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Champtoceaux (Maine-et-Loire).
Le Moulin-pendu.
On a longtemps cru que ces quelques arches étaient les vestiges d'un péage.
Une étude récente suppose que ces deux arches du XIIIe siècle abritaient des roues à aubes qui pouvaient être manoeuvrées, par un système de vérins, pour suivre le niveau de la Loire, d'où le nom de moulin-pendu. Les roues entraînaient des meules situées au dessus. La structure serait ainsi similaire à celle des moulins construits à la Treille, à Angers et aux Ponts-de-Cé édifiés à la même époque*. Les arches abritèrent les roues à aubes jusqu'à 1420.
Après 1420, et jusqu'au XIXe siècle, des moulins sur bateaux ont succédé au Moulin-pendu.
Il y avait bien un péage à Champtoceaux, depuis le VIIe siècle. Une digue de pieux en travers de la Loire obligeait les bateaux à passer par un passage, appelé "porte marinière", pour contrôler les marchandises et faire payer les droits. Ces droits pouvaient être royaux ou seigneuriaux, selon les époques.
* Un moulin-pendu gallo romain a été relevé en 2007 dans l'Allier, dsur une culée de pont, à Vichy. C'est le seul de cette époque retrouvé en France.
Marbre de Carrare
Proviendrait des Alyscamps
380-390
Sarcophage de Concordius, premier évêque d'Arles à être enseveli aux Alyscamps.
Au centre de la cuve trône le Christ en train d'enseigner. A sa droite et à sa gauche, les Evangélistes, dont les noms figurent dans les rouleaux qu'ils tiennent, et les Apôtres, également représentés de part et d'autre de l'épitaphe de Concordius :
Integer Adqve Pivs Vita Et Corpore Pvrvs
Aeterno Hic Positvs Vivit Concordivs Aevo
Qvi Teneris Primvm Ministrvm Fvlsit In Annis
Post Etiam Lectv Scaelesti Lege Sacerdos
Trigenta Et Geminos Decim Vix Reddidit Annos
Hanc Cito Sideream Raptvm Omnipotentis In Avlam
Et Mater Blanda Et Frater Sine Fvnere Qvaervnt
Chaste et pieux, pur par sa vie comme par son corps
Concordius, déposé ici, est vivant pour l'éternité
Il a d'abord, dans ses jeunes années, soutenu le ministre de l'Eglise
Ensuite élu évêque par la loi céleste.
Ange au flambeau.
La cathédrale est ornée de nombreuses statues, dont les anges au flambeau qui sont installés aux quatre coins de la cathédrale. Toutes ces pièces de sculpture ont été traitées par galvanoplastie (par électrolyse permettant de déposer une couche de métal, ici du cuivre, sur un autre métal, en l'occurence du fer), procédé qui venait d'être présenté à l'Académie des Sciences de Saint Petersbourg en 1837 par Moritz Hermann von Jacobi.
Si l'on considère, qu'en plus de ce procédé, la cathédrale a été bâtie sur un soubassement reposant sur des pieux de bois battus et que les colonnes monolithiques des portiques ont été dressées avant que les murs ne soient construits, en utilisant un procédé de levage mis au point par l'ingénieur de Bettencourt, on peut dire que la construction de cette cathédrale a bénéficié de toutes les techniques de pointe de l'époque.
Les anges au flambeau ont été démontés récemment pour être restaurés selon les mêmes procédés et remontés à leur place d'origine.
Lundi 9 juin 2014 (Lundi de Pentecôte). Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault).
Saint-Guilhem-le-Désert ou Sant Guilhèm dau Desèrt en languedocien est une commune située dans le département de l'Hérault en région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, France.
Ses habitants sont appelés les Sauta Rocs.
La commune est située aux confins du Massif central, dans la moyenne vallée de l'Hérault, au nord du département du même nom.
Le territoire de la commune se trouve dans une zone intramontagnarde formée par le prolongement de la montagne de la Séranne et de la montagne de la Cellette à quelques kilomètres des Garrigues de la plaine du Languedoc. Il est arrosé par l'Hérault et par le Verdus.
Au cœur des Gorges de l’Hérault, dans le Val de Gellone, la cité médiévale de Saint-Guilhem-le-Désert étire ses ruelles le long d’un écrin de verdure, en suivant l’ondulation du ruisseau Verdus et sous le soleil du Languedoc, depuis douze siècles. Si ses maisons imbriquées les unes aux autres, coiffées de tuiles patinées par le soleil et le poids des ans, ne sont pas toutes singulières, elles portent toutes la trace de leur passé : arcatures, linteaux, fenêtres géminées… Développé autour de l’Abbaye de Gellone, le village qui a conservé une forte empreinte médiévale, constitue un ensemble d’une rare harmonie en Languedoc. Fondée en 804 par Guilhem, cousin de Charlemagne, valeureux guerrier venu se retirer du monde dans un lieu propice au recueillement, l’abbaye de Gellone demeure le symbole du premier art roman languedocien et devint très tôt une halte privilégiée sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Par delà les siècles, que savons-nous de Guilhem, fondateur de l’Abbaye de Gellone en 804, auprès de laquelle est venu se blottir le village de Saint-Guilhem-le-Désert ?
Il a survécu dans nos mémoires, encore n’est ce qu’au travers de sa destinée religieuse et d’une abondante œuvre littéraire médiévale : la Geste de Guillaume d’Orange.
Mais qui se souvient encore de ce prince carolingien, cousin germain de Charlemagne, qui écrivit en son temps une page de notre Histoire.
En l’an 790, Guilhem, petit-fils de Charles Martel est nommé vice-roi d’Aquitaine auprès de Louis le Pieux qui n’est alors âgé que de douze ans. Ce sera le point de départ de la vie publique de Guilhem, qui consacrera les treize années suivantes à conforter les frontières du royaume de Charlemagne.Bien plus qu’un simple administrateur, Guilhem s’imposera comme l’un des plus valeureux guerriers de son temps.
La campagne militaire qu’il mena contre les Sarrasins aboutira en 803 à la prise de Barcelone et à la constitution de la « marche d’Espagne » ; elle allait le couronner de gloire. Son nom ne le prédestinait-il pas à un tel succès ?
En effet, Guilhem est la forme romane du nom franc Whilhelm, composé de Whil ( la volonté ) et de helm ( la tête casquée).
Quoiqu’il en soit, cet épisode s’inscrit comme le plus important de sa carrière militaire, il fut aussi le dernier car, à son issue, Guilhem choisira de déposer les armes.
C’est dans la solitude du val de Gellone, qu’il fonde en 804 le monastère Saint-Sauveur de Gellone. Guidé dans son cheminement par Saint-Benoît d’Aniane, fondateur en 782 d’un important monastère à Aniane et réformateur de la règle bénédictine (Concile d’Aix la Chapelle / 815).
L’Abbaye de Gellone
Inscrite au Patrimoine Mondial par l’U.N.E.S.C.O., au titre des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France.
Joyau de l’art Roman, ce sanctuaire fondé au début du IX° siècle, est l’un des plus importants foyers spirituel et culturel du Languedoc, bénéficiant à travers les siècles du rayonnement de son Saint fondateur et de la présence en ses murs des trésors qu’il y abrita.
Guilhem, comte de Toulouse, plénipotentiaire de Charlemagne, qui a profondemment marqué l’histoire de la région, dota l’abbaye d’une partie de ses biens en 804. Héros éponyme de la commune, ce personnage, haut en couleur, s’est illustré, dans la guerre comme dans la paix, comme chef des armées en lutte contre les Sarrasins mais aussi pour l’intégration de la Septimanie au royaume Franc. Sa légende, magnifiée par les troubadours, a traversé les siècles par la geste de Guillaume d’Orange contribuant ainsi aux patrimoines culturels, artistiques et architecturaux de notre région.
L’histoire de l’Abbaye de Saint-Guilhem est complexe et mouvementée. Elle connut tout d’abord la splendeur du temps de sa fondation et un développement important que lui conféra une indépendance financière et hiérarchique par rapport à l’évéché de Lodève. Pendant cette période faste trois églises abbatiales furent construites. Il ne reste rien de la première église. La crypte de l’église actuelle expose quelques éléments architecturaux de la deuxième. C’est au XI ème siècle que furent construites des tribunes dans l’église afin de permettre aux moines d’assister aux offices. Au XIV ème siècle le cloître fut surélevé d’un étage.
Cependant cette prospérité n’allait pas durer et des temps économiques difficiles suivirent du fait des investissements nécessaires pour se protéger des grandes compagnies, du sac de l’abbaye lors des guerres de religion. La période mauriste permettra d’assurer une stabilité fragile à l’abbaye qui sera remise en cause par son rattachement à l’évêché de Lodève quelques années avant la révolution française.
A la révolution française, la population du village obtiendra que l’église abbatial devienne l’église paroissiale.
Le cloître de l’abbaye de Gellone
Bâtit le long du mur sud de l’église abbatiale, le cloître de l’abbaye s’apparente au cœur névralgique de la vie des moines. En effet, au sein d’un monastère, il faut distinguer l’église abbatiale (lieu de prière des moines) et le cloître (lieu de vie des moines). C’est donc en ce lieu que les moines disposaient de dortoirs, infirmeries, salle capitulaire, bibliothèque ou scriptorium, réfectoires et cuisines.
Les galeries nord et ouest du rez-de-chaussée étaient contemporaines à la construction de l’église abbatiale (XIème siècle). D’architecture simple, très dépouillée, elles étaient rythmées d’une succession d’arcatures géminées à colonnes centrales surmontées de chapiteaux en forme de pyramides renversées, séparées par des murs pleins telles qu’on peut les admirer aujourd’hui.
Débutée vraisemblablement dans le dernier quart du XIIème siècle sous l’abbatiat de Bernard de Mèze, c’est en 1205 qu’on finalisa la construction des galeries sud et est du rez-de-chaussée. Cet ensemble fut nommé « le nouveau cloître » dans un acte du cartulaire de Gellone , répondant ainsi à des nécessités d’ordre pratique et liturgique. Plus tard, la construction des galeries supérieures représentera un chantier long et coûteux qui ne prendra fin qu’au début du XIVème siècle.
A l’image de nombreux autres monastères languedociens, les guerres de religion portèrent de rudes coups aux décors du cloître. En effet, en 1568, alors que les bâtiments conventuels ont été désertés par les moines, les les protestants s’emparèrent de l’Abbaye, brisant le sarcophage de Guilhem et mutilant les sculptures du cloître. A la suite de cet événement, le bâtiment fut inoccupé pendant quarante ans. Des archives mentionnent en 1624 que « le cloître nécessite des réparations en plusieurs endroits et que le bâtiment du chapitre est rempli de ruines ». Ces réparations ne furent effectuées qu’en 1658 par la congrégation de Saint-Maur.
A la Révolution Française, l’église abbatiale devint la seule et unique église paroissiale du village et le cloître fut vendu parmi les biens nationaux. En premier lieu, on y installa une filature de coton et une tannerie. Les bâtiments et le terrain furent ensuite morcelés entre plusieurs propriétaires pour y construire leur maison. A ce moment, la plus grande partie du cloître fut acquise par un maçon qui exploitera les lieux comme carrière de pierres.
La crue du Verdus du 22 Septembre 1817 ruina totalement les bâtiments. Le lieu devint la cible privilégiée des propriétaires de la Vallée qui au hasard des travaux de restauration ou d’embellissement de leur maison, venaient se servir en pierre de taille et sculptures au cloître de Saint-Guilhem-le-Désert.
Amateur d’Art Roman, le juge de paix d’Aniane, Pierre-Yon Vernière était parvenu a récupérer quelques 148 pièces du cloître de Saint-Guilhem-le-Désert et 2 du cloître de Saint-Michel-de-Cuxa, abbaye des Pyrénées-Orientales, qu’il avait entreposé dans son jardin. Après sa mort en 1875, ses enfants devinrent propriétaires de cette collection qui fut mise en vente en 1905.
Elle fut rachetée par un antiquaire de Carcassonne qui le vendit à son tour à un antiquaire parisien. C’est là que Georges Grey Barnard, sculpteur américain en séjour en France dans le but de faire l’acquisition de quelques modèles de sculpture romane, acheta les restes du cloître de l’Abbaye. Au cours de plusieurs séjours en Europe de 1907 à 1913, ce dernier allait racheter les cloîtres de Saint-Michel de Cuxa, là aussi chez des particuliers, et ceux de Trie-en-Bigorre et de Bonnefont-en-Comminges. Les pièces, furent transférées dans sa propriété de Fort-Washington Avenue à New-York.
En 1922, Georges Grey Barnard décida de vendre ses collections. Acquises en bloc par le Metropolitan Museum grâce à une généreuse donation de John D.Rockfeller, le bâtiment qui les abritaient pris le nom de « Musée des Cloîtres ».
Enfin en 1936, le cloître de Saint-Guilhem fut transféré à l’extrémité nord de Manhattan en compagnie des autres cloîtres de la collection Barnard. Ils furent reconstruits dans leur nouvelle et dernière demeure en tentant de restituer le plus fidèlement possible ces galeries, remplaçant parfois les pièces manquantes avec ce qu’on avait sous la main.
Il faudra attendre les années 1980 et les dernières ventes par des particuliers peu scrupuleux que le ministère de la culture parviendra à sauver et à placer au Musée Languedocien de Montpellier pour que les éléments du cloître de Saint-Guilhem-le-Désert, exposés dans la salle du réfectoire des moines, soient définitivement protégée des convoitises et des réemplois hasardeux.
Ouvrage majeur du système défensif de Saint-Guilhem-le-Désert, la majestueuse Tour des Prisons s’élève au nord-est de la cité, au pied de la montagne qui porte les vestiges du « Château du Géant », édifié par les moines de l’abbaye de Gellone pour en surveiller les approches.
C’est une construction romane de plan carré, attribuable à la seconde moitié du XIIème siècle ou au début du XIIème siècle. Ses murs, hauts de 18 m., sont montés dans un appareil régulier de pierre froide et de tuf, dont l’épaisseur varie entre 0.60 et 0.99 m. Ils hébergent cinq salles successives de 3.50 m. de côté, que surmonte une terrasse crénelée.
La tour-beffroi était exclusivement réservée à l’observation et à la défense passive, laquelle est en majorité concentrée sur les 5ème et 6ème niveaux pour mieux surveiller le val de Gellone où s’étire la cité.
Plus tard, elle fut vouée à l’entreposage, et servit entre autre de grenier à sel.
Son remarquable état de conservation tient sans doute au fait que, lors des périodes troublées comme les conflits religieux du XVIème siècle, où l’abbaye fut pillée et saccagée par les Huguenots, aucune destruction ne semble avoir été commise sur les bâtiments.
Le Phare de Walde à l'horizon,Calais au loin et Marck tout proche, l'Angleterre que l'on imagine sous les nuages,les lumières du petit matin, la Mer du Nord, une plage qui semble infinie, des pieux pour ne pas se perdre, des oiseaux de mer , des couleurs toujours changeantes, personne dans les environs, le cœur en hiver : c'est un peu un autoportrait...
Collégiale (très partiellement) romane Notre-Dame ; commune de Poissy, Yvelines, 78, Ile de France, France
Collégiale Notre-Dame. Eglise romane du XIIe siècle, au profil caractéristique avec deux clochers octogonaux.
Une première église commencée par Robert le Pieux en 1016 et dédicacée à la fin du XIe siècle (il ne subsiste que la tour-porche). Collégiale actuelle entreprise au début et achevée vers le milieu du XIIe siècle. Chapelle d'axe ajoutée ou reconstruite sur le déambulatoire au cours du XIVe siècle. Eglise incendiée pendant la guerre de 100 ans. D'importants travaux au début du XVIe siècle : Chapelles latérales ajoutées au Nord et contre la partie septentrionale de la façade dans le prolongement du clocher-porche. Clocher repris sur sa face occidentale. Deux chapelles latérales et un grand porche construits au Sud. Trois premières travées de la nef revoûtées. Arcs-boutants lancés sur tout le pourtour. Chapelle orientée à l'extrémité du bas-côté Nord également refaite. Fortement restaurée au XIXe siècle : Piles du côté Nord, sauf les 2 dernières, reprises en sous-oeuvre. Remaniement des fenêtres hautes au Sud, avec percement d'un occulus dans le fond du triforium. Chevet à peu près intégralement reconstruit 2 fois. Eglise intéressante seulement par son plan sans transept et à déambulatoire et par son élévation à 3 niveaux + deux tours octogonales et une série de chapiteaux sculptés.
La tour-porche à l'Ouest de l'église, actuellement en travaux (mai 2010) est de forme carrée, sauf au dernier étage qui est octogonal. Au niveau inférieur, il s'ouvrait primitivement par une arcade en plein cintre sur chacun des côtés saillants. Les claveaux des arcades sont minces et longilignes, et liés par des joints épais, signe d'une construction du XIe siècle. Rez-de-chaussée couvert d'une voûte en berceau plein cintre. La salle-tribune située au-dessus est voûtée de la même manière, éclairée par de petites baies rectangulaires et marquée par un bandeau horizontal. Le troisième niveau est ajouré de baies jumelles en plein cintre du côté oriental, de forme brisée, certainement refaites au-dessus. Un dernier étage, correspondant au beffroi, est percé de baies jumelles en plein cintre sur chaque face. Toutes les ouvertures des deux derniers niveaux sont cantonnées de colonnettes. L'étage octogonal, sorte de tambour de la flèche, est percé de huit baies, en plein cintre et cantonnées de colonnes. Il est couronné d'une corniche à modillons. La flèche, moderne, est accotée de deux tourelles, l'une du XVIe siècle au Nord, l'autre du XIIe siècle au Sud, contemporaine de la façade et de la nef.
(extrait de : Anne Prache ; Ile-de-France romane, Ed. Zodiaque, Coll. Nuit des Temps, pp. 253-255).
Le site internet TripAdvisor® a classé les plus belles plages du monde et de France. La plus grande plage de Saint-Malo est la seule plage bretonne dans le top 10 français.
La plage du Sillon, à Saint-Malo, a été élue la 3e plus belle plage de France par le site de planification et de réservation de voyage TripAdvisor®, derrière la plage de Palombaggia, à Porto-Vecchio, en Corse, et la Côte des Basques, à Biarritz, dans les Pyrénées-Atlantiques.
Seule plage bretonne
La plage du Sillon est la seule plage bretonne du top 10. « Profitez de cette belle plage de sable blond et de la vue magnifique. Vous ne serez pas déçus. Les couleurs sont splendides même lorsque le temps est pluvieux », partage un utilisateur du site participatif.
La mer peut parfois se révéler brutale. Pour lui résister, Saint-Malo a planté des pieux le long de ses plages.Retour sur l'histoire de ces troncs qui font le paysage malouin.
C'est en 1698 qu'a été prise la décision d'installer les pieux de la plages du Sillon, après que les marées d'équinoxe de mars et septembre précédent eussent endommagé les fortifications.
Il y en eut 300 de plantés en quatre mois, sur deux à trois rangées, de la cale de l'Éventail à la cale de la Piperie, ainsi que des planches en épis à Rochebonne. Une nouvelle tempête mémorable se produisit en janvier 1735. Pour lutter contre la furie des flots, on mit en sentinelle des « pilotins de garde » devant la Chaussée du Sillon.
Selon 2 000 ans d'histoire de Gilles Foucqueron, les pieux ne dépassaient que d'un mètre devant le château, du temps de Chateaubriand, qui en rapporte un souvenir d'enfance.
Son ami Gesril du Papeu l'avait fait tomber de son promontoire sur Hervine Magon, assise elle aussi sur un pieu, la projetant à la mer, au grand dam des domestiques chargés de leur surveillance. S'ensuivit « une poursuite jusqu'à son domicile, l'hôtel White où La Villeneuve (1) défend vaillamment la porte et soufflette l'avant-garde ennemie, pendant que Gesril réfugié au deuxième étage lance des casseroles d'eau et de pommes cuites sur les assaillants ! »
Autre référence littéraire à consulter, Les amants du rempart, de Paul Vimereu. « La vague, creusant l'aubier de rainures verticales, a refait aux chênes de la mer une écorce aux plis profonds [...] Sur les arêtes de ces troncs chagrinés, une lèpre monte à mi-faîte : les balanes ou glands de mer marquent ainsi le niveau des hautes marées. [...] »
Des troncs solidement enfoncés
C'est en 1825 que l'opération la plus spectaculaire fut entreprise, à l'initiative de l'ingénieur des Ponts et chaussées Robinot : 2 600 troncs « tortillards » (2) furent enfoncés dans le sable, d'environ un tiers de leur longueur, initialement de sept mètres.
Ces fameux poteaux disposés en quinconce continuent de défendre vaillamment, en cassant l'élan des vagues.
Ces dernières peuvent atteindre la hauteur des immeubles lorsque grandes marées et coups de vents se conjuguent, comme en mars et septembre 2007 ou mars 2008.
À noter qu'en 1894, l'administration s'opposa à la suppression des brise-lames, dont la municipalité malouine ne voulait plus. Leur utilité n'est aujourd'hui plus à démontrer, sans compter le cachet qu'ils ajoutent au paysage.
Près de 400 fûts de chênes de talus ont été remplacés récemment, avec des moyens mécaniques nettement plus confortables qu'autrefois, puisque les hommes utilisent une pelleteuse à godet, n'ayant le temps de travailler qu'à marée basse.
JABBARNACK!
Mars 2012
Voeux pieux, bonnes intentions, bons sentiments, bonne conscience; florilège de la rectitude éthique. autant de placards où parquer des cadavres! Comme on en rit pour ne pas en pleurer, comme on fait semblant que c’est drôle, Jabbarnack! célèbre l’envers de l’indignation. Let’s go! Coup de Jarnac à ces petites lachetés quotidiennes déguisées en bonnes actions, fantasmes inassouvis, inassumés, lumière au néon sur les chimères! Câline de tabarouette de tabarnouche de jarnicoton de Jabbarnack! Et si...un peu de beauté, de justice, de bribes de vrai devaient fleurir sur la bouse. On n’éprouve pas le bonheur dans la santé tant que dans la convalescence. Foin des winners! Le doute est un champignon, une maladie atavique, lancinante, génétique. Sus aux placébos moralisateurs!
En une quinzaine de tableaux d’une exposition, sept corps - Belle Pitoune, Pédé, Jeune fille anorexique, Gros épais, Mal baisée, Beau Brummell et Carrosserie basse donnent à voir le cycle de leur guérison.
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SPECTACLE CRÉÉ en mars 2012 à Espace Libre
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PRODUCTION
OMNIBUS le corps du théâtre
MISE EN SCÈNE_Jean Asselin, Réal Bossé
INTERPRÉTATION_Sylvie Moreau, Marie Lefebvre, Audrey Bergeron, Anne Sabourin, Guillaume Chouinard, Bryan Morneau, Sacha Ouellette-Deguire
SCÉNOGRAPHIE / COSTUMES_Sophie Bourgeois assistée de Sarah Sloan
SON_Eric Forget
LUMIÈRE_Mathieu Marcil
MAQUILLAGE / COIFFURE_Valérie Quévillon
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PHOTOS(c)Catherine Asselin-Boulanger
Lundi 9 juin 2014 (Lundi de Pentecôte). Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault). Abbaye de Gellone (fondée en 804 par un aristocrate, Guilhem de Gellone). Le cloître. Cellule de Guilhem. Oeuvre de 2011 en verre de Murano.
Saint-Guilhem-le-Désert ou Sant Guilhèm dau Desèrt en languedocien est une commune située dans le département de l'Hérault en région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, France.
Ses habitants sont appelés les Sauta Rocs.
La commune est située aux confins du Massif central, dans la moyenne vallée de l'Hérault, au nord du département du même nom.
Le territoire de la commune se trouve dans une zone intramontagnarde formée par le prolongement de la montagne de la Séranne et de la montagne de la Cellette à quelques kilomètres des Garrigues de la plaine du Languedoc. Il est arrosé par l'Hérault et par le Verdus.
Au cœur des Gorges de l’Hérault, dans le Val de Gellone, la cité médiévale de Saint-Guilhem-le-Désert étire ses ruelles le long d’un écrin de verdure, en suivant l’ondulation du ruisseau Verdus et sous le soleil du Languedoc, depuis douze siècles. Si ses maisons imbriquées les unes aux autres, coiffées de tuiles patinées par le soleil et le poids des ans, ne sont pas toutes singulières, elles portent toutes la trace de leur passé : arcatures, linteaux, fenêtres géminées… Développé autour de l’Abbaye de Gellone, le village qui a conservé une forte empreinte médiévale, constitue un ensemble d’une rare harmonie en Languedoc. Fondée en 804 par Guilhem, cousin de Charlemagne, valeureux guerrier venu se retirer du monde dans un lieu propice au recueillement, l’abbaye de Gellone demeure le symbole du premier art roman languedocien et devint très tôt une halte privilégiée sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Par delà les siècles, que savons-nous de Guilhem, fondateur de l’Abbaye de Gellone en 804, auprès de laquelle est venu se blottir le village de Saint-Guilhem-le-Désert ?
Il a survécu dans nos mémoires, encore n’est ce qu’au travers de sa destinée religieuse et d’une abondante œuvre littéraire médiévale : la Geste de Guillaume d’Orange.
Mais qui se souvient encore de ce prince carolingien, cousin germain de Charlemagne, qui écrivit en son temps une page de notre Histoire.
En l’an 790, Guilhem, petit-fils de Charles Martel est nommé vice-roi d’Aquitaine auprès de Louis le Pieux qui n’est alors âgé que de douze ans. Ce sera le point de départ de la vie publique de Guilhem, qui consacrera les treize années suivantes à conforter les frontières du royaume de Charlemagne.Bien plus qu’un simple administrateur, Guilhem s’imposera comme l’un des plus valeureux guerriers de son temps.
La campagne militaire qu’il mena contre les Sarrasins aboutira en 803 à la prise de Barcelone et à la constitution de la « marche d’Espagne » ; elle allait le couronner de gloire. Son nom ne le prédestinait-il pas à un tel succès ?
En effet, Guilhem est la forme romane du nom franc Whilhelm, composé de Whil ( la volonté ) et de helm ( la tête casquée).
Quoiqu’il en soit, cet épisode s’inscrit comme le plus important de sa carrière militaire, il fut aussi le dernier car, à son issue, Guilhem choisira de déposer les armes.
C’est dans la solitude du val de Gellone, qu’il fonde en 804 le monastère Saint-Sauveur de Gellone. Guidé dans son cheminement par Saint-Benoît d’Aniane, fondateur en 782 d’un important monastère à Aniane et réformateur de la règle bénédictine (Concile d’Aix la Chapelle / 815).
L’Abbaye de Gellone
Inscrite au Patrimoine Mondial par l’U.N.E.S.C.O., au titre des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France.
Joyau de l’art Roman, ce sanctuaire fondé au début du IX° siècle, est l’un des plus importants foyers spirituel et culturel du Languedoc, bénéficiant à travers les siècles du rayonnement de son Saint fondateur et de la présence en ses murs des trésors qu’il y abrita.
Guilhem, comte de Toulouse, plénipotentiaire de Charlemagne, qui a profondemment marqué l’histoire de la région, dota l’abbaye d’une partie de ses biens en 804. Héros éponyme de la commune, ce personnage, haut en couleur, s’est illustré, dans la guerre comme dans la paix, comme chef des armées en lutte contre les Sarrasins mais aussi pour l’intégration de la Septimanie au royaume Franc. Sa légende, magnifiée par les troubadours, a traversé les siècles par la geste de Guillaume d’Orange contribuant ainsi aux patrimoines culturels, artistiques et architecturaux de notre région.
L’histoire de l’Abbaye de Saint-Guilhem est complexe et mouvementée. Elle connut tout d’abord la splendeur du temps de sa fondation et un développement important que lui conféra une indépendance financière et hiérarchique par rapport à l’évéché de Lodève. Pendant cette période faste trois églises abbatiales furent construites. Il ne reste rien de la première église. La crypte de l’église actuelle expose quelques éléments architecturaux de la deuxième. C’est au XI ème siècle que furent construites des tribunes dans l’église afin de permettre aux moines d’assister aux offices. Au XIV ème siècle le cloître fut surélevé d’un étage.
Cependant cette prospérité n’allait pas durer et des temps économiques difficiles suivirent du fait des investissements nécessaires pour se protéger des grandes compagnies, du sac de l’abbaye lors des guerres de religion. La période mauriste permettra d’assurer une stabilité fragile à l’abbaye qui sera remise en cause par son rattachement à l’évêché de Lodève quelques années avant la révolution française.
A la révolution française, la population du village obtiendra que l’église abbatial devienne l’église paroissiale.
Le cloître de l’abbaye de Gellone
Bâtit le long du mur sud de l’église abbatiale, le cloître de l’abbaye s’apparente au cœur névralgique de la vie des moines. En effet, au sein d’un monastère, il faut distinguer l’église abbatiale (lieu de prière des moines) et le cloître (lieu de vie des moines). C’est donc en ce lieu que les moines disposaient de dortoirs, infirmeries, salle capitulaire, bibliothèque ou scriptorium, réfectoires et cuisines.
Les galeries nord et ouest du rez-de-chaussée étaient contemporaines à la construction de l’église abbatiale (XIème siècle). D’architecture simple, très dépouillée, elles étaient rythmées d’une succession d’arcatures géminées à colonnes centrales surmontées de chapiteaux en forme de pyramides renversées, séparées par des murs pleins telles qu’on peut les admirer aujourd’hui.
Débutée vraisemblablement dans le dernier quart du XIIème siècle sous l’abbatiat de Bernard de Mèze, c’est en 1205 qu’on finalisa la construction des galeries sud et est du rez-de-chaussée. Cet ensemble fut nommé « le nouveau cloître » dans un acte du cartulaire de Gellone , répondant ainsi à des nécessités d’ordre pratique et liturgique. Plus tard, la construction des galeries supérieures représentera un chantier long et coûteux qui ne prendra fin qu’au début du XIVème siècle.
A l’image de nombreux autres monastères languedociens, les guerres de religion portèrent de rudes coups aux décors du cloître. En effet, en 1568, alors que les bâtiments conventuels ont été désertés par les moines, les les protestants s’emparèrent de l’Abbaye, brisant le sarcophage de Guilhem et mutilant les sculptures du cloître. A la suite de cet événement, le bâtiment fut inoccupé pendant quarante ans. Des archives mentionnent en 1624 que « le cloître nécessite des réparations en plusieurs endroits et que le bâtiment du chapitre est rempli de ruines ». Ces réparations ne furent effectuées qu’en 1658 par la congrégation de Saint-Maur.
A la Révolution Française, l’église abbatiale devint la seule et unique église paroissiale du village et le cloître fut vendu parmi les biens nationaux. En premier lieu, on y installa une filature de coton et une tannerie. Les bâtiments et le terrain furent ensuite morcelés entre plusieurs propriétaires pour y construire leur maison. A ce moment, la plus grande partie du cloître fut acquise par un maçon qui exploitera les lieux comme carrière de pierres.
La crue du Verdus du 22 Septembre 1817 ruina totalement les bâtiments. Le lieu devint la cible privilégiée des propriétaires de la Vallée qui au hasard des travaux de restauration ou d’embellissement de leur maison, venaient se servir en pierre de taille et sculptures au cloître de Saint-Guilhem-le-Désert.
Amateur d’Art Roman, le juge de paix d’Aniane, Pierre-Yon Vernière était parvenu a récupérer quelques 148 pièces du cloître de Saint-Guilhem-le-Désert et 2 du cloître de Saint-Michel-de-Cuxa, abbaye des Pyrénées-Orientales, qu’il avait entreposé dans son jardin. Après sa mort en 1875, ses enfants devinrent propriétaires de cette collection qui fut mise en vente en 1905.
Elle fut rachetée par un antiquaire de Carcassonne qui le vendit à son tour à un antiquaire parisien. C’est là que Georges Grey Barnard, sculpteur américain en séjour en France dans le but de faire l’acquisition de quelques modèles de sculpture romane, acheta les restes du cloître de l’Abbaye. Au cours de plusieurs séjours en Europe de 1907 à 1913, ce dernier allait racheter les cloîtres de Saint-Michel de Cuxa, là aussi chez des particuliers, et ceux de Trie-en-Bigorre et de Bonnefont-en-Comminges. Les pièces, furent transférées dans sa propriété de Fort-Washington Avenue à New-York.
En 1922, Georges Grey Barnard décida de vendre ses collections. Acquises en bloc par le Metropolitan Museum grâce à une généreuse donation de John D.Rockfeller, le bâtiment qui les abritaient pris le nom de « Musée des Cloîtres ».
Enfin en 1936, le cloître de Saint-Guilhem fut transféré à l’extrémité nord de Manhattan en compagnie des autres cloîtres de la collection Barnard. Ils furent reconstruits dans leur nouvelle et dernière demeure en tentant de restituer le plus fidèlement possible ces galeries, remplaçant parfois les pièces manquantes avec ce qu’on avait sous la main.
Il faudra attendre les années 1980 et les dernières ventes par des particuliers peu scrupuleux que le ministère de la culture parviendra à sauver et à placer au Musée Languedocien de Montpellier pour que les éléments du cloître de Saint-Guilhem-le-Désert, exposés dans la salle du réfectoire des moines, soient définitivement protégée des convoitises et des réemplois hasardeux.
Ouvrage majeur du système défensif de Saint-Guilhem-le-Désert, la majestueuse Tour des Prisons s’élève au nord-est de la cité, au pied de la montagne qui porte les vestiges du « Château du Géant », édifié par les moines de l’abbaye de Gellone pour en surveiller les approches.
C’est une construction romane de plan carré, attribuable à la seconde moitié du XIIème siècle ou au début du XIIème siècle. Ses murs, hauts de 18 m., sont montés dans un appareil régulier de pierre froide et de tuf, dont l’épaisseur varie entre 0.60 et 0.99 m. Ils hébergent cinq salles successives de 3.50 m. de côté, que surmonte une terrasse crénelée.
La tour-beffroi était exclusivement réservée à l’observation et à la défense passive, laquelle est en majorité concentrée sur les 5ème et 6ème niveaux pour mieux surveiller le val de Gellone où s’étire la cité.
Plus tard, elle fut vouée à l’entreposage, et servit entre autre de grenier à sel.
Son remarquable état de conservation tient sans doute au fait que, lors des périodes troublées comme les conflits religieux du XVIème siècle, où l’abbaye fut pillée et saccagée par les Huguenots, aucune destruction ne semble avoir été commise sur les bâtiments.
L'abbaye Saint-Pierre de Moissac est une ancienne abbaye des VIIe – XVe siècles qui se trouve dans la commune de Moissac, dans le département de Tarn-et-Garonne en région Occitanie.
Elle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 18401. D'autres arrêtés de protection suivent en 1923, 1930, 1942, 1946, 1960 et 1998. Elle est également inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France depuis 1998.
L'abbaye, fondée au VIIIe siècle, fut rattachée en 1047 à la puissante abbaye de Cluny et devint, au XIIe siècle, le plus éminent centre monastique du sud-ouest de la France. Si l'abbaye et le cloître offrent un exemple remarquable d'association des styles roman et gothique, c'est le tympan du portail sud qui constitue le premier chef-d'œuvre de Moissac. Exécuté dans la première moitié du XIIe siècle, il illustre la vision de saint Jean dans le livre de l'Apocalypse de la seconde parousie du Christ.
Le cloître est le second monument remarquable de l'ensemble abbatial du fait de ses 76 chapiteaux de 1100, dont 46 sont historiés, et de l'harmonie du mélange des chapiteaux et colonnettes datés avec certitude de 1100 avec une architecture gothique de la fin du XIIIe siècle.
Histoire
Selon les bénédictins de Moissac, soucieux du prestige de leur abbaye, celle-ci aurait été fondée par Clovis en personne au lendemain d'une victoire remportée ici sur les Wisigoths, en 506. Le roi franc, ayant fait le vœu d'ériger un monastère s'il triomphait, lança du haut de la colline son javelot (selon les variantes c'est parfois une flèche) pour marquer l'endroit précis où s'élèverait « l'abbaye aux mille moines », en mémoire de mille de ses guerriers morts au combat. Or le javelot vint se planter au milieu d'un marais, ce qui nécessita des constructions sur pilotis. Une autre tradition populaire veut que Clovis ait agi sous l'impulsion d'une vision lors d'un rêve d'inspiration divine2 dans lequel Saint Pierre vint à sa rencontre — d'où le nom de l'abbaye.
En réalité, à Moissac on a pu trouver des traces d'occupation romaine, colonnes classiques, pièces de monnaie3, tessons et fragments de maçonnerie4, mais le couvent peut être considéré comme l'un des nombreux monastères établis dans l'Aquitaine du VIIe siècle avec l'appui de souverains mérovingiens, tel Dagobert, et sous l'impulsion sans doute de l'évêque de Cahors, saint Didier (630-655) appelé aussi Desiderius (ancienne forme de Didier), connu pour ses goûts de l'art et de la vie austère5.
L'abbaye remonterait au milieu du VIIe siècle6 et les possessions de l'abbaye se seraient accrues amplement en l'an 680 par la donation d'un noble, Nizezius, de ses terres, serfs et églises7,8. Comme la charte de donation de Nizezius est un faux du XIIe siècle il est désormais admis que l'abbaye date plus vraisemblablement de la fin du VIIIe siècle. Le privilège de la protection royale fut renouvelé au début du IXe siècle par Louis le Pieux, alors roi d'Aquitaine, protection remplacée bientôt par celle des comtes de Toulouse.
Mais la situation de la ville sur la grande voie de passage, routière et fluviale, reliant Bordeaux et Toulouse, la rendait particulièrement vulnérable aux invasions. Ainsi, l'abbaye fut-elle saccagée lors de la campagne omeyyade de 719-721 marquée par la victoire des Francs à Toulouse en 721, puis lors de la campagne marquée par la défaite des Omeyyades à Poitiers en 732. Un siècle plus tard, de nouveaux pillages furent le fait des Vikings qui remontaient la Garonne puis, au Xe siècle, des Hongrois.
Reconstruite, elle fut de nouveau endommagée en 1030 par un écroulement du toit, en 1042 par l'incendie qui frappa toute la ville, mais aussi par l'attitude laxiste des moines qui l'occupaient : un repaire de voleurs9.
Le rattachement à Cluny, par saint Odilon
En 1047, Odilon de Mercœur, de passage, nomme à la tête de l'abbaye Durand de Bredon ; tout est à refaire, car théorie et pratique sont devenues très éloignées l'une de l'autre. Les moines bénédictins, en principe astreints aux travaux manuels et agricoles, se déchargent en fait de leurs corvées sur les frères convers et les serfs. Sous la direction de l'abbé Étienne, la discipline s'est considérablement relâchée. Ce personnage ne doit son siège abbatial qu'à la bienveillance de Gaubert, un seigneur local qui avait acheté l'abbaye fort cher. L'abbé Durand fait construire une nouvelle église, consacrée en 106310 et travaille aussi pour l'ensemble des biens de l'abbaye.
Le choix de Moissac comme étape majeure sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle entraîne une brillante renaissance spirituelle et artistique. Avec le grand abbé d'origine auvergnate dom Durand de Bredon (1048-1072), en même temps évêque de Toulouse, débute l'âge d'or du monastère, qui étend ses possessions dans tout le Midi languedocien et jusqu'en Espagne. L'abbaye est gouvernée par de grands abbés :
•dom Hunaud (1072-1085), qui fut vicomte de Brulhois, qui acquit de nombreuses terres mais se trouva en butte à d'incessantes controverses ecclésiastiques et conflits avec les seigneurs voisins11.
•dom Ansquitil (1085-1108) est nommé abbé après que dom Hunaud de Gavarret (parfois appelé de Béarn) se soit retiré au prieuré de Layrac. Il est contesté par un moine nommé Hunaud qui prend et incendie la ville. Le pape Urbain II intervient vers 1093 et exige de l'évêque de Cahors et du comte de Toulouse qu'ils rétablissent Ansquitil dans sa dignité d'abbé. Le pape s'est rendu à l'abbaye de Moissac en 1097 où il consacre le maître-autel de l'église. Par une bulle donné le 7 mai 1097, le pape exige la restitution d'une quarantaine d'églises à l'abbaye de Moissac et lui confirme la possession d'un très grand nombre d'abbayes12. Il fait ériger le cloître, achevé en 110013.
•Le bienheureux Roger (1115-1131) fait construire une nouvelle église à coupole14 dans le style de Cahors et Souillac, et c'est surement à lui que l'on doit la tour-porche et le portail avec son célèbre tympan (1135).
Le XIIe siècle est le plus prospère pour l'abbaye, qui possède alors des terres et des prieurés jusque dans le Périgord, le Roussillon, la Catalogne15. Dans la hiérarchie de Cluny, l'abbé de Moissac vient en second, juste après l'abbé de Cluny16. Les moines de Moissac sont connus aux XIe – XIIe siècles pour leur scriptorium et leur grande bibliothèque de 160 livres, l'une des plus grandes d'Europe à l'époque. Les manuscrits ont été vendus en 1678 à Colbert, puis au XVIIIe siècle entrent dans la bibliothèque du roi en 1732 avec son acquisition de celle de Colbert. La dite bibliothèque est aujourd'hui à la Bibliothèque Nationale de France qui conserve encore aujourd'hui 125 manuscrits de Moissac dont certains ont été numérisés dans le cadre du programme France-Angleterre 700-1200 de Gallica17.
En 1188, la ville est ravagée par un incendie, puis peu après assiégée par les Anglais, qui finissent par la prendre18. Lors de la Croisade des Albigeois (1208-1229) Moissac se retrouve assiégée par Simon de Montfort en 1212. La ville souffrira cependant peu car les moissagais préféreront se rendre et livrer à Simon de Montfort les soldats du comte de Toulouse présents dans la ville19.
À la fin du XIIIe siècle, les grands abbés bâtisseurs Raymond de Montpezat, puis Bertrand de Montaigu (1260-1293) peuvent relever les ruines, ce qui explique des arcs en briques qui sont typiques de l'époque, mais leur œuvre est anéantie par la guerre de Cent Ans. Les exactions des Grandes Compagnies s'ajoutent à une épidémie de peste dans cette ville frontière, aux portes de l'Aquitaine anglaise, âprement disputée par les deux camps. À la fin du XVe siècle et au commencement du XVIe, la tourmente passée, Aimery de Roquemaurel (1431-1449)20 puis Pierre de Carmaing (1449-1483)20 doivent reconstruire presque entièrement leur abbatiale ruinée ; ils réalisent de grands travaux, en particulier la partie gothique de l'abbatiale, le haut de nombreux murs, les voûtes21.
En 1625, l'abbaye est sécularisée, ce qui marque en grande partie son abandon.
Sous la Révolution en 1790, elle est supprimée, vendue à un citoyen patriote, qui l'offre à la ville. En octobre 1793, le cloître et l'église avec son mobilier de l'église, ses vitraux, ses ornements et les pièces d'orfèvrerie du Trésor sont saccagés et livrés au pillage au cours d'une émeute.
Une garnison y stationne sous le Premier Empire, ce qui ruine les pavements et les sculptures ; elle sert aussi de fabrique de salpêtre.
Ce à quoi ni les exactions des soldats ni celles des émeutiers n'aboutirent, les ingénieurs du chemin de fer faillirent bien en porter la terrible responsabilité. Le cloître, qui se situait sur le tracé prévu de la ligne Bordeaux-Sète, devait être entièrement démoli. De multiples protestations permirent de le sauver in extremis, d'où la courbe dessinée ici par le rail, pour l'éviter. Cependant, le grand réfectoire et les cuisines des moines, au nord, furent sacrifiés. L'événement eut le mérite d'alerter la toute jeune administration des Monuments historiques qui, sous la direction de l'architecte Viollet-le-Duc, entreprit les premiers travaux de sauvegarde22.
Architecture
L'abbaye
Des fouilles ont révélé sous l'abbatiale Saint-Pierre le couloir annulaire d'une église préromane avec un graffiti du IVe siècle, et les piliers ronds de la nef primitive. La partie la plus ancienne qui subsiste est le clocher-porche de 1120, fortifié vingt ans après et abritant un portail roman. La partie basse de la nef, en pierre, est également romane, mais la partie haute en briques est du gothique méridional ; les deux travées du chœur, l'abside à cinq pans et les chapelles sont du XVe siècle. On y voit une Pietà du XVe siècle et une crucifixion du XVIIe siècle.
Les chapiteaux romans du cloître étaient achevés en 1100 sous l'abbé Ansquitil, mais l'ensemble a été repris au XIIIe siècle avec d'autres colonnettes et d'autres arcades en ogive. Salles des moines, palais des abbés et tour s'échelonnent du XIIIe au XVe siècle.
Le tympan de l'abbatiale
Saint-Pierre de Moissac mesure 6,5 m sur 4,5 m. Réalisé entre 1110 et 1130, il s’inspire de l'Apocalypse de Jean et présente en son centre un Christ en majesté, les pieds reposant sur des nuages ou une mer de cristal (une légende populaire nommait cette dernière Reclovis en hommage à la création supposée par le roi Clovis)23. Cette figure, couramment utilisée pour le décor des tympans romans, est assise sur un trône en mandorle au champ semé d'étoiles aux rais perçants, évoquant l'arc en ciel de la vision. Représentée en empereur romain, elle porte un costume à la tunique galonnée d'orfroi, au pallium pourpre impérial romain et une couronne quadrangulaire byzantine sertie de gemmes. Le Christ est identifié par sa tête auréolée d'un nimbe crucifère, sa bénidiction de la main droite et sa main gauche qui tient un livre scellé. Elle est entourée des symboles des quatre évangélistes, le tétramorphe. Les quatre animaux du tétramorphe (le lion pour Marc, le taureau pour Luc, l'homme pour Matthieu et l'aigle pour Jean) s'adjoignent aux vingt-quatre vieillards de l'Apocalypse et aux deux séraphins dans un même mouvement contemplatif. Les vingt-quatre vieillards du récit de l'Apocalypse selon Saint Jean s'insèrent en bandeau sur trois registres24. Ils jouent de différents instruments à cordes frottées : vièles à 5 cordes, gigues à 1 corde parois interprétées comme des rebecs, descendants du rabâb arabe, ce qui témoigne de l'influence arabe dans l'art roman25.
Le hiératisme des personnages, le caractère irréaliste de certaines postures et du traitement des drapés, le manque de liberté des figures par rapport au cadre sont des traits caractéristiques de la sculpture romane. La délicatesse des reliefs et la dimension pittoresque de certains détails accentuent le charme et la dimension spirituelle de ce chef-d'œuvre de l'art roman.
Le linteau et les voussures sont ornés de motifs végétaux. Le linteau pose problème, il est analogue à la « pierre constantine » du musée de Cahors, il doit être un vestige romain réemployé.
Le trumeau monolithe est orné d'animaux entrelacés : trois couples de lions et lionnes entrecroisés, placés sur un fond végétal, se superposent sur la face apparente du trumeau et évoquent l'ascension divine26; les faces latérales représentent saint Paul et le prophète Jérémie. Quant aux deux personnages des piédroits polylobés d’influence mauresque, ils figurent saint Pierre et le prophète Isaïe. Les deux apôtres sont probablement une allusion au rattachement de Moissac à l'abbaye de Cluny, placée sous la protection de saint Pierre et saint Paul.
Les côtés du porche, aussi sculptés, présentent la symbolique médiévale traditionnelle du dualisme latéral (opposition dextre/senestre), le droit et le gauche symbolisant l'antithèse du bien et du mal27. Les reliefs de droite montrent, sur trois registres : l'Annonciation et la Visitation, l'Adoration des mages et la Présentation au Temple, la Fuite en Égypte et la Chute des idoles. Le côté gauche illustre la parabole du pauvre Lazare et du mauvais riche, voué aux supplices infernaux réservés aux luxurieux , aux orgueilleux et aux avares, figurant à la partie inférieure (Péchés capitaux: Luxure, orgueil et avarice).
L'humidité qui règne dans le sous-sol de l'abbatiale Saint-Pierre est d'ailleurs en partie responsable des graves altérations qui affectent aujourd’hui les bas-reliefs du portail roman.
Le clocher-porche
Il ne subsiste de l'édifice roman du XIIe siècle avec le cloître que le clocher-porche situé au sud de la nef abritant l'entrée principale et son tympan. Il se compose au rez-de-chaussée du narthex surmonté d'une salle haute; il est fortifié ou consolidé vers 1180 avec une construction doublant le mur initial, elle comporte un chemin de ronde, un parapet crénelé, des archères et une galerie à mâchicoulis. Au-dessus l'élévation en brique est d'époque gothique.
Le narthex
Le décor des volumineux chapiteaux du narthex, chefs-d'œuvre de composition, fait appel à des motifs végétaux ou animaux, tels ces loups et ces louves dont les têtes viennent se confondre, à l'angle, pour enlever un mouton, un oiseau ou un louveteau dans leur gueule. Ces animaux aux corps tendus, disposés en X sur la face principale, annoncent ceux du trumeau; ces images végétales et animales peuvent évoquer le jardin d'Éden28.
La salle haute
Au dessus du narthex ou pour certains du parvis au regard de sa fonction et de son décor végétal et paradisiaque se situe une pièce carrée, voutée, aux douze ouvertures dont la fonction reste indéterminée. Son architecture et peut-être sa signification sont une évocation de la Jérusalem céleste29,28.
La nef de l’église
On pénètre dans le narthex dont la voûte repose sur huit puissantes colonnes engagées à grands chapiteaux très stylisés des XIe et XIIe siècles, soutenant la retombée de quatre nervures en croisée d'ogives.
La nef a conservé une partie de son mobilier, dont une Vierge de Pitié de 1476, une charmante Fuite en Égypte de la fin du XVe siècle, ainsi qu'un admirable Christ roman du XIIe siècle, et enfin une Mise au tombeau de 1485. Le chœur est entouré d'une clôture en pierre sculptée, du XVIe siècle, derrière laquelle on a dégagé une abside carolingienne. Stalles du XVIIe siècle. Dans une niche placée sous l'orgue, un sarcophage mérovingien en marbre blanc des Pyrénées.
Elle possède, près du chœur un « document » d'intérêt historique : une plaque de consécration, datée de 1063. Son texte, traduit du latin dit :
« La consécration de cette église le cinq novembre s'honore d'avoir rassemblé ces évêques : pour Auch : Ostinde, pour Lectoure : Raymond, pour le Comminges : Guillaume, pour Agen : Guillaume, pour la Bigorre : le bon Héraclius, pour Oloron : Étienne, pour Aire : Pierre, Toulouse : Toi Durand, son protecteur et le nôtre. Foulques, fils de Simon qui fait la loi à Cahors ne fut pas souhaité. C'était 1063 ans après que Dieu eut donné au monde le vénérable enfantement virginal. Pour vous, Ô Christ Dieu, le roi Clovis fonda cette maison. Après lui, Louis le Débonnaire la combla de ses largesses. »
De l'extérieur, les deux périodes de construction de la nef sont nettement visibles, avec une partie romane (en pierre) et une autre gothique (en brique). La partie romane est constituée du soubassement des murs de la nef et des fenêtres en plein cintre des parties basses. Le reste fut exécuté au XVe siècle, dans le style gothique méridional.
Le cloître roman
Une inscription permet de dater le cloître très précisément de l'année 1100. Celui-ci est constitué de quatre galeries charpentées dont les arcades retombent sur une série de 116 colonnettes de marbre, rythmées par une alternance de fûts simples et doubles.
Ses dimensions sont de 31 m sur 27 m.
Ses 46 chapiteaux historiés, sculptés sur quatre faces, chefs-d'œuvre de la sculpture romane, sont particulièrement renommés pour la richesse des thèmes qu'ils illustrent, Genèse, Enfance du Christ, Miracles de saint Benoît, accompagnés de thèmes floraux ou stylisés, parfois d'inspiration orientale. Les trente autres sont décorés de végétaux ou d'animaux.
Les arcades sont interrompues dans les angles et au centre par des piliers carrés en brique revêtus de plaques de marbre sculptées. Huit d'entre eux, dans les piliers d'angle, représentent des apôtres. Huit des douze apôtres, identifiés par des inscriptions, sont rapprochés deux à deux à chacun des quatre angles : Pierre et Paul au sud-est, Jacques et Jean au nord-est, Philippe et André au nord-ouest, Barthélemy et Matthieu au sud-ouest. Un neuvième apôtre, Simon, est représenté sur le pilier central de la galerie occidentale, côté ouest. Peut-être à l'origine se trouvait-il, avec les trois autres apôtres aujourd’hui manquants, sur les piliers d'un portique qui encadra jusqu'au XVIIIe siècle une belle fontaine à l'angle nord-ouest du préau. Un autre figure Durand de Bredons, premier abbé clunisien de Moissac (1048-1072).
À l'angle Sud-ouest, un escalier conduit à la salle haute, puis au toit d'où l'on découvre une jolie vue, aussi bien sur la ville et, au-delà sur la vallée du Tarn et les coteaux du Moissagais, que sur le cloître lui-même.
Chapelle Notre-Dame de Lemboulari
À l'est du cloître ont été découverts en 2013 les restes bien conservés d'une chapelle du XIIe siècle, identifiée par la conservatrice du patrimoine de Moissac comme associée à une statue polychrome connue sous le nom de « Notre-Dame de Lemboulari »30. Cette découverte viendrait confirmer l'ancrage clunisien du groupe monastique de Moissac30.
L'orgue
L'Abbatiale de Moissac a la chance de posséder un instrument du célèbre facteur d'orgues Aristide Cavaillé-Coll, qui nous est parvenu intact.
L'abbé Jules Mazarin, alors commendataire du monastère de l’abbatiale, avait des dettes envers l’abbatiale et en 1663, le mandataire du chapitre obtient de Mazarin la somme de 3000 livres. Cette somme permit de financer la construction d’un orgue. En 1665, le syndic du chapitre confie la confection du buffet à Jean Dussault, sculpteur montalbanais, sur les plans de Jean Haou, facteur d‘orgue réalisant la partie instrumentale.
Tout ce qui nous reste de cet orgue construit au milieu du XVIIe siècle est le grand corps du somptueux buffet que nous pouvons admirer aujourd’hui. Le positif dorsal, vide depuis le XIXe siècle, fut construit au cours du XVIIIe siècle.
En 1863, Aristide Cavaillé-Coll obtient le marché pour la reconstruction de l'orgue. Il ne conserve de l'instrument du XVIIe siècle que son somptueux buffet. Tout le reste est refait à neuf. L’instrument possède alors 24 jeux répartis sur 2 claviers de 54 notes et un pédalier de 27 notes.
Classé monument historique en 1977, il est restauré par la Manufacture languedocienne de Grandes Orgues de Lodève en 1989.
L'abbaye Saint-Pierre de Moissac est une ancienne abbaye des VIIe – XVe siècles qui se trouve dans la commune de Moissac, dans le département de Tarn-et-Garonne en région Occitanie.
Elle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 18401. D'autres arrêtés de protection suivent en 1923, 1930, 1942, 1946, 1960 et 1998. Elle est également inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France depuis 1998.
L'abbaye, fondée au VIIIe siècle, fut rattachée en 1047 à la puissante abbaye de Cluny et devint, au XIIe siècle, le plus éminent centre monastique du sud-ouest de la France. Si l'abbaye et le cloître offrent un exemple remarquable d'association des styles roman et gothique, c'est le tympan du portail sud qui constitue le premier chef-d'œuvre de Moissac. Exécuté dans la première moitié du XIIe siècle, il illustre la vision de saint Jean dans le livre de l'Apocalypse de la seconde parousie du Christ.
Le cloître est le second monument remarquable de l'ensemble abbatial du fait de ses 76 chapiteaux de 1100, dont 46 sont historiés, et de l'harmonie du mélange des chapiteaux et colonnettes datés avec certitude de 1100 avec une architecture gothique de la fin du XIIIe siècle.
Histoire
Selon les bénédictins de Moissac, soucieux du prestige de leur abbaye, celle-ci aurait été fondée par Clovis en personne au lendemain d'une victoire remportée ici sur les Wisigoths, en 506. Le roi franc, ayant fait le vœu d'ériger un monastère s'il triomphait, lança du haut de la colline son javelot (selon les variantes c'est parfois une flèche) pour marquer l'endroit précis où s'élèverait « l'abbaye aux mille moines », en mémoire de mille de ses guerriers morts au combat. Or le javelot vint se planter au milieu d'un marais, ce qui nécessita des constructions sur pilotis. Une autre tradition populaire veut que Clovis ait agi sous l'impulsion d'une vision lors d'un rêve d'inspiration divine2 dans lequel Saint Pierre vint à sa rencontre — d'où le nom de l'abbaye.
En réalité, à Moissac on a pu trouver des traces d'occupation romaine, colonnes classiques, pièces de monnaie3, tessons et fragments de maçonnerie4, mais le couvent peut être considéré comme l'un des nombreux monastères établis dans l'Aquitaine du VIIe siècle avec l'appui de souverains mérovingiens, tel Dagobert, et sous l'impulsion sans doute de l'évêque de Cahors, saint Didier (630-655) appelé aussi Desiderius (ancienne forme de Didier), connu pour ses goûts de l'art et de la vie austère5.
L'abbaye remonterait au milieu du VIIe siècle6 et les possessions de l'abbaye se seraient accrues amplement en l'an 680 par la donation d'un noble, Nizezius, de ses terres, serfs et églises7,8. Comme la charte de donation de Nizezius est un faux du XIIe siècle il est désormais admis que l'abbaye date plus vraisemblablement de la fin du VIIIe siècle. Le privilège de la protection royale fut renouvelé au début du IXe siècle par Louis le Pieux, alors roi d'Aquitaine, protection remplacée bientôt par celle des comtes de Toulouse.
Mais la situation de la ville sur la grande voie de passage, routière et fluviale, reliant Bordeaux et Toulouse, la rendait particulièrement vulnérable aux invasions. Ainsi, l'abbaye fut-elle saccagée lors de la campagne omeyyade de 719-721 marquée par la victoire des Francs à Toulouse en 721, puis lors de la campagne marquée par la défaite des Omeyyades à Poitiers en 732. Un siècle plus tard, de nouveaux pillages furent le fait des Vikings qui remontaient la Garonne puis, au Xe siècle, des Hongrois.
Reconstruite, elle fut de nouveau endommagée en 1030 par un écroulement du toit, en 1042 par l'incendie qui frappa toute la ville, mais aussi par l'attitude laxiste des moines qui l'occupaient : un repaire de voleurs9.
Le rattachement à Cluny, par saint Odilon
En 1047, Odilon de Mercœur, de passage, nomme à la tête de l'abbaye Durand de Bredon ; tout est à refaire, car théorie et pratique sont devenues très éloignées l'une de l'autre. Les moines bénédictins, en principe astreints aux travaux manuels et agricoles, se déchargent en fait de leurs corvées sur les frères convers et les serfs. Sous la direction de l'abbé Étienne, la discipline s'est considérablement relâchée. Ce personnage ne doit son siège abbatial qu'à la bienveillance de Gaubert, un seigneur local qui avait acheté l'abbaye fort cher. L'abbé Durand fait construire une nouvelle église, consacrée en 106310 et travaille aussi pour l'ensemble des biens de l'abbaye.
Le choix de Moissac comme étape majeure sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle entraîne une brillante renaissance spirituelle et artistique. Avec le grand abbé d'origine auvergnate dom Durand de Bredon (1048-1072), en même temps évêque de Toulouse, débute l'âge d'or du monastère, qui étend ses possessions dans tout le Midi languedocien et jusqu'en Espagne. L'abbaye est gouvernée par de grands abbés :
•dom Hunaud (1072-1085), qui fut vicomte de Brulhois, qui acquit de nombreuses terres mais se trouva en butte à d'incessantes controverses ecclésiastiques et conflits avec les seigneurs voisins11.
•dom Ansquitil (1085-1108) est nommé abbé après que dom Hunaud de Gavarret (parfois appelé de Béarn) se soit retiré au prieuré de Layrac. Il est contesté par un moine nommé Hunaud qui prend et incendie la ville. Le pape Urbain II intervient vers 1093 et exige de l'évêque de Cahors et du comte de Toulouse qu'ils rétablissent Ansquitil dans sa dignité d'abbé. Le pape s'est rendu à l'abbaye de Moissac en 1097 où il consacre le maître-autel de l'église. Par une bulle donné le 7 mai 1097, le pape exige la restitution d'une quarantaine d'églises à l'abbaye de Moissac et lui confirme la possession d'un très grand nombre d'abbayes12. Il fait ériger le cloître, achevé en 110013.
•Le bienheureux Roger (1115-1131) fait construire une nouvelle église à coupole14 dans le style de Cahors et Souillac, et c'est surement à lui que l'on doit la tour-porche et le portail avec son célèbre tympan (1135).
Le XIIe siècle est le plus prospère pour l'abbaye, qui possède alors des terres et des prieurés jusque dans le Périgord, le Roussillon, la Catalogne15. Dans la hiérarchie de Cluny, l'abbé de Moissac vient en second, juste après l'abbé de Cluny16. Les moines de Moissac sont connus aux XIe – XIIe siècles pour leur scriptorium et leur grande bibliothèque de 160 livres, l'une des plus grandes d'Europe à l'époque. Les manuscrits ont été vendus en 1678 à Colbert, puis au XVIIIe siècle entrent dans la bibliothèque du roi en 1732 avec son acquisition de celle de Colbert. La dite bibliothèque est aujourd'hui à la Bibliothèque Nationale de France qui conserve encore aujourd'hui 125 manuscrits de Moissac dont certains ont été numérisés dans le cadre du programme France-Angleterre 700-1200 de Gallica17.
En 1188, la ville est ravagée par un incendie, puis peu après assiégée par les Anglais, qui finissent par la prendre18. Lors de la Croisade des Albigeois (1208-1229) Moissac se retrouve assiégée par Simon de Montfort en 1212. La ville souffrira cependant peu car les moissagais préféreront se rendre et livrer à Simon de Montfort les soldats du comte de Toulouse présents dans la ville19.
À la fin du XIIIe siècle, les grands abbés bâtisseurs Raymond de Montpezat, puis Bertrand de Montaigu (1260-1293) peuvent relever les ruines, ce qui explique des arcs en briques qui sont typiques de l'époque, mais leur œuvre est anéantie par la guerre de Cent Ans. Les exactions des Grandes Compagnies s'ajoutent à une épidémie de peste dans cette ville frontière, aux portes de l'Aquitaine anglaise, âprement disputée par les deux camps. À la fin du XVe siècle et au commencement du XVIe, la tourmente passée, Aimery de Roquemaurel (1431-1449)20 puis Pierre de Carmaing (1449-1483)20 doivent reconstruire presque entièrement leur abbatiale ruinée ; ils réalisent de grands travaux, en particulier la partie gothique de l'abbatiale, le haut de nombreux murs, les voûtes21.
En 1625, l'abbaye est sécularisée, ce qui marque en grande partie son abandon.
Sous la Révolution en 1790, elle est supprimée, vendue à un citoyen patriote, qui l'offre à la ville. En octobre 1793, le cloître et l'église avec son mobilier de l'église, ses vitraux, ses ornements et les pièces d'orfèvrerie du Trésor sont saccagés et livrés au pillage au cours d'une émeute.
Une garnison y stationne sous le Premier Empire, ce qui ruine les pavements et les sculptures ; elle sert aussi de fabrique de salpêtre.
Ce à quoi ni les exactions des soldats ni celles des émeutiers n'aboutirent, les ingénieurs du chemin de fer faillirent bien en porter la terrible responsabilité. Le cloître, qui se situait sur le tracé prévu de la ligne Bordeaux-Sète, devait être entièrement démoli. De multiples protestations permirent de le sauver in extremis, d'où la courbe dessinée ici par le rail, pour l'éviter. Cependant, le grand réfectoire et les cuisines des moines, au nord, furent sacrifiés. L'événement eut le mérite d'alerter la toute jeune administration des Monuments historiques qui, sous la direction de l'architecte Viollet-le-Duc, entreprit les premiers travaux de sauvegarde22.
Architecture
L'abbaye
Des fouilles ont révélé sous l'abbatiale Saint-Pierre le couloir annulaire d'une église préromane avec un graffiti du IVe siècle, et les piliers ronds de la nef primitive. La partie la plus ancienne qui subsiste est le clocher-porche de 1120, fortifié vingt ans après et abritant un portail roman. La partie basse de la nef, en pierre, est également romane, mais la partie haute en briques est du gothique méridional ; les deux travées du chœur, l'abside à cinq pans et les chapelles sont du XVe siècle. On y voit une Pietà du XVe siècle et une crucifixion du XVIIe siècle.
Les chapiteaux romans du cloître étaient achevés en 1100 sous l'abbé Ansquitil, mais l'ensemble a été repris au XIIIe siècle avec d'autres colonnettes et d'autres arcades en ogive. Salles des moines, palais des abbés et tour s'échelonnent du XIIIe au XVe siècle.
Le tympan de l'abbatiale
Saint-Pierre de Moissac mesure 6,5 m sur 4,5 m. Réalisé entre 1110 et 1130, il s’inspire de l'Apocalypse de Jean et présente en son centre un Christ en majesté, les pieds reposant sur des nuages ou une mer de cristal (une légende populaire nommait cette dernière Reclovis en hommage à la création supposée par le roi Clovis)23. Cette figure, couramment utilisée pour le décor des tympans romans, est assise sur un trône en mandorle au champ semé d'étoiles aux rais perçants, évoquant l'arc en ciel de la vision. Représentée en empereur romain, elle porte un costume à la tunique galonnée d'orfroi, au pallium pourpre impérial romain et une couronne quadrangulaire byzantine sertie de gemmes. Le Christ est identifié par sa tête auréolée d'un nimbe crucifère, sa bénidiction de la main droite et sa main gauche qui tient un livre scellé. Elle est entourée des symboles des quatre évangélistes, le tétramorphe. Les quatre animaux du tétramorphe (le lion pour Marc, le taureau pour Luc, l'homme pour Matthieu et l'aigle pour Jean) s'adjoignent aux vingt-quatre vieillards de l'Apocalypse et aux deux séraphins dans un même mouvement contemplatif. Les vingt-quatre vieillards du récit de l'Apocalypse selon Saint Jean s'insèrent en bandeau sur trois registres24. Ils jouent de différents instruments à cordes frottées : vièles à 5 cordes, gigues à 1 corde parois interprétées comme des rebecs, descendants du rabâb arabe, ce qui témoigne de l'influence arabe dans l'art roman25.
Le hiératisme des personnages, le caractère irréaliste de certaines postures et du traitement des drapés, le manque de liberté des figures par rapport au cadre sont des traits caractéristiques de la sculpture romane. La délicatesse des reliefs et la dimension pittoresque de certains détails accentuent le charme et la dimension spirituelle de ce chef-d'œuvre de l'art roman.
Le linteau et les voussures sont ornés de motifs végétaux. Le linteau pose problème, il est analogue à la « pierre constantine » du musée de Cahors, il doit être un vestige romain réemployé.
Le trumeau monolithe est orné d'animaux entrelacés : trois couples de lions et lionnes entrecroisés, placés sur un fond végétal, se superposent sur la face apparente du trumeau et évoquent l'ascension divine26; les faces latérales représentent saint Paul et le prophète Jérémie. Quant aux deux personnages des piédroits polylobés d’influence mauresque, ils figurent saint Pierre et le prophète Isaïe. Les deux apôtres sont probablement une allusion au rattachement de Moissac à l'abbaye de Cluny, placée sous la protection de saint Pierre et saint Paul.
Les côtés du porche, aussi sculptés, présentent la symbolique médiévale traditionnelle du dualisme latéral (opposition dextre/senestre), le droit et le gauche symbolisant l'antithèse du bien et du mal27. Les reliefs de droite montrent, sur trois registres : l'Annonciation et la Visitation, l'Adoration des mages et la Présentation au Temple, la Fuite en Égypte et la Chute des idoles. Le côté gauche illustre la parabole du pauvre Lazare et du mauvais riche, voué aux supplices infernaux réservés aux luxurieux , aux orgueilleux et aux avares, figurant à la partie inférieure (Péchés capitaux: Luxure, orgueil et avarice).
L'humidité qui règne dans le sous-sol de l'abbatiale Saint-Pierre est d'ailleurs en partie responsable des graves altérations qui affectent aujourd’hui les bas-reliefs du portail roman.
Le clocher-porche
Il ne subsiste de l'édifice roman du XIIe siècle avec le cloître que le clocher-porche situé au sud de la nef abritant l'entrée principale et son tympan. Il se compose au rez-de-chaussée du narthex surmonté d'une salle haute; il est fortifié ou consolidé vers 1180 avec une construction doublant le mur initial, elle comporte un chemin de ronde, un parapet crénelé, des archères et une galerie à mâchicoulis. Au-dessus l'élévation en brique est d'époque gothique.
Le narthex
Le décor des volumineux chapiteaux du narthex, chefs-d'œuvre de composition, fait appel à des motifs végétaux ou animaux, tels ces loups et ces louves dont les têtes viennent se confondre, à l'angle, pour enlever un mouton, un oiseau ou un louveteau dans leur gueule. Ces animaux aux corps tendus, disposés en X sur la face principale, annoncent ceux du trumeau; ces images végétales et animales peuvent évoquer le jardin d'Éden28.
La salle haute
Au dessus du narthex ou pour certains du parvis au regard de sa fonction et de son décor végétal et paradisiaque se situe une pièce carrée, voutée, aux douze ouvertures dont la fonction reste indéterminée. Son architecture et peut-être sa signification sont une évocation de la Jérusalem céleste29,28.
La nef de l’église
On pénètre dans le narthex dont la voûte repose sur huit puissantes colonnes engagées à grands chapiteaux très stylisés des XIe et XIIe siècles, soutenant la retombée de quatre nervures en croisée d'ogives.
La nef a conservé une partie de son mobilier, dont une Vierge de Pitié de 1476, une charmante Fuite en Égypte de la fin du XVe siècle, ainsi qu'un admirable Christ roman du XIIe siècle, et enfin une Mise au tombeau de 1485. Le chœur est entouré d'une clôture en pierre sculptée, du XVIe siècle, derrière laquelle on a dégagé une abside carolingienne. Stalles du XVIIe siècle. Dans une niche placée sous l'orgue, un sarcophage mérovingien en marbre blanc des Pyrénées.
Elle possède, près du chœur un « document » d'intérêt historique : une plaque de consécration, datée de 1063. Son texte, traduit du latin dit :
« La consécration de cette église le cinq novembre s'honore d'avoir rassemblé ces évêques : pour Auch : Ostinde, pour Lectoure : Raymond, pour le Comminges : Guillaume, pour Agen : Guillaume, pour la Bigorre : le bon Héraclius, pour Oloron : Étienne, pour Aire : Pierre, Toulouse : Toi Durand, son protecteur et le nôtre. Foulques, fils de Simon qui fait la loi à Cahors ne fut pas souhaité. C'était 1063 ans après que Dieu eut donné au monde le vénérable enfantement virginal. Pour vous, Ô Christ Dieu, le roi Clovis fonda cette maison. Après lui, Louis le Débonnaire la combla de ses largesses. »
De l'extérieur, les deux périodes de construction de la nef sont nettement visibles, avec une partie romane (en pierre) et une autre gothique (en brique). La partie romane est constituée du soubassement des murs de la nef et des fenêtres en plein cintre des parties basses. Le reste fut exécuté au XVe siècle, dans le style gothique méridional.
Le cloître roman
Une inscription permet de dater le cloître très précisément de l'année 1100. Celui-ci est constitué de quatre galeries charpentées dont les arcades retombent sur une série de 116 colonnettes de marbre, rythmées par une alternance de fûts simples et doubles.
Ses dimensions sont de 31 m sur 27 m.
Ses 46 chapiteaux historiés, sculptés sur quatre faces, chefs-d'œuvre de la sculpture romane, sont particulièrement renommés pour la richesse des thèmes qu'ils illustrent, Genèse, Enfance du Christ, Miracles de saint Benoît, accompagnés de thèmes floraux ou stylisés, parfois d'inspiration orientale. Les trente autres sont décorés de végétaux ou d'animaux.
Les arcades sont interrompues dans les angles et au centre par des piliers carrés en brique revêtus de plaques de marbre sculptées. Huit d'entre eux, dans les piliers d'angle, représentent des apôtres. Huit des douze apôtres, identifiés par des inscriptions, sont rapprochés deux à deux à chacun des quatre angles : Pierre et Paul au sud-est, Jacques et Jean au nord-est, Philippe et André au nord-ouest, Barthélemy et Matthieu au sud-ouest. Un neuvième apôtre, Simon, est représenté sur le pilier central de la galerie occidentale, côté ouest. Peut-être à l'origine se trouvait-il, avec les trois autres apôtres aujourd’hui manquants, sur les piliers d'un portique qui encadra jusqu'au XVIIIe siècle une belle fontaine à l'angle nord-ouest du préau. Un autre figure Durand de Bredons, premier abbé clunisien de Moissac (1048-1072).
À l'angle Sud-ouest, un escalier conduit à la salle haute, puis au toit d'où l'on découvre une jolie vue, aussi bien sur la ville et, au-delà sur la vallée du Tarn et les coteaux du Moissagais, que sur le cloître lui-même.
Chapelle Notre-Dame de Lemboulari
À l'est du cloître ont été découverts en 2013 les restes bien conservés d'une chapelle du XIIe siècle, identifiée par la conservatrice du patrimoine de Moissac comme associée à une statue polychrome connue sous le nom de « Notre-Dame de Lemboulari »30. Cette découverte viendrait confirmer l'ancrage clunisien du groupe monastique de Moissac30.
L'orgue
L'Abbatiale de Moissac a la chance de posséder un instrument du célèbre facteur d'orgues Aristide Cavaillé-Coll, qui nous est parvenu intact.
L'abbé Jules Mazarin, alors commendataire du monastère de l’abbatiale, avait des dettes envers l’abbatiale et en 1663, le mandataire du chapitre obtient de Mazarin la somme de 3000 livres. Cette somme permit de financer la construction d’un orgue. En 1665, le syndic du chapitre confie la confection du buffet à Jean Dussault, sculpteur montalbanais, sur les plans de Jean Haou, facteur d‘orgue réalisant la partie instrumentale.
Tout ce qui nous reste de cet orgue construit au milieu du XVIIe siècle est le grand corps du somptueux buffet que nous pouvons admirer aujourd’hui. Le positif dorsal, vide depuis le XIXe siècle, fut construit au cours du XVIIIe siècle.
En 1863, Aristide Cavaillé-Coll obtient le marché pour la reconstruction de l'orgue. Il ne conserve de l'instrument du XVIIe siècle que son somptueux buffet. Tout le reste est refait à neuf. L’instrument possède alors 24 jeux répartis sur 2 claviers de 54 notes et un pédalier de 27 notes.
Classé monument historique en 1977, il est restauré par la Manufacture languedocienne de Grandes Orgues de Lodève en 1989.
Temple d'Hadrien
Le temple d'Hadrien est un temple romain situé sur la piazza di Pietra, au Champ de Mars, à Rome. Il subsiste de beaux vestiges de tout un côté du péristyle, inclus dans le bâtiment de la Bourse.
Le temple a été érigé en l'honneur de l'empereur Hadrien, divinisé après sa mort, par son successeur Antonin le Pieux, en 145. Les vestiges ont été inclus dans un bâtiment du XVIIe siècle, de Carlo Fontana, pour abriter l'administration des douanes pontificales. Il est aujourd'hui le siège de la Bourse de Rome. (Wikipédia)
une petite pour la rentrée des classes
étude de texte:
très introspectif et romantiquement montagnard ? fort religieux aussi... ?
Sur nos monts, quand le soleil
Annonce un brillant réveil,
Et prédit d'un plus beau jour le retour,
Les beautés de la patrie
Parlent à l'âme attendrie ;
Au ciel montent plus joyeux (bis)
Les accents d'un cœur pieux,
Les accents émus d'un cœur pieux.
Lorsqu'un doux rayon du soir
Joue encore dans le bois noir,
Le cœur se sent plus heureux près de Dieu.
Loin des vains bruits de la plaine,
L'âme en paix est plus sereine,
Au ciel montent plus joyeux (bis)
Les accents d'un cœur pieux,
Les accents émus d'un cœur pieux.
Lorsque dans la sombre nuit
La foudre éclate avec bruit,
Notre cœur pressent encore le Dieu fort;
Dans l'orage et la détresse
Il est notre forteresse ;
Offrons-lui des cœurs pieux : (bis)
Dieu nous bénira des cieux,
Dieu nous bénira du haut des cieux.
Des grands monts vient le secours ;
Suisse, espère en Dieu toujours !
Garde la foi des aïeux, Vis comme eux !
Sur l'autel de la patrie
Mets tes biens, ton cœur, ta vie !
C'est le trésor précieux (bis)
Que Dieu bénira des cieux,
Que Dieu bénira du haut des cieux.
L’Eglise de St Hilaire
L’église de St Hilaire-les-Andrésis, sous sa forme première, a une origine très ancienne, liée au prieuré d’Andrésy situé à l’emplacement du Ratelet tout proche. Les moines dépendaient de l’Abbaye de St Pierre le Vif de Sens.
La basse nef, au nord, d’architecture romane primitive, avec deux piliers à motifs décoratifs originaux serait du 10ème siècle. Dans un document de 1029, l’archevêque de Sens et Robert le pieux, roi de France, reconnaissent l’existence du monastère et de l’église de St Hilaire les Andrésis.
D’autres documents indiquent un incendie du bâtiment vers 1214 et le soutien des seigneurs de Courtenay pour sa reconstruction.
Durant les guerres de cent ans, cinq nouvelles destructions vont se succéder de 1358 à 1428, par les troupes anglaises ou leurs alliés Bourguignons.
La reconstruction qui suit à la fin du XVème et au XVIème siècle donne la forme du bâtiment que nous pouvons voir aujourd’hui. Elle est initiée sous l’autorité du prieur Louis de la Hure, proche de l’archevêque de Sens Tristan de Salazar, qui soutient peintres et sculpteurs de cette période.
Dans la Chapelle Nord, peut être ancien clocher, la voûte est soutenue par quatre chapiteaux sculptés représentant chacun un personnage. D’après leurs vêtement, ils pourraient s’agir du Pape Alexandre III , du Roi Robert le pieux, de l’Abbé de St Pierre le Vif et du Prieur d’Andrésy.
La période des guerres de religion, de 1562 à 1595, marque également les lieux, avec la destruction par Gabriel de Boulainvilliers, seigneur protestant de Courtenay, de tous les clochers et mobiliers des églises du secteur.
Le clocher actuel est construit au début du 17ème siècle et deux cloches sont bénites et installées vers 1650.
Au 18ème siècle, le chœur prend sa forme actuelle, et de grandes ouvertures sont pratiquées dans les deux chapelles latérales.
Durant la période révolutionnaire, une des cloches est descendue et fondue à Montargis. Les biens ecclésiastiques sont vendus.
Le mobilier actuel, la statuaire et les vitraux sont essentiellement du XIXème siècle, à l’exception des boiseries du chœur, du tabernacle en marbre et du retable sculpté du maître autel datés de 1749 et classés par les monuments historiques.
Suite à la dégradation de sa charpente, le clocher est tronqué et renforcé en 1927. Il en garde sa silhouette penchée si particulière. La croix d’origine est conservée et un original coq à deux pattes est installé.
Sur la place, près de la grande porte, une rare pierre des morts rappelle d’anciennes traditions quand le cimetière entourait l’église.
L'abbaye Saint-Pierre de Moissac est une ancienne abbaye des VIIe – XVe siècles qui se trouve dans la commune de Moissac, dans le département de Tarn-et-Garonne en région Occitanie.
Elle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 18401. D'autres arrêtés de protection suivent en 1923, 1930, 1942, 1946, 1960 et 1998. Elle est également inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France depuis 1998.
L'abbaye, fondée au VIIIe siècle, fut rattachée en 1047 à la puissante abbaye de Cluny et devint, au XIIe siècle, le plus éminent centre monastique du sud-ouest de la France. Si l'abbaye et le cloître offrent un exemple remarquable d'association des styles roman et gothique, c'est le tympan du portail sud qui constitue le premier chef-d'œuvre de Moissac. Exécuté dans la première moitié du XIIe siècle, il illustre la vision de saint Jean dans le livre de l'Apocalypse de la seconde parousie du Christ.
Le cloître est le second monument remarquable de l'ensemble abbatial du fait de ses 76 chapiteaux de 1100, dont 46 sont historiés, et de l'harmonie du mélange des chapiteaux et colonnettes datés avec certitude de 1100 avec une architecture gothique de la fin du XIIIe siècle.
Histoire
Selon les bénédictins de Moissac, soucieux du prestige de leur abbaye, celle-ci aurait été fondée par Clovis en personne au lendemain d'une victoire remportée ici sur les Wisigoths, en 506. Le roi franc, ayant fait le vœu d'ériger un monastère s'il triomphait, lança du haut de la colline son javelot (selon les variantes c'est parfois une flèche) pour marquer l'endroit précis où s'élèverait « l'abbaye aux mille moines », en mémoire de mille de ses guerriers morts au combat. Or le javelot vint se planter au milieu d'un marais, ce qui nécessita des constructions sur pilotis. Une autre tradition populaire veut que Clovis ait agi sous l'impulsion d'une vision lors d'un rêve d'inspiration divine2 dans lequel Saint Pierre vint à sa rencontre — d'où le nom de l'abbaye.
En réalité, à Moissac on a pu trouver des traces d'occupation romaine, colonnes classiques, pièces de monnaie3, tessons et fragments de maçonnerie4, mais le couvent peut être considéré comme l'un des nombreux monastères établis dans l'Aquitaine du VIIe siècle avec l'appui de souverains mérovingiens, tel Dagobert, et sous l'impulsion sans doute de l'évêque de Cahors, saint Didier (630-655) appelé aussi Desiderius (ancienne forme de Didier), connu pour ses goûts de l'art et de la vie austère5.
L'abbaye remonterait au milieu du VIIe siècle6 et les possessions de l'abbaye se seraient accrues amplement en l'an 680 par la donation d'un noble, Nizezius, de ses terres, serfs et églises7,8. Comme la charte de donation de Nizezius est un faux du XIIe siècle il est désormais admis que l'abbaye date plus vraisemblablement de la fin du VIIIe siècle. Le privilège de la protection royale fut renouvelé au début du IXe siècle par Louis le Pieux, alors roi d'Aquitaine, protection remplacée bientôt par celle des comtes de Toulouse.
Mais la situation de la ville sur la grande voie de passage, routière et fluviale, reliant Bordeaux et Toulouse, la rendait particulièrement vulnérable aux invasions. Ainsi, l'abbaye fut-elle saccagée lors de la campagne omeyyade de 719-721 marquée par la victoire des Francs à Toulouse en 721, puis lors de la campagne marquée par la défaite des Omeyyades à Poitiers en 732. Un siècle plus tard, de nouveaux pillages furent le fait des Vikings qui remontaient la Garonne puis, au Xe siècle, des Hongrois.
Reconstruite, elle fut de nouveau endommagée en 1030 par un écroulement du toit, en 1042 par l'incendie qui frappa toute la ville, mais aussi par l'attitude laxiste des moines qui l'occupaient : un repaire de voleurs9.
Le rattachement à Cluny, par saint Odilon
En 1047, Odilon de Mercœur, de passage, nomme à la tête de l'abbaye Durand de Bredon ; tout est à refaire, car théorie et pratique sont devenues très éloignées l'une de l'autre. Les moines bénédictins, en principe astreints aux travaux manuels et agricoles, se déchargent en fait de leurs corvées sur les frères convers et les serfs. Sous la direction de l'abbé Étienne, la discipline s'est considérablement relâchée. Ce personnage ne doit son siège abbatial qu'à la bienveillance de Gaubert, un seigneur local qui avait acheté l'abbaye fort cher. L'abbé Durand fait construire une nouvelle église, consacrée en 106310 et travaille aussi pour l'ensemble des biens de l'abbaye.
Le choix de Moissac comme étape majeure sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle entraîne une brillante renaissance spirituelle et artistique. Avec le grand abbé d'origine auvergnate dom Durand de Bredon (1048-1072), en même temps évêque de Toulouse, débute l'âge d'or du monastère, qui étend ses possessions dans tout le Midi languedocien et jusqu'en Espagne. L'abbaye est gouvernée par de grands abbés :
•dom Hunaud (1072-1085), qui fut vicomte de Brulhois, qui acquit de nombreuses terres mais se trouva en butte à d'incessantes controverses ecclésiastiques et conflits avec les seigneurs voisins11.
•dom Ansquitil (1085-1108) est nommé abbé après que dom Hunaud de Gavarret (parfois appelé de Béarn) se soit retiré au prieuré de Layrac. Il est contesté par un moine nommé Hunaud qui prend et incendie la ville. Le pape Urbain II intervient vers 1093 et exige de l'évêque de Cahors et du comte de Toulouse qu'ils rétablissent Ansquitil dans sa dignité d'abbé. Le pape s'est rendu à l'abbaye de Moissac en 1097 où il consacre le maître-autel de l'église. Par une bulle donné le 7 mai 1097, le pape exige la restitution d'une quarantaine d'églises à l'abbaye de Moissac et lui confirme la possession d'un très grand nombre d'abbayes12. Il fait ériger le cloître, achevé en 110013.
•Le bienheureux Roger (1115-1131) fait construire une nouvelle église à coupole14 dans le style de Cahors et Souillac, et c'est surement à lui que l'on doit la tour-porche et le portail avec son célèbre tympan (1135).
Le XIIe siècle est le plus prospère pour l'abbaye, qui possède alors des terres et des prieurés jusque dans le Périgord, le Roussillon, la Catalogne15. Dans la hiérarchie de Cluny, l'abbé de Moissac vient en second, juste après l'abbé de Cluny16. Les moines de Moissac sont connus aux XIe – XIIe siècles pour leur scriptorium et leur grande bibliothèque de 160 livres, l'une des plus grandes d'Europe à l'époque. Les manuscrits ont été vendus en 1678 à Colbert, puis au XVIIIe siècle entrent dans la bibliothèque du roi en 1732 avec son acquisition de celle de Colbert. La dite bibliothèque est aujourd'hui à la Bibliothèque Nationale de France qui conserve encore aujourd'hui 125 manuscrits de Moissac dont certains ont été numérisés dans le cadre du programme France-Angleterre 700-1200 de Gallica17.
En 1188, la ville est ravagée par un incendie, puis peu après assiégée par les Anglais, qui finissent par la prendre18. Lors de la Croisade des Albigeois (1208-1229) Moissac se retrouve assiégée par Simon de Montfort en 1212. La ville souffrira cependant peu car les moissagais préféreront se rendre et livrer à Simon de Montfort les soldats du comte de Toulouse présents dans la ville19.
À la fin du XIIIe siècle, les grands abbés bâtisseurs Raymond de Montpezat, puis Bertrand de Montaigu (1260-1293) peuvent relever les ruines, ce qui explique des arcs en briques qui sont typiques de l'époque, mais leur œuvre est anéantie par la guerre de Cent Ans. Les exactions des Grandes Compagnies s'ajoutent à une épidémie de peste dans cette ville frontière, aux portes de l'Aquitaine anglaise, âprement disputée par les deux camps. À la fin du XVe siècle et au commencement du XVIe, la tourmente passée, Aimery de Roquemaurel (1431-1449)20 puis Pierre de Carmaing (1449-1483)20 doivent reconstruire presque entièrement leur abbatiale ruinée ; ils réalisent de grands travaux, en particulier la partie gothique de l'abbatiale, le haut de nombreux murs, les voûtes21.
En 1625, l'abbaye est sécularisée, ce qui marque en grande partie son abandon.
Sous la Révolution en 1790, elle est supprimée, vendue à un citoyen patriote, qui l'offre à la ville. En octobre 1793, le cloître et l'église avec son mobilier de l'église, ses vitraux, ses ornements et les pièces d'orfèvrerie du Trésor sont saccagés et livrés au pillage au cours d'une émeute.
Une garnison y stationne sous le Premier Empire, ce qui ruine les pavements et les sculptures ; elle sert aussi de fabrique de salpêtre.
Ce à quoi ni les exactions des soldats ni celles des émeutiers n'aboutirent, les ingénieurs du chemin de fer faillirent bien en porter la terrible responsabilité. Le cloître, qui se situait sur le tracé prévu de la ligne Bordeaux-Sète, devait être entièrement démoli. De multiples protestations permirent de le sauver in extremis, d'où la courbe dessinée ici par le rail, pour l'éviter. Cependant, le grand réfectoire et les cuisines des moines, au nord, furent sacrifiés. L'événement eut le mérite d'alerter la toute jeune administration des Monuments historiques qui, sous la direction de l'architecte Viollet-le-Duc, entreprit les premiers travaux de sauvegarde22.
Architecture
L'abbaye
Des fouilles ont révélé sous l'abbatiale Saint-Pierre le couloir annulaire d'une église préromane avec un graffiti du IVe siècle, et les piliers ronds de la nef primitive. La partie la plus ancienne qui subsiste est le clocher-porche de 1120, fortifié vingt ans après et abritant un portail roman. La partie basse de la nef, en pierre, est également romane, mais la partie haute en briques est du gothique méridional ; les deux travées du chœur, l'abside à cinq pans et les chapelles sont du XVe siècle. On y voit une Pietà du XVe siècle et une crucifixion du XVIIe siècle.
Les chapiteaux romans du cloître étaient achevés en 1100 sous l'abbé Ansquitil, mais l'ensemble a été repris au XIIIe siècle avec d'autres colonnettes et d'autres arcades en ogive. Salles des moines, palais des abbés et tour s'échelonnent du XIIIe au XVe siècle.
Le tympan de l'abbatiale
Saint-Pierre de Moissac mesure 6,5 m sur 4,5 m. Réalisé entre 1110 et 1130, il s’inspire de l'Apocalypse de Jean et présente en son centre un Christ en majesté, les pieds reposant sur des nuages ou une mer de cristal (une légende populaire nommait cette dernière Reclovis en hommage à la création supposée par le roi Clovis)23. Cette figure, couramment utilisée pour le décor des tympans romans, est assise sur un trône en mandorle au champ semé d'étoiles aux rais perçants, évoquant l'arc en ciel de la vision. Représentée en empereur romain, elle porte un costume à la tunique galonnée d'orfroi, au pallium pourpre impérial romain et une couronne quadrangulaire byzantine sertie de gemmes. Le Christ est identifié par sa tête auréolée d'un nimbe crucifère, sa bénidiction de la main droite et sa main gauche qui tient un livre scellé. Elle est entourée des symboles des quatre évangélistes, le tétramorphe. Les quatre animaux du tétramorphe (le lion pour Marc, le taureau pour Luc, l'homme pour Matthieu et l'aigle pour Jean) s'adjoignent aux vingt-quatre vieillards de l'Apocalypse et aux deux séraphins dans un même mouvement contemplatif. Les vingt-quatre vieillards du récit de l'Apocalypse selon Saint Jean s'insèrent en bandeau sur trois registres24. Ils jouent de différents instruments à cordes frottées : vièles à 5 cordes, gigues à 1 corde parois interprétées comme des rebecs, descendants du rabâb arabe, ce qui témoigne de l'influence arabe dans l'art roman25.
Le hiératisme des personnages, le caractère irréaliste de certaines postures et du traitement des drapés, le manque de liberté des figures par rapport au cadre sont des traits caractéristiques de la sculpture romane. La délicatesse des reliefs et la dimension pittoresque de certains détails accentuent le charme et la dimension spirituelle de ce chef-d'œuvre de l'art roman.
Le linteau et les voussures sont ornés de motifs végétaux. Le linteau pose problème, il est analogue à la « pierre constantine » du musée de Cahors, il doit être un vestige romain réemployé.
Le trumeau monolithe est orné d'animaux entrelacés : trois couples de lions et lionnes entrecroisés, placés sur un fond végétal, se superposent sur la face apparente du trumeau et évoquent l'ascension divine26; les faces latérales représentent saint Paul et le prophète Jérémie. Quant aux deux personnages des piédroits polylobés d’influence mauresque, ils figurent saint Pierre et le prophète Isaïe. Les deux apôtres sont probablement une allusion au rattachement de Moissac à l'abbaye de Cluny, placée sous la protection de saint Pierre et saint Paul.
Les côtés du porche, aussi sculptés, présentent la symbolique médiévale traditionnelle du dualisme latéral (opposition dextre/senestre), le droit et le gauche symbolisant l'antithèse du bien et du mal27. Les reliefs de droite montrent, sur trois registres : l'Annonciation et la Visitation, l'Adoration des mages et la Présentation au Temple, la Fuite en Égypte et la Chute des idoles. Le côté gauche illustre la parabole du pauvre Lazare et du mauvais riche, voué aux supplices infernaux réservés aux luxurieux , aux orgueilleux et aux avares, figurant à la partie inférieure (Péchés capitaux: Luxure, orgueil et avarice).
L'humidité qui règne dans le sous-sol de l'abbatiale Saint-Pierre est d'ailleurs en partie responsable des graves altérations qui affectent aujourd’hui les bas-reliefs du portail roman.
Le clocher-porche
Il ne subsiste de l'édifice roman du XIIe siècle avec le cloître que le clocher-porche situé au sud de la nef abritant l'entrée principale et son tympan. Il se compose au rez-de-chaussée du narthex surmonté d'une salle haute; il est fortifié ou consolidé vers 1180 avec une construction doublant le mur initial, elle comporte un chemin de ronde, un parapet crénelé, des archères et une galerie à mâchicoulis. Au-dessus l'élévation en brique est d'époque gothique.
Le narthex
Le décor des volumineux chapiteaux du narthex, chefs-d'œuvre de composition, fait appel à des motifs végétaux ou animaux, tels ces loups et ces louves dont les têtes viennent se confondre, à l'angle, pour enlever un mouton, un oiseau ou un louveteau dans leur gueule. Ces animaux aux corps tendus, disposés en X sur la face principale, annoncent ceux du trumeau; ces images végétales et animales peuvent évoquer le jardin d'Éden28.
La salle haute
Au dessus du narthex ou pour certains du parvis au regard de sa fonction et de son décor végétal et paradisiaque se situe une pièce carrée, voutée, aux douze ouvertures dont la fonction reste indéterminée. Son architecture et peut-être sa signification sont une évocation de la Jérusalem céleste29,28.
La nef de l’église
On pénètre dans le narthex dont la voûte repose sur huit puissantes colonnes engagées à grands chapiteaux très stylisés des XIe et XIIe siècles, soutenant la retombée de quatre nervures en croisée d'ogives.
La nef a conservé une partie de son mobilier, dont une Vierge de Pitié de 1476, une charmante Fuite en Égypte de la fin du XVe siècle, ainsi qu'un admirable Christ roman du XIIe siècle, et enfin une Mise au tombeau de 1485. Le chœur est entouré d'une clôture en pierre sculptée, du XVIe siècle, derrière laquelle on a dégagé une abside carolingienne. Stalles du XVIIe siècle. Dans une niche placée sous l'orgue, un sarcophage mérovingien en marbre blanc des Pyrénées.
Elle possède, près du chœur un « document » d'intérêt historique : une plaque de consécration, datée de 1063. Son texte, traduit du latin dit :
« La consécration de cette église le cinq novembre s'honore d'avoir rassemblé ces évêques : pour Auch : Ostinde, pour Lectoure : Raymond, pour le Comminges : Guillaume, pour Agen : Guillaume, pour la Bigorre : le bon Héraclius, pour Oloron : Étienne, pour Aire : Pierre, Toulouse : Toi Durand, son protecteur et le nôtre. Foulques, fils de Simon qui fait la loi à Cahors ne fut pas souhaité. C'était 1063 ans après que Dieu eut donné au monde le vénérable enfantement virginal. Pour vous, Ô Christ Dieu, le roi Clovis fonda cette maison. Après lui, Louis le Débonnaire la combla de ses largesses. »
De l'extérieur, les deux périodes de construction de la nef sont nettement visibles, avec une partie romane (en pierre) et une autre gothique (en brique). La partie romane est constituée du soubassement des murs de la nef et des fenêtres en plein cintre des parties basses. Le reste fut exécuté au XVe siècle, dans le style gothique méridional.
Le cloître roman
Une inscription permet de dater le cloître très précisément de l'année 1100. Celui-ci est constitué de quatre galeries charpentées dont les arcades retombent sur une série de 116 colonnettes de marbre, rythmées par une alternance de fûts simples et doubles.
Ses dimensions sont de 31 m sur 27 m.
Ses 46 chapiteaux historiés, sculptés sur quatre faces, chefs-d'œuvre de la sculpture romane, sont particulièrement renommés pour la richesse des thèmes qu'ils illustrent, Genèse, Enfance du Christ, Miracles de saint Benoît, accompagnés de thèmes floraux ou stylisés, parfois d'inspiration orientale. Les trente autres sont décorés de végétaux ou d'animaux.
Les arcades sont interrompues dans les angles et au centre par des piliers carrés en brique revêtus de plaques de marbre sculptées. Huit d'entre eux, dans les piliers d'angle, représentent des apôtres. Huit des douze apôtres, identifiés par des inscriptions, sont rapprochés deux à deux à chacun des quatre angles : Pierre et Paul au sud-est, Jacques et Jean au nord-est, Philippe et André au nord-ouest, Barthélemy et Matthieu au sud-ouest. Un neuvième apôtre, Simon, est représenté sur le pilier central de la galerie occidentale, côté ouest. Peut-être à l'origine se trouvait-il, avec les trois autres apôtres aujourd’hui manquants, sur les piliers d'un portique qui encadra jusqu'au XVIIIe siècle une belle fontaine à l'angle nord-ouest du préau. Un autre figure Durand de Bredons, premier abbé clunisien de Moissac (1048-1072).
À l'angle Sud-ouest, un escalier conduit à la salle haute, puis au toit d'où l'on découvre une jolie vue, aussi bien sur la ville et, au-delà sur la vallée du Tarn et les coteaux du Moissagais, que sur le cloître lui-même.
Chapelle Notre-Dame de Lemboulari
À l'est du cloître ont été découverts en 2013 les restes bien conservés d'une chapelle du XIIe siècle, identifiée par la conservatrice du patrimoine de Moissac comme associée à une statue polychrome connue sous le nom de « Notre-Dame de Lemboulari »30. Cette découverte viendrait confirmer l'ancrage clunisien du groupe monastique de Moissac30.
L'orgue
L'Abbatiale de Moissac a la chance de posséder un instrument du célèbre facteur d'orgues Aristide Cavaillé-Coll, qui nous est parvenu intact.
L'abbé Jules Mazarin, alors commendataire du monastère de l’abbatiale, avait des dettes envers l’abbatiale et en 1663, le mandataire du chapitre obtient de Mazarin la somme de 3000 livres. Cette somme permit de financer la construction d’un orgue. En 1665, le syndic du chapitre confie la confection du buffet à Jean Dussault, sculpteur montalbanais, sur les plans de Jean Haou, facteur d‘orgue réalisant la partie instrumentale.
Tout ce qui nous reste de cet orgue construit au milieu du XVIIe siècle est le grand corps du somptueux buffet que nous pouvons admirer aujourd’hui. Le positif dorsal, vide depuis le XIXe siècle, fut construit au cours du XVIIIe siècle.
En 1863, Aristide Cavaillé-Coll obtient le marché pour la reconstruction de l'orgue. Il ne conserve de l'instrument du XVIIe siècle que son somptueux buffet. Tout le reste est refait à neuf. L’instrument possède alors 24 jeux répartis sur 2 claviers de 54 notes et un pédalier de 27 notes.
Classé monument historique en 1977, il est restauré par la Manufacture languedocienne de Grandes Orgues de Lodève en 1989.
JABBARNACK!
Mars 2012
Voeux pieux, bonnes intentions, bons sentiments, bonne conscience; florilège de la rectitude éthique. autant de placards où parquer des cadavres! Comme on en rit pour ne pas en pleurer, comme on fait semblant que c’est drôle, Jabbarnack! célèbre l’envers de l’indignation. Let’s go! Coup de Jarnac à ces petites lachetés quotidiennes déguisées en bonnes actions, fantasmes inassouvis, inassumés, lumière au néon sur les chimères! Câline de tabarouette de tabarnouche de jarnicoton de Jabbarnack! Et si...un peu de beauté, de justice, de bribes de vrai devaient fleurir sur la bouse. On n’éprouve pas le bonheur dans la santé tant que dans la convalescence. Foin des winners! Le doute est un champignon, une maladie atavique, lancinante, génétique. Sus aux placébos moralisateurs!
En une quinzaine de tableaux d’une exposition, sept corps - Belle Pitoune, Pédé, Jeune fille anorexique, Gros épais, Mal baisée, Beau Brummell et Carrosserie basse donnent à voir le cycle de leur guérison.
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SPECTACLE CRÉÉ en mars 2012 à Espace Libre
-------------------------------
PRODUCTION
OMNIBUS le corps du théâtre
MISE EN SCÈNE_Jean Asselin, Réal Bossé
INTERPRÉTATION_Sylvie Moreau, Marie Lefebvre, Audrey Bergeron, Anne Sabourin, Guillaume Chouinard, Bryan Morneau, Sacha Ouellette-Deguire
SCÉNOGRAPHIE / COSTUMES_Sophie Bourgeois assistée de Sarah Sloan
SON_Eric Forget
LUMIÈRE_Mathieu Marcil
MAQUILLAGE / COIFFURE_Valérie Quévillon
-----------------------------
PHOTOS(c)Catherine Asselin-Boulanger
Longue de 3 km, c'est la plus grande plage de sable de Saint-Malo. En longeant cette plage, vous pourrez rejoindre Intra-Muros à Paramé. La plage du Sillon regroupe la Grande plage, la plage de la Hoguette et la plage de Rochebonne.
La Digue fut construite de 1883 à 1913 sur une ancienne flèche de sable (le Sillon) qui reliait autrefois Paramé à la ville close et qui constituait le seul accès à pied sec à marée basse.
A l'origine, une bande de sable était couverte de dunes de plus en plus hautes à mesure qu'on se dirigeait vers Rochebonne, avec pour seules constructions une succession de moulins à vent. La première chaussée fut construite en 1509, reconstruite et élargie à plusieurs reprise...
Le Digue, longue de 1671 mètres longe la Grande plage et permet une agréable balade, bordée de nombreuses villas construites vers la fin du 19è siècle.
Le long du Sillon, un alignement de brise-lames protège la digue de la force des vagues. Édifiés au début du 19è siècle sur une idée de l'ingénieur Ponts et Chaussées Robinault de St-Servan, les brise-lames en bois de chêne ont une profondeur d'au moins égale voire supérieure à leur hauteur visible.
La plage du Sillon est agréable pour la baignade, et offre de bonnes conditions pour les activités venteuses : cerf-volant, char à voile, planche à voile...
Plage surveillée avec poste de secours l'été
Ecole de voile au niveau de la plage de la Hoguette
Saint-Malo est une commune française située en Bretagne, dans le département d'Ille-et-Vilaine.
Ses habitants, les Malouins et les Malouines, étaient 45 201 en 20111.
Saint-Malo - au passé multiséculaire et souvent haut en couleur - n'en est pas moins solidement ancrée au XXIe siècle ainsi qu'en témoigne le dynamisme de son économie. Traditionnellement, sa principale activité est axée sur la mer. Saint-Malo est ainsi le premier port de la côte nord de Bretagne, mêlant plaisance, pêche, commerce et voyageurs internationaux.
Le tourisme, bien que venant en seconde position en termes de revenus, n'en est pas moins très développé : la Cité historique (l'intra-muros) est une des plus visitées de Bretagne. En 2010, un sondage publié par le site TripAdvisor la classait en première position des destinations préférées des Européens en France.
Le nom de la localité est attesté sous la forme latinisée Macloviensem en 11628, puis Saent Mallou en 1282, Saint Malou en 1287, Saint Malou en 1294, Saint Malo en 13049.
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en Saint-, dont le second élément -Malo se réfère à un saint connu autrement sous le nom de Maclovius10,8.
Durant la Révolution, la commune est rebaptisée Port-Malo, puis Commune-de-la-Victoire, puis Mont-Mamet11.
En gallo la commune se nomme Saent-Malo et en breton Sant-Maloù.
La mer peut parfois se révéler brutale. Pour lui résister, Saint-Malo a planté des pieux le long de ses plages.Retour sur l'histoire de ces troncs qui font le paysage malouin.
C'est en 1698 qu'a été prise la décision d'installer les pieux de la plages du Sillon, après que les marées d'équinoxe de mars et septembre précédent eussent endommagé les fortifications.
Il y en eut 300 de plantés en quatre mois, sur deux à trois rangées, de la cale de l'Éventail à la cale de la Piperie, ainsi que des planches en épis à Rochebonne. Une nouvelle tempête mémorable se produisit en janvier 1735. Pour lutter contre la furie des flots, on mit en sentinelle des « pilotins de garde » devant la Chaussée du Sillon.
Selon 2 000 ans d'histoire de Gilles Foucqueron, les pieux ne dépassaient que d'un mètre devant le château, du temps de Chateaubriand, qui en rapporte un souvenir d'enfance.
Son ami Gesril du Papeu l'avait fait tomber de son promontoire sur Hervine Magon, assise elle aussi sur un pieu, la projetant à la mer, au grand dam des domestiques chargés de leur surveillance. S'ensuivit « une poursuite jusqu'à son domicile, l'hôtel White où La Villeneuve (1) défend vaillamment la porte et soufflette l'avant-garde ennemie, pendant que Gesril réfugié au deuxième étage lance des casseroles d'eau et de pommes cuites sur les assaillants ! »
Autre référence littéraire à consulter, Les amants du rempart, de Paul Vimereu. « La vague, creusant l'aubier de rainures verticales, a refait aux chênes de la mer une écorce aux plis profonds [...] Sur les arêtes de ces troncs chagrinés, une lèpre monte à mi-faîte : les balanes ou glands de mer marquent ainsi le niveau des hautes marées. [...] »
Des troncs solidement enfoncés
C'est en 1825 que l'opération la plus spectaculaire fut entreprise, à l'initiative de l'ingénieur des Ponts et chaussées Robinot : 2 600 troncs « tortillards » (2) furent enfoncés dans le sable, d'environ un tiers de leur longueur, initialement de sept mètres.
Ces fameux poteaux disposés en quinconce continuent de défendre vaillamment, en cassant l'élan des vagues.
Ces dernières peuvent atteindre la hauteur des immeubles lorsque grandes marées et coups de vents se conjuguent, comme en mars et septembre 2007 ou mars 2008.
À noter qu'en 1894, l'administration s'opposa à la suppression des brise-lames, dont la municipalité malouine ne voulait plus. Leur utilité n'est aujourd'hui plus à démontrer, sans compter le cachet qu'ils ajoutent au paysage.
Près de 400 fûts de chênes de talus ont été remplacés récemment, avec des moyens mécaniques nettement plus confortables qu'autrefois, puisque les hommes utilisent une pelleteuse à godet, n'ayant le temps de travailler qu'à marée basse.
JABBARNACK!
Mars 2012
Voeux pieux, bonnes intentions, bons sentiments, bonne conscience; florilège de la rectitude éthique. autant de placards où parquer des cadavres! Comme on en rit pour ne pas en pleurer, comme on fait semblant que c’est drôle, Jabbarnack! célèbre l’envers de l’indignation. Let’s go! Coup de Jarnac à ces petites lachetés quotidiennes déguisées en bonnes actions, fantasmes inassouvis, inassumés, lumière au néon sur les chimères! Câline de tabarouette de tabarnouche de jarnicoton de Jabbarnack! Et si...un peu de beauté, de justice, de bribes de vrai devaient fleurir sur la bouse. On n’éprouve pas le bonheur dans la santé tant que dans la convalescence. Foin des winners! Le doute est un champignon, une maladie atavique, lancinante, génétique. Sus aux placébos moralisateurs!
En une quinzaine de tableaux d’une exposition, sept corps - Belle Pitoune, Pédé, Jeune fille anorexique, Gros épais, Mal baisée, Beau Brummell et Carrosserie basse donnent à voir le cycle de leur guérison.
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SPECTACLE CRÉÉ en mars 2012 à Espace Libre
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PRODUCTION
OMNIBUS le corps du théâtre
MISE EN SCÈNE_Jean Asselin, Réal Bossé
INTERPRÉTATION_Sylvie Moreau, Marie Lefebvre, Audrey Bergeron, Anne Sabourin, Guillaume Chouinard, Bryan Morneau, Sacha Ouellette-Deguire
SCÉNOGRAPHIE / COSTUMES_Sophie Bourgeois assistée de Sarah Sloan
SON_Eric Forget
LUMIÈRE_Mathieu Marcil
MAQUILLAGE / COIFFURE_Valérie Quévillon
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PHOTOS(c)Catherine Asselin-Boulanger
Longue de 3 km, c'est la plus grande plage de sable de Saint-Malo. En longeant cette plage, vous pourrez rejoindre Intra-Muros à Paramé. La plage du Sillon regroupe la Grande plage, la plage de la Hoguette et la plage de Rochebonne.
La Digue fut construite de 1883 à 1913 sur une ancienne flèche de sable (le Sillon) qui reliait autrefois Paramé à la ville close et qui constituait le seul accès à pied sec à marée basse.
A l'origine, une bande de sable était couverte de dunes de plus en plus hautes à mesure qu'on se dirigeait vers Rochebonne, avec pour seules constructions une succession de moulins à vent. La première chaussée fut construite en 1509, reconstruite et élargie à plusieurs reprise...
Le Digue, longue de 1671 mètres longe la Grande plage et permet une agréable balade, bordée de nombreuses villas construites vers la fin du 19è siècle.
Le long du Sillon, un alignement de brise-lames protège la digue de la force des vagues. Édifiés au début du 19è siècle sur une idée de l'ingénieur Ponts et Chaussées Robinault de St-Servan, les brise-lames en bois de chêne ont une profondeur d'au moins égale voire supérieure à leur hauteur visible.
La plage du Sillon est agréable pour la baignade, et offre de bonnes conditions pour les activités venteuses : cerf-volant, char à voile, planche à voile...
Plage surveillée avec poste de secours l'été
Ecole de voile au niveau de la plage de la Hoguette.
Nos plages malouines sont de vastes étendues de sable fin, avec une côte découpée et parsemée de petites criques, dunes et falaises ...
La Grande Plage s'étend sur 3 km entre l'intra muros et la pointe de Rochebonne à Paramé. Cette pointe est un des meilleurs point de vue sur la cité malouine. Celle ci change de nom en fonction des secteurs : le Sillon, La Hoguette et Rochebonne.
Les plages du Minihic et du Pont offre un paysage sur la baie magnifique.
Les plage de Rothéneuf, le Val et le Havre se complètent admirablement. Le Val s'ouvre sur la mer et le Havre borde une anse presque fermée entourée de dunes, de falaises et de pins autrefois surnommée "Le Lac Suisse".
La mer peut parfois se révéler brutale. Pour lui résister, Saint-Malo a planté des pieux le long de ses plages.Retour sur l'histoire de ces troncs qui font le paysage malouin.
C'est en 1698 qu'a été prise la décision d'installer les pieux de la plages du Sillon, après que les marées d'équinoxe de mars et septembre précédent eussent endommagé les fortifications.
Il y en eut 300 de plantés en quatre mois, sur deux à trois rangées, de la cale de l'Éventail à la cale de la Piperie, ainsi que des planches en épis à Rochebonne. Une nouvelle tempête mémorable se produisit en janvier 1735. Pour lutter contre la furie des flots, on mit en sentinelle des « pilotins de garde » devant la Chaussée du Sillon.
Selon 2 000 ans d'histoire de Gilles Foucqueron, les pieux ne dépassaient que d'un mètre devant le château, du temps de Chateaubriand, qui en rapporte un souvenir d'enfance.
Son ami Gesril du Papeu l'avait fait tomber de son promontoire sur Hervine Magon, assise elle aussi sur un pieu, la projetant à la mer, au grand dam des domestiques chargés de leur surveillance. S'ensuivit « une poursuite jusqu'à son domicile, l'hôtel White où La Villeneuve (1) défend vaillamment la porte et soufflette l'avant-garde ennemie, pendant que Gesril réfugié au deuxième étage lance des casseroles d'eau et de pommes cuites sur les assaillants ! »
Autre référence littéraire à consulter, Les amants du rempart, de Paul Vimereu. « La vague, creusant l'aubier de rainures verticales, a refait aux chênes de la mer une écorce aux plis profonds [...] Sur les arêtes de ces troncs chagrinés, une lèpre monte à mi-faîte : les balanes ou glands de mer marquent ainsi le niveau des hautes marées. [...] »
Des troncs solidement enfoncés
C'est en 1825 que l'opération la plus spectaculaire fut entreprise, à l'initiative de l'ingénieur des Ponts et chaussées Robinot : 2 600 troncs « tortillards » (2) furent enfoncés dans le sable, d'environ un tiers de leur longueur, initialement de sept mètres.
Ces fameux poteaux disposés en quinconce continuent de défendre vaillamment, en cassant l'élan des vagues.
Ces dernières peuvent atteindre la hauteur des immeubles lorsque grandes marées et coups de vents se conjuguent, comme en mars et septembre 2007 ou mars 2008.
À noter qu'en 1894, l'administration s'opposa à la suppression des brise-lames, dont la municipalité malouine ne voulait plus. Leur utilité n'est aujourd'hui plus à démontrer, sans compter le cachet qu'ils ajoutent au paysage.
Près de 400 fûts de chênes de talus ont été remplacés récemment, avec des moyens mécaniques nettement plus confortables qu'autrefois, puisque les hommes utilisent une pelleteuse à godet, n'ayant le temps de travailler qu'à marée basse.
Longue de 3 km, c'est la plus grande plage de sable de Saint-Malo. En longeant cette plage, vous pourrez rejoindre Intra-Muros à Paramé. La plage du Sillon regroupe la Grande plage, la plage de la Hoguette et la plage de Rochebonne.
La Digue fut construite de 1883 à 1913 sur une ancienne flèche de sable (le Sillon) qui reliait autrefois Paramé à la ville close et qui constituait le seul accès à pied sec à marée basse.
A l'origine, une bande de sable était couverte de dunes de plus en plus hautes à mesure qu'on se dirigeait vers Rochebonne, avec pour seules constructions une succession de moulins à vent. La première chaussée fut construite en 1509, reconstruite et élargie à plusieurs reprise...
Le Digue, longue de 1671 mètres longe la Grande plage et permet une agréable balade, bordée de nombreuses villas construites vers la fin du 19è siècle.
Le long du Sillon, un alignement de brise-lames protège la digue de la force des vagues. Édifiés au début du 19è siècle sur une idée de l'ingénieur Ponts et Chaussées Robinault de St-Servan, les brise-lames en bois de chêne ont une profondeur d'au moins égale voire supérieure à leur hauteur visible.
La plage du Sillon est agréable pour la baignade, et offre de bonnes conditions pour les activités venteuses : cerf-volant, char à voile, planche à voile...
Plage surveillée avec poste de secours l'été
Ecole de voile au niveau de la plage de la Hoguette
Saint-Malo est une commune française située en Bretagne, dans le département d'Ille-et-Vilaine.
Ses habitants, les Malouins et les Malouines, étaient 45 201 en 20111.
Saint-Malo - au passé multiséculaire et souvent haut en couleur - n'en est pas moins solidement ancrée au XXIe siècle ainsi qu'en témoigne le dynamisme de son économie. Traditionnellement, sa principale activité est axée sur la mer. Saint-Malo est ainsi le premier port de la côte nord de Bretagne, mêlant plaisance, pêche, commerce et voyageurs internationaux.
Le tourisme, bien que venant en seconde position en termes de revenus, n'en est pas moins très développé : la Cité historique (l'intra-muros) est une des plus visitées de Bretagne. En 2010, un sondage publié par le site TripAdvisor la classait en première position des destinations préférées des Européens en France.
Le nom de la localité est attesté sous la forme latinisée Macloviensem en 11628, puis Saent Mallou en 1282, Saint Malou en 1287, Saint Malou en 1294, Saint Malo en 13049.
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en Saint-, dont le second élément -Malo se réfère à un saint connu autrement sous le nom de Maclovius10,8.
Durant la Révolution, la commune est rebaptisée Port-Malo, puis Commune-de-la-Victoire, puis Mont-Mamet11.
En gallo la commune se nomme Saent-Malo et en breton Sant-Maloù.
La mer peut parfois se révéler brutale. Pour lui résister, Saint-Malo a planté des pieux le long de ses plages.Retour sur l'histoire de ces troncs qui font le paysage malouin.
C'est en 1698 qu'a été prise la décision d'installer les pieux de la plages du Sillon, après que les marées d'équinoxe de mars et septembre précédent eussent endommagé les fortifications.
Il y en eut 300 de plantés en quatre mois, sur deux à trois rangées, de la cale de l'Éventail à la cale de la Piperie, ainsi que des planches en épis à Rochebonne. Une nouvelle tempête mémorable se produisit en janvier 1735. Pour lutter contre la furie des flots, on mit en sentinelle des « pilotins de garde » devant la Chaussée du Sillon.
Selon 2 000 ans d'histoire de Gilles Foucqueron, les pieux ne dépassaient que d'un mètre devant le château, du temps de Chateaubriand, qui en rapporte un souvenir d'enfance.
Son ami Gesril du Papeu l'avait fait tomber de son promontoire sur Hervine Magon, assise elle aussi sur un pieu, la projetant à la mer, au grand dam des domestiques chargés de leur surveillance. S'ensuivit « une poursuite jusqu'à son domicile, l'hôtel White où La Villeneuve (1) défend vaillamment la porte et soufflette l'avant-garde ennemie, pendant que Gesril réfugié au deuxième étage lance des casseroles d'eau et de pommes cuites sur les assaillants ! »
Autre référence littéraire à consulter, Les amants du rempart, de Paul Vimereu. « La vague, creusant l'aubier de rainures verticales, a refait aux chênes de la mer une écorce aux plis profonds [...] Sur les arêtes de ces troncs chagrinés, une lèpre monte à mi-faîte : les balanes ou glands de mer marquent ainsi le niveau des hautes marées. [...] »
Des troncs solidement enfoncés
C'est en 1825 que l'opération la plus spectaculaire fut entreprise, à l'initiative de l'ingénieur des Ponts et chaussées Robinot : 2 600 troncs « tortillards » (2) furent enfoncés dans le sable, d'environ un tiers de leur longueur, initialement de sept mètres.
Ces fameux poteaux disposés en quinconce continuent de défendre vaillamment, en cassant l'élan des vagues.
Ces dernières peuvent atteindre la hauteur des immeubles lorsque grandes marées et coups de vents se conjuguent, comme en mars et septembre 2007 ou mars 2008.
À noter qu'en 1894, l'administration s'opposa à la suppression des brise-lames, dont la municipalité malouine ne voulait plus. Leur utilité n'est aujourd'hui plus à démontrer, sans compter le cachet qu'ils ajoutent au paysage.
Près de 400 fûts de chênes de talus ont été remplacés récemment, avec des moyens mécaniques nettement plus confortables qu'autrefois, puisque les hommes utilisent une pelleteuse à godet, n'ayant le temps de travailler qu'à marée basse.
Parqués entre des bancs de chêne, aux coins d'église
Qu'attiédit puamment leur souffle, tous leurs yeux
Vers le choeur ruisselant d'orrie et la maîtrise
Aux vingt gueules gueulant les cantiques pieux ;
Comme un parfum de pain humant l'odeur de cire,
Heureux, humiliés comme des chiens battus,
Les Pauvres au bon Dieu, le patron et le sire,
Tendent leurs oremus risibles et têtus.
Aux femmes, c'est bien bon de faire des bancs lisses,
Après les six jours noirs où Dieu les fait souffrir !
Elles bercent, tordus dans d'étranges pelisses,
Des espèces d'enfants qui pleurent à mourir.
Leurs seins crasseux dehors, ces mangeuses de soupe,
Une prière aux yeux et ne priant jamais,
Regardent parader mauvaisement un groupe
De gamines avec leurs chapeaux déformés.
Dehors, le froid, la faim, l'homme en ribotte :
C'est bon. Encore une heure ; après, les maux sans noms !
- Cependant, alentour, geint, nazille, chuchote
Une collection de vieilles à fanons :
Ces effarés y sont et ces épileptiques,
Dont on se détournait hier aux carrefours ;
Et, fringalant du nez dans des missels antiques,
Ces aveugles qu'un chien introduit dans les cours.
Et tous, bavant la foi mendiante et stupide,
Récitent la complainte infinie à Jésus
Qui rêve en haut, jauni par le vitrail livide,
Loin des maigres mauvais et des méchants pansus,
Loin des senteurs de viande et d'étoffes moisies,
Farce prostrée et sombre aux gestes repoussants ;
- Et l'oraison fleurit d'expressions choisies,
Et les mysticités prennent des tons pressants,
Quand, des nefs où périt le soleil, plis de soie
Banals, sourires verts, les Dames des quartiers
Distingués, - ô Jésus! - les malades du foie
Font baiser leurs longs doigts jaunes aux bénitiers.
A. Rimbaud.
1871.
- Texte de la lettre à Paul Demeny du 10 juin 1871 (manuscrit de l'ancienne collection Alfred Saffrey).
- Première publication dans la Nouvelle Revue française, 1er octobre 1912.
Lundi 9 juin 2014 (Lundi de Pentecôte). Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault).
Saint-Guilhem-le-Désert ou Sant Guilhèm dau Desèrt en languedocien est une commune située dans le département de l'Hérault en région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, France.
Ses habitants sont appelés les Sauta Rocs.
La commune est située aux confins du Massif central, dans la moyenne vallée de l'Hérault, au nord du département du même nom.
Le territoire de la commune se trouve dans une zone intramontagnarde formée par le prolongement de la montagne de la Séranne et de la montagne de la Cellette à quelques kilomètres des Garrigues de la plaine du Languedoc. Il est arrosé par l'Hérault et par le Verdus.
Au cœur des Gorges de l’Hérault, dans le Val de Gellone, la cité médiévale de Saint-Guilhem-le-Désert étire ses ruelles le long d’un écrin de verdure, en suivant l’ondulation du ruisseau Verdus et sous le soleil du Languedoc, depuis douze siècles. Si ses maisons imbriquées les unes aux autres, coiffées de tuiles patinées par le soleil et le poids des ans, ne sont pas toutes singulières, elles portent toutes la trace de leur passé : arcatures, linteaux, fenêtres géminées… Développé autour de l’Abbaye de Gellone, le village qui a conservé une forte empreinte médiévale, constitue un ensemble d’une rare harmonie en Languedoc. Fondée en 804 par Guilhem, cousin de Charlemagne, valeureux guerrier venu se retirer du monde dans un lieu propice au recueillement, l’abbaye de Gellone demeure le symbole du premier art roman languedocien et devint très tôt une halte privilégiée sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Par delà les siècles, que savons-nous de Guilhem, fondateur de l’Abbaye de Gellone en 804, auprès de laquelle est venu se blottir le village de Saint-Guilhem-le-Désert ?
Il a survécu dans nos mémoires, encore n’est ce qu’au travers de sa destinée religieuse et d’une abondante œuvre littéraire médiévale : la Geste de Guillaume d’Orange.
Mais qui se souvient encore de ce prince carolingien, cousin germain de Charlemagne, qui écrivit en son temps une page de notre Histoire.
En l’an 790, Guilhem, petit-fils de Charles Martel est nommé vice-roi d’Aquitaine auprès de Louis le Pieux qui n’est alors âgé que de douze ans. Ce sera le point de départ de la vie publique de Guilhem, qui consacrera les treize années suivantes à conforter les frontières du royaume de Charlemagne.Bien plus qu’un simple administrateur, Guilhem s’imposera comme l’un des plus valeureux guerriers de son temps.
La campagne militaire qu’il mena contre les Sarrasins aboutira en 803 à la prise de Barcelone et à la constitution de la « marche d’Espagne » ; elle allait le couronner de gloire. Son nom ne le prédestinait-il pas à un tel succès ?
En effet, Guilhem est la forme romane du nom franc Whilhelm, composé de Whil ( la volonté ) et de helm ( la tête casquée).
Quoiqu’il en soit, cet épisode s’inscrit comme le plus important de sa carrière militaire, il fut aussi le dernier car, à son issue, Guilhem choisira de déposer les armes.
C’est dans la solitude du val de Gellone, qu’il fonde en 804 le monastère Saint-Sauveur de Gellone. Guidé dans son cheminement par Saint-Benoît d’Aniane, fondateur en 782 d’un important monastère à Aniane et réformateur de la règle bénédictine (Concile d’Aix la Chapelle / 815).
L’Abbaye de Gellone
Inscrite au Patrimoine Mondial par l’U.N.E.S.C.O., au titre des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France.
Joyau de l’art Roman, ce sanctuaire fondé au début du IX° siècle, est l’un des plus importants foyers spirituel et culturel du Languedoc, bénéficiant à travers les siècles du rayonnement de son Saint fondateur et de la présence en ses murs des trésors qu’il y abrita.
Guilhem, comte de Toulouse, plénipotentiaire de Charlemagne, qui a profondemment marqué l’histoire de la région, dota l’abbaye d’une partie de ses biens en 804. Héros éponyme de la commune, ce personnage, haut en couleur, s’est illustré, dans la guerre comme dans la paix, comme chef des armées en lutte contre les Sarrasins mais aussi pour l’intégration de la Septimanie au royaume Franc. Sa légende, magnifiée par les troubadours, a traversé les siècles par la geste de Guillaume d’Orange contribuant ainsi aux patrimoines culturels, artistiques et architecturaux de notre région.
L’histoire de l’Abbaye de Saint-Guilhem est complexe et mouvementée. Elle connut tout d’abord la splendeur du temps de sa fondation et un développement important que lui conféra une indépendance financière et hiérarchique par rapport à l’évéché de Lodève. Pendant cette période faste trois églises abbatiales furent construites. Il ne reste rien de la première église. La crypte de l’église actuelle expose quelques éléments architecturaux de la deuxième. C’est au XI ème siècle que furent construites des tribunes dans l’église afin de permettre aux moines d’assister aux offices. Au XIV ème siècle le cloître fut surélevé d’un étage.
Cependant cette prospérité n’allait pas durer et des temps économiques difficiles suivirent du fait des investissements nécessaires pour se protéger des grandes compagnies, du sac de l’abbaye lors des guerres de religion. La période mauriste permettra d’assurer une stabilité fragile à l’abbaye qui sera remise en cause par son rattachement à l’évêché de Lodève quelques années avant la révolution française.
A la révolution française, la population du village obtiendra que l’église abbatial devienne l’église paroissiale.
Le cloître de l’abbaye de Gellone
Bâtit le long du mur sud de l’église abbatiale, le cloître de l’abbaye s’apparente au cœur névralgique de la vie des moines. En effet, au sein d’un monastère, il faut distinguer l’église abbatiale (lieu de prière des moines) et le cloître (lieu de vie des moines). C’est donc en ce lieu que les moines disposaient de dortoirs, infirmeries, salle capitulaire, bibliothèque ou scriptorium, réfectoires et cuisines.
Les galeries nord et ouest du rez-de-chaussée étaient contemporaines à la construction de l’église abbatiale (XIème siècle). D’architecture simple, très dépouillée, elles étaient rythmées d’une succession d’arcatures géminées à colonnes centrales surmontées de chapiteaux en forme de pyramides renversées, séparées par des murs pleins telles qu’on peut les admirer aujourd’hui.
Débutée vraisemblablement dans le dernier quart du XIIème siècle sous l’abbatiat de Bernard de Mèze, c’est en 1205 qu’on finalisa la construction des galeries sud et est du rez-de-chaussée. Cet ensemble fut nommé « le nouveau cloître » dans un acte du cartulaire de Gellone , répondant ainsi à des nécessités d’ordre pratique et liturgique. Plus tard, la construction des galeries supérieures représentera un chantier long et coûteux qui ne prendra fin qu’au début du XIVème siècle.
A l’image de nombreux autres monastères languedociens, les guerres de religion portèrent de rudes coups aux décors du cloître. En effet, en 1568, alors que les bâtiments conventuels ont été désertés par les moines, les les protestants s’emparèrent de l’Abbaye, brisant le sarcophage de Guilhem et mutilant les sculptures du cloître. A la suite de cet événement, le bâtiment fut inoccupé pendant quarante ans. Des archives mentionnent en 1624 que « le cloître nécessite des réparations en plusieurs endroits et que le bâtiment du chapitre est rempli de ruines ». Ces réparations ne furent effectuées qu’en 1658 par la congrégation de Saint-Maur.
A la Révolution Française, l’église abbatiale devint la seule et unique église paroissiale du village et le cloître fut vendu parmi les biens nationaux. En premier lieu, on y installa une filature de coton et une tannerie. Les bâtiments et le terrain furent ensuite morcelés entre plusieurs propriétaires pour y construire leur maison. A ce moment, la plus grande partie du cloître fut acquise par un maçon qui exploitera les lieux comme carrière de pierres.
La crue du Verdus du 22 Septembre 1817 ruina totalement les bâtiments. Le lieu devint la cible privilégiée des propriétaires de la Vallée qui au hasard des travaux de restauration ou d’embellissement de leur maison, venaient se servir en pierre de taille et sculptures au cloître de Saint-Guilhem-le-Désert.
Amateur d’Art Roman, le juge de paix d’Aniane, Pierre-Yon Vernière était parvenu a récupérer quelques 148 pièces du cloître de Saint-Guilhem-le-Désert et 2 du cloître de Saint-Michel-de-Cuxa, abbaye des Pyrénées-Orientales, qu’il avait entreposé dans son jardin. Après sa mort en 1875, ses enfants devinrent propriétaires de cette collection qui fut mise en vente en 1905.
Elle fut rachetée par un antiquaire de Carcassonne qui le vendit à son tour à un antiquaire parisien. C’est là que Georges Grey Barnard, sculpteur américain en séjour en France dans le but de faire l’acquisition de quelques modèles de sculpture romane, acheta les restes du cloître de l’Abbaye. Au cours de plusieurs séjours en Europe de 1907 à 1913, ce dernier allait racheter les cloîtres de Saint-Michel de Cuxa, là aussi chez des particuliers, et ceux de Trie-en-Bigorre et de Bonnefont-en-Comminges. Les pièces, furent transférées dans sa propriété de Fort-Washington Avenue à New-York.
En 1922, Georges Grey Barnard décida de vendre ses collections. Acquises en bloc par le Metropolitan Museum grâce à une généreuse donation de John D.Rockfeller, le bâtiment qui les abritaient pris le nom de « Musée des Cloîtres ».
Enfin en 1936, le cloître de Saint-Guilhem fut transféré à l’extrémité nord de Manhattan en compagnie des autres cloîtres de la collection Barnard. Ils furent reconstruits dans leur nouvelle et dernière demeure en tentant de restituer le plus fidèlement possible ces galeries, remplaçant parfois les pièces manquantes avec ce qu’on avait sous la main.
Il faudra attendre les années 1980 et les dernières ventes par des particuliers peu scrupuleux que le ministère de la culture parviendra à sauver et à placer au Musée Languedocien de Montpellier pour que les éléments du cloître de Saint-Guilhem-le-Désert, exposés dans la salle du réfectoire des moines, soient définitivement protégée des convoitises et des réemplois hasardeux.
Ouvrage majeur du système défensif de Saint-Guilhem-le-Désert, la majestueuse Tour des Prisons s’élève au nord-est de la cité, au pied de la montagne qui porte les vestiges du « Château du Géant », édifié par les moines de l’abbaye de Gellone pour en surveiller les approches.
C’est une construction romane de plan carré, attribuable à la seconde moitié du XIIème siècle ou au début du XIIème siècle. Ses murs, hauts de 18 m., sont montés dans un appareil régulier de pierre froide et de tuf, dont l’épaisseur varie entre 0.60 et 0.99 m. Ils hébergent cinq salles successives de 3.50 m. de côté, que surmonte une terrasse crénelée.
La tour-beffroi était exclusivement réservée à l’observation et à la défense passive, laquelle est en majorité concentrée sur les 5ème et 6ème niveaux pour mieux surveiller le val de Gellone où s’étire la cité.
Plus tard, elle fut vouée à l’entreposage, et servit entre autre de grenier à sel.
Son remarquable état de conservation tient sans doute au fait que, lors des périodes troublées comme les conflits religieux du XVIème siècle, où l’abbaye fut pillée et saccagée par les Huguenots, aucune destruction ne semble avoir été commise sur les bâtiments.
Lundi 9 juin 2014 (Lundi de Pentecôte). Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault). Abbaye de Gellone (fondée en 804 par un aristocrate, Guilhem de Gellone). Eglise abbatiale.
Saint-Guilhem-le-Désert ou Sant Guilhèm dau Desèrt en languedocien est une commune située dans le département de l'Hérault en région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, France.
Ses habitants sont appelés les Sauta Rocs.
La commune est située aux confins du Massif central, dans la moyenne vallée de l'Hérault, au nord du département du même nom.
Le territoire de la commune se trouve dans une zone intramontagnarde formée par le prolongement de la montagne de la Séranne et de la montagne de la Cellette à quelques kilomètres des Garrigues de la plaine du Languedoc. Il est arrosé par l'Hérault et par le Verdus.
Au cœur des Gorges de l’Hérault, dans le Val de Gellone, la cité médiévale de Saint-Guilhem-le-Désert étire ses ruelles le long d’un écrin de verdure, en suivant l’ondulation du ruisseau Verdus et sous le soleil du Languedoc, depuis douze siècles. Si ses maisons imbriquées les unes aux autres, coiffées de tuiles patinées par le soleil et le poids des ans, ne sont pas toutes singulières, elles portent toutes la trace de leur passé : arcatures, linteaux, fenêtres géminées… Développé autour de l’Abbaye de Gellone, le village qui a conservé une forte empreinte médiévale, constitue un ensemble d’une rare harmonie en Languedoc. Fondée en 804 par Guilhem, cousin de Charlemagne, valeureux guerrier venu se retirer du monde dans un lieu propice au recueillement, l’abbaye de Gellone demeure le symbole du premier art roman languedocien et devint très tôt une halte privilégiée sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Par delà les siècles, que savons-nous de Guilhem, fondateur de l’Abbaye de Gellone en 804, auprès de laquelle est venu se blottir le village de Saint-Guilhem-le-Désert ?
Il a survécu dans nos mémoires, encore n’est ce qu’au travers de sa destinée religieuse et d’une abondante œuvre littéraire médiévale : la Geste de Guillaume d’Orange.
Mais qui se souvient encore de ce prince carolingien, cousin germain de Charlemagne, qui écrivit en son temps une page de notre Histoire.
En l’an 790, Guilhem, petit-fils de Charles Martel est nommé vice-roi d’Aquitaine auprès de Louis le Pieux qui n’est alors âgé que de douze ans. Ce sera le point de départ de la vie publique de Guilhem, qui consacrera les treize années suivantes à conforter les frontières du royaume de Charlemagne.Bien plus qu’un simple administrateur, Guilhem s’imposera comme l’un des plus valeureux guerriers de son temps.
La campagne militaire qu’il mena contre les Sarrasins aboutira en 803 à la prise de Barcelone et à la constitution de la « marche d’Espagne » ; elle allait le couronner de gloire. Son nom ne le prédestinait-il pas à un tel succès ?
En effet, Guilhem est la forme romane du nom franc Whilhelm, composé de Whil ( la volonté ) et de helm ( la tête casquée).
Quoiqu’il en soit, cet épisode s’inscrit comme le plus important de sa carrière militaire, il fut aussi le dernier car, à son issue, Guilhem choisira de déposer les armes.
C’est dans la solitude du val de Gellone, qu’il fonde en 804 le monastère Saint-Sauveur de Gellone. Guidé dans son cheminement par Saint-Benoît d’Aniane, fondateur en 782 d’un important monastère à Aniane et réformateur de la règle bénédictine (Concile d’Aix la Chapelle / 815).
L’Abbaye de Gellone
Inscrite au Patrimoine Mondial par l’U.N.E.S.C.O., au titre des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France.
Joyau de l’art Roman, ce sanctuaire fondé au début du IX° siècle, est l’un des plus importants foyers spirituel et culturel du Languedoc, bénéficiant à travers les siècles du rayonnement de son Saint fondateur et de la présence en ses murs des trésors qu’il y abrita.
Guilhem, comte de Toulouse, plénipotentiaire de Charlemagne, qui a profondemment marqué l’histoire de la région, dota l’abbaye d’une partie de ses biens en 804. Héros éponyme de la commune, ce personnage, haut en couleur, s’est illustré, dans la guerre comme dans la paix, comme chef des armées en lutte contre les Sarrasins mais aussi pour l’intégration de la Septimanie au royaume Franc. Sa légende, magnifiée par les troubadours, a traversé les siècles par la geste de Guillaume d’Orange contribuant ainsi aux patrimoines culturels, artistiques et architecturaux de notre région.
L’histoire de l’Abbaye de Saint-Guilhem est complexe et mouvementée. Elle connut tout d’abord la splendeur du temps de sa fondation et un développement important que lui conféra une indépendance financière et hiérarchique par rapport à l’évéché de Lodève. Pendant cette période faste trois églises abbatiales furent construites. Il ne reste rien de la première église. La crypte de l’église actuelle expose quelques éléments architecturaux de la deuxième. C’est au XI ème siècle que furent construites des tribunes dans l’église afin de permettre aux moines d’assister aux offices. Au XIV ème siècle le cloître fut surélevé d’un étage.
Cependant cette prospérité n’allait pas durer et des temps économiques difficiles suivirent du fait des investissements nécessaires pour se protéger des grandes compagnies, du sac de l’abbaye lors des guerres de religion. La période mauriste permettra d’assurer une stabilité fragile à l’abbaye qui sera remise en cause par son rattachement à l’évêché de Lodève quelques années avant la révolution française.
A la révolution française, la population du village obtiendra que l’église abbatial devienne l’église paroissiale.
Le cloître de l’abbaye de Gellone
Bâtit le long du mur sud de l’église abbatiale, le cloître de l’abbaye s’apparente au cœur névralgique de la vie des moines. En effet, au sein d’un monastère, il faut distinguer l’église abbatiale (lieu de prière des moines) et le cloître (lieu de vie des moines). C’est donc en ce lieu que les moines disposaient de dortoirs, infirmeries, salle capitulaire, bibliothèque ou scriptorium, réfectoires et cuisines.
Les galeries nord et ouest du rez-de-chaussée étaient contemporaines à la construction de l’église abbatiale (XIème siècle). D’architecture simple, très dépouillée, elles étaient rythmées d’une succession d’arcatures géminées à colonnes centrales surmontées de chapiteaux en forme de pyramides renversées, séparées par des murs pleins telles qu’on peut les admirer aujourd’hui.
Débutée vraisemblablement dans le dernier quart du XIIème siècle sous l’abbatiat de Bernard de Mèze, c’est en 1205 qu’on finalisa la construction des galeries sud et est du rez-de-chaussée. Cet ensemble fut nommé « le nouveau cloître » dans un acte du cartulaire de Gellone , répondant ainsi à des nécessités d’ordre pratique et liturgique. Plus tard, la construction des galeries supérieures représentera un chantier long et coûteux qui ne prendra fin qu’au début du XIVème siècle.
A l’image de nombreux autres monastères languedociens, les guerres de religion portèrent de rudes coups aux décors du cloître. En effet, en 1568, alors que les bâtiments conventuels ont été désertés par les moines, les les protestants s’emparèrent de l’Abbaye, brisant le sarcophage de Guilhem et mutilant les sculptures du cloître. A la suite de cet événement, le bâtiment fut inoccupé pendant quarante ans. Des archives mentionnent en 1624 que « le cloître nécessite des réparations en plusieurs endroits et que le bâtiment du chapitre est rempli de ruines ». Ces réparations ne furent effectuées qu’en 1658 par la congrégation de Saint-Maur.
A la Révolution Française, l’église abbatiale devint la seule et unique église paroissiale du village et le cloître fut vendu parmi les biens nationaux. En premier lieu, on y installa une filature de coton et une tannerie. Les bâtiments et le terrain furent ensuite morcelés entre plusieurs propriétaires pour y construire leur maison. A ce moment, la plus grande partie du cloître fut acquise par un maçon qui exploitera les lieux comme carrière de pierres.
La crue du Verdus du 22 Septembre 1817 ruina totalement les bâtiments. Le lieu devint la cible privilégiée des propriétaires de la Vallée qui au hasard des travaux de restauration ou d’embellissement de leur maison, venaient se servir en pierre de taille et sculptures au cloître de Saint-Guilhem-le-Désert.
Amateur d’Art Roman, le juge de paix d’Aniane, Pierre-Yon Vernière était parvenu a récupérer quelques 148 pièces du cloître de Saint-Guilhem-le-Désert et 2 du cloître de Saint-Michel-de-Cuxa, abbaye des Pyrénées-Orientales, qu’il avait entreposé dans son jardin. Après sa mort en 1875, ses enfants devinrent propriétaires de cette collection qui fut mise en vente en 1905.
Elle fut rachetée par un antiquaire de Carcassonne qui le vendit à son tour à un antiquaire parisien. C’est là que Georges Grey Barnard, sculpteur américain en séjour en France dans le but de faire l’acquisition de quelques modèles de sculpture romane, acheta les restes du cloître de l’Abbaye. Au cours de plusieurs séjours en Europe de 1907 à 1913, ce dernier allait racheter les cloîtres de Saint-Michel de Cuxa, là aussi chez des particuliers, et ceux de Trie-en-Bigorre et de Bonnefont-en-Comminges. Les pièces, furent transférées dans sa propriété de Fort-Washington Avenue à New-York.
En 1922, Georges Grey Barnard décida de vendre ses collections. Acquises en bloc par le Metropolitan Museum grâce à une généreuse donation de John D.Rockfeller, le bâtiment qui les abritaient pris le nom de « Musée des Cloîtres ».
Enfin en 1936, le cloître de Saint-Guilhem fut transféré à l’extrémité nord de Manhattan en compagnie des autres cloîtres de la collection Barnard. Ils furent reconstruits dans leur nouvelle et dernière demeure en tentant de restituer le plus fidèlement possible ces galeries, remplaçant parfois les pièces manquantes avec ce qu’on avait sous la main.
Il faudra attendre les années 1980 et les dernières ventes par des particuliers peu scrupuleux que le ministère de la culture parviendra à sauver et à placer au Musée Languedocien de Montpellier pour que les éléments du cloître de Saint-Guilhem-le-Désert, exposés dans la salle du réfectoire des moines, soient définitivement protégée des convoitises et des réemplois hasardeux.
Ouvrage majeur du système défensif de Saint-Guilhem-le-Désert, la majestueuse Tour des Prisons s’élève au nord-est de la cité, au pied de la montagne qui porte les vestiges du « Château du Géant », édifié par les moines de l’abbaye de Gellone pour en surveiller les approches.
C’est une construction romane de plan carré, attribuable à la seconde moitié du XIIème siècle ou au début du XIIème siècle. Ses murs, hauts de 18 m., sont montés dans un appareil régulier de pierre froide et de tuf, dont l’épaisseur varie entre 0.60 et 0.99 m. Ils hébergent cinq salles successives de 3.50 m. de côté, que surmonte une terrasse crénelée.
La tour-beffroi était exclusivement réservée à l’observation et à la défense passive, laquelle est en majorité concentrée sur les 5ème et 6ème niveaux pour mieux surveiller le val de Gellone où s’étire la cité.
Plus tard, elle fut vouée à l’entreposage, et servit entre autre de grenier à sel.
Son remarquable état de conservation tient sans doute au fait que, lors des périodes troublées comme les conflits religieux du XVIème siècle, où l’abbaye fut pillée et saccagée par les Huguenots, aucune destruction ne semble avoir été commise sur les bâtiments.
Some Abbot Sentimir started to build an abbey here end of the 8th century. The abbey got looted and damaged by "heathens" (Marcel Durliat suspects Normans). From 981 on it was rebuilt by order of King Lothair of France, son of Louis IV of France (aka "Transmarinus"). The abbey slipped under the protection of the Counts of Roussillon and later of the Kings of Aragon. The church was enlarged and re-consecrated in 1153. Since 1088 the abbey was connected to Cluny in Burgundy.
The abbey existed upto the French Revolution. The abbey church serves as a parish church "Saint Michel" since 1846.
The facade of the fromer abbey church has a white marble lintel over doors of the former abbey church depicting a theophany. For Doyen Marcel Durliat, author of "Roussilion roman", this relief marks the begin of Romanesque sculpturing within the Roussilion. Thanks to an inscription on that lintel (see previous uploads) it is known, that it was carved in 1019.
The interior of the single nave of the church, seen from the gallery in the west. It is small. The floorplan is a Latin Cross. The foundations of the apse date back to the predecessor church from 981. The structure seen today was built mid 12th century. The altar is a Baroque addition, but there are still some older details here.
Panneau inférieur de la porte droite menant à la sacristie de l'église de la Visitation-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie. Bois polychrome sculpté montrant la partie occidentale de la mission d'évangélisation du fort Lorette, dont les palissades de pieux de bois et la méthode constructive de défense iroquoienne (piquets de bois foncé courbé à gauche de l'entrée du fort des missionnaires). Date et sculpteur: inconnus. Photo: Jacques Lebleu..
La phase de préparation de chantier est exceptionnelle, impliquant des installations particulièrement lourdes. Jusqu’en août 2013, seront montées les installations nécessaires à la première phase de restauration. Des micro-pieux de 17 mètres de profondeur serviront de fondations au tabouret de l’échafaudage pesant 315 tonnes et s’élevant à 37 mètres de hauteur. Un des pieds du tabouret supportera une grue culminant à 96 mètres et pouvant lever 4 tonnes. La structure de l’échafaudage sera elle-même autoportante, de manière à ne pas peser sur le monument historique et à le respecter totalement.
www.paris.fr/accueil/culture/le-pantheon-une-restauration...
Lundi 9 juin 2014 (Lundi de Pentecôte). Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault). Abbaye de Gellone (fondée en 804 par un aristocrate, Guilhem de Gellone). Eglise abbatiale. Transept.
Saint-Guilhem-le-Désert ou Sant Guilhèm dau Desèrt en languedocien est une commune située dans le département de l'Hérault en région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, France.
Ses habitants sont appelés les Sauta Rocs.
La commune est située aux confins du Massif central, dans la moyenne vallée de l'Hérault, au nord du département du même nom.
Le territoire de la commune se trouve dans une zone intramontagnarde formée par le prolongement de la montagne de la Séranne et de la montagne de la Cellette à quelques kilomètres des Garrigues de la plaine du Languedoc. Il est arrosé par l'Hérault et par le Verdus.
Au cœur des Gorges de l’Hérault, dans le Val de Gellone, la cité médiévale de Saint-Guilhem-le-Désert étire ses ruelles le long d’un écrin de verdure, en suivant l’ondulation du ruisseau Verdus et sous le soleil du Languedoc, depuis douze siècles. Si ses maisons imbriquées les unes aux autres, coiffées de tuiles patinées par le soleil et le poids des ans, ne sont pas toutes singulières, elles portent toutes la trace de leur passé : arcatures, linteaux, fenêtres géminées… Développé autour de l’Abbaye de Gellone, le village qui a conservé une forte empreinte médiévale, constitue un ensemble d’une rare harmonie en Languedoc. Fondée en 804 par Guilhem, cousin de Charlemagne, valeureux guerrier venu se retirer du monde dans un lieu propice au recueillement, l’abbaye de Gellone demeure le symbole du premier art roman languedocien et devint très tôt une halte privilégiée sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Par delà les siècles, que savons-nous de Guilhem, fondateur de l’Abbaye de Gellone en 804, auprès de laquelle est venu se blottir le village de Saint-Guilhem-le-Désert ?
Il a survécu dans nos mémoires, encore n’est ce qu’au travers de sa destinée religieuse et d’une abondante œuvre littéraire médiévale : la Geste de Guillaume d’Orange.
Mais qui se souvient encore de ce prince carolingien, cousin germain de Charlemagne, qui écrivit en son temps une page de notre Histoire.
En l’an 790, Guilhem, petit-fils de Charles Martel est nommé vice-roi d’Aquitaine auprès de Louis le Pieux qui n’est alors âgé que de douze ans. Ce sera le point de départ de la vie publique de Guilhem, qui consacrera les treize années suivantes à conforter les frontières du royaume de Charlemagne.Bien plus qu’un simple administrateur, Guilhem s’imposera comme l’un des plus valeureux guerriers de son temps.
La campagne militaire qu’il mena contre les Sarrasins aboutira en 803 à la prise de Barcelone et à la constitution de la « marche d’Espagne » ; elle allait le couronner de gloire. Son nom ne le prédestinait-il pas à un tel succès ?
En effet, Guilhem est la forme romane du nom franc Whilhelm, composé de Whil ( la volonté ) et de helm ( la tête casquée).
Quoiqu’il en soit, cet épisode s’inscrit comme le plus important de sa carrière militaire, il fut aussi le dernier car, à son issue, Guilhem choisira de déposer les armes.
C’est dans la solitude du val de Gellone, qu’il fonde en 804 le monastère Saint-Sauveur de Gellone. Guidé dans son cheminement par Saint-Benoît d’Aniane, fondateur en 782 d’un important monastère à Aniane et réformateur de la règle bénédictine (Concile d’Aix la Chapelle / 815).
L’Abbaye de Gellone
Inscrite au Patrimoine Mondial par l’U.N.E.S.C.O., au titre des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France.
Joyau de l’art Roman, ce sanctuaire fondé au début du IX° siècle, est l’un des plus importants foyers spirituel et culturel du Languedoc, bénéficiant à travers les siècles du rayonnement de son Saint fondateur et de la présence en ses murs des trésors qu’il y abrita.
Guilhem, comte de Toulouse, plénipotentiaire de Charlemagne, qui a profondemment marqué l’histoire de la région, dota l’abbaye d’une partie de ses biens en 804. Héros éponyme de la commune, ce personnage, haut en couleur, s’est illustré, dans la guerre comme dans la paix, comme chef des armées en lutte contre les Sarrasins mais aussi pour l’intégration de la Septimanie au royaume Franc. Sa légende, magnifiée par les troubadours, a traversé les siècles par la geste de Guillaume d’Orange contribuant ainsi aux patrimoines culturels, artistiques et architecturaux de notre région.
L’histoire de l’Abbaye de Saint-Guilhem est complexe et mouvementée. Elle connut tout d’abord la splendeur du temps de sa fondation et un développement important que lui conféra une indépendance financière et hiérarchique par rapport à l’évéché de Lodève. Pendant cette période faste trois églises abbatiales furent construites. Il ne reste rien de la première église. La crypte de l’église actuelle expose quelques éléments architecturaux de la deuxième. C’est au XI ème siècle que furent construites des tribunes dans l’église afin de permettre aux moines d’assister aux offices. Au XIV ème siècle le cloître fut surélevé d’un étage.
Cependant cette prospérité n’allait pas durer et des temps économiques difficiles suivirent du fait des investissements nécessaires pour se protéger des grandes compagnies, du sac de l’abbaye lors des guerres de religion. La période mauriste permettra d’assurer une stabilité fragile à l’abbaye qui sera remise en cause par son rattachement à l’évêché de Lodève quelques années avant la révolution française.
A la révolution française, la population du village obtiendra que l’église abbatial devienne l’église paroissiale.
Le cloître de l’abbaye de Gellone
Bâtit le long du mur sud de l’église abbatiale, le cloître de l’abbaye s’apparente au cœur névralgique de la vie des moines. En effet, au sein d’un monastère, il faut distinguer l’église abbatiale (lieu de prière des moines) et le cloître (lieu de vie des moines). C’est donc en ce lieu que les moines disposaient de dortoirs, infirmeries, salle capitulaire, bibliothèque ou scriptorium, réfectoires et cuisines.
Les galeries nord et ouest du rez-de-chaussée étaient contemporaines à la construction de l’église abbatiale (XIème siècle). D’architecture simple, très dépouillée, elles étaient rythmées d’une succession d’arcatures géminées à colonnes centrales surmontées de chapiteaux en forme de pyramides renversées, séparées par des murs pleins telles qu’on peut les admirer aujourd’hui.
Débutée vraisemblablement dans le dernier quart du XIIème siècle sous l’abbatiat de Bernard de Mèze, c’est en 1205 qu’on finalisa la construction des galeries sud et est du rez-de-chaussée. Cet ensemble fut nommé « le nouveau cloître » dans un acte du cartulaire de Gellone , répondant ainsi à des nécessités d’ordre pratique et liturgique. Plus tard, la construction des galeries supérieures représentera un chantier long et coûteux qui ne prendra fin qu’au début du XIVème siècle.
A l’image de nombreux autres monastères languedociens, les guerres de religion portèrent de rudes coups aux décors du cloître. En effet, en 1568, alors que les bâtiments conventuels ont été désertés par les moines, les les protestants s’emparèrent de l’Abbaye, brisant le sarcophage de Guilhem et mutilant les sculptures du cloître. A la suite de cet événement, le bâtiment fut inoccupé pendant quarante ans. Des archives mentionnent en 1624 que « le cloître nécessite des réparations en plusieurs endroits et que le bâtiment du chapitre est rempli de ruines ». Ces réparations ne furent effectuées qu’en 1658 par la congrégation de Saint-Maur.
A la Révolution Française, l’église abbatiale devint la seule et unique église paroissiale du village et le cloître fut vendu parmi les biens nationaux. En premier lieu, on y installa une filature de coton et une tannerie. Les bâtiments et le terrain furent ensuite morcelés entre plusieurs propriétaires pour y construire leur maison. A ce moment, la plus grande partie du cloître fut acquise par un maçon qui exploitera les lieux comme carrière de pierres.
La crue du Verdus du 22 Septembre 1817 ruina totalement les bâtiments. Le lieu devint la cible privilégiée des propriétaires de la Vallée qui au hasard des travaux de restauration ou d’embellissement de leur maison, venaient se servir en pierre de taille et sculptures au cloître de Saint-Guilhem-le-Désert.
Amateur d’Art Roman, le juge de paix d’Aniane, Pierre-Yon Vernière était parvenu a récupérer quelques 148 pièces du cloître de Saint-Guilhem-le-Désert et 2 du cloître de Saint-Michel-de-Cuxa, abbaye des Pyrénées-Orientales, qu’il avait entreposé dans son jardin. Après sa mort en 1875, ses enfants devinrent propriétaires de cette collection qui fut mise en vente en 1905.
Elle fut rachetée par un antiquaire de Carcassonne qui le vendit à son tour à un antiquaire parisien. C’est là que Georges Grey Barnard, sculpteur américain en séjour en France dans le but de faire l’acquisition de quelques modèles de sculpture romane, acheta les restes du cloître de l’Abbaye. Au cours de plusieurs séjours en Europe de 1907 à 1913, ce dernier allait racheter les cloîtres de Saint-Michel de Cuxa, là aussi chez des particuliers, et ceux de Trie-en-Bigorre et de Bonnefont-en-Comminges. Les pièces, furent transférées dans sa propriété de Fort-Washington Avenue à New-York.
En 1922, Georges Grey Barnard décida de vendre ses collections. Acquises en bloc par le Metropolitan Museum grâce à une généreuse donation de John D.Rockfeller, le bâtiment qui les abritaient pris le nom de « Musée des Cloîtres ».
Enfin en 1936, le cloître de Saint-Guilhem fut transféré à l’extrémité nord de Manhattan en compagnie des autres cloîtres de la collection Barnard. Ils furent reconstruits dans leur nouvelle et dernière demeure en tentant de restituer le plus fidèlement possible ces galeries, remplaçant parfois les pièces manquantes avec ce qu’on avait sous la main.
Il faudra attendre les années 1980 et les dernières ventes par des particuliers peu scrupuleux que le ministère de la culture parviendra à sauver et à placer au Musée Languedocien de Montpellier pour que les éléments du cloître de Saint-Guilhem-le-Désert, exposés dans la salle du réfectoire des moines, soient définitivement protégée des convoitises et des réemplois hasardeux.
Ouvrage majeur du système défensif de Saint-Guilhem-le-Désert, la majestueuse Tour des Prisons s’élève au nord-est de la cité, au pied de la montagne qui porte les vestiges du « Château du Géant », édifié par les moines de l’abbaye de Gellone pour en surveiller les approches.
C’est une construction romane de plan carré, attribuable à la seconde moitié du XIIème siècle ou au début du XIIème siècle. Ses murs, hauts de 18 m., sont montés dans un appareil régulier de pierre froide et de tuf, dont l’épaisseur varie entre 0.60 et 0.99 m. Ils hébergent cinq salles successives de 3.50 m. de côté, que surmonte une terrasse crénelée.
La tour-beffroi était exclusivement réservée à l’observation et à la défense passive, laquelle est en majorité concentrée sur les 5ème et 6ème niveaux pour mieux surveiller le val de Gellone où s’étire la cité.
Plus tard, elle fut vouée à l’entreposage, et servit entre autre de grenier à sel.
Son remarquable état de conservation tient sans doute au fait que, lors des périodes troublées comme les conflits religieux du XVIème siècle, où l’abbaye fut pillée et saccagée par les Huguenots, aucune destruction ne semble avoir été commise sur les bâtiments.
Pèlerins des nuages et de l'eau
Pèlerins des nuages et de l'eau est une œuvre de l'artiste japonais Torao Yazaki. Créée en 1971, il s'agit d'une sculpture de bronze représentant un groupe de pèlerins bouddhistes, située dans le bois de Vincennes à Paris, en France.
L'œuvre est une Sculpture de bronze. Elle représente un groupe de sept pèlerins zen dont un patriarche assis en tailleur sur un large pavé de bronze, un pieux à sa gauche, en prière de la manière la plus respectueuse, c-à-d les cinq parties du corps (tête, deux mains et deux jambes) touchant le socle, un autre agenouillé à droite derrière du maître, quatre sont debout derrière, un tête rasé et trois en chapeaux de paille, alignés deux par deux.
La sculpture repose sur un socle rectangulaire du même matériau, lui-même posé un socle plus grand, en pierres. L'un des côtés porte le nom de l'œuvre Unsui Gunzo 雲水群像, calligraphié en caractères chinois par le calligraphe Hiragushi. L'avant du socle comporte une autre plaque, qui explicite l'origine de l'œuvre, en français et en japonais.
1.0 Nom d’origine : Pavillon de la Tunisie
1.1 Nom usuel : Restaurant (casse-croûte)
1.2 Adresse : Secteur île Notre-Dame
No. du Lot : 4272
Plan-repère : No. 468
1.3 Ville : Montréal
1.4 Type de bâtiment : Pavillon
1.5 Particularité du bâtiment : Provisoire
1.6 Superficie et dimensions :
Dimensions : 81’ x 129’
Hauteur : 17’
Superficie : 14 700 pi. ca.
1.7 Protection/statut : Inconnu
1.8 Propriétaire initial (maître d'ouvrage) : Commissariat général
de la Tunisie
1.9 Propriétaire actuel : Ville de Montréal
____________________________________________________
2. Données historiques
2.1 Description de la commande :
Construction provisoire conçue pour abriter le pavillon de la Tunisie.
Le thème du pavillon étant «L’artisanat, le tourisme, l’agriculture et
l’industrie», celui-ci accueillera des artisans montrant la fabrication de
tapis et le ciselage du cuivre.
2.2 Dates importantes :
Projet initié : octobre 1965
Début de la construction : ---
Fin des travaux : octobre 1966
2.3 Concepteurs :
Marmey, Haddad, & Miljevitch, architectes concepteur (Tunis)
André Blouin, architecte associé (Montréal)
2.4 Autres spécialistes :
Ingénieurs :
Structure : Bourgeois, Martineau, Samson (Montréal)
Mécanique et électrique : Pageau & Morel (Montréal)
Entrepreneur général :
Dumez Canada Limited (Montréal)
2.5 Modifications significatives :
1974 : Réaménagement du pavillon en maison d’accueil pour
invités de marque lors des jeux olympiques de 1976.
1978 : Démolition de la passerelle extérieure lors de la
construction de la piste de course.
1980 : Rénovations dans le cadre des Floralies internationales
(mise en eau et peinture du bassin, aménagement d’un sentier
et d’arbustes sur la façade ouest).
1995 : Réfection pour abriter la section d’horticulture du jardin
botanique de la Ville de Montréal :
- disparition des portes monumentales et des moucharabiehs ;
- rajout d’un nouveau mur dans le hall d’entrée (et ajout d’une
murale contemporaine);
- déplacement des grilles en fer forgé;
- enlèvement de la mosaïque Orphée du patio;
- enlèvement des bassins d’eau.
Depuis 2005 : Réfection des façades, percement de nouvelles
ouvertures, aménagement d’un nouvel escalier, réaménagement
du site.
2.6 Usage actuel :
Restaurant (casse-croûte).
2.7 État physique actuel :
Le bâtiment est en bon état.
3. Description
3.1 Description synthèse :
De facture moderne, ce petit bâtiment est d’une grande simplicité architecturale. L’édifice est un volume rectangulaire blanc reposant
sur un bassin d’eau. Au centre de ce volume se trouve un patio de forme carrée. Sur la façade avant, une large rampe d’accès
enjambe un bassin d’eau et mène à l’entrée principale. Cette rampe débouche sur deux portes monumentales en cèdre massif
sculptées et ajourées comme des dentelles. Les autres façades sont opaques, à l’exception de celle située à droite de l’entrée
principale qui offre une grande baie vitrée en bois s’ouvrant sur le fleuve St-Laurent. Le bassin d’eau qui ceinture presque
entièrement l’édifice est recouvert de carreaux de faïence bleus et blancs.
L’intérieur du bâtiment s’organise le long de deux axes perpendiculaires. Le premier axe comprend l’entrée principale, le hall et la
salle d’accueil, au fond de laquelle se trouve une grande mosaïque. L’autre axe se compose de la reconstitution d’un souk, du patio,
d’un hall, et d’un restaurant avec son café bar mauresque. Le patio à colonnades, inspirées des palais mauresques, constitue le
centre d’intérêt principal du bâtiment. Le patio s’ouvre sur le souk et les trois aires d’exposition. Le plancher du pavillon est en
marbre rose d’Italie. L’atrium est recouvert d’un dôme translucide en fibre de verre. Les voûtes et chapiteaux sont en stuc. Au soussol,
à l’arrière, se trouvent les annexes de la cuisine et la salle de dépôt avec leur accès direct sur l’extérieur.
Le sol du patio est recouvert d’une reproduction de la mosaïque romaine du 2e siècle représentant Orphée jouant de la lyre. Cette
mosaïque de 9 pieds par 12 pieds provient d’une maison romaine découverte à la Chebba, en Tunisie.
Les murs extérieurs sont en porte-à-faux sur la façade, créant ainsi un espace entre le périmètre du plancher et les murs intérieurs.
Le jour, l’éclairage et la ventilation sont assurés par des vitres coulissantes situées au plancher de cet espace périphérique. L’air
entrant est ainsi rafraîchi par le bassin. La nuit, des projecteurs encastrés sous le porte-à-faux éclairent l’intérieur et le bassin
extérieur. Ce volume flottant d’un blanc éclatant sert de support épuré pour l’installation d’éléments faisant référence à l’architecture
tunisienne (portes cloutées, moucharabieh, panneaux sculptés, céramiques). Ces éléments sont en bois de pin ou de merisier, en
stuc, en fer forgé, ou encore en marbre. À l’entrée, près de la rampe, se trouve le drapeau tunisien accroché à un mat en bois de
sapin Douglas.
3.2 Construction :
Étant donné son caractère provisoire, le pavillon de la Tunisie fut construit avec des matériaux bon marché. La structure de l’édifice
est en acier ; les murs sont faits de dalles de béton préfabriqué. L’édifice repose sur des semelles et pieux à base évasée en béton
armé avec chapeaux de pieux et longrines en béton. Les murs et les plafonds sont recouverts de stuc. Le plancher en béton est
recouvert de marbre. Les cadres de portes ainsi que les châssis des grandes baies vitrées sont en pin. Le vitrage simple est fait de
verre poli. La toiture de type multicouche repose sur la charpente d’acier et un solin en tôle d’acier galvanisé fait le raccord entre la
toiture et le mur.
3.3 Contexte :
Entouré d’un îlot gazonné agrémenté de plantes méditerranéennes, ce petit pavillon est situé en bordure du chenal Lemoyne, non
loin du pont du Cosmos et du pavillon de l’URSS. Localisé à deux pas de la Place d’Afrique, et tout près du pavillon du Maroc, il fait
partie d’un groupe de pavillons associés aux pays arabes.
4. Évaluation
A. Valeur documentaire / histoire de Montréal, du Québec, et internationale :
Un des objectifs de l’Exposition universelle de Montréal était de rapprocher les peuples. Dans un exposé qui a précédé l’ouverture
du pavillon de la Tunisie, M. Dupuy, commissaire général de l’Expo explique que «ce qui rapproche les hommes est plus important
que ce qui les divise» (1964). Convaincu que la présence du pavillon allait renforcer davantage l’amitié entre les peuples canadiens
et tunisiens, et développer la connaissance mutuelle des deux cultures, le gouvernement tunisien a fait don de son pavillon à la ville
de Montréal. Dans cette optique, le pavillon accueillera, entre autres, la conférence sur l’émancipation des tunisiennes intitulée «La
Femme dans l’État et la société». Le pavillon est un témoin privilégié de ces liens culturels et de cette ouverture.
B. Valeur documentaire / histoire de l’architecture :
Si l’on reconnaît une valeur programmatique au thème choisi pour ce pavillon, il est vraisemblable de penser que les architectes ont
cherché à traduire dans une forme architecturale appropriée la coexistence en Tunisie de la modernité avec la tradition. Ce volume
simple et dépouillé fait en effet référence tant aux formes géométriques de l’architecture moderne internationale qu’à celles de
l’architecture vernaculaire tunisienne. Véritable mariage entre rationalisme et tradition, dans l’esprit des réalisations de l’architecte
Jacques Marmey en Tunisie, ce pavillon témoigne ainsi d’une approche architecturale originale qui permettait de rendre compte du
fait que la Tunisie est un pays moderne imprégné d’une longue histoire.
C. Intégrité
Objet : Vu de l’extérieur, le pavillon de la Tunisie est aujourd’hui méconnaissable. Les éléments traditionnels qui lui donnaient sa
spécificité, tel les portes d’entrée en cèdre massif conçues dans la tradition de l’ébénisterie tunisienne, ont aujourd’hui complètement
disparu. Le pavillon a par ailleurs fait l’objet d’importantes rénovations. La façade est maintenant recouverte de lattes de bois, les
murs ont été percés de nouvelles ouvertures, le bassin d’eau a été remblayé et la passerelle a été enlevée. À l’intérieur,
l’aménagement a également été modifié, un nouveau mur ayant été construit face à l’entrée et les grilles en fer forgé ayant été
déplacées. Pour toutes ces raisons, il est possible d’affirmer que l’intégrité physique du pavillon a été fortement altérée.
Contexte : Le contexte dans lequel le pavillon s’insérait a été complètement transformé. Les pavillons entourant le pavillon de la
Tunisie ont tous été démolis et le secteur ayant été réaménagé pour accommoder une section de la piste de course du circuit Gilles-
Villeneuve. À ce titre, l’environnement physique au sein duquel se trouve le pavillon a largement perdu de son intégrité.
D. Authenticité
Objet : Mis à part la présence du casse-croûte, dont l’usage à une certaine compatibilité avec l’une des fonctions d’origine du
pavillon, le bâtiment d’aujourd’hui à largement perdu de son authenticité.
Contexte : L’environnement immédiat du pavillon ayant beaucoup changé, tant au niveau de son usage qu’à celui de son
aménagement, et le pavillon ayant largement perdu le lien qui l’unissait au site, il est possible d’affirme que le contexte dans lequel
ce pavillon est inséré a largement perdu de son authenticité.
La phase de préparation de chantier est exceptionnelle, impliquant des installations particulièrement lourdes. Des micro-pieux de 17 mètres de profondeur servent de fondations au tabouret de l’échafaudage pesant 315 tonnes et s’élevant à 37 mètres de hauteur. Un des pieds du tabouret supporte une grue culminant à 96 mètres et pouvant lever 4 tonnes. La structure de l’échafaudage est elle-même autoportante, de manière à ne pas peser sur le monument historique et à le respecter totalement.
www.paris.fr/accueil/culture/le-pantheon-une-restauration...
"Vincent Mauger explore les notions d’espace et de paysage...
L’étrange objet qu’il présente sur la place du Bouffay convoque l’idée même de nature par le matériau utilisé : le bois. De longs pieux fixés à une matrice centrale créent un effet cinétique à mesure qu’on en fait le tour. L’imaginaire oblige à en chercher un usage et révèle l’ambiguïté de l’objet : son ampleur en fait un élément majestueux tout autant qu’effrayant, à l’instar des machines de guerre médiévales ou antiques... "
www.levoyageanantes.fr/fr/le-parcours/resolution-des-forc...
The interior is decorated with a couple of Baroque carvings, but there is more to find. Below the Carolingian altar stone are two capitals, that probably once have been somewhere else. One depicted a whispering hare (previous upload), this one has a running deer - and a head with chubby cheeks, eyes and mouth wide open. It seems that he is attacked by the deer.
... and yes, this is a genuine church-crawler-photo....
L’église de Vallières les Grandes est dédiée à saint Sulpice le Pieux (576-647) qui fut chapelain du roi franc Clotaire II puis évêque de Bourges. Il est connu et révéré comme défenseur des pauvres. Il est fêté le 17 janvier.
L’église a dépendu de la collégiale Saint-Martin de Tours jusqu’à la Révolution.
L’église ancienne a été reconstruite entièrement au XIIᵉ siècle, agrandie et restaurée plusieurs fois.
- Du XIIᵉ siècle subsistent le chevet renforcé de contreforts et percé de trois baies en plein cintre, visible rue de la Garenne, les deux murs de la nef, le pignon et la partie basse du clocher.
- Au XVIᵉ siècle, on ajouta le bas-côté sud, alors dédié à
Saint Sébastien, aujourd’hui chapelle de la Sainte Vierge Marie.
- Au XVIIIᵉ siècle furent installés le grand retable du fond du chœur, le lambris de la voûte de la nef et le dallage, à l’initiative du curé de Vallières, l’abbé de Coutances.
- Au XIXᵉ siècle, construction de la tribune au-dessus de l’entrée (1847), de la voûte de la chapelle de la Vierge Marie (1876) et de la chapelle nord dédiée à saint Joseph (1889).
La sacristie et le porche ne sont pas datés mais sont présents sur le plan de 1839 conservé aux archives départementales.
www.paroissedemontrichard.com/clochers/vallieres-les-grandes
JABBARNACK!
Mars 2012
Voeux pieux, bonnes intentions, bons sentiments, bonne conscience; florilège de la rectitude éthique. autant de placards où parquer des cadavres! Comme on en rit pour ne pas en pleurer, comme on fait semblant que c’est drôle, Jabbarnack! célèbre l’envers de l’indignation. Let’s go! Coup de Jarnac à ces petites lachetés quotidiennes déguisées en bonnes actions, fantasmes inassouvis, inassumés, lumière au néon sur les chimères! Câline de tabarouette de tabarnouche de jarnicoton de Jabbarnack! Et si...un peu de beauté, de justice, de bribes de vrai devaient fleurir sur la bouse. On n’éprouve pas le bonheur dans la santé tant que dans la convalescence. Foin des winners! Le doute est un champignon, une maladie atavique, lancinante, génétique. Sus aux placébos moralisateurs!
En une quinzaine de tableaux d’une exposition, sept corps - Belle Pitoune, Pédé, Jeune fille anorexique, Gros épais, Mal baisée, Beau Brummell et Carrosserie basse donnent à voir le cycle de leur guérison.
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SPECTACLE CRÉÉ en mars 2012 à Espace Libre
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PRODUCTION
OMNIBUS le corps du théâtre
MISE EN SCÈNE_Jean Asselin, Réal Bossé
INTERPRÉTATION_Sylvie Moreau, Marie Lefebvre, Audrey Bergeron, Anne Sabourin, Guillaume Chouinard, Bryan Morneau, Sacha Ouellette-Deguire
SCÉNOGRAPHIE / COSTUMES_Sophie Bourgeois assistée de Sarah Sloan
SON_Eric Forget
LUMIÈRE_Mathieu Marcil
MAQUILLAGE / COIFFURE_Valérie Quévillon
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PHOTOS(c)Catherine Asselin-Boulanger
JABBARNACK!
Mars 2012
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En une quinzaine de tableaux d’une exposition, sept corps - Belle Pitoune, Pédé, Jeune fille anorexique, Gros épais, Mal baisée, Beau Brummell et Carrosserie basse donnent à voir le cycle de leur guérison.
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SPECTACLE CRÉÉ en mars 2012 à Espace Libre
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PRODUCTION
OMNIBUS le corps du théâtre
MISE EN SCÈNE_Jean Asselin, Réal Bossé
INTERPRÉTATION_Sylvie Moreau, Marie Lefebvre, Audrey Bergeron, Anne Sabourin, Guillaume Chouinard, Bryan Morneau, Sacha Ouellette-Deguire
SCÉNOGRAPHIE / COSTUMES_Sophie Bourgeois assistée de Sarah Sloan
SON_Eric Forget
LUMIÈRE_Mathieu Marcil
MAQUILLAGE / COIFFURE_Valérie Quévillon
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PHOTOS(c)Catherine Asselin-Boulanger
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PHOTOS(c)Catherine Asselin-Boulanger