- 01/2025 - Et moi comment je fais, avec ma tête qui comprend pas ce corps. Comme instinct de survie, comme un instant de furie, s'habiller, pour exprimer, résister, avancer, exister. S'habiller comme une résilience, une délivrance, une évidence.

Et dans le noir, me vêtir encore, l'envie de croire, que je peux tout réinventer. Alors je joins toute mon âme, encore une fois, pour tenir dans cette folie. Je joins mon coeur, encore une fois, pour trouver le courage. A quel moment je comprends que c'est ma survie, que cette fille revient pour me relever de chaque chute.

A quel moment je sais qu'elle est ma boussole, quand la vie m'a punit, cette fille, elle me console, elle est ma respiration.

Personne ne m'avait prévenue, je me suis battue comme j'ai pu. Mais il n'y a pas de recette, quand l'enfer te serre la main, abandonner c'est humain, l'avenir c'est loin. Mais je me suis mise à m'habiller, même pas par choix, pour chaque chute, à chaque fois, ça s'est imposé à moi, une évidence.

- 04/2021 - Tu trouveras dans mes photos, mes maladresses, mes faiblesses, mes blessures, que j'avoue à demi-mots. Pour qu'un peu tu restes. Je sais j'en fais toujours un peu trop. Alors regarde moi, pose un regard indulgent, surtout tente de voir plus que l'instant d'une photo pour qu'un peu tu me restes si tu le veux.

- 03/2021 - Je suis juste Mademoiselle tout le monde

Je suis mademoiselle tout le monde, veut juste rêver. Courir après le temps comme si il m'attendait, fuir indéniablement ma réalité. Mademoiselle tout le monde a les yeux tristes, elle tourne dans la ronde des filles comme nous, spectatrice de la vie quelques fois on s'y perd, actrice à l'infini d'un bonheur éphémère.

Et puis la nuit s'efface devant un matin comme les autres, le réveil sonne et Mademoiselle se meurt, sur le sol elle se vautre : Je vous en prie encore une heure, j'ai plus le temps de penser à moi même, mes cheveux blonds coulent sur mon visage blême".

- 11/2020 - Si loin de chez moi

Quand mes yeux me renvoient quelque chose qui fait mal, alors on se photographie, parfois on écrit, pour créer un monde plus vrais que celui qu'on a devant soi. Mon tort consiste à fabriquer un univers où je pourrais vivre. C'est ainsi que je deviens l'auteur de "sa" propre existence et qu'elle se met à chaque fois, elle même au monde !

- 08/2020 - Docile et Sauvageonne

Un peu d'amour, un brin de miel et je m'envole dans mon monde. Le vent, la pluie, m'emporte et mon corps change oubliant tout jusqu'à la peur qui fait courir les larmes sur mon visage en ravageant mon maquillage.

Ma vie collectionne les actes manqués alors je vis la nuit mon histoire de femme.

- 10/2019 -

Quand je suis née, on a décrété que j’étais un garçon. Très rapidement j’ai compris que ça n’allait pas. Dans ma tête, je n’étais pas un garçon. Mais comme on ne m’avait jamais demandé mon avis là-dessus, je n’ai pas eu le sentiment d’avoir le choix. Alors j’ai plus ou moins agi comme je sentais que j’étais censée le faire et je me suis tue. Je ne savais pas ce que foutait mon corps, ni pourquoi il semblait automatiquement être étiqueté "garçon" par chaque personne qui me croisait, puisque je me sentais bien plus fille que garçon. Mais bon, les adultes avaient probablement raison de me dire ça, et moi de ne rien dire.

Enfin, j’accepte d’être homme, à condition d’être féministe. Je veux bien être homme, seulement si je peux être confiante sans être arrogante, si je peux avoir une grande gueule sans être hystérique, si je peux réagir comme une femme dès lors qu’on attaque mon corps, mes mots et mes idées. Je veux bien être homme à condition qu’on enrage toutes et tous de ne pas être finalement ce que l’on voulait être.

Publié par Ethel Karskens, le 22.10.2017 (modifié par Natacha 13.01.2019).

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