Au premier degré, il s'agit d'un inventaire plus-que-partiel des paysages ordinaires et négligés, en milieu urbain/rural.

Au second degré, cet ensemble de photos procède

d'une intuition: une photo, ce n'est pas une affaire d'image, c'est bien davantage le témoin d'une singularité exprimée dans un lieu, un moment, et surtout: de notre incapacité à appréhender ces singularités en tant que tout, complétude. Et de l'émotion que l'on ressent devant ce lieu. Ou, en plus clair : ces photos procèdent de l'étonnement que l'on ressent en comprenant que chacun de ces lieux photographiés dans un moment donné continuent obstinément d'exister en notre absence, dans une sorte de rituel permanent et secret dont les racines et les cimes nous échappent... Et une journée, alors que le soleil se couche, que l'horizon détale, au détour d'une bourrasque de vent, si on arrivait d'un cliché à évoquer cet infini...? À capter une part de l'essence...?