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Salvamento

« Je l’ai aimé vous savez, et lui aussi m’aimait. D’un amour scandaleux, furieux... la première fois que je l’ai vu il ne savait pas grand chose du monde... de la vie... j-je lui ai appris l’art... les grands maîtres... la musique... la littérature surtout et puis, l’amour... l’affection... » Les images du jeune homme, gracile, se déhanchant aux rythmes de l’électrophone lui revenait en tête. Réchauffant son cœur qui depuis, s’était endurci de vingt cinq ans. « Viens danser avec moi! » s’écriait il à travers le salon.

 

Jorg regarda le Dictaphone. « Oui, il m’est arrivé de coucher avec lui... même s’il était trop jeune pour ça... » Les larmes de l’homme brouillaient sa vue « Oui. J-j’ai profité de lui... Mais comprenez que je l’aimais... et jamais je n’ai éprouvé autre chose à son égard que de l’amour. Et ce n’était que lorsqu’il en avait envie... et... » Le regard pétillant, magnétique du jeune garçon, ses longues jambes étalées sur le lit, sa main nonchalamment posée sous sa joue. « Babochka... tu es sublime... » -Vous vous souvenez que je ne suis pas de la police n’est ce pas monsieur Linstein? » Le vieil homme hocha la tête. « Alors arrêtez de me répéter la même chose. Si Alan n’a jamais rien fait contre vous c’est qu’il ne l’a pas jugé nécessaire. »

 

Et pourtant, c’était le visage en larmes du petit qui lui revint à l’esprit, ce soir fatidique. « Je sais ce que tu es maintenant ! Tu es un homme horrible ! U-un pédophile !! Tu devrais aller En prison ! » Il fourra sa tête dans ses mains. « J’ai été un monstre... »

Herbert Sédant, dit « le nettoyeur », referma son dossier « confidentiel » et attrapa tout les albums photos que l’homme lui avait donné après lui avoir tendu l’argent. « Nous en avons fini Monsieur Linstein. Comprenez que vous avez fait une bonne action pour vous faire pardonner auprès de Bovary. Plus personne ne saura jamais qu’il a eu à faire avec un homme comme vous. » Il sourit l’air malicieux et tapota l’épaule de l’homme toujours en larmes. « Au revoir Monsieur. » Et il laissa l’homme plus seul que jamais avec ses rêves déchus et ses souvenirs . Babochka s’était définitivement enfui. » -Jorg et Herbert, 2015. ———————

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Uploaded on August 28, 2019
Taken on August 22, 2018