Asile

Fin de journée, épuisé de me faire cahoter le cul par ces chemins impossibles, un village. Je me pointe au ptit magasin général pour m'acheter un soda.

 

Sergio est là, chenu derrière son comptoir. Je lui demande s'il serait possible de trouver à manger. Il me répond que sa femme allait me faire un repas. Splendide. Steak de llama avec riz, oignons et patates, ainsi qu'un bouillon de llama. Excellent !

 

Comme il est sourd, je l'ai écouté, tout au long du repas, me parler de son village et de son enfance. Beau moment précieux.

 

Après le festin, je lui ai demandé si je pouvais installer ma tente sous l'auvent de la place centrale. Il fait signe que oui, mais me demande si je n'aimerais pas mieux à l'intérieur. Ahh... bein...

 

Il m'a donc ouvert toutes larges les portes étroites de la salle communautaire.

 

Et de toute la semaine, ce fut la seule nuit chargée de grands vents.. et moi, bien blotti entre 4 murs..

 

Quand je l'ai chaudement remercié au matin, il m'a dit que c'était normal, puisqu'il était chrétien. Quel humble personnage : déguiser sa grande générosité sous des masques inutiles..

 

Merci encore, vieil homme aux yeux brillants. Il y a les montagnes et les paysages qui me touchent énormément, mais il n'y a que ces moments inouis qui me font pleurer, quelques minutes plus loin, sur le chemin vers l'ailleurs..

Done