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Are you interested in what I do or in who I am?

What I do has changed dramatically over the last three years.

I remember the date as though it was yesterday, Saturday May 7th 2010. It was noon time. My family was gone for the weekend and I was completely dressed, alone in the house, ready to go out of the door in broad daylight for the very first time of my life! I was so nervous. Yet, look at me today? I've overcome the worst possible fears in me that kept me isolated all these years and, now, I reap the "rewards", so to speak. I'm always apprehensive that I could meet someone of my acquaintances but the thrill I get when I am en femme more than offset any possible risks. I like going out in the world as Jacqueline. I like to be seen as Jacqueline. My wife often wonders why don't I go all the way to "become" female, by surgical means and hormones therapy : because I have not figured that this is what I want from my life yet. I'm still at the stage in exploring this beautiful segret garden of mine.

I like spending time, here, on Flickr and on my Facebook page, to meet other girls and, hopefully, make new friends.

The same way my children have contributed to making me who I am, today, I believe the people I meet here and in my many outings have helped shape my ideas about myself I am open to experience and feel I have much to learn.

Does it matter who I am beyond what my pictures say about me? I'm married with two children. My family and neighbors know about me and, now, couldn't careless.

I feel I stopped aging the moment I came out of the closet. When I look at pictures of all the girls I know, here, it is clear what feminity can do to a person : it freezes one's youth in time. When I meet people for the first time, they often can't believe my age. Dressing as a woman is not the fountain of youth but it is probably the next best thing. I hope I can conserve this earthly body for many more years to come for it is as the source of all my pleasure in life as Jacqueline.

Thank you and please, don't be shy.

In french we say "Où il y a la gêne, il n'y a pas de plaisir".

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Présentation en français

Écrire en anglais permet d'atteindre un large auditoire parce que, la majorité des filles, ici, parlent l'anglais. L'anglais est partout. Même si ce n'est pas l'Espéranto, il reste que même les Chinois se mettent à l'anglais. C'est la langue des affaires et, hélas, de toutes les communications scientifiques dans le monde? Tant pis pour Molières: il n'aurait jamais pu anticiper le développement fulgurant des communications au 21e siècle.

Alors, je posais la question plus haut de la façon suivante, qui suis-je et qu'est-ce que je fais.

La réponse à la première question est pourtant simple et riche de sens, à la fois. Je suis d'abord et avant tout une PERSONNE. Avec cette définition, je trouve que ça me donne d'abord et avant tout le statut d'une "personne", ce qui est très important en société, et de surcroit, une personne "normale". Ça aussi, c'est important en société. Les gens qui nous regardent se posent tous la même question (quand elles daignent nous considérer): à quelle sorte de personne ai-je affaire? Et, à mon avis, le premier réflexe dans l'esprit d'une personne "normale" est justement d'établir si la personne qu'on a en face de nous est aussi "normale" ou "nous ressemble".

J'aimerais tellement écrire là-dessus. Je sais, c'est pas facile et ça ne vous intéresse pas nécessairement. Mais ce sont des choses qui me préoccupent, à preuve, le temps que je prends, ce matin, pour l'exprimer...

Je ferme la parenthèse.

Vous voulez continuer? Moi je veux bien...

Je ne suis pas obsédée par mon identité féminine qui s'élabore au gré du temps qui passe. Je sais que plusieurs craignent le poids des années et sont pressés de "tourner la page" de la masculinité le plus vite possible. Je le vois bien. Surtout dans les personnes que je rencontre. Pas tellement sur Flickr parce que les gens, ici, ne sont pas transsexuelles. Celles qui le deviennent, comme vous le savez sans doute, se dépêchent de "rentrer dans les rangs" pour se fondre avec le monde des "gens normaux". Ils veulent mener une vie "normale" et tout ce qui pouvait avoir un lien avec le monde du travestisme est vite évacué de leurs vies. Remarquez, je ne les blâme pas. Je ferais peut-être la même chose à leur places...

À mes débuts, je me photographiais seule à la maison ou dans mon jardin. Je n'aurais JAMAIS imaginé un jour franchir le seuil de ma porte sous les traits de Jacqueline.

Quand je regarde les photos sur Flickr, je retrouve bien sûr toutes celles qui se photographient dans leur maison ou dans leur jardin. Mais je retrouve aussi celles qui se photographient dans la nature et en cours de sortie, seules ou avec des amies. J'ai du respect pour les deux groupes. Ce n'est pas à moi de juger les motivations de chacune. Personnellement, si j'ai la chance de sortir, je sors. Le monde ne me fait plus peur. Je préfère de loin sortir en groupe ou avec des amies mais, le plus souvent, je suis seule, alors je sors seule. Je fais comme beaucoup. Je me rends dans des centres d'achat ou dans des parcs, et j'en profite pour me prendre en photo.

Mais il est clair pour moi que sortir à deux ou à plusieurs est mille fois préférable... Cela dit, j'espère un jour rencontrer une personne vraiment spéciale, comme moi, peut-être, avec une sensibilité comme la mienne? Mais je commence à désespérer qu'une telle personne existe...

Bises à vous qui m'avez lu jusqu'ici :-)

/ Jacqueline Landau