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Qusayr Amra, château omeyyade. Le prince en trône de l’alcôve centrale de la salle d’audience semble inspiré de l’art byzantin. Le trône architecturé et les deux personnages latéraux sont comparables aux représentations des manuscrits syriaques.

Les saynètes à un personnage, isolées dans des cadres carrés[2] comme dans des manuscrits romains, byzantins, et d’occident médiéval[3] traitant des thèmes des travaux et des jours, montrent les métiers de la construction.

 

 

L’Egypte aussi a fourni des modèles stylistiques. Les femmes richement parées (danseuses, musiciennes) aux corps généreux cernés de noir[4] et aux grands yeux, sont à rapprocher des portraits coptes d’Antinoé et des déesses de la Syrie antique. Dans la salle chaude, des figures féminines nues sont accompagnées d’enfants.

 

 

Des réminiscences de l’art romain sont également sensibles. C’est le cas des nombreuses figures isolées dans des réseaux géométriques à motifs végétaux[5]. Les sujets sont variés, évoquant tous les divertissements princiers. Certaines représentations sont peut-être directement recopiées d’après des modèles antiques. L’animal musicien, thème qui perdure jusqu’à la Renaissance italienne, est visible aussi sur une mosaïque romaine de Sousse du musée du Louvre. Des personnifications de la Poésie, de la Philosophie, de l’Histoire et de la Victoire[6] sont identifiables grâce à des inscriptions en grec. Dans l’abside de la salle d’audience, une figure allongée sous un drap est observée par un angelot et une figure d’Eros. Une autre scène présente des lutteurs à l’allure antique. A leur gauche, un combat entre un lion et une gazelle évoque celui de Khirbat al-Mafjar. Ce thème issu du monde oriental ancien est souvent symbole de puissance lié au pouvoir.

 

 

Dans la même salle[7], une chasse à l’onagre évoque les mosaïques romaines[8] mais aussi l’activité favorite du roi sassanide Bahrâm Gûr.

 

 

La grande scène du côté sud-est de la salle d’audience présente une figure féminine rappelant l’Aphrodite grecque devant un bassin rectangulaire. Des femmes l’observent depuis un balcon, cachées derrière une clôture ajourée.

 

 

Les attitudes des danseuses, presque tournoyantes[9], évoquent les figures de bacchantes antiques.

 

 

Les constellations et les signes du zodiaque de la coupole de la salle chaude ont été probablement copiés d’après un globe antique. Première représentation du ciel dans l’art islamique, ce décor reflète le goût des scientifiques musulmans pour ce sujet, qui fut l’un de leurs principaux champs de recherche et déboucha sur la création d’observatoires, de manuscrits astronomiques, d’astrolabes,… On peut rapprocher ce décor d’illustrations provenant du Traité des étoiles fixes (1009)[10]. Les constellations y sont personnifiées, comme sur les modèles antiques.

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Uploaded on August 22, 2013
Taken on August 21, 2013