Pourquoi prendre des photographies (et se justifier de poster des clichés médiocres) ? Plusieurs déraisons à cela : photographier serait un dévoiement du vieil instinct de chasseur-cueilleur. Ce chasseur-cueilleur accumulerait des images jusqu’à plus soif, non seulement par peur de manquer mais aussi parce que son vieil appareil-photo, substitut d’une bonne sagaie bien acérée, produit toujours un résultat (sauf si batterie à plat). D’où une accumulation de bas-morceaux. On a beau s’essayer à la retouche charcutière le rogaton reste un rogaton. Et on ne va pas épater l’éventuel commensal-voyeur avec nos mets frelatés.

Mais, après tout, ce fatras est une représentation du réel. Dans un parcours de chasseur-cueilleur et dans les mornes plaines les cabinets de curiosité sont rares et les trophées bien illusoires, on en continue pas moins son marquage de territoire, façon de se rassurer en mettant un semblant d’ordre dans un univers bien compliqué.

On espère juste que ce château de cartes perdurera un peu avant que Flickr n’éternue.

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Why take photographs (and justify posting mediocre ones)? There are several reasons: photography is a deviation from the old hunter-gatherer instinct. This hunter-gatherer would accumulate images until he runs out of steam, not only out of fear of running out, but also because his old camera, a substitute for a good, sharp assegai, always produces a result (unless the battery is flat). Hence the accumulation of low-quality shots. No matter how hard you try, a rogaton is still a rogaton. And we're not going to impress the prospective commensal-voyeur with our adulterated dishes.

But, after all, this jumble is a representation of reality. In a hunter-gatherer's world, where curiosity cabinets are rare and trophies illusory, we nonetheless continue to mark our territory, reassuring ourselves by bringing a semblance of order to a very complicated universe.

We only hope that this house of cards will last a while before Flickr sneezes.