* Toujours à l’affut, toujours chargée, engouffrant kilomètres, terrains, macadam et haltes curieuses, Dominique DASSE parcourt depuis le début des années 2000, l’univers des arts urbains. Ce sont les phrases et le coup de crayon de Miss Tic qui ont d’abord retenu son attention. Puis les rencontres et les connexions. Le graffiti plus coloré et collectif, l’absorbe. Voir l’artiste et son geste. En décrypter la moindre beauté, en transcrire la moindre parcelle. En traduire la majesté. Elle part à la rencontre des artistes. Se joue des méfiances et des aprioris. Franchi l’impossible et brise (avec crédits et bénédictions) l’anonymat historique.

« Dominique ? Elle connait tout le monde et tout le monde la connait ! ». Crapahutant de ses « bonjour » « salut » « comment ça va » permanents et successifs (mieux vaut prendre son temps quand on est avec elle !), de son sourire rayonnant, elle fait de cet univers encore secret et souvent masculin, son véritable terrain de jeu. On l’y réclame et la recherche. Toujours là mais toujours en retrait respectueux (aucun de ses clichés n’est volé. Elle en fait toujours la demande), elle finit par capter ce que seule la bombe sait cacher : évolutions, styles, noms, wild styles et autres harmonies. Plus encore que l’œuvre, la fresque ou le jet de spray, Dominique lie l’artiste à son œuvre. Elle l’humanise.

En 20 ans, elle aura su s’imposer dans une place aussi fragile que parfois hostile (graffiti et photographie se nourrissent de méfiances et de patiences) et enrichir son œil. Si l’œuvre (murale) est son sujet, il n’est que support à son expression et son envie : en décrypter la moindre poésie et trace de vie. Que ce soit dans un regard, une architecture, un mur…une porte même.

Elle est de ces photographes essentiels qui, plus que de simplement inscrire dans le temps et dans l’histoire les évolutions d’un art éphémère, aura su en définir son talent : celui d’être une photographe, une vraie. Dotée d’un œil et d’un style unique où profondeur, chaleur, moments précieux et raretés sont captés avec précision et générosité.

Texte de Valériane MONDOT

* Dominique DASSE - alias Brin d’Amour - se passionne pour le street art et le graffiti depuis le début des années 2000. C’est en découvrant les pochoirs de Miss.Tic que cette pimpante quinquagénaire fait ses armes, ralliant les précurseurs en matière de documentation iconographique au sein de la communauté des photographes d’art urbain. Si cette communauté n’a cessé de s’agrandir au fil des ans, notamment sous l’impulsion des réseaux sociaux et de la recrudescence des œuvres de rue un peu partout dans le monde, Dominique se distingue par le soin constant qu’elle a d’établir une connexion forte avec ses modèles. Ses portraits témoignent d’une confiance et d’une complicité mutuelle, à la lumière de laquelle les personnalités s’expriment au cœur d’un environnement joyeux et coloré. Travaillant avec les détails, la gestuelle et les objets pour composer une galerie toute en subtilité, elle signe des images à mi-chemin entre les mises en abymes intégrant les smartphones et les floutés, lesquels sont parfois de rigueur quand la cible de l’objectif souhaite dissimuler son visage. Si la portraitiste est devenue, par la force des choses, rompue aux codes de la photo « instragrammable », son talent se déploie au gré d’un cocktail d’émotions et d’inventivité, émaillé certes de bombes et de pinceaux mais surtout d’un humour et d’une fantaisie sans cesse renouvelés.

Texte de Chrixcel

* Membre de l'ADAGP

* Exposition Instantanées - 11 décembre 2021 au 9 janvier 2022 - Taxie Gallery - 19, rue de Turenne - 75004 PARIS

* Exposition Les Attachants - Octobre à novembre 2022 - Galerie Tâches d'Art - 93240 STAINS

* Exposition L'After Capitale - 7 au 9 juillet 2023 - La Place Hip Hop - 75001 PARIS

* Exposition Nos Deuillois ont du talent - 21 septembre au 12 octobre 2024 - Maison des Arts - 95170 DEUIL-LA-BARRE