The Cuckoo's Nest Productions presents :
« Tout l'univers visible n'est qu'un magasin d'images »
(Baudelaire)
Photographe et professeur de philosophie, né à Versailles en 1968, originaire d'une famille sicilienne et maltaise, Patrick Giordano, aka Parfati, vit à Belleville à Paris après avoir travaillé plusieurs années en Amérique du Sud et inaugure avec « Ex-situ » une recherche photographique originale, poétique et espiègle, sur la possibilité et le sens de l'oeuvre d'art dans l'univers bigarré et profane des traces et signes urbains.
« Apprenez, si vous pouvez, le secret de sauver par le talent le dégoût de certaines natures »
(Diderot)
« Avec la série « Ex-situ », l'idée est de remettre sur le métier la question lancinante de la définition de l'oeuvre d'art et de l'extension de son concept : quelles réalités recouvre-t-il au juste et jusqu'où peut-il aller ?
Or, ce que j'appellerai ici son « spectre », c'est d'une part l'amplitude hyperbolique des réalités historiquement, esthétiquement et ontologiquement hétérogènes que le concept recouvre ; c'est d'autre part, indépassable et récurrent, le fantôme totémique d'une injonction à créer un « quelque chose » qui soit et/ou fasse « oeuvre ». Et ce spectre, dans les deux cas, est vertigineux.
« Quelle vanité que la peinture qui attire l'admiration par la ressemblance des choses, dont on n'admire point les originaux ! »
(Pascal)
« L’œuvre d’art a toujours été fondamentalement reproductible. Ce que des hommes avaient fait, d’autres pouvaient le refaire. […] Au contraire, la reproduction technique de l’œuvre d’art est un phénomène nouveau… » écrivait Walter Benjamin en 1936 ; ajoutant ceci : « Une chose échappe, même à la reproduction la plus parfaite : l’ici et le maintenant de l’œuvre d’art –son existence unique au lieu où elle se trouve ».
D'où l'idée d'examiner ce qu'il advient d'une oeuvre « ex-situ », c'est-à-dire hors de son « topos » originel, ou bien, si l'on préfère, décontextualisée.
Tel est donc l'angle d'attaque de cette exploration photographique sur le statut ontologique de l’œuvre d’art : si la généralisation de la production à grande échelle des œuvres d’art marque en effet une véritable mutation dans l’histoire de l’art, peut-on dire pour autant que l’œuvre d’art est aujourd’hui désacralisée ? A-t-elle perdu en même temps que son unicité, son aura, c'est-à-dire la dignité et la magie qui la définissaient et qui constituaient une sorte de survivance des origines rituelles et théologiques des premières formes d’art ? Autrement dit, la beauté peut-elle survivre à une telle profanation généralisée qui semble définir à la fois l’art de masse et la modernité ?
La série « Ex-situ » offre une série de propositions photographiques en réponse à ce questionnement sur l'oeuvre à l'oeuvre dans l'oeuvre ex-situ.
A juger sur pièces. Sinon sur place ».
Parfati, décembre 2010.
« The walls have ears, its true. But who has eyes to ear them? »
During his trips, Patrick Giordano strolls randomly around the streets of big cities, listening to their rustles and whispers and trying to extract their visual murmurs.
A philosophy teacher, he was born in Versailles in 1968 and is of Sicilian and Maltese descent. After working for several years in South America, he settled in Paris where he currently lives. With Living Walls, he is inaugurating his first photography exhibition.
« The idea is to use pictures to tell the life of city walls as they flake, crumble and peel away in layers and successive strata, and are then repainted, patched up, scratched, tagged, covered with graffiti, posters or stencil drawings. These walls thus become supports for works of art, living supports, and works of art themselves, an open air and outdoor museum given to whoever can see beauty beneath usefulness. These mature walls stand there to fulfill another purpose, an aesthetic-dynamic one, that recycles and transforms what was already there, short-lived aesthetics of long-lasting emotion. »
Patrick Giordano.
www.digigraphie.com/profile/1628/patrick-giordano.htm
« Los muros oyen bien, pero ¿ quién tiene ojos para oirlos ? »
Patrick Giordano se pasea al azar de sus viajes por las calles de las grandes ciudades para escuchar sus rumores y murmullos y restituir, a través de la lente fotografica, sus ecos visuales.
Profesor de filosofia, nacido en 1968 en la ciudad de Versalles en Francia es proveniente de una familia sicilina y maltesa. Vive en Paris después de haber trabajado varios años en América del sur, y con "LA VIDA DE LOS MUROS" inaugura su primera exposicion fotografica.
« La idea es contar en imagenes como los muros urbanos cobran vida y con el paso del tiempo, como se escaman, se gastan y se deshacen en capas y estratos sucesivos para que sean otra vez pintados arreglados, lijados, invadidos de grafitis, cubiertos de carteles, de dibujos con plantilla, convirtiéndose en la base de obra de arte, una base viva que ella misma es obra de arte, museo al aire libre y a cielo abierto, ofreciendo belleza a los que sepan ver por debajo de lo ùtil, muros maduros para cumplir con una funcion diferente, estético-dinamica, que recicla y transforma lo ya existente : estética efimera de la emocion duradera. »
Patrick Giordano.
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LA VIE DES MURS
MUR, subst. masc.
A.− 1. Ouvrage de maçonnerie vertical (parfois oblique), d'épaisseur et de hauteur variable, formé de pierres, de briques, de moellons superposés et liés par du mortier ou du ciment, et élevé sur une certaine longueur pour constituer le côté d'un bâtiment, enclore ou séparer des espaces, soutenir et supporter des charges. Mur de briques, de moellons, de pierres; élever, bâtir un mur. Le mur, épais et haut qui séparait le jardin de la basse-cour, et dont le faîte, large comme un trottoir, dallé à plat, me servait de piste et de terrasse, inaccessible au commun des mortels (Colette, Mais. Cl., 1922, p. 60). Odile avait fait peindre nos murs de teintes unies et douces; elle aimait les chambres presque nues, les grandes plaines désertes de tapis clairs (Maurois, Climats, 1928, p. 50). La prison était close d'un haut mur. Entre ces murailles et un second mur plus élevé encore était le chemin de ronde (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 292). V. étançon ex., étayer ex. 1, jaune ex. 2 : 1. ... en levant la tête il vit le mur du jardin de son père. Ce mur, qui soutenait une belle terrasse, s'élevait à plus de quarante pieds au-dessus du chemin, à droite. Un cordon de pierres de taille tout en haut, près de la balustrade, lui donnait un air monumental. (Stendhal, Chartreuse, 1839, p. 149).
SYNT. a) Mur bas, solide; bon mur; mur blanc, blanchi à la chaux, crépi; mur (intérieur) peint, tapissé, tendu de tissu; mur crevé, croulant, délabré, écroulé, lépreux, nu, sombre, triste; vieux mur; b) mur de marbre, en pierres sèches; mur d'enceinte; c) aile, angle, côté, crête d'un mur; pan de mur; fondations d'un mur; d) crépir, enduire, lessiver, plâtrer, ravaler un mur; étayer, exhausser, abattre, démolir un mur; recouvrir les murs de papier peint; accrocher, pendre (un tableau, un objet) au mur; poser, ranger contre le mur; écrire, placarder sur les murs (de la ville); escalader, longer un mur; se glisser le long des murs; enjamber un (petit) mur; sauter par-dessus le mur; s'adosser, s'appuyer à un mur; être le dos au mur, le nez au mur; se tourner (en signe de désespoir, de révolte) du côté du mur; être à l'abri, à l'ombre d'un mur.
2. ARCHIT., BÂT.
♦ Mur biais. ,,Mur dont les deux parements ne sont pas parallèles en plan`` (Noël 1968). Anton. mur droit (v. droit B 2 a α).
♦ Mur bouclé. Mur ,,qui a perdu son aplomb et fait ventre`` (Vogüé-Neufville 1971).
♦ Mur soufflé. Mur ,,dont le parement ne tient plus à la masse intérieure de la maçonnerie`` (Vogüé-Neufville 1971).
♦ Mur gouttereau*.
♦ Gros mur, mur portant/porteur, mur de façade. Mur formant l'enceinte d'un bâtiment et portant les étages. Copropriété des gros murs (Jaurès, Ét. soc., 1901, p. liv). Une des caractéristiques de l'architecture moderne réside (...) dans le moindre emploi du « mur porteur » que remplace en façade le mur conçu comme simple élément de remplissage d'une ossature (Gds ensembles habit., 1963, p. 8).
♦ Mur mitoyen*.
♦ Mur orbe. ,,Mur sans aucune ouverture sur lequel on simule des baies, des arcs`` (Barb.-Cad. 1963). Synon. mur aveugle*.
♦ Mur ossaturé. ,,Mur comportant une ossature, un revêtement extérieur et un revêtement intérieur`` (Barb.-Cad. 1963).
♦ Mur d'allège. ,,Mur formant appui d'une croisée`` (Vogüé-Neufville 1971).
♦ Mur d'appui ou de parapet. ,,Mur qui n'a qu'un mètre environ de hauteur au-dessus du sol`` (Chabat t. 2 1876).
♦ Mur de clôture. Mur ,,qui entoure un parc, un jardin. Franchir un mur de clôture`` (Ac. 1835-1935).
♦ Mur de dossier ou mur dosseret. ,,Mur qui s'élève au-dessus d'un toit et auquel sont adossés des conduits de fumée`` (Noël 1968).
♦ Mur de façade, de face. Gros mur qui forme la face principale de l'édifice. Voir Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 326. Mur latéral. Mur formant l'un des côtés (d'apr. Chesn. 1857).
♦ Mur de fondation ou mur de cave, de soubassement. ,,Mur qui supporte le poids entier de la construction`` (Noël 1968).
♦ Mur (de) pignon. ,,Mur extérieur qui s'élève au-dessous du toit, qui le supporte et qui en a le profil`` (Noël 1968). Le mur pignon, qui paraît guider la charge de tous les étages supérieurs vers la console, n'est pas un mur porteur (Siegel, Formes structurales archit. mod., 1965, p. 127).
♦ Mur de refend. Mur ,,qu'on élève entre les gros murs pour diviser l'intérieur d'un bâtiment`` (Vogüé-Neufville 1971). Ces murs de refend sont nécessaires pour recevoir les planchers et cheminées des étages supérieurs (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 327).
♦ Mur de soutènement, de terrasse. Mur destiné à soutenir des terres. Murs de soutènement coulés en béton armé (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 305).
♦ Mur en décharge. ,,Mur soulagé par des arcades`` (Barb.-Cad. 1963).
♦ Mur en surplomb ou forjeté, déversé. ,,Mur qui penche au dehors`` (Noël 1968).
♦ Mur-rideau (mod.). Panneau mince et léger accroché à l'ossature portante pour constituer la paroi extérieure d'un bâtiment. Un mur-rideau fait d'éléments fabriqués industriellement et suspendu à un ouvrage porteur (Siegel, Formes structurales archit. mod., 1965 p. 52).
3. Expr., loc. et proverbes
− HIST.
♦ Mur des Fédérés. V. fédéré C.
♦ Mur des Lamentations, des Pleurs. Muraille occidentale de la Cité du Temple à Jérusalem, datant de l'époque d'Hérode, où les Juifs viennent prier. Mais très tôt on a pris l'habitude de l'appeler aussi le Mur des Pleurs. En effet, une tradition populaire affirme que lorsqu'Israël est dans l'affliction, le Mur se met à pleurer. La source de cette croyance est probablement le ruissellement de la rosée qui, (...) même en plein été, est souvent abondante (M. Catane, Quand le troisième temple sera-t-il reconstruit? Méditation devant le Mur Occidental ds Almanach du K.K.L., Strasbourg, 1968, p. 79).
[Pour les Juifs] Mur Occidental ou p. ell. le Mur. Culte devant le Mur Occidental (M. Catane, Quand le troisième temple sera-t-il reconstruit? Méditation devant le Mur Occidental ds Almanach du K.K.L., Strasbourg, 1968, p. 79). J'ai vu dans la vieille ville de Jérusalem à peine reconquise, des parachutistes durcis prier et pleurer pour la première fois de leur vie; je les ai vus, en pleine bataille, pris d'une ferveur collective et ancienne, embrasser les pierres du Mur et communier dans un silence aussi insaisissable que pur (E. Wiesel, Entre deux soleils, Paris, éd. du Seuil, 1970, p. 141).
− (Dans, entre) les (quatre) murs. Les murs qui circonscrivent l'espace intérieur, la maison, la cellule. Que je m'ennuie entre ces murs tout nus [de la prison] Et peints de couleurs pâles (Apoll., Alcools, 1913, p. 143). Les murs entre lesquels j'ai respiré, aimé, pleuré, me regarderont mourir (Pesquidoux, Livre raison, 1932, p. 139).
[À propos d'un établissement] Dans ces murs [l'hôpital], l'effroi, la faim, des passions dévorantes, une inquiétude toujours croissante (Janin, Âne mort, 1829, p. 129).
♦ Fam. Ne laisser que les quatre murs. Vider entièrement une maison (Ac. 1935).
♦ Entre quatre murs. À l'intérieur d'un logement, chez soi, volontairement ou non. Passer ses vacances entre quatre murs. Il se trouverait (...) à l'abri entre quatre murs (Boylesve, Leçon d'amour, 1902, p. 198). − Ils sont polygames? demanda Conan (...). Le père répondit en riant avec bonhomie : − Il se passe là-bas, au grand soleil, ce qui se passe en Europe entre quatre murs (Vercel, Cap. Conan, 1934, p. 196) :
2. Il y a toujours une heure de la nuit où le maître d'un grand nombre d'hommes se retrouve avec lui-même entre quatre murs, et là, terré au secret de son repaire, le loup haletant lèche ses blessures.
Mauriac, Journal 2, 1937, p. 197.
Être logé entre quatre murs (fam.). Être enfermé, mis en prison. On l'a logé entre quatre murs (Littré). Il en faut, des asiles, je le sais bien, affirmait l'une. Mais pourquoi laisser pourrir si longtemps nos hommes entre quatre murs. Si encore on nous les guérissait! (H. Bazin, Tête contre murs, 1949, p. 328). Jeter (...) entre quatre murs un partisan si compromettant (Camus, Homme rév., 1951, p. 60).
♦ Être dans ses murs (fam.). ,,Être chez soi`` (Rob., Lar. Lang. fr.).
− Verbe + le/les mur(s)
♦ Faire/sauter le mur (fam.). Sortir sans permission (de la caserne, de la pension). Lui, un grand gaillard à lunettes, faisait régulièrement le mur de l'École Polytechnique (Fargue, Piéton Paris, 1939, p. 118). Si Rastignac est ici ce soir, c'est qu'il a sauté le mur de la pension Vauquer (Gracq, Beau tén., 1945, p. 158).
♦ Battre les murs (fam., vieilli). ,,Vaciller d'un côté à l'autre de la rue comme un homme ivre`` (Littré, DG).
♦ Raser les murs. Marcher le plus près possible du mur en se dissimulant, se protégeant. Une démarche de séminariste, l'art de raser les murs et de se glisser dans les portes (Camus, Peste, 1947, p. 1251). P. méton. Se faire humble, passer volontairement inaperçu. Les bons pauvres ne savent pas que leur office est d'exercer notre générosité; ce sont des pauvres honteux, ils rasent les murs; je m'élance, je leur glisse dans la main une pièce de deux sous et, surtout, je leur fais cadeau d'un beau sourire égalitaire (Sartre, Mots, 1964, p. 24).
− Verbe + prép. + le/les mur(s)
♦ ESCR. Tirer au mur. S'exercer contre un mur ou contre un adversaire qui ne fait que parer. Avant de partir, dans le silence et l'ombre de son cabinet, il [Tartarin] s'exerçait un moment, se fendait, tirait au mur, faisait jouer ses muscles (A. Daudet, Tartarin de T., 1872, p. 17).
♦ Faire les pieds au mur. Se tenir en équilibre sur les mains, les pieds reposant contre le mur. Robinson avait appris également à marcher sur les mains, comme son compagnon. Il faisait « les pieds au mur » contre un rocher, puis il se détachait de ce point d'appui et partait lourdement, encouragé par les applaudissements de Vendredi (M. Tournier, Vendredi ou la vie sauvage, Paris, Gallimard, 1971, p. 92).
♦ [P. allus. au mur contre lequel on place les condamnés] Coller au mur (fam.). Fusiller. Le prêtre martyrisé devant l'autel, le soldat mitraillé sur un rempart, le révolté collé au mur! (Curel, Nouv. idole, 1919, i, 6, p. 185).
♦ Au fig. Être, se trouver le dos au mur. Être dans l'impossibilité de fuir, de reculer, d'échapper à une situation. V. acculé ex. 6.
♦ Se cogner, se taper la tête contre les murs. Se désespérer. Il faudrait (...) faire un grand raffut de désespoir et se casser la tête sur les murs (Jouve, Scène capit., 1935, p. 23). Vieilli. Se donner la tête, donner de la tête contre les murs. La solitude absolue n'aurait d'autre résultat que de me rendre fou (...) et de me faire donner de la tête contre un mur (Du Bos, Journal, 1927, p. 232). Au fig. Elle était morte (...). Il n'allait pas se taper la tête contre les murs. Il n'y pouvait rien (Aymé, Jument, 1933, p. 156).
C'est à se taper la tête contre les murs/un mur! (fam.). C'est impossible, impensable. Dans quoi nous sommes-nous fourrés! C'est à se taper la tête contre les murs! (Triolet, Prem. accroc, 1945, p. 137).
♦ Mettre au pied du mur. [P. réf. à un sens vieilli en escr. ,,Pousser (qqn) à l'épée jusqu'à ce qu'il soit adossé au mur et ne puisse plus rompre`` (DG)] Ôter à quelqu'un toute échappatoire. Ce parti est si désastreux pour nous qu'il n'ose pas nous en faire part lui-même. Nous allons mettre M. Teissier au pied du mur, et nous ne lui cacherons pas qu'il commet une mauvaise action (Becque, Corbeaux, 1882, iii, 6, p. 182).
♦ Être au pied du mur. Être acculé à prendre une décision, être contraint d'agir. Hémon (...) : Père ce n'est pas vrai! (...) Nous ne sommes pas tous les deux au pied du mur où il faut seulement dire oui (Anouilh, Antig., 1942, p. 199).
♦ On tirerait plutôt de l'huile d'un mur (vieilli). [Pour insister sur la dureté, l'avarice de qqn] Il vaut autant essayer de tirer de l'huile d'un mur que de l'argent d'un Marocain (Mérimée, Lettres Ctesse de Montijo, 1860, p. 153).
− Proverbe
♦ Les murs ont des oreilles. Il faut parler avec circonspection de peur d'être écouté, épié. On entendait du bruit, dans la pièce voisine. M. Dandillot dit : « Vous savez, les murs ont des oreilles. » (Montherl., Pitié femmes, 1936, p. 1175).
B.− Souvent au plur. Fortification, rempart qui entoure une ville, une citadelle et la protège des invasions. Synon. muraille. Mur crénelé; mur d'une citadelle, d'une place forte; érection d'un mur; battre un mur en brèche (v. battre1 I A 1 c); saper un mur. Les murs et les tours grises des fortifications de la ville apparaissant de loin sur la crête de Sion (Lamart., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 42). Rien ne ressemble à un mur de Vauban comme la logique impeccable d'une manœuvre de Turenne (Faure, Espr. formes, 1927, p. 101). Un double mur d'enceinte protégeait la citadelle, flanqué de nombreuses tours faisant saillie, sur le modèle des villes fortifiées syriennes (Philos., Relig., 1957, p. 42-1).
− Les murs. L'enceinte de la ville délimitée ou non par des murs; le lieu ainsi délimité :
3. J'étais un de ces milliers d'êtres qui se laissent flotter, comme des bouchons, dans la vie; pour qui les murs de Paris sont les murs du monde, et qui n'ont souci de rien, n'ayant de passion pour rien.
Maupass., Contes et nouv., t. 2, Ermite, 1886, p. 1055.
♦ Sous les murs. Au pied des murs de la ville, aux abords immédiats. L'arrivée imminente des Allemands sous les murs de Paris posait de cruels problèmes (De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p. 51).
♦ Dans les murs. À l'intérieur de la ville. Synon. intra muros*. Vous voici dans nos murs. [Dante exilé] tenta de rentrer dans ces murs chéris, bercail de ses premiers ans (Ozanam, Philos. Dante, 1838, p. 65). Valeureux natif de la grande forêt d'amont, tout Mauhors, content de te revoir en bonne santé dans ses murs, te souhaite ici par ma bouche la bienvenue (Cladel, Ompdrailles, 1879, p. 186).
♦ Hors les murs. À l'extérieur de la ville. Synon. extra muros*. Le rêve un peu maniaque et douloureux de la petite maison champêtre hors les murs (Romains, Hommes bonne vol., 1932, p. 204). Vous aurez (...) la certitude de conserver hors de vos murs un gouvernement qui pourra un jour vous être utile? (Camus, État de siège, 1948, 1re part., p. 220). V. hors II A 1 ex. de France.
− HIST. Mur gigantesque construit pour défendre un pays des invasions. Les longs murs du Pirée.
♦ Mur de Chine. Synon. plus usité muraille* de Chine. Voir Saint-Exup., Terres hommes, 1939, p. 180.
♦ Mur d'Hadrien. Fortification élevée en Grande-Bretagne vers 122-126 après Jésus-Christ entre la mer du Nord et la mer d'Irlande. À Éboracum, du haut d'un tertre vert, j'ai vu manœuvrer pour la première fois cette armée britannique nouvellement formée. En même temps, l'érection d'un mur coupant l'île en deux dans sa partie la plus étroite servit à protéger les régions fertiles et policées du sud contre les attaques des tribus du nord (M. Yourcenar, Mém. d'Hadrien, Paris, Plon, 1958, p. 144).
♦ Mur de l'Atlantique. Ensemble de fortifications élevé par les Allemands au cours de la Seconde Guerre mondiale pour prévenir un débarquement allié. Nous, à seize cents kilomètres du fameux « mur de l'Atlantique ». (...) nous échappions à tous les périls et à toutes les grandeurs (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 311).
Mur de Berlin, mur de la honte. Frontière urbaine séparant Berlin-Ouest (appartenant à la République fédérale) de Berlin-Est. Ces notes [que l'Union soviétique a envoyées aux États-Unis, à la Grande-Bretagne et à la France], toujours selon Tass, accusent les puissances occidentales de projeter de nouvelles provocations lundi prochain, à l'occasion du premier anniversaire de l'édification du mur de Berlin (Le Monde, 12-13 août 1962, p. 4, col. 4).
− [P. allus. hist.] Le mur murant Paris rend Paris murmurant. Chanson anonyme exprimant le mécontentement des Parisiens lors de la construction vers 1785, d'un mur d'enceinte destiné à renforcer le contrôle pour la perception des taxes. [Paris] n'a franchi qu'une enceinte de plus, celle de Louis XV, ce misérable mur de boue et de crachat, digne du roi qui l'a bâti, digne du poète qui l'a chanté : Le mur murant Paris rend Paris murmurant (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p. 138).
C.− P. anal. Mur + adj. ou + de + subst.
1. [Désigne un objet concr.]
♦ Mur qui n'est pas en maçonnerie et peut servir de séparation, de clôture. Mur de terre, de verre. Mur de planches couvert d'affiches (Fargue, Piéton Paris, 1939, p. 42).
HIPP. ,,Obstacle dont une face au moins imite la brique et dont le dessus est arrondi`` (Cass.-Moir. 1979).
♦ Obstacle naturel qui s'élève verticalement et qui forme barrière. Mur montagneux; mur d'une caverne, d'un précipice. De hautes montagnes ferment l'horizon, rempart noir ou mur de glace (Béguin, Âme romant., 1939, p. 169). La voiture avait pris un peu de vitesse. Elle roulait entre de hauts murs d'arbres et de végétation inextricable (Camus, Exil et Roy., 1957, p. 1659).
Mur de pluie, de brume. Une silhouette qui balançait un fanal pour guider dans le mur de brouillard les évolutions de la voiture (Gracq, Syrtes, 1951, p. 21).
♦ TECHNOL. Morts murs. Parois d'un four de fusion en briques réfractaires. (Dict. xixe et xxe s.). Murs (d'une mine). Partie inférieure d'une galerie de mine par opposition au toit qui est sa partie supérieure. Voir Haton de La Goupillière, Exploitation mines, 1905, p. 237.
2. [Désigne des pers.] Personnes formant un front uni de défense, de résistance. Le mur allemand devenait plus noir et plus proche. Il s'éclairait de quelques trous, des soldats qui tombaient (Benjamin, Gaspard, 1915, p. 142). Le mur mobile de l'infanterie (Romains, Hommes bonne vol., 1938, p. 60).
− SPORTS (jeux de ballon). Tactique des joueurs qui forment un rideau de défense devant les buts menacés. (Footb.). Faire le mur. Former une ligne de défense compacte contre l'équipe adverse qui tire un coup franc. P. méton. Sur un coup franc à 20 mètres, le mur français se fait prendre comme un enfant par Al-Buloushi, laissé à lui-même sur la droite (L'Équipe, 22 juin 1982, p. 3, col. 6). (Rugby). ,,Obstruction illicite à la touche, qui consiste pour les avants à se masser pendant la trajectoire du ballon pour faciliter le saut du partenaire chargé de cueillir la balle`` (Petiot 1982).
3. Mod. [Désigne un obstacle physique considéré longtemps comme insurmontable]
♦ Mur bleu. Lieu situé à une certaine profondeur où le plongeur (utilisant un scaphandre autonome) perdant de vue la surface ne voit pas encore le fond (d'apr. Gruss 1952).
♦ Mur sonique, mur du son. Ensemble des phénomènes aérodynamiques constituant un obstacle technique, qui se produisent quand un engin se déplace à une vitesse égale ou supérieure à celle du son (d'apr. Lar. encyclop.). Synon. nombre de Mach, barrière du son (d'apr. Sc. 1962) :
4. Le mur du son était double. Il y avait en somme un mur du son qui était deux (...). Le premier mur invisible se laissait traverser par l'appareil et se durcissait ensuite jusqu'à devenir mur de bronze.
Cocteau, Appogiatures, 1953, p. 60.
P. anal. Mur de la chaleur. Ensemble des phénomènes thermiques ou caloriques qui se produisent lors des déplacements dans l'air à très grande vitesse (d'apr. Lar. encyclop.).
♦ FÊTE FOR. Mur de la mort. ,,Numéro de casse-cou à motocyclette, tournant dans une cuve aux parois verticales`` (Amis Lex. fr. Ét. lexicogr. 1976 t. 3 no 14/15, pp. 15-32).
D.− P. métaph. et au fig.
1. Ce qui protège, isole, défend. Vivre derrière un mur :
5. ... il n'est pas d'amants qu'on ne trouve occupés, acharnés à tuer l'amour, tâchant de le borner, de se l'approprier, de lui donner des murs.
G. Bataille, Exp. int., 1943, p. 213.
♦ Mur d'argent. V. argent ex. 23.
♦ Mur de la vie privée. Secret, discrétion qui entoure la vie privée. Franchissons le mur de la vie privée, de la vie la plus privée, celui du cabinet de toilette (Huyghe, Dialog. avec visible, 1955, p. 42).
2. Ce qui forme un obstacle infranchissable, ou sépare des personnes, empêche la communication. Mur de haine, d'incompréhension, d'indifférence. Elle éleva doucement entre nous comme un mur d'acier d'une froideur et d'une résistance impénétrables (Fromentin, Dominique, 1863, p. 186). Les hommes ont élevé entre eux et vous un mur d'opprobre et d'ignominie (Sandeau, Mlle de La Seiglière, 1848, p. 69) :
6. Un mur, un mur! Avoir le sentiment que l'on est devant un mur très haut, très lisse, très épais, et que ce mur-là, c'est l'avenir, et qu'on ne peut ni l'escalader, ni le renverser, ni le percer.
Duhamel, Confess. min., 1920, p. 104.
♦ Mur d'airain, mur de séparation ou simplement mur. ,,Causes qui divisent deux personnes et empêchent qu'elles ne puissent se rapprocher, se réunir. Il y a un mur entre ces deux hommes`` (Ac. 1935).
3. Personne insensible, inébranlable dans ses opinions, ses résolutions. C'est parler à un mur. Victor!... (...) Je lui ai recommandé un million de fois de ne pas quitter le café lorsque je n'y étais pas, c'est comme si je parlais à un mur (Leclercq, Mme Sorbet, 1835, iii, p. 128). Ses traits laissent paraître une lourde obstination; c'est un mur de suffisance (Sartre, Nausée, 1938, p. 151).
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SUBLIMINAL CINESTORIES
"Un film n’est pas qu’une histoire projetée sur un écran, c’est également un réservoir à images, formidable réservoir ; car si un film, selon la formule consacrée, c'est 24 images par seconde, et qu'en moyenne sa durée est de 100 minutes, voyez les statistiques, chaque film regorge de plusieurs dizaines de milliers d’images, pas moins de 144.000 dit ma calculatrice qui ne se trompe que lorsque j’appuie mal sur les touches. J’ai vérifié le chiffre. Elle redit 144.000. Or donc, puisque nous ne voyons évidemment pas toutes ces images lorsque nous regardons un film, j'ai pensé que peut-être, en le visionnant moi, fastidieusement, image par image, je pourrais en photographier quelques unes qui donnent à voir ce qui précisément nous avait échappé, ou qu’on avait seulement aperçu fugacement. Reste ensuite à les travailler, pour leur donner une forme, une vie propre, une atmosphère, les faire exister par elles-mêmes indépendamment du tout dont elles sont pourtant issues, leur faire raconter une histoire à elles seules.
Voici comment sont nées ces Subliminal cinestories".
Showcase
- JoinedJanuary 2008
- OccupationProfesseur de philosophie/Philosophy teacher/ Profesor de filosofia
- HometownVersailles
- Current cityBarcelona
- CountrySpain
- Websitehttp://www.parfati.com
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Frères d'armes...

