reflets de vert
Critique des mouvements sociaux
Bonjour à tous,
Je commence par "Bonjour", parce que ça va être bien d'insister sur ce mot vu la tonne d'idées pessimistes que je vais donner dans la suite de mon texte.
Je suis extrèmement pessimiste ces derniers temps, et bien pire j'ai du plaisir de l'être, de me mettre dans cette optique pour analyser les échecs des militantismes et des progrès…
J'ai aussi du plaisir de me mettre à la place des gens de droite influents et de me demander comment il est mieux de réagir en ce moment, pour exploiter le mouvement social tout en le cassant. C'est une partie d'échec qui doit leur être agréable, ce serait dommage que je n'en profite pas. Et puis prévoir leurs mouvements c'est cool, de nôtre côté on anticipera…
On a à peu près une personne sur 15 qui manifeste et se mobilise, ce n'est pas si différent du nombre qui s'est mobilisé pendant le CPE, même si il y a eu du renouvellement. En arrondissant au maximum on arrive à une personne sur 10 qui soutient fortement ce mouvement, de près ou de loin.
10% des votants, donc rien de très inquiétant. Ce qui est préoccupant pour la droite ce n'est pas cela. Ce qui les préoccupe ce sont les changements majeurs d'opinion.
Et pour l'instant ils sont largement insuffisants, les militants se parlent entre eux, et il y a toujours des outils pour récupérer et reratisser, pour réorienter vers la droite la résignation et les incohérences d'opinion.
10% des votants, ça va se dispatcher un peu chez les verts, un peu vers le PS, et c'est super rassurant. Un peu aussi va aller vers le NPA et la gauche antilibérale, qui posent de vraies questions, mais ils n'ont pas les outils pour progresser suffisamment, donc rien de très inquiétant pour la droite.
A gauche, il y a pas mal d'unité pour les constats, et les critiques du système dominant. Mais pas pour les stratégies à mettre en oeuvre et sur les idéologies ou solutions.
La droite a plus d'unité idéologique (c'est à la fois une faiblesse et une force).
La situation politique est durablement verrouillée. La droite a réussi à mitrailler avec des idées-gadget, du faux réalisme, de l'expertise bien moisie, de la superficialité et des ratiocinations absoluments vides, à passer des idées néolibérales non seulement dans l'opinion, mais aussi dans la pratique de tous les jours et avec une bonne cohérence. Même des gens de gauche sont amenés à participer au quotidien d'une manière ou d'une autre à des systèmes de droite.
La contestation est prévue aussi. Ce sont des gens "responsables" qui coopèrent.
Ceux qui en ont marre de tout et qui désespèrent, sont victime de graves injustice sociales, sont dans la misère, sont dans une situation d'incompréhension, de ras-le-bol et de rejet peuvent être invités à taper sur les étrangers, les fonctionnaires et sur des maux nouveaux, sur le terrorisme mondial, sur les profiteurs et les parasites, et à se rapprocher de l'extrème-droite, donc du pouvoir actuellement en place.
Au niveau des partis, la présidentialisation des élections a réussi à transformer encore mieux les débats politiques en duels de personnes. La politique de repêchage de personnalités de droite "de la gauche" a réussi à semer une belle confusion dans la gauche.
Les idées de base, c'est à dire un certain cadre européen et mondial, une certaine vision des institutions et du pouvoir, le non-partage des informations et décisions et la professionnalisation de la politique, le néolibéralisme, les télécommandages financiers, les évolutions techniques chevaux de troie d'évolutions idéologiques, l'autoritarisme mondial, la violence tranquille, les délires technologiques comme solution au pire, etc… sont partagées par les deux partis (ou un peu plus, selon les alliances) qui alternent dans le cadre du bipartisme.
Ceux qui ne sont pas dans le bipartisme, qui ne votent ni PS, ni Verts, ni UMP, ni Modem trahissent forcément la cause, ne sont pas très "sérieux", ou pas très "responsables", autant dire irréalistes ou débiles profonds.
Et quand il y a de mauvais résultats pour l'un des deux partis majoritaires, on les traîne dans la boue. C'est super pratique pour diminuer la qualité et la quantité des débats.
Le Parti Communiste, qui arrive à avoir une bonne influence dans certaines villes, et qui pose de bonnes questions, et aussi des élus antilibéraux d'opinions diverses, sont dégommés, même si une partie de la gauche doit s'allier avec la droite d'une manière ou d'une autre, ou trouver des manières de discréditer.
On l'a vu récemment à Montreuil ou dans le Limousin avec la triangulaire UMP-PS-Front de Gauche. Ce n'est pas neutre.
Quand il y a des scandales, des mobilisations ou des affaires inquiétantes pour la droite, on crée des évênements, on fait de la provocation, on transforme des faits divers en lois, on fait sauter les bons fusibles, et surtout on fait des mesures qui divisent et créent une polémique favorable aux interprêtations fantaisistes de la réalité.
Il y a des problèmes dans les banlieues. "C'est la faute à la polygamie ou aux moeurs nocturnes, ou à la drogue". Il y a de la drogue. "C'est de la faute aux banlieues" Il y a des banlieues. "C'est de la faute aux jeunes". Tout est possible, il suffit de mettre les mots dans le bon ordre: "sujet, verbe, complément".
Il y a bien des contres-pouvoirs, institutionnels (justice, inspection du travail, etc…). C'est pas bien compliqué de les dégommer. Ce sont des feignants ils ne font pas assez de résultat et sont trop nombreux, alourdissent les procédures. Donc on les réduit parce qu'on est réaliste et qu'on veut les sauver. Et après on les supprime.
Pas de panique on s'en souviendra pas.
Et personne ne sait ce que c'est les RASED, ou d'autres trucs, donc on peut aussi les supprimer sans craindre l'opinion.
Si des profs ou des éducateurs vous emmerdent, c'est facile, il suffit d'agir en amont, là où ils sont formés, de nommer des gens bien à droite aux postes qu'il faut pour filtrer et purger, et pour ceux qui restent leur demander des résultats ambigus. Comme cela la hiérarchie pourra avoir la bonne interprétation.
Au niveau de ces grandes grèves et mobilisations qui ont lieu en ce moment: il est plus intéressant de les laisser faire, et de ne pas trop les entraver. C'est carrément l'idéal.
Tant que ça reste des militants et des sympathisants entre eux c'est cool. On fait comme Thatcher, on ne cède à rien, comme ça par la suite non seulement les militants sont résignés, mais aussi tous ceux qui ont mis de l'espoir sur ces mouvements et ce mode d'action.
Et puis le patronnat doit sacrifier un peu de profits ou autres pendant les grêves, mais si elles échouent durablement il aura l'occasion de récupérer bien plus…
Et en plus, stratégiquement, une bonne partie des syndicats tendent une perche magnifique . Ce serait dommage pour la droite de ne pas en profiter.
Le CPE nécessitait de céder car au niveau de l'opinion c'était allé trop loin. Au niveau des retraites il n'y a pas de soucis à se faire. Finalement c'est vraiment la mobilisation qu'il fallait à la droite.
Pour 2012, pas trop de soucis à se faire: on reste dans le bipartisme. Les carriéristes ne feront pas bouger les lignes, parce qu'ils préfèrent garder leur même place d'élus, le PS ne bougera pas trop, et s'il est élu il devra sous la pression financière, européenne, et mondiale (FMI, OMC, et bien d'autres), continuer à mettre en oeuvre des régressions qui le rendra impopulaire, tout en étant soutenu dans sa politique par un manque de mobilisations et par le parapluie ou guichet multiple.
Mais il est bien plus probable que la droite repasse. Et pour plein de raisons. La situation devient plus radicale et les opinions se construisent de plus en plus sur l'imaginaire.
Je ne parle pas des médias. Mais c'est encore un bon bétonnage de plus. Les rares médias alternatifs n'arrivent pas à dépasser leurs auditeurs habituels, faute de moyens, et grâce à plein de petits boycotts ou magouilles (par exemple pour les journaux augmenter le prix de l'expédition).
Quand des contestations vont plus loin. Soit on les rend illégales, ce qui est facile (on peut tout rendre illégal, même les AMAP ou des alternatives du genre).
Soit on leur met des bâtons dans les roues. Soit on les récupère pour les réutiliser dans un autre sens. Soit on les assimile à des mouvements gauchistes violents, anarchistes et totalitaires (pas besoin d'expliquer "anarchiste" ou "totalitaire" quand on les mentionne, ou de faire des nuances, les simples mots se suffisent à eux-mêmes, puisque comme l'imaginaire est différent les préjugés le sont aussi).
Rien de bien compliqué, en gros.
Bon voilà vous avez compris que je cherche à prévoir et à comprendre notre cher bordel français.
Je ne dis pas que les manifs et les grèves qui ont lieu en ce moment ne servent à rien. Je ne dis pas que les associatiions, partis, syndicats ou autres ne servent à rien.
Mais que ce qui est fait est largement insuffisant, ce qui est mauvais et dangereux stratégiquement.
Il faut profiter de l'unité qui se met en place entre les différentes tendances et opinions pour aller plus loin et convaincre au-delà des cercles habituels. Si l'opinion bouge radicalement, cela inquiétera le pouvoir. Autrement, cela lui profitera.
Pour cela, il faut agir, et mettre en place des débats, des alternatives (on crée une caisse de solidarité et on refuse massivement de payer les impôts, en gardant la somme, ou bien d'autres…), on met en place des forums, on fait des actions (dans ma région il y a des syndicats assez forts pour ça), on cherche à développer la désobéissance civile non violente, à combiner les approches, à favoriser une critique globale et des idées de solutions qui vont avec.
S'arrêter à cette mobilisation sans chercher à la faire déboucher sur quelque chose de nouveau et d'ambitieux stratégiquement, ce serait trop bête.
Beaucoup de choses peuvent changer pendant les mobilisations.
Et bien sûr, il faut chercher de plus en plus à avoir au quotidien un mode de vie et des pratiques cohérents qui correspondent à nos idées, à développer des systèmes alternatifis qui se battent contre des choses aussi variées que les supermarchés, la spéculation du logement…, à réfléchir à des modes d'action politique, etc…
Critique des mouvements sociaux
Bonjour à tous,
Je commence par "Bonjour", parce que ça va être bien d'insister sur ce mot vu la tonne d'idées pessimistes que je vais donner dans la suite de mon texte.
Je suis extrèmement pessimiste ces derniers temps, et bien pire j'ai du plaisir de l'être, de me mettre dans cette optique pour analyser les échecs des militantismes et des progrès…
J'ai aussi du plaisir de me mettre à la place des gens de droite influents et de me demander comment il est mieux de réagir en ce moment, pour exploiter le mouvement social tout en le cassant. C'est une partie d'échec qui doit leur être agréable, ce serait dommage que je n'en profite pas. Et puis prévoir leurs mouvements c'est cool, de nôtre côté on anticipera…
On a à peu près une personne sur 15 qui manifeste et se mobilise, ce n'est pas si différent du nombre qui s'est mobilisé pendant le CPE, même si il y a eu du renouvellement. En arrondissant au maximum on arrive à une personne sur 10 qui soutient fortement ce mouvement, de près ou de loin.
10% des votants, donc rien de très inquiétant. Ce qui est préoccupant pour la droite ce n'est pas cela. Ce qui les préoccupe ce sont les changements majeurs d'opinion.
Et pour l'instant ils sont largement insuffisants, les militants se parlent entre eux, et il y a toujours des outils pour récupérer et reratisser, pour réorienter vers la droite la résignation et les incohérences d'opinion.
10% des votants, ça va se dispatcher un peu chez les verts, un peu vers le PS, et c'est super rassurant. Un peu aussi va aller vers le NPA et la gauche antilibérale, qui posent de vraies questions, mais ils n'ont pas les outils pour progresser suffisamment, donc rien de très inquiétant pour la droite.
A gauche, il y a pas mal d'unité pour les constats, et les critiques du système dominant. Mais pas pour les stratégies à mettre en oeuvre et sur les idéologies ou solutions.
La droite a plus d'unité idéologique (c'est à la fois une faiblesse et une force).
La situation politique est durablement verrouillée. La droite a réussi à mitrailler avec des idées-gadget, du faux réalisme, de l'expertise bien moisie, de la superficialité et des ratiocinations absoluments vides, à passer des idées néolibérales non seulement dans l'opinion, mais aussi dans la pratique de tous les jours et avec une bonne cohérence. Même des gens de gauche sont amenés à participer au quotidien d'une manière ou d'une autre à des systèmes de droite.
La contestation est prévue aussi. Ce sont des gens "responsables" qui coopèrent.
Ceux qui en ont marre de tout et qui désespèrent, sont victime de graves injustice sociales, sont dans la misère, sont dans une situation d'incompréhension, de ras-le-bol et de rejet peuvent être invités à taper sur les étrangers, les fonctionnaires et sur des maux nouveaux, sur le terrorisme mondial, sur les profiteurs et les parasites, et à se rapprocher de l'extrème-droite, donc du pouvoir actuellement en place.
Au niveau des partis, la présidentialisation des élections a réussi à transformer encore mieux les débats politiques en duels de personnes. La politique de repêchage de personnalités de droite "de la gauche" a réussi à semer une belle confusion dans la gauche.
Les idées de base, c'est à dire un certain cadre européen et mondial, une certaine vision des institutions et du pouvoir, le non-partage des informations et décisions et la professionnalisation de la politique, le néolibéralisme, les télécommandages financiers, les évolutions techniques chevaux de troie d'évolutions idéologiques, l'autoritarisme mondial, la violence tranquille, les délires technologiques comme solution au pire, etc… sont partagées par les deux partis (ou un peu plus, selon les alliances) qui alternent dans le cadre du bipartisme.
Ceux qui ne sont pas dans le bipartisme, qui ne votent ni PS, ni Verts, ni UMP, ni Modem trahissent forcément la cause, ne sont pas très "sérieux", ou pas très "responsables", autant dire irréalistes ou débiles profonds.
Et quand il y a de mauvais résultats pour l'un des deux partis majoritaires, on les traîne dans la boue. C'est super pratique pour diminuer la qualité et la quantité des débats.
Le Parti Communiste, qui arrive à avoir une bonne influence dans certaines villes, et qui pose de bonnes questions, et aussi des élus antilibéraux d'opinions diverses, sont dégommés, même si une partie de la gauche doit s'allier avec la droite d'une manière ou d'une autre, ou trouver des manières de discréditer.
On l'a vu récemment à Montreuil ou dans le Limousin avec la triangulaire UMP-PS-Front de Gauche. Ce n'est pas neutre.
Quand il y a des scandales, des mobilisations ou des affaires inquiétantes pour la droite, on crée des évênements, on fait de la provocation, on transforme des faits divers en lois, on fait sauter les bons fusibles, et surtout on fait des mesures qui divisent et créent une polémique favorable aux interprêtations fantaisistes de la réalité.
Il y a des problèmes dans les banlieues. "C'est la faute à la polygamie ou aux moeurs nocturnes, ou à la drogue". Il y a de la drogue. "C'est de la faute aux banlieues" Il y a des banlieues. "C'est de la faute aux jeunes". Tout est possible, il suffit de mettre les mots dans le bon ordre: "sujet, verbe, complément".
Il y a bien des contres-pouvoirs, institutionnels (justice, inspection du travail, etc…). C'est pas bien compliqué de les dégommer. Ce sont des feignants ils ne font pas assez de résultat et sont trop nombreux, alourdissent les procédures. Donc on les réduit parce qu'on est réaliste et qu'on veut les sauver. Et après on les supprime.
Pas de panique on s'en souviendra pas.
Et personne ne sait ce que c'est les RASED, ou d'autres trucs, donc on peut aussi les supprimer sans craindre l'opinion.
Si des profs ou des éducateurs vous emmerdent, c'est facile, il suffit d'agir en amont, là où ils sont formés, de nommer des gens bien à droite aux postes qu'il faut pour filtrer et purger, et pour ceux qui restent leur demander des résultats ambigus. Comme cela la hiérarchie pourra avoir la bonne interprétation.
Au niveau de ces grandes grèves et mobilisations qui ont lieu en ce moment: il est plus intéressant de les laisser faire, et de ne pas trop les entraver. C'est carrément l'idéal.
Tant que ça reste des militants et des sympathisants entre eux c'est cool. On fait comme Thatcher, on ne cède à rien, comme ça par la suite non seulement les militants sont résignés, mais aussi tous ceux qui ont mis de l'espoir sur ces mouvements et ce mode d'action.
Et puis le patronnat doit sacrifier un peu de profits ou autres pendant les grêves, mais si elles échouent durablement il aura l'occasion de récupérer bien plus…
Et en plus, stratégiquement, une bonne partie des syndicats tendent une perche magnifique . Ce serait dommage pour la droite de ne pas en profiter.
Le CPE nécessitait de céder car au niveau de l'opinion c'était allé trop loin. Au niveau des retraites il n'y a pas de soucis à se faire. Finalement c'est vraiment la mobilisation qu'il fallait à la droite.
Pour 2012, pas trop de soucis à se faire: on reste dans le bipartisme. Les carriéristes ne feront pas bouger les lignes, parce qu'ils préfèrent garder leur même place d'élus, le PS ne bougera pas trop, et s'il est élu il devra sous la pression financière, européenne, et mondiale (FMI, OMC, et bien d'autres), continuer à mettre en oeuvre des régressions qui le rendra impopulaire, tout en étant soutenu dans sa politique par un manque de mobilisations et par le parapluie ou guichet multiple.
Mais il est bien plus probable que la droite repasse. Et pour plein de raisons. La situation devient plus radicale et les opinions se construisent de plus en plus sur l'imaginaire.
Je ne parle pas des médias. Mais c'est encore un bon bétonnage de plus. Les rares médias alternatifs n'arrivent pas à dépasser leurs auditeurs habituels, faute de moyens, et grâce à plein de petits boycotts ou magouilles (par exemple pour les journaux augmenter le prix de l'expédition).
Quand des contestations vont plus loin. Soit on les rend illégales, ce qui est facile (on peut tout rendre illégal, même les AMAP ou des alternatives du genre).
Soit on leur met des bâtons dans les roues. Soit on les récupère pour les réutiliser dans un autre sens. Soit on les assimile à des mouvements gauchistes violents, anarchistes et totalitaires (pas besoin d'expliquer "anarchiste" ou "totalitaire" quand on les mentionne, ou de faire des nuances, les simples mots se suffisent à eux-mêmes, puisque comme l'imaginaire est différent les préjugés le sont aussi).
Rien de bien compliqué, en gros.
Bon voilà vous avez compris que je cherche à prévoir et à comprendre notre cher bordel français.
Je ne dis pas que les manifs et les grèves qui ont lieu en ce moment ne servent à rien. Je ne dis pas que les associatiions, partis, syndicats ou autres ne servent à rien.
Mais que ce qui est fait est largement insuffisant, ce qui est mauvais et dangereux stratégiquement.
Il faut profiter de l'unité qui se met en place entre les différentes tendances et opinions pour aller plus loin et convaincre au-delà des cercles habituels. Si l'opinion bouge radicalement, cela inquiétera le pouvoir. Autrement, cela lui profitera.
Pour cela, il faut agir, et mettre en place des débats, des alternatives (on crée une caisse de solidarité et on refuse massivement de payer les impôts, en gardant la somme, ou bien d'autres…), on met en place des forums, on fait des actions (dans ma région il y a des syndicats assez forts pour ça), on cherche à développer la désobéissance civile non violente, à combiner les approches, à favoriser une critique globale et des idées de solutions qui vont avec.
S'arrêter à cette mobilisation sans chercher à la faire déboucher sur quelque chose de nouveau et d'ambitieux stratégiquement, ce serait trop bête.
Beaucoup de choses peuvent changer pendant les mobilisations.
Et bien sûr, il faut chercher de plus en plus à avoir au quotidien un mode de vie et des pratiques cohérents qui correspondent à nos idées, à développer des systèmes alternatifis qui se battent contre des choses aussi variées que les supermarchés, la spéculation du logement…, à réfléchir à des modes d'action politique, etc…