Progressive Infinite Iterations
La victoire sur soi-même: elle se passe de vos acclamations. Une action qui dédaigne tous les gestes désordonnés, qui refuse de se perdre dans les orages de la poussière et les remuements des dunes; une action qui s'en tient à l'essence de nous même, au soin de la racine, à la culture profonde de notre vigne, à la santé du cep, voilà mon fils, qui compte. Le seul orgueil d'en avoir fini avec toutes les ambitions vaines, et d'être le feu qui fait oraison à la lumière. Se conquérir sans cesse, pour atteindre à la connaissance suprême dans le suprême amour. Et dans le rien de tout, faire porter à ce néant la fleur d'un sourire qui ne doit pas se flétrir, voilà des conquêtes. (...) Tu ne te connais pas. Laisse là ces mépris: ils font vivre en nous la vermine, dont ils veulent nous venger. Défais-toi de ces colères puériles. Purge ces flammes trop lourdes de fumée. Réserve ta puissance à d'autres entreprises. Garde toi pour le feu, toi qui es tout feu. Et ton sang même est feu. Tourne-toi désormais vers les seuls objets qui te sollicitent, où tout aspire à la beauté. Pour l'étincelle de l'instant comme pour le temps éternel, ta passion est là uniquement.
- André SUARES, Voyage du condottière.
Progressive Infinite Iterations
La victoire sur soi-même: elle se passe de vos acclamations. Une action qui dédaigne tous les gestes désordonnés, qui refuse de se perdre dans les orages de la poussière et les remuements des dunes; une action qui s'en tient à l'essence de nous même, au soin de la racine, à la culture profonde de notre vigne, à la santé du cep, voilà mon fils, qui compte. Le seul orgueil d'en avoir fini avec toutes les ambitions vaines, et d'être le feu qui fait oraison à la lumière. Se conquérir sans cesse, pour atteindre à la connaissance suprême dans le suprême amour. Et dans le rien de tout, faire porter à ce néant la fleur d'un sourire qui ne doit pas se flétrir, voilà des conquêtes. (...) Tu ne te connais pas. Laisse là ces mépris: ils font vivre en nous la vermine, dont ils veulent nous venger. Défais-toi de ces colères puériles. Purge ces flammes trop lourdes de fumée. Réserve ta puissance à d'autres entreprises. Garde toi pour le feu, toi qui es tout feu. Et ton sang même est feu. Tourne-toi désormais vers les seuls objets qui te sollicitent, où tout aspire à la beauté. Pour l'étincelle de l'instant comme pour le temps éternel, ta passion est là uniquement.
- André SUARES, Voyage du condottière.