Isabelle Gallay
Visages urbains : Arthur
Arthur...
« Mon petit bouchon »….. c’est ainsi que le surnommait sa Maman… Toute la tendresse qui venait caresser ce surnom quand elle le prononçait lui faisait oublier les moqueries de ses « camarades » d’école… qui utilisaient ce même terme... mais dans leurs bouches, c’était une lame de rasoir qui venait s’enfoncer dans son cœur à chaque fois qu’ils le raillaient ainsi !
C’est à son teint jaunâtre et sa peau restée vérolée, suite à une variole mal soignée attrapée dans sa petite Enfance, qu’il devait ce sobriquet…
Une fois, il était revenu de l’école, le visage tuméfié et le corps couverts de bleus…. Mais aussi les poings en sang…. Il en avait eu marre de toujours serrer les dents et jouer les indifférents et il avait foncé dans le tas, avec toute l’énergie de son désespoir…. Désespoir qu’il avait ressenti à nouveau quand il avait vu les yeux de sa mère s’embuer de larmes pendant qu’elle le soignait…. Alors, il s’était juré de ne plus se laisser aller à la violence… en tout cas, à la violence gratuite….
Un matin, il est parti…. La veille, son regard s’était posé sur une affiche « vous avez la hargne pour vous battre, nous ferons de vous un champion »…. Sa mère n’a pas essayé de le retenir…. Elle a passé sa main dans ses cheveux…. Les a ébouriffés tendrement et tout en couvrant de baisers son visage abimé, elle a murmuré une dernière fois : « je t’aime mon petit bouchon » ….
Visages urbains : Arthur
Arthur...
« Mon petit bouchon »….. c’est ainsi que le surnommait sa Maman… Toute la tendresse qui venait caresser ce surnom quand elle le prononçait lui faisait oublier les moqueries de ses « camarades » d’école… qui utilisaient ce même terme... mais dans leurs bouches, c’était une lame de rasoir qui venait s’enfoncer dans son cœur à chaque fois qu’ils le raillaient ainsi !
C’est à son teint jaunâtre et sa peau restée vérolée, suite à une variole mal soignée attrapée dans sa petite Enfance, qu’il devait ce sobriquet…
Une fois, il était revenu de l’école, le visage tuméfié et le corps couverts de bleus…. Mais aussi les poings en sang…. Il en avait eu marre de toujours serrer les dents et jouer les indifférents et il avait foncé dans le tas, avec toute l’énergie de son désespoir…. Désespoir qu’il avait ressenti à nouveau quand il avait vu les yeux de sa mère s’embuer de larmes pendant qu’elle le soignait…. Alors, il s’était juré de ne plus se laisser aller à la violence… en tout cas, à la violence gratuite….
Un matin, il est parti…. La veille, son regard s’était posé sur une affiche « vous avez la hargne pour vous battre, nous ferons de vous un champion »…. Sa mère n’a pas essayé de le retenir…. Elle a passé sa main dans ses cheveux…. Les a ébouriffés tendrement et tout en couvrant de baisers son visage abimé, elle a murmuré une dernière fois : « je t’aime mon petit bouchon » ….