L’intemporel, les imperfections, l’inconnu, le lâcher-prise, les effets chimiques sont autant de phénomènes qui attirent l’artiste vers ce médium qu’est le Polaroid. « Dès le moment où je prends une photo Polaroid, je perds le contrôle sur le résultat. J’utilise le film Polaroïd comme une formidable matière vivante ».

Durant plusieurs années, l’artiste explore et apprivoise ce médium dont l’unicité des clichés revêt aux images un grain particulier. Mais sa curiosité le pousse vers d’autres horizons. Il découvre la richesse et la variété des transferts par émulsions et utilise le papier Arche comme premier support pour ses fines pellicules photosensibles.

Cette technique qui demande doigté, délicatesse et persévérance change sa perception dans le processus de transferts. La pellicule se contracte, s'emmêle, se recroqueville… Outre l’influence de la température, de la texture, de la lumière, de la chimie et des manipulations, l’artiste trouve sa technique en chérissant ses erreurs et ses imperfections. Il les laisse participer au processus de création de l’œuvre pour en faire une pièce unique, au-delà de l'imaginable. La création nait d’elle-même en résonance avec l’artiste

« J’essaie d’intervenir le moins possible pour conserver le côté organique qui émerge du moment présent. Chaque œuvre a son histoire et nous fait voyager dans une autre dimension. »

L’Irréductible Polagraphe, dans une cette voie singulière, continue ses recherches et explore aujourd’hui de nouveaux supports. Alliant urbanisme et nature, ses pellicules sont transférées sur l’ardoise; le tout couché sur un support d’inox brossé.

L'Irréductible Polagraphe :

Jean Beaudoin