Back to album

Panama

(Scroll down for the english version)

 

Et voilà ! Une étape d'accomplie ! Panama : la fin de l'Amérique centrale. On va être honnête, on n'a pas trop pris le temps de l'explorer, ce pays : on l'a flyé à grands coups d'pieds d'pédale sur le highway ! Pas trop trop de charme, la panaméricaine panaméenne, avec ses tonnerres de camions sur le frein-moteur, ses grosses autobus de touristes rose nanane qui te frôlent le ménage, ses quantités innumérables de carcasses aplaties de coatis, de tatous pis de chiens errants qui shlinguent la vieille viande trop longtemps séchée au soleil de midi, ses sacs de poubelles de Panama papers et autres cochonneries garrochés sur les bords comme des botchs de cigarettes, ses accotements reluisants de morceaux de vitres éclatées, et tous ses klaxons qui résonnent pour t'encourager mais qui, avec la chaleur et la fatigue qui s'amplifient, finissent par s'ajouter à l'ambiance et achever de faire bouillir ton cerveau dans le four à broil qu'est devenue ta tête !

 

Notre seule consolation : helado !!! À partir des 11 heures du matin, chaque heure suivante de roulade, on s'arrange pour se dégoter une épicerie, un dépanneur, une gargotte ambulante, n'importe quelle cabane qui vend des paletas, des popsicles, de la crème glacée ! Du frette à s'mettre dans gueule pour se cooler le moteur !!! Trois d'affilée, des fois, souvent, assis tout les deux sur un banc, à l'ombre du dépanneur. C'est notre drogue. On est accro raide.

 

Chaque jour, on se dit qu'on va repousser le moment de notre première débauche glacée. Tant que t'as pas commencé, c'est pas si pire. L'imagination est capable de travailler sur aut'chose. Mais un coup la première paleta engouffrée, c'est terminado ! M'en faut un autre dans gueule tout d'suite ! C'est désormais tout ce que peut faire de mieux mon imagination gelée bein dure ! Et le corps, sous la dictature des émotions intoxiquées, est rendu un arc tendu vers un seul et unique but : procurer du frette dans yeule ! Mes yeux peuvent maintenant détecter une enseigne de dépanneur à des centaines de mètres ! Ça frôle le kilomètre. Une vision de faucon ! Mes jambes redoublent d'ardeur ! On approche, entre, ouvre le congélo, en retire la came, paye le dealer, s'asseoit sur le petit banc, et s'envoye ça drette dans l'bucket. Les yeux perdus dans le vide devant nous, sur la grise panaméricaine.

 

Les locaux nous trouvent un peu débiles de pédaler dans ce four. On leur montre nos paletas en disant “gasolina, gasolina”, dans toute notre sueur dégoulinante de partout. En-d'sous de notre calotte blanchie par l'effusion de sels minéraux, nos yeux exorbités de sécheresse et de froide saccharine. Junkies.

 

Et oui, on te le pédale, le Panama. Comme des dératés, on le flye. On n'est pas faits pour le chaud de même. Pis on est pas plage pantoute. On n'aime pas avoir du sable plein nos sandales. On préfère les aiguilles de pin dans notre col de chemise. Et les routes secondaires ne mènent pas bein bein loin. On voulait le pédaler, ce pays, on y tenait et on l'a fait. Mais on est maintenant prêts pour le prochain niveau ! L'altitude, la vraie, l'imposante, et la fraîcheur des cimes qui vient avec ! Les cinq derniers mois ont été parfaits et on a adoré. Le meilleur des warm up pour la suite des choses ! Astheure, qu'on nous envoye les Andes !

 

 

.....

 

 

And that's it! A step accomplished! Panama: the end of Central America. We'll be honest, we didn't take too much time to explore it: we flew it with a lot of pedal strokes on the highway! Not too charming, the Panamean Pan-American, with its thundering trucks on the engine brake, its big pink buses of tourists brushing your household, its innumerable quantities of flattened carcasses of coatis, armadillos and stray dogs smelling the old meat too long dried in the noon sun, its garbage bags full of Panama papers abandonned on the sides like cigarettes butts, its shoulders all shiny with pieces of shattered glass, and all its horns which resound to encourage you but which, with the heat and the tiredness increasing, end up adding to the atmosphere and completing to make your brain boil in the broil oven that became your head!

 

Our only consolation: helado! From 11 o'clock in the morning, each following hour of rolling, we manage to find a grocery store, a convenience store, a street food joint, any shack that sells paletas, popsicles, ice cream! Coldness to put in your mouth to cool down your engine! Three in a row, sometimes, often, sitting together on a bench, in the shade of the convenience store. It's our drug. We are addicted to it.

 

Every day we tell ourselves that we'll put off our first sugarish ice binge. As long as you haven't started, it's not so bad. The imagination is capable of working on something else. But once the first paleta is engulfed, it's terminado! I need another one in my mouth right away! This is now the best your melting and addicted imagination can do! And the body, in tow of what its intoxicated emotions blow to it, is made a bow tended towards a single and unique goal: to get some freaking coldness in my freackin' mouth! My eyes detect a convenience store sign hundreds of meters away! Almost half a mile away. A vision of hawk! My legs redouble their efforts! We approach, enter, open the freezer, withdraw from it the fixed one, pay the dealer, sits down on the small bench, and shove that thing into the bucket. The eyes lost in the emptiness in front of us, onto the gray Pan-American.

 

The locals find us a little stupid to pedal in this oven. We show them our paletas while saying "gasolina, gasolina", in all our sweat dripping of everywhere. Under our cap whitened by the calcium, eyes exorbited of dryness and cold saccharine. Junkies.

 

And yes, we're pedaling it, Panama. We fly it like crazy. We're not made for hot weather like this. And we're not beach bums at all. We don't like to have sand in our sandals. We prefer pine needles in our shirt collar. And the back roads don't lead very far. We wanted it, we wanted it and we did it. But now we are ready for the next level! The altitude, the real one, the imposing one, and the coolness that comes with it! The last five months have been the warm up for what's to come and we loved it. Now, let's go to the Andes!

2,450 views
0 faves
2 comments
Uploaded on February 8, 2023