Marion Staderoli
White widow "A Life without color"
(English below)
Alors que je n'avais pas encore vraiment éprouvé l'envie d'aller en Inde je suis tombée sur un reportage qui parlait des « veuves blanches ».
Il faut savoir qu'en Inde perdre son mari est la pire chose qu'il puisse arriver. Une femme qui se retrouve veuve cesse d'exister aux yeux de tous car elle est rendue responsable de la mort de son mari. Ces veuves sont connues pour porter malheur et personne ne veut les approcher. Elles n'ont le droit de posséder aucun bien et sont vouée à vivre recluses vêtues de blanc. La plupart errent dans les grandes villes récitant des mantras et demandant l'aumône.
C'est en découvrant cela que j'ai décidé sur le champ qu'il fallait que j'aille photographier (et ainsi mettre en lumière) ces femmes bannies.
J'ai contacté « Maitri » une Ong qui recueille une centaine de « veuves blanches » dans un ashram dans la ville de Vrindavan, et suis allée y passer quelques jours afin d'effectuer mon reportage.
J'y ai vu des femmes meurtries, des passés douloureux, des vies brisées. Des yeux au regard vide et perdu parfois, plein d'espoir aussi, et surtout une forte envie d'être aimées et cajolées. Que ces femmes sont attachantes ! J'ai vécu des moments extraordinaires, et sans pouvoir communiquer avec les mots nous avons échangé beaucoup. Elles ont pu dans cet ashram retrouver un peu de calme, de paix et surtout de dignité. Elles s'épaulent et se soutiennent pour certaines, se donnent la force de continuer même si je sais que leur cœur est toujours lourd car tout cela ne peut effacer le poids de leur destin. On les voit sourire tout de même, prier ensemble et parfois se taquiner. Je pense qu'elles ont, pour les plus optimistes, de vrais moment de joie dans cette maison.
Je tiens également avec ma série d'image à souligner le travail de cette ONG que vous pouvez soutenir ici: www.maitriindia.org/
***
While I still had not really felt the urge to go to India I came across a story that spoke of the "white widows".
You should know that in India lost her husband is the worst thing that can happen. A woman who is a widow ceases to exist in the eyes of all as it is blamed for the death of her husband. These widows are known to bring bad luck and nobody wants to approach them. They don't have the right to own any property and are doomed to live recluse dressed in white. Most roam in large cities reciting mantras and begging.
It is in discovering that I decided immediately that I had to go photograph (and thus highlight) these women banned.
I contacted "Maitri" an NGO that collects a hundred "white widows" in an ashram in the town of Vrindavan, and went a few days to make my report.
I saw women bruised, painful past, broken lives. Eye blank stare and sometimes lost, hopeful also, and especially a strong desire to be loved and cajoled. These women are endearing! I lived extraordinary moments, and without access to the words we exchanged a lot. They have been in this ashram regain some calm, peace and above all dignity. They support each other , give strength to continue even though I know their heart is still heavy because all this can erase the weight of their destiny. We see them smiling, pray together and sometimes tease each other. I think they have, for the most optimistic, true moment of joy in this house.
I also want my picture series to highlight the work of this NGO you can support here www.maitriindia.org/
White widow "A Life without color"
(English below)
Alors que je n'avais pas encore vraiment éprouvé l'envie d'aller en Inde je suis tombée sur un reportage qui parlait des « veuves blanches ».
Il faut savoir qu'en Inde perdre son mari est la pire chose qu'il puisse arriver. Une femme qui se retrouve veuve cesse d'exister aux yeux de tous car elle est rendue responsable de la mort de son mari. Ces veuves sont connues pour porter malheur et personne ne veut les approcher. Elles n'ont le droit de posséder aucun bien et sont vouée à vivre recluses vêtues de blanc. La plupart errent dans les grandes villes récitant des mantras et demandant l'aumône.
C'est en découvrant cela que j'ai décidé sur le champ qu'il fallait que j'aille photographier (et ainsi mettre en lumière) ces femmes bannies.
J'ai contacté « Maitri » une Ong qui recueille une centaine de « veuves blanches » dans un ashram dans la ville de Vrindavan, et suis allée y passer quelques jours afin d'effectuer mon reportage.
J'y ai vu des femmes meurtries, des passés douloureux, des vies brisées. Des yeux au regard vide et perdu parfois, plein d'espoir aussi, et surtout une forte envie d'être aimées et cajolées. Que ces femmes sont attachantes ! J'ai vécu des moments extraordinaires, et sans pouvoir communiquer avec les mots nous avons échangé beaucoup. Elles ont pu dans cet ashram retrouver un peu de calme, de paix et surtout de dignité. Elles s'épaulent et se soutiennent pour certaines, se donnent la force de continuer même si je sais que leur cœur est toujours lourd car tout cela ne peut effacer le poids de leur destin. On les voit sourire tout de même, prier ensemble et parfois se taquiner. Je pense qu'elles ont, pour les plus optimistes, de vrais moment de joie dans cette maison.
Je tiens également avec ma série d'image à souligner le travail de cette ONG que vous pouvez soutenir ici: www.maitriindia.org/
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While I still had not really felt the urge to go to India I came across a story that spoke of the "white widows".
You should know that in India lost her husband is the worst thing that can happen. A woman who is a widow ceases to exist in the eyes of all as it is blamed for the death of her husband. These widows are known to bring bad luck and nobody wants to approach them. They don't have the right to own any property and are doomed to live recluse dressed in white. Most roam in large cities reciting mantras and begging.
It is in discovering that I decided immediately that I had to go photograph (and thus highlight) these women banned.
I contacted "Maitri" an NGO that collects a hundred "white widows" in an ashram in the town of Vrindavan, and went a few days to make my report.
I saw women bruised, painful past, broken lives. Eye blank stare and sometimes lost, hopeful also, and especially a strong desire to be loved and cajoled. These women are endearing! I lived extraordinary moments, and without access to the words we exchanged a lot. They have been in this ashram regain some calm, peace and above all dignity. They support each other , give strength to continue even though I know their heart is still heavy because all this can erase the weight of their destiny. We see them smiling, pray together and sometimes tease each other. I think they have, for the most optimistic, true moment of joy in this house.
I also want my picture series to highlight the work of this NGO you can support here www.maitriindia.org/