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Sérénité...

L’arbre porte en lui une écriture. Ces cernes de croissance nous racontent l’histoire des événements climatiques qu’il a connus.

 

L’arbre est aussi lié au livre puisque jadis, son écorce était détaché « pour en faire une surface en attente du texte ». Puis, c’est de l’arbre que vient la pâte à papier.

 

L’arbre a une présence forte, au point qu’il peut, comme le suggère l’expression bien connue, « cacher la forêt ». Il s’élève dans sa singularité, sa majesté et son élégance.

 

S’il nous fascine, c’est aussi par sa longévité, jusqu’à quatre mille ans. C’est pourquoi, il suscite une méditation sur le temps et la mémoire.

 

Passeur de temps, l’arbre créé aussi un lien entre ciel et terre. Dans son texte intitulé « Sérénité » , Martin Heidegger évoque le besoin de racines. Un arbre en bordure du chemin lui inspire ses réflexions : « C’est à partir des profondeurs du sol natal que l’homme doit pouvoir s’élever dans l’éther », « le domaine ouvert de l’esprit ».

 

Mais sans humus, pas de racines. C’est la couche superficielle où se décomposent les éléments

qui vont nourrir l’arbre, là où s’opère la transformation de tout ce qui pourrit pour alimenter la régénération, et notamment les feuilles mortes, qui émerveillaient Thoreau et Proust.

 

C’est là le lieu de l’échange entre terre et ciel, la fine bordure entre la vie et la mort.

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Uploaded on July 2, 2022
Taken on June 25, 2022