Longtemps j'ai détesté les dimanches. Longtemps je me suis soigneusement tenu à l'écart de la photographie, obstinément... si c'est bien, si c'est beau, il suffit de le voir avec ses yeux. Les Flickers, un jour de crise existentielle m'ont fait comprendre que c'était peut-être lié à un souvenir de très petite enfance. Bien-sûr, j'ai commis un ou deux 'jetables', pour les sorties scolaires ou les vacances avec vmsf.

A l'aube de partir en Chine, j'ai pensé que le sujet méritait que je rompe mon vœux... J'ai eu la chance (?) de racheter pour trois fois rien un fabuleux Canon, bien patiné, (je veux dire que je n'étais pas obligée de le respecter religieusement), avec un petit téléobjectif. D'ailleurs, je l'ai fait tomber sur le carrelage de ma chambre d'étudiante, à l'Université de Pékin occasionnant un pète sur le cerclage d'un des verres. La petite pile permettant de contrôler la vitesse et la profondeur de champ automatiquement s'est épuisée dès mon arrivée. Et j'ai dû travailler pendant plusieurs mois manuellement, avec les rudiments que m'avaient enseignés l'ancien propriétaire de l'appareil.

Ce photostream ne rend que très partiellement compte de mes photos de Chine, qui étaient des diapositives, un peu compliqué pour Internet. Si j'ai le courage, j'en scannerai quelques unes, j'ai un très bon scanner, mais les réglages pour les diapos sont compliqués...

Ce photostream, qui me tient beaucoup à cœur, ne rend pas non plus compte de mon goût particulier pour les portraits, non posés, le téléobjectif était pour ça très pratique et discret, ainsi que (mais je ne le sais que depuis peu) la fonction 'réflex' qui permet que la photo corresponde exactement à l'instant où on appuie sur le bouton (corrigez-moi si je me trompe), ce qui n'est pas le cas de mon Powershot A 620 actuel, qui se déclenche quelques millisecondes après.

Quand aux paysages, je préférais acheter des paquets de cartes postales réalisés par des professionnels...

Enfin, je préférais me concentrer sur l'aventure humaine.

De retour de Chine, j'ai fait une retraite à la campagne, dans le Perche, chez mon professeur de sinologie, un russe pas commode, ayant passé sa jeunesse en Chine, mais c'est une longue histoire... bref, il construisait lui-même sa maison, on pouvait y aller à peu près quand on voulait, pour peu qu'on mette la main à la pâte: enduits et bétons, qu'on supporte sa mauvaise humeur, et qu'on ne parle pas pour ne rien dire. Il avait baptisé sa maison 'Courambel' (je ne me souviens plus ce que cela signifie). C'est donc assez naturellement, en familière un peu 'rapportée' (mais pas manchote en maçonnerie) de cette maison éternellement inachevée, que j'ai choisi ce pseudonyme pour présenter ma petite œuvre philosophico-photographique, quelques années plus tard. J'aurai pu choisir le nom chinois que je me suis moi-même forgé, mais je suis un peu connue sous ce nom. Pour la petite histoire, mes adorables compagnons chinois ont mis des années avant de me révéler qu'il avait existé une courtisane pas très appréciée du même nom. Je ne me suis pas précipité pour me documenter sur ce personnage historique, car j'ai toujours d'autres choses à faire, en plus, je n'ai pas de précision sur l'époque.

Il était une fois... un Powershot s'est introduit chez moi à Sevran où j'ai dû déménagé lors de la bulle immobilière qui nous a chassé d'une location à Montreuil fin 2005 (?). Les proprios vendaient trop cher. La 'chose' était destiné au fils de mon compagnon qui élevait des fourmis. Il trôna longtemps inemployé sur la table basse du salon, et je me disais: non, je ne toucherai pas à ce truc. D'abord, je le trouvais trop léger au poids: j'avais l'habitude du poids du Nikkon dans mes mains, qui aide à stabiliser. Mais il me narguait un peu, pas comme les cerises que ma mère laissaient traîner dans notre HLM en béton des P et T à Montrouge (Haut de Seine) pour m'appâter, car je n'avais jamais faim... notez bien qu'une fois, ça a marché, par contre, ma mère m'a retrouvé assise tranquillement sur le rebord de la fenêtre ouverte du septième étage, en train de jeter les noyaux par la fenêtre, au risque de ma vie !

Finalement, j'ai commencé à m'en servir lors d'une expo de 'land'art' 'Prise de Terre", en Eure et Loir, où m'a également été révélée l'inspiration la plus personnelle 'painting like', qui est pour moi le principal attrait du Powershot A620. C'est une photographe dont je recherche le nom actuellement, car je n'avais pas fait de photo de ses photos. Sous réserve, elle est l'auteur de 'La Forêt enchantée", série de photo d'arbres prises en 'bougé volontaire'.

La fonction 'macro' a aussi été pour moi l'occasion de ramper dans l'herbe des heures entières après un boulot exténuant, de m'émerveiller d'un petit jardin de banlieue que j'ai transformé en paradis du Douanier Rousseau. Ces photos 'faciles' à réaliser et à développer m'ont tout de suite inspiré des histoires, et ont accompagné, avec une certaine philosophie subconsciente, une grave dépression et un désespoir profond sur la course de ce monde.

Je pense cependant que j'aurai dû choisir un autre hobbies. (à suivre...)