Toute petite déjà, Caroline Pascal se voit en haut de l’affiche, mais mal, parce qu’elle est myope. Partageant son temps entre le jardin d’enfants et les coulisses des théâtres où joue son père, elle découvre très tôt la magie du spectacle : elle troque donc ses poupées contre un micro… Chaque matin, après le p’tit-déj, elle enregistre avec son frangin des parodies d’émissions de radio où elle chante (faux), récite (mal) et imite (lamentablement). Mais à quatre ans et demi, c’est pardonnable …

Elle tourne pour la première fois à l’âge de six ans et c’est une révélation… C’est à coup de « mon p’tit papa chéri » et « mamounette d’amour » qu’elle finit par convaincre ses parents de lui laisser mener une double vie : dorénavant, elle partagera son temps entre l’école et les plateaux. Ainsi, entre deux dictées, elle joue du piano pour Odette Laure, fait les calculs de Jean-Luc Moreau, cuisine de faux gâteaux pour les Nuls, et apprend de nouvelles grimaces avec Michèle Laroque… Quelques boutons plus tard et la crise d’ado derrière elle, Caroline finit de remplir sa part du contrat parental, « obtenir le bac » : elle peut, enfin, à 17 ans, se consacrer corps et âmes à la comédie.

Habituée à mener plusieurs batailles de front, Caroline continue à cumuler les activités : les cours et « l’apprentissage sur le tas »… Tout en découvrant le théâtre, elle pratique le yoga, apprend le chant et perfectionne la danse ; parallèlement, elle enchaîne allègrement les rôles sur scène, derrière le micro et devant la caméra… Et c’est justement la confrontation de tous ces univers qui lui plait tant : elle aime faire Vera dans « Scoubidou », pour retrouver Hermione quelques heures plus tard… Explorant tour à tour Catherine Anne, La Fontaine et Giraudoux, elle passe volontiers d’Antigone à Agnès, d’Adela à Desdemone, du classique au moderne, du rire aux larmes …

Souffrant d’un manque total de sens de l’orientation, d’une fâcheuse tendance à semer ses affaires et à rater ses stations de métro, elle monte facilement sur ses grands chevaux, aussi bien pour s’insurger contre l’Injustice et l’Intolérance, que pour conserver sa place dans la file de cinoche. Cultivant les excès en tout genre, Caroline est entière, aussi bien dans ses révoltes colériques que dans ses amours passionnées. De sa grand-mère espagnole, elle hérite d’un goût prononcé pour les « psychodrames » et les éclats de rire… Elle fait preuve d’une opiniâtreté telle qu’elle peut soulever des montagnes pour ce et ceux qu’elle aime.

Et c’est d’ailleurs dans cet état d’esprit qu’elle crée et co-dirige « la compagnie s’entête » pendant 4 ans. Avec leurs 3 créations, ça représente près de 420 représentations!! Cette liberté de productrice lui permet de se donner des rôles dans des univers originaux: parodie de contes et de fables délirante, comédie romantique tendre et cruelle et parodie des supers-héros super nases!! Qui ne s'amuserait pas à passer de la Princesse Brenda débile et nimphomane à Julie, la p'tite nana naïve et collante mais attachante, pour finir en Cassecouillegirl?!!

Cependant, Caroline refuse de se limiter à sa propre famille de théâtre, c’est pourquoi elle repart sur de nouvelles aventures artistiques en tout genre… Maîtresse du Roi Arthur, dans Kaamelott, sur M6, on la retrouve en frangine de Jean-Pierre, dans « World of Jean-Pierre »!!

La suite au prochain épisode...