150 ANS D’HISTOIRE URBAINE

Si les Frères Lumière sont nés à Besançon, leur carrière d’inventeurs d’images se déroula à Lyon où Antoine – le père – installa en 1870 un studio de photographie. Louis (1864), le cadet, mit au point un procédé de photographie instantanée (plaque sèche) qui assura la renommée et la réussite financière de l’usine familiale installée dans le quartier de Monplaisir, 8e arrondissement de Lyon. Après avoir inventé le cinéma (1895), les Frères Lumière eurent en 1903 l’idée d’un procédé de reproduction photographique des couleurs à la portée de tous, sous forme d’une émulsion colorée déposée entre deux plaques de verre, que l’on regardait par transparence ou par projection sur un écran, un peu comme la diapositive… l’autochrome était né.

Le patrimoine cinématographique Lumière échut à l’Institut Lumière, et une partie du patrimoine photographique entra dans les collections de la Bibliothèque municipale de Lyon (BML) avec le fonds de la Fondation nationale de la Photographie, institution créée en 1976 par Michel Guy et disparue en 1993. Et depuis, le patrimoine photographique ne fait que croître à la BML.

*** Un premier axe concerne les grands noms de la photographie humaniste et française avec des auteurs comme Edouard Boubat, Henri Cartier-Bresson, Jean Dieuzaide, Robert Doisneau, René-Jacques, Marc Riboud, Willy Ronis… les mouvements marquants de l’histoire de la photographie avec des œuvres de Nadar, Blanc et Demilly, Brassaï, August Sander, André Kertesz… ou encore la création contemporaine avec Thierry Girard, Rip Hopkins, Natacha Lesueur, Laurent Millet, Arno Rafael Minkkinen, Paul Pouvreau, Sophie Ristelhueber…

***Une seconde dynamique porte sur le territoire de la région Rhône-Alpes et plus particulièrement sur le Grand Lyon : le fonds Jules Sylvestre illustre le patrimoine lyonnais depuis les années 1840, notamment les inondations de 1856 ou les transformations urbanistiques de la ville et jusqu’au début du XXe siècle ; le fonds humaniste Marcelle Vallet balaye Lyon et sa banlieue au cours des années 1950-1960 sur des thématiques telles que le cirque, l’immigration, la misère ; Georges Vermard , premier photographe de la presse quotidienne locale à intégrer les collections de la BML, a usé ses chaussures à arpenter les rues des années 1950 aux années 1970, à l’affût d’événements du quotidien inscrit dans le tissu urbain de cette ville ; dernier entré à la BML, le fonds Lyon Figaro (1986-2006) représente plusieurs milliers de reportages photographiques, négatifs, tirages, fichiers numériques couvrant toute l’actualité de la fin du XXe siècle.

Les Mémoires vives de Lyon donnent à voir quelques pièces de ces collections régionales qui représentent 150 ans de mémoire urbaine !

La Bibliothèque a mis en ligne ses fonds photographiques en créant Photographes en Rhône-Alpes. Cette base, dont la mission est d'archiver les mutations successives des paysages de Rhône-Alpes, est ouverte aux contributeurs qui souhaitent joindre leurs photographies aux fonds de la Bibliothèque.