Baratineuse1947**Lucie **
ABSENCE**
Sous La Neige
Elle est venue au soir. Brillante, elle était celle
Qui écrit dans le gel caressant les volets,
Emprunte à l’infini ce qui reste du ciel
Pour rendre l’innocence aux villes dépouillées.
L’oiseau de paradis s’est posé dans la neige.
Deux queues d’éternité ont tracé deux sillons.
« La glace a un secret en son sein », devinai-je,
Voyant plonger le bec au blanc de la passion.
« Dis-moi ce que tu veux », lui dis-je. « A l’évidence
Deux becs seront plus vifs à crever la blancheur. »
Mais il piquait la neige : « Apprécie la patience
De qui donne son temps pour retrouver ton cœur. »
Quand la nuit descendit, il redoubla d’efforts ;
Contre l’obscurité la couleur s’agitait ;
Contre l’immaculé se déroulait encore
La lutte qu’obsession livrait à pureté.
A l’œil clair du matin, le tort fut évident :
L’oiseau de paradis avait perdu ses queues,
Traînait l’aile et ses ors étaient devenus blancs ;
« La neige, dis-je enfin, ne brûle que tes yeux. »
« Ce n’est pas dans le froid que se cache mon cœur,
Je sais où est mon cœur, car il est en mon sein ;
Ce que tu as cherché au prix de tes couleurs
Est en réalité non mon cœur, mais le tien. »
Auteur:LOIC BERARD**
ABSENCE**
Sous La Neige
Elle est venue au soir. Brillante, elle était celle
Qui écrit dans le gel caressant les volets,
Emprunte à l’infini ce qui reste du ciel
Pour rendre l’innocence aux villes dépouillées.
L’oiseau de paradis s’est posé dans la neige.
Deux queues d’éternité ont tracé deux sillons.
« La glace a un secret en son sein », devinai-je,
Voyant plonger le bec au blanc de la passion.
« Dis-moi ce que tu veux », lui dis-je. « A l’évidence
Deux becs seront plus vifs à crever la blancheur. »
Mais il piquait la neige : « Apprécie la patience
De qui donne son temps pour retrouver ton cœur. »
Quand la nuit descendit, il redoubla d’efforts ;
Contre l’obscurité la couleur s’agitait ;
Contre l’immaculé se déroulait encore
La lutte qu’obsession livrait à pureté.
A l’œil clair du matin, le tort fut évident :
L’oiseau de paradis avait perdu ses queues,
Traînait l’aile et ses ors étaient devenus blancs ;
« La neige, dis-je enfin, ne brûle que tes yeux. »
« Ce n’est pas dans le froid que se cache mon cœur,
Je sais où est mon cœur, car il est en mon sein ;
Ce que tu as cherché au prix de tes couleurs
Est en réalité non mon cœur, mais le tien. »
Auteur:LOIC BERARD**