, une algue qui pousse dans les marais.
LA CESSE (EN BOIS)
La cesse est une grande écope à bras qui sert à vider l’eau ou à jeter la vase.
LA BOYETTE (OU HOULETTE) (EN TÔLE D’ACIER)
C’est la pelle du paludier utilisée pour certains travaux d'entretien des marais salants.
LE BOUTOUÉ (EN BOIS)
De forme similaire à celle du las, il sert pour repousser la vase des fards et dans les œillets avant la récolte, afin d'assurer une grande propreté des fonds.
Source leguerandais.fr/
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A profession - A passion
For centuries, salt workers have been the heirs and guardians of a unique heritage. To be a salt worker is to be a bit of a magician: extract the grain of salt from the drop of water.
The trade of salt worker is one of the rare agricultural professions which uses a technique free from mechanization and the addition of chemicals.
This artisanal production technique allows both to produce quality salt and to preserve an exceptional site.
A passion throughout the seasons
If the salt is harvested in summer, the harvest is prepared in winter and the proper functioning of a saltworks requires work throughout the year: alone or collectively, the salt worker adapts his work to the rhythm of the seasons.
WINTER
To protect the saltworks from frost and bad weather, the salt worker covers them with water. This season is entirely devoted to the cleaning (raking) of mudflats, to the maintenance of the embankments (reinforcement, cutting of vegetation) and to the cleaning of the supply and evacuation channels as well as any repairs necessary in the event of damage. that occurred during storms.
SPRING
At the beginning of March, it is necessary to empty (algir) the saltworks and the basins of the accumulated rainwater, then to evacuate the silt and the algae of each basin while reconstituting the clay dikes (bridges) which constitute the hydraulic circuit of the saline. It is also the time of collective work to complete repair (footwear), every 25 years, of a group of carnations (lotie).
SUMMER
This is the harvest of salt. 50 to 60 carnations are on average exploited by a salt worker (which represents an area of 3 to 4 ha) and requires long working days. Production is however highly variable depending on the amount of sunshine, winds and rainfall.
AUTUMN
Once the salt is "rolled", that is to say, put away for the winter, the pace of work slows down until mid-November. A period of rest which can however be interrupted in the event of a high tide to protect the saltworks.
In Guérande, a salt worker operator alone produces between 60 and 90 tonnes of coarse salt and 2 to 3 tonnes of fleur de sel per year! But this harvest varies considerably depending on weather conditions (from 0 to 200 tonnes of coarse salt)!
Salt worker tools
The tools used in the salt marshes have changed little over the centuries and have remained, for the most part, in wood.
THE LAS
With a long flexible handle 5 meters long, this tool is the best known. It is used to harvest coarse salt.
SALT FLOWER LOUSSE
Historically made of wood, the fleur de sel lousse is used to pick the fleur de sel from the surface of carnations. There are now more elaborate pouches made from modern, lighter food grade materials.
WHEELBARROW
It is used to transport the salt from the ladures to the trémet. At the very beginning of the 1950s, it replaced the gède, a wooden container that women carried balanced on their heads with a cushion of rolled-up canvas, the torch. Wheelbarrows can contain 120 to 150Kg of salt.
THE LOUSSE TO PONTE
The wooden pontoon lousse, comparable to the fleur de sel lousse, is distinguished by a shorter and larger handle. It is used for the annual repair of bridges.
THE RAKE IN LIMU
It is used to rake limu, an algae that grows in swamps.
THE CESSE (WOODEN)
The ceasefire is a large handheld scoop that is used to empty the water or throw in the mud.
LA BOYETTE (OR HOULETTE) (IN SHEET STEEL)
It is the salt worker shovel used for some maintenance work in salt marshes.
THE BOUTOUÉ (WOODEN)
Similar in shape to that of las, it is used to repel the mud from the eyeshadows and in the eyelets before harvesting, in order to ensure a great cleanliness of the funds.
Source leguerandais.fr/
A la rencontre, d'un Paludier Guérandais
Meet a Guérande farmer
Un métier - Une passion
Depuis des siècles, les paludiers sont les héritiers et les gardiens d'un patrimoine unique. Être paludier, c'est être un peu magicien : de la goutte d'eau en extraire le grain de sel.
Le métier de paludier est l'une des rares professions agricoles qui utilise une technique exempte de mécanisation et d'apport de produits chimiques.
Cette technique de production artisanale permet à la fois de produite un sel de qualité et de préserver un site exceptionnel.
Une passion au fil des saisons
Si le sel se récolte l'été, la récolte se prépare dès l'hiver et le bon fonctionnement d'une saline nécessite un travail tout au long de l'année : seul ou collectivement, le paludier adapte son travail au rythme des saisons.
L'HIVER
Pour protéger les salines du gel et des intempéries, le paludier les recouvre d'eau. Cette saison est entièrement consacrée au curage (rayage) des vasières, à l’entretien des talus (renforcement, coupe de la végétation) et au nettoyage des chenaux d’alimentation et d’évacuation ainsi qu’aux réparations éventuelles nécessaires en cas de dégâts survenus lors des tempêtes.
LE PRINTEMPS
Début mars, il faut vider (algir) les salines et les bassins de l'eau de pluie accumulée, puis évacuer la vase et les algues de chaque bassin tout en reconstituant les digues d’argile (ponts) qui constituent le circuit hydraulique de la saline. C’est aussi l’époque des travaux collectifs de réfection complète (chaussage), tous les 25 ans, d'un groupe d'œillets (lotie).
L'ÉTÉ
C’est la récolte de sel. 50 à 60 œillets sont en moyenne exploités par un paludier (ce qui représente une superficie de 3 à 4 ha) et nécessite de longues journées de travail. La production est cependant très variable en fonction de l’ensoleillement, des vents et de la pluviométrie.
L'AUTOMNE
Une fois le sel « roulé », c'est-à-dire mis à l’abri pour l’hiver, le rythme de travail ralentit jusqu’à mi-novembre. Une période de repos qui peut cependant être interrompue en cas de grande marée pour protéger les salines.
À Guérande, un paludier exploitant produit à lui seul, en moyenne, entre 60 et 90 tonnes de gros sel et de 2 à 3 tonnes de fleur de sel par an ! Mais cette récolte varie considérablement en fonction des conditions climatiques (de 0 à 200 tonnes de gros sel) !
Les outils du paludier
Les outils utilisés dans les marais salants ont peu changé au cours des siècles et sont restés, pour la majorité, en bois.
LE LAS
Muni d’un long manche flexible de 5 mètres de long, cet outil est le plus connu. Il sert à la récolte du gros sel.
LA LOUSSE À FLEUR DE SEL
Historiquement en bois, la lousse à fleur de sel sert à cueillir la fleur de sel à la surface des œillets. Il existe désormais des lousses plus élaborées à partir de matériaux modernes plus légers de qualité alimentaire.
LA BROUETTE
Elle est utilisée pour transporter le sel des ladures au trémet. Elle a remplacé au tout début des années 50 la gède, récipient de bois que les femmes portaient en équilibre sur leur tête avec un coussinet de toile enroulée, la torche. Les brouettes peuvent contenir de 120 à 150Kg de sel.
LA LOUSSE À PONTER
La lousse à ponter, en bois, comparable à la lousse à fleur de sel, se différencie par un manche plus court et plus gros. Elle est utilisée pour la réfection annuelle des ponts.
LE RATEAU À LIMU
Il sert à ratisser le limu, une algue qui pousse dans les marais.
LA CESSE (EN BOIS)
La cesse est une grande écope à bras qui sert à vider l’eau ou à jeter la vase.
LA BOYETTE (OU HOULETTE) (EN TÔLE D’ACIER)
C’est la pelle du paludier utilisée pour certains travaux d'entretien des marais salants.
LE BOUTOUÉ (EN BOIS)
De forme similaire à celle du las, il sert pour repousser la vase des fards et dans les œillets avant la récolte, afin d'assurer une grande propreté des fonds.
Source leguerandais.fr/
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A profession - A passion
For centuries, salt workers have been the heirs and guardians of a unique heritage. To be a salt worker is to be a bit of a magician: extract the grain of salt from the drop of water.
The trade of salt worker is one of the rare agricultural professions which uses a technique free from mechanization and the addition of chemicals.
This artisanal production technique allows both to produce quality salt and to preserve an exceptional site.
A passion throughout the seasons
If the salt is harvested in summer, the harvest is prepared in winter and the proper functioning of a saltworks requires work throughout the year: alone or collectively, the salt worker adapts his work to the rhythm of the seasons.
WINTER
To protect the saltworks from frost and bad weather, the salt worker covers them with water. This season is entirely devoted to the cleaning (raking) of mudflats, to the maintenance of the embankments (reinforcement, cutting of vegetation) and to the cleaning of the supply and evacuation channels as well as any repairs necessary in the event of damage. that occurred during storms.
SPRING
At the beginning of March, it is necessary to empty (algir) the saltworks and the basins of the accumulated rainwater, then to evacuate the silt and the algae of each basin while reconstituting the clay dikes (bridges) which constitute the hydraulic circuit of the saline. It is also the time of collective work to complete repair (footwear), every 25 years, of a group of carnations (lotie).
SUMMER
This is the harvest of salt. 50 to 60 carnations are on average exploited by a salt worker (which represents an area of 3 to 4 ha) and requires long working days. Production is however highly variable depending on the amount of sunshine, winds and rainfall.
AUTUMN
Once the salt is "rolled", that is to say, put away for the winter, the pace of work slows down until mid-November. A period of rest which can however be interrupted in the event of a high tide to protect the saltworks.
In Guérande, a salt worker operator alone produces between 60 and 90 tonnes of coarse salt and 2 to 3 tonnes of fleur de sel per year! But this harvest varies considerably depending on weather conditions (from 0 to 200 tonnes of coarse salt)!
Salt worker tools
The tools used in the salt marshes have changed little over the centuries and have remained, for the most part, in wood.
THE LAS
With a long flexible handle 5 meters long, this tool is the best known. It is used to harvest coarse salt.
SALT FLOWER LOUSSE
Historically made of wood, the fleur de sel lousse is used to pick the fleur de sel from the surface of carnations. There are now more elaborate pouches made from modern, lighter food grade materials.
WHEELBARROW
It is used to transport the salt from the ladures to the trémet. At the very beginning of the 1950s, it replaced the gède, a wooden container that women carried balanced on their heads with a cushion of rolled-up canvas, the torch. Wheelbarrows can contain 120 to 150Kg of salt.
THE LOUSSE TO PONTE
The wooden pontoon lousse, comparable to the fleur de sel lousse, is distinguished by a shorter and larger handle. It is used for the annual repair of bridges.
THE RAKE IN LIMU
It is used to rake limu, an algae that grows in swamps.
THE CESSE (WOODEN)
The ceasefire is a large handheld scoop that is used to empty the water or throw in the mud.
LA BOYETTE (OR HOULETTE) (IN SHEET STEEL)
It is the salt worker shovel used for some maintenance work in salt marshes.
THE BOUTOUÉ (WOODEN)
Similar in shape to that of las, it is used to repel the mud from the eyeshadows and in the eyelets before harvesting, in order to ensure a great cleanliness of the funds.
Source leguerandais.fr/