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"troupes omeyyades. par Angus Mc Bride"

L’organisation de l’état sous le règne des Omeyyades

 

L’organisation de l’état sous le règne des Omeyyades était renforcée par le calife qui était à la tête de l’état et qui était aussi responsable de tous les ministères.

Néanmoins, on peut dire que dans beaucoup de cas, le calife ne pouvait pas s’impliquer comme par exemple dans les affaires relevant de la justice. Et bien souvent les juges craignaient l’injustice du calife ou celle de ses gouverneurs.

C’est pour cela que beaucoup de savants et d’hommes véridiques refusaient le poste de juge (qadi) qu’il leur était offert.

 

Puis après le calife, il y avait le secrétaire[4] (katib) ou plus tard appelé aussi le ministre (wazir) particulièrement sous le règne des Abbassides.

Une des plus importantes fonctions du secrétaire était qu’il devait connaitre parfaitement les registre financiers de l’état, ou étaient consignés toutes les entrées et sorties d’argent, des revenus, des impôts, de la Zakat, etc.

Il se devait de connaitre aussi les registres de paies des soldats et des gens employés par l’état mais aussi toutes les dépenses relatives aux armées. Le secrétaire comptable devait donc un homme de confiance absolue, sérieux et exceller dans l’écriture.

Il était aussi chargé d’écrire les courriers du calife adressés à ses gouverneurs, ses généraux et à d’autres. Il devait donc exceller dans la connaissance des règles établies en matière d’étiquette, d’honneurs, de préséances dans les cérémonies officielles et chargé de les appliquer mais aussi des règles dans les palais, les casernes, le trésor public concernant les soldats, la garde ou l’ensemble des citoyens.

 

N’oublions pas que l’état musulman n’était plus comme à l’époque du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) et ne s’arrêtait pas à la Péninsule Arabique (hijaz) mais qu’il s’étendait de l’est à l’ouest, en Chine, en Inde, en Asie Mineure et jusqu’aux confins de l’Afrique et de l’Andalousie.

 

Puis après le Katib (secrétaire), venait le juge qui dépendait tant du calife que du Katib. Le juge devait avoir une vaste connaissance en matière de religion mais aussi de science et devait être totalement indépendant.

Puis après le Qadi (juge) venait le chef de la police (sahib shorta) ou le ministre de la police qui était vitale dans la protection du calife mais aussi de la sécurité et des biens des gens.

Ensuite venait le ministère de la poste et des registres qui avait aussi une grande importance dans la structure de l’état sur lequel reposait la distribution du courrier et son acheminement.

Grace à ce ministère, l’information était transmise dans tout l’empire musulman. Par lui, le calife envoyait ses lettres et en recevaient mais aussi tous les Musulmans pouvait disposer de ce service. Le premier à avoir créé ce poste dans l’état islamique fut le premier calife omeyyade, Mou’awiyah Ibn Abi Soufyan (qu’Allah soit satisfait d’eux).

Sous le règne de ‘Abdel Malik Ibn Marwan, alors qu’il y avait partout des révoltes, il prit un essor considérable car les gens eurent grandement besoin de ce service pour être informé sur les situations de leurs familles.

 

Parmi les autres départements (diwan) d’importance vitale dans la structure de l’état omeyyade, il y avait celui de l’armée qui était le pilier de l’état islamique. Le principal but de l’armée est le combat dans la voie d’Allah (jihad fis-sabilillah) et la vaste superficie de l’empire islamique sous le règne des Omeyyades et de ceux qui les suivront, nous prouvera que ces armées étaient dument préoccupées par ce devoir. Le Jihad fis-Sabilillah n’est pas limité au seul combat comme on pourrait le croire mais il concerne tout ce qui touche à la défense des Musulmans et de leurs terres de près ou de loin comme par exemple, la surveillance des frontières, l’espionnage, l’acheminement des armes, leurs achats et fabrication, l’entrainement, les finances, la levées des armées, l’information, la technologie, l’entretien etc.

 

Le petit état islamique de départ est devenu un empire grâce aux conquêtes entreprises par les Compagnons du Messager d’Allah (Saluts et bénédictions d’Allah sur lui) et les Musulmans pour faire valoir, élever et transmettre la Parole du Très Haut aux gens pour leur donner la possibilité de connaître et d’adorer le Seigneur et d’être admis eux aussi au paradis.

Comme nous l’avons vu précédemment, les enfants et les frères des califes commandaient les troupes qui n’avaient d’autres buts que la victoire ou le martyr. Les armées étaient composées pour la plupart d’entre elles de tribus arabes et par la suite beaucoup de convertis vinrent grossir leurs rangs et poursuivre leur but. Mais la base des troupes resta toujours essentiellement composée de tribus arabes.

 

Le ministère de l’armée comprenait le département de la défense et le registre des combattants dont la principale tâche était de procéder à leurs paies et aussi de pourvoir à tous leurs besoins, inhérents à leurs missions, et à ceux de leur famille.

Les soldats pouvaient avoir une vie familiale mais lorsqu’ils étaient ordonnés de rejoindre leurs casernes, ils devaient le faire sans attendre. Chaque caserne avait un commandant qui connaissait tous ses soldats et ou les trouver et malheur à celui qui s’attardaient quand venait l’heure de la sortie pour le combat !

Pour clore ce petit chapitre sur la structure de l’état nous devons parler du ministère des finances sous l’état Omeyyade.

 

Le ministère des finances était divisé en plusieurs départements dont l’un relatif aux produits agricoles. Des gens compétents et connaisseurs de l’agriculture occupaient les postes et définissaient, chaque année, les revenus payables à l’état en fonction des quantités plantés.

Puis, il y avait aussi le département chargé de la Zakat[5] sur les différents cheptels chargés de collecter cette aumône légale chaque année.

Quant à l’aumône sur les biens, l’or et l’argent, les Musulmans étaient chargés de la donner à ceux qui étaient en mesure d’en bénéficier parmi les gens de leur connaissance et de leur entourage immédiat.

Il y avait aussi le département de la Jizyah ou tribut de guerre payable par les gens conquit en échange de leur protection par les Musulmans. Une fois par an, les gens de la Dhimmah (sous contrat) devaient payer ce tribut.

A l’époque du Farouk ‘Omar Ibn al-Khattab (qu’Allah soit satisfait de lui), il était prélevé quarante-huit dinars des gens de la Dhimmah riches, vingt-quatre dinars des gens aisés et douze dinars des pauvres.

 

Il y avait aussi les départements :

- Relatif aux gens qui mouraient et qui ne laissaient derrière eux personne et dont les biens revenaient au trésor public.

- Le département chargé de la paie, due à l’apparition de chaque nouvelle lune.

- Le registre des fonctionnaires de l’état ainsi que de la frappe de la monnaie.

- Le département chargé de la bonne distribution de l’argent car si l’argent était mal géré et que les fonctionnaires étaient corrompus, ils pouvaient s’ensuivre le désordre dans la gestion et qu’une partie de l’argent soit détournée.

 

Ces informations n’entrent pas dans le cadre de l’Histoire mais nous vous les avons données pour vous montrer que l’état islamique était parfaitement organisé et que tout était scrupuleusement consigné sur des registres par des scribes dont voici une liste.

 

 

Les scribes depuis le début de l’Islam

 

 

Hisham Ibn al-Kalbi et d’autres ont rapporté que le premier Arabe qui écrivit[6] (katib) en arabe fut Harb Ibn Oumayyah Ibn ‘Abd ash-Shams.

 

Abou Moussa al-Ash’ari a dit : « Le premier qui dit « Ceci dit » (amma ba’d), fut le Prophète Daoud (paix sur lui). Al-Haytham Ibn ‘Adi a dit : « Le premier qui a dit « Ceci dit » fut Qouss Ibn Sa’idah al- ‘Iyadi ».

 

 

Les scribes du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) furent : ‘Ali Ibn Abi Talib et ‘Uthman Ibn ‘Affan (qu’Allah soit satisfait d’eux) qui écrivaient la révélation. S’ils étaient absents, Oubay Ibn Ka’b et Zayd Ibn Thabit (qu’Allah soit satisfait d’eux) l’écrivaient. Khalid Ibn Sa’id Ibn al-‘As et Mou’awiyah Ibn Abi Soufyan (qu’Allah soit satisfait d’eux) écrivait en sa présence ce qui concernaient ses affaires. ‘Abdallah Ibn al-Arqam Ibn ‘Abd Yaghouth et al- ‘Ala' Ibn Ouqbah (qu’Allah soit satisfait d’eux) écrivaient pour les gens leurs affaires. ‘Abdallah Ibn al-Arqam écrivit souvent aux rois sur les recommandations du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui).

 

 

‘Uthman, Zayd Ibn Thabit, ‘Abdallah Ibn al-Arqam, ‘Abdallah Ibn Khalaf al-Khouza’i, et Hanzalah Ibn ar-Rabi’ furent les scribes d’Abou Bakr (qu’Allah soit satisfait d’eux).

 

 

Zayd Ibn Thabit et ‘Abdallah Ibn al-Arqam furent aussi les scribes de ‘Omar Ibn al-Khattab. ‘Abdallah Ibn Khalaf al-Khouza’i, le père de Talha at-Talhat, fut responsable du Diwan[7] de Basra. Abou Jabirah Ibn ad-Dahhak al-Ansari était le secrétaire de ‘Omar dans la charge du Diwan de Koufa. ‘Omar Ibn al-Khattab (qu’Allah soit satisfait de lui) dit à ses secrétaires et gouverneurs: « Consignez les affaires sans délai et n’ajournez pas la tâche d’aujourd’hui à demain ; car si vous le faites, vous serez submergés par votre travail et vous oublierez lequel vous deviez consigner en premier ». Il fut le premier à établir les registres du Diwan parmi les Arabes dans l’Islam.

 

 

Marwan Ibn al-Hakam fut le secrétaire de ‘Uthman Ibn al-‘Affan (qu’Allah soit satisfait de lui). ‘Abdel Malik fut son secrétaire pour le Diwan de Médine, Abou Jabirah al-Ansari le responsable du Diwan de Koufa. Abou Ghatafan Ibn ‘Awf Ibn Sa’d Ibn Dinar, des Banou Douhman Ibn Qays Ibn ‘Aylan, Ahyab et Houmran Ibn Aban ses domestiques furent aussi ses secrétaires.

 

 

Sa’id Ibn Nimran al-Hamdani, qui fut responsable plus tard de la magistrature de Koufa pour Ibn az-Zoubayr et ‘Abdallah Ibn Mas’oud, furent les secrétaires de ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui). Il a été rapporté que ‘Abdallah Ibn Joubayr et ‘Oubaydallah Ibn Abi Rafi’ le furent aussi mais il y a des désaccords au sujet du nom d’Abou Rafi’. Certains ont dit que c’était Ibrahim, d’autres Aslam, d’autres Sinan, et aussi ‘AbderRahmane.

 

 

‘Oubayd Ibn Aws al-Ghassani fut le secrétaire de Mou’awiyah chargé de sa correspondance. Sarjoun Ibn Mansour ar-Roumi, son secrétaire dans la charge du Diwan des impôts (diwan al-kharaj). ‘AbderRahmane Ibn Darraj, un domestique (mawlah) de Mou’awiyah, fut aussi son secrétaire avec ‘Oubaydallah Ibn Nasr Ibn al-Hajjaj Ibn ‘Ala' as-Soulami.

 

 

Ar-Rayyan Ibn Mouslim, Sarjoun et Abou az-Zou’ayzi’ah furent les secrétaires de Mou’awiyah Ibn Yazid.

 

 

Qabissah Ibn Dou’ayb Ibn Halhalah al-Khouza’i, surnommé Abou Ishhaq, fut le secrétaire de ‘Abdel Malik. Abou az-Zou’ayzi’ah, son Mawlah, fut chargé du bureau de la correspondance (diwan ar-rassa’il).

 

 

Al-Qa’qa’ Ibn al-Khalid al- ‘Absi fut secrétaire d’al-Walid. Son secrétaire pour le bureau de l’impôt fut Souleyman Ibn Sa’d al-Khoushani, son Mawlah ash-Shou’ayb al-‘Oumani responsable du département de l’état civil (diwan al-khatam), son Mawlah Janah responsable de la correspondance et son Mawlah Noufay Ibn Dhou’ayb fut le responsable du revenu des propriétés (moustaghallat)[8].

 

 

Souleyman Ibn Nou’aym al-Himym fut le secrétaire de Souleyman Ibn ‘Abdel Malik.

 

 

Le secrétaire de Maslamah Ibn ‘Abdel Malik fut son Mawlah Sami’ al-Leyth Ibn Abi Rouqayyah. Le Mawlah d’Oumm al-Hakam Bint Abi Soufyan, fut responsable du département de la correspondance, Souleyman Ibn Sa’d al-Khoushani responsable du bureau de l’impôt, Nou’aym Ibn Salamah, un Mawlah des Yéménites de Palestine, responsable du département de bureau de l’état civil. D’autres ont dit que Raja’ Ibn Haywah fut responsable du sceau.

 

 

Al-Moughirah Ibn Abi Farwah fut le secrétaire de Yazid Ibn al-Mouhallab.

 

 

Al-Leyth Ibn Abi Rouqayyah, le Mawlah d’Oumm al-Hakam Bint Abi Soufyan, Raja’ Ibn Haywah et Isma’il Ibn Abi Hakim, le Mawlah d’az-Zoubayr furent les secrétaires de ‘Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz. Souleyman Ibn Sa’d al-Khoushani le remplaçant de Salih Ibn Joubayr al-Ghassani, d’autres ont dit al-Ghoudani, fut chargé des impôts. ‘Adi Ibn as-Sabah Ibn al-Mouthannah fut aussi un de ses principaux secrétaires.

 

 

Avant que Yazid Ibn ‘Abdel Malik ne devienne calife, son secrétaire fut Yazid Ibn ‘Abdallah puis après ce fut Oussama Ibn Zayd as-Salihi.

 

 

Sa’id Ibn al-Walid Ibn ‘Amr Ibn Jabalah al-Kalbi surnommé Al Abrash et aussi Abou Moujashi, fut le secrétaire d’Hisham. Nasr Ibn Sayyar fut son responsable des impôts pour le Khorasan et Shou’ayb Ibn Dinar pour Ar-Rassafah.

 

 

Boukayr Ibn ash-Shammakh fut le secrétaire d’al-Walid Ibn Yazid. Salim, le Mawlah de Sa’id Ibn ‘Abdel Malik, responsable du département de la correspondance. ‘Abdallah Ibn Abi ‘Amr ou ‘Abdel A’la' Ibn Abi ‘Amr le fut aussi tandis que ‘Amr Ibn ‘Outbah fut responsable de la résidence du califat.

 

 

‘Abdallah Ibn Nou’aym fut le secrétaire de Yazid Ibn al-Walid surnommé « le Réducteur (an-Naqis) ». ‘Amr Ibn al-Harith, un Mawlah du Banou Joumah, fut responsable de l’état civil, Thabit Ibn Souleyman Ibn Sa’d al-Khoushani et d‘autres ont dit ar-Rabi’ Ibn ‘Ar’arah al-Khoushani, responsable de la correspondance et an-Nadr Ibn ‘Amr, un Yéménite, fut responsable des impôts et il avait son propre sceau.

 

 

Le secrétaire du Diwan en Palestine pour Ibrahim Ibn al-Walid fut Ibn Abi Joum’ah.

 

 

Les secrétaires de Marwan Ibn Muhammad furent : ‘Abdel Hamid Ibn Yahya, le Mawlah d’al-‘Ala' Ibn Wahb al-‘Amiri, Mous’ab Ibn ar-Rabi’ al-Khath’ami, Makhlad Ibn Muhammad Ibn al-Harith surnommé Abou Hashim, Mous’ab Ibn ar-Rabi’ al-Khath’ami surnommé Abou Moussa et Ziyad Ibn Abi al-Ward. ‘Uthman Ibn Qays, le Mawlah de Khalid al-Qasri, fut responsable de la correspondance. ‘Abdel Hamid Ibn Yahya fut réputé pour éloquence distinguée.

 

 

Le secrétaire d’Abou al-‘Abbas l’Abbasside fut Khalid Ibn Barmak. Salih Ibn al-Haytham, un Mawlah de Bint Raytah Abi al-‘Abbas, fut responsable de la correspondance.

 

 

Le secrétaire d’Abou Ja’far al-Mansour fut ‘Abdel Malik Ibn Houmayd, le Mawlah de Hatim Ibn an-Nou’man al-Bahili al-Khorassani. Hashim Ibn Sa’id al-Jou’fi et Abdel A’la' Ibn Abi Talha des Banou Tamim furent ses secrétaires dans Wassit. Il a aussi été rapporté que Souleyman Ibn Makhlad fut aussi le secrétaire d’Abou Ja’far avec ar-Rabi’ et ‘Oumarah Ibn Hamzah qui était parmi les hommes les plus distingués.

 

 

Le secrétaire d’al-Mahdi fut Abou ‘Oubaydallah. Aban Ibn Sadaqah fut chargé de la correspondance et Muhammad Ibn Hamid responsable du Diwan militaire (diwan al-jound). Ya’qoub Ibn Daoud fut responsable de ses affaires et son ministre (wazir) qui fut remplacé plus tard par Fayd Ibn Abi Salih qui était un homme généreux.

 

 

Les secrétaires de Moussa al-Hadi furent ‘Oubaydallah Ibn Ziyad Ibn Abi Layla et Muhammad Ibn Hamid.

 

Yahya Ibn Khalid Ibn Barmak fut le ministre d’al-Hadi et son fils, Ja’far Ibn Yahya Ibn Khalid fut le ministre d’ar-Rashid.

 

 

La mort de Qoutaybah Ibn Mouslim

 

Lorsque Souleyman Ibn ‘Abdel Malik devint calife, il désista ‘Uthman Ibn Hayyan al-Mourri le gouverneur oppresseur de Médine et le remplaça par Abi Bakr Ibn Muhammad Ibn ‘Amr Ibn Hazm al-Khazraji al-Ansari.

Il désista Yazid Ibn Abi Mouslim le gouverneur d’Iraq et le remplaça par Yazid Ibn al-Mouhallab avec qui il envoya Salih Ibn ‘AbderRahmane le serviteur des Banou Tamim qu’il chargea de la gestion des revenus (kharaj) et à qui il ordonna de torturer et de tuer la famille d’Abou ‘Aqil, un groupe de gens de la famille d’al-Hajjaj Ibn Youssouf ath-Thaqafi.

 

Qoutaybah Ibn Mouslim sut que Souleyman Ibn ‘Abdel Malik n’allait pas le laisser en paix du fait qu’il avait donné son accord pour son désistement en faveur du fils d’al-Walid. Alors, comptant sur la force de sa grande armée, il décida de renverser le nouveau calife.

Qoutaybah réunit les gens et leur dit que Souleyman avait désisté ‘Abdel ‘Aziz et lui avait ôté le califat et comme ils avaient porté allégeance à ‘Abdel ‘Aziz Ibn al-Walid, il devait lui porter assistance. Parmi les milliers de soldats sous son commandement pas un seul d’entre eux n’accepta si bien qu’il se fâcha après eux.

Le responsable de ce refus était Waqi’ Ibn Abi Hassan Ibn Abi Soud at-Tamimi que nous avons déjà mentionné lors de la Bataille de Boukhara.

Alors un groupe de gens pénétra dans la tente de Qoutaybah et le tuèrent. Un groupe de personne qui était avec lui essayèrent de le défendre sans succès. Parmi eux se trouvait ses frères ‘AbderRahmane, ‘Abdallah, Salih, ‘Abdel Karim, Houssayn, certains de ses fils et de ses proches. Dirar Ibn Mouslim ne fut pas tué car il fut protégé par ses oncles des Bani Tamim parce que sa mère était Qarrah Bint Dinar Ibn Qa’qa’ Ibn Ma’bad Ibn Zourarah at-Tamimi.

 

Qoutaybah ne fut pas tué subitement par Waqi’ mais à cause d’un différend qui existait déjà entre eux. Un jour Qoutaybah voulut partir pour un raid (ghazw) à partir de sa garnison de Merv, la capitale du Khorasan, dont il laissa en son absence, le commandement ‘AbdAllah Ibn ‘Abdillah Ibn Ahkam. Ahkam qui était Sinan Ibn Soumayy des Bani Minqar Ibn ‘Oubayd Ibn Mouqaris Ibn ‘Amr Ibn Ka’b Ibn Sa’d Ibn Zayd Ibn al-Manat Ibn Tamim.

Bashir Ibn Safwan Ibn ‘Amr Ibn Ahtam qui était le fils de l’oncle de ‘AbdAllah Ibn ‘Abdillah vint voir Qoutaybah et lui dit :

- « Ne la laisse pas à ta place car il se retournera contre toi ». Mais Qoutaybah ne l’écouta point et lui dit :

- « Tu envie le fils de ton oncle ! »

- « Rappelle-toi simplement ce que je t’ai dit et accepte mon excuse s’il le fait ! Ne viens surtout pas me voir s’il le fait pour me faire des remontrances et me charger de ses fautes car je t’aurais mis en garde ».

 

Lorsque Qoutaybah sortit pour le combat dans la voie d’Allah Exalté, ‘AbdAllah Ibn ‘Abdillah écrivit à al-Hajjaj. Dans la lettre, il se plaignit de Qoutaybah et demanda à al-Hajjaj de le nommer à sa place.

Qoutaybah fut informé de cela. Il réunit les Bani Tamim et les informa de ce que faisais ‘AbdAllah.

‘AbdAllah Ibn ‘Abdillah informé à son tour sut alors qu’il ne lui restait d’autre choix que de s’enfuir avant son retour. Il partit à Moukran, puis à ‘Oman, puis à La Mecque, puis à Médine où il vécut déguisé pour ne pas être reconnu.

 

Qoutaybah écrivit à al-Hajjaj pour l’informer que ‘AbdAllah Ibn ‘Abdillah avait vidé le trésor public du Khorasan avant de s’enfuir.

Al-Hajjaj écrivit à al-Walid Ibn ‘Abdel Malik qui envoya à sa recherche des hommes de l’état mais qui furent incapable de le trouver tant il s’appliquait à rester méconnaissable.

Suite à cela, Qoutaybah Ibn Mouslim al-Bahili tua deux enfants de ‘AbdAllah Ibn ‘Abdillah, Bashir Ibn Safwan qui l’avait mis en garde et un de ses enfants, ainsi qu’un groupe de gens qui étaient avec eux.

Puis il écrivit pour demander Waqi’ Ibn Abi Soud et Qourayb Ibn Tahmah al-Moujashi’i at-Tamimi qui passèrent par le marché alors qu’ils se rendaient chez Qoutaybah, ils virent la dépouille de Bashir Ibn Safwan, les mains, les pieds et la tête tranchés, exposée dans le marché.

Lorsqu’il rentra chez Qoutaybah, celui-ci lui dit :

- « O Waqi’, n’as-tu pas vu ce que j’ai fait à Bashir Ibn Safwan ? » Il espérait que Waqi’, et les chefs des Bani Tamim soient pris de crainte pour ne pas lui disputer un jour le pouvoir au Khorasan.

Bashir Ibn Safwan était des Bani Sa’d Ibn Zayd Ibn al-Manat Ibn Tamim et Waqi’ Ibn Hassan était des Bani Ghoudanah Ibn Ya’bour Ibn Handalah Ibn Malik Ibn Zayd Ibn al-Manat Ibn Tamim.

Mais Waqi’ grandement énervé répondit à Qoutaybah :

- « Il y a entre moi et Bashir Ibn Safwan qu’il ne méritait pas d’être châtié autant que je l’ai vu ! »

Qoutaybah Ibn Mouslim, le conquérant renommé faisait aussi partie des tyrans et lorsque Waqi’ Ibn Hassan le quitta, Qoutaybah le suivit du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse.

Qouraym Ibn Abi et Tahmah le suivirent et lui dirent :

- « Ne tourne jamais ton dos à un tyran dont le sabre ruisselle de sang et ne lui parle jamais de cette manière, si bien que j’ai crus qu’il allait ordonner de te tuer ! »

Waqi’ Ibn Abi Soud était un homme courageux et il lui répondit :

- « Il ne vaut rien du tout ! Nous l’avons vu le jour de la bataille de Boukhara ! Ne crains pas qu’il me tue, mais moi, par Allah, je le tuerais ».

 

Qoutaybah Ibn Mouslim désista Waqi’ Ibn Hassan du commandement des Banou Tamim qui était dans son armée au Khorasan et mit à sa place Dirar Ibn Houssayn Ibn Zayd al-Fawaris ad-Dabi.

L’armée de Qoutaybah Ibn Mouslim se chiffrait comme suit :

- Les Banou Tamim, dix-mille combattants.

- Les Azd dix-mille combattants.

- Les gens de ‘Alya de Basra, une alliance entre plusieurs tribus dont les Qoutaysh, Kinan, Bajilah, Afram et l’ensemble des Bani Qays al-‘Ilani, étaient au nombre de neuf-mille combattants.

- Les gens de Koufa sept-mille combattants.

- Les Bani Bakr Ibn Wahil sept-mille combattants.

- Les Bani ‘Abdel Qays quatre-mille combattants.

- Al-Mawali, (les affranchis), au nombre de sept-mille combattants.

Qoutaybah Ibn Mouslim avait une très grande armée. Ces évènements arrivèrent après que Qoutaybah ait décidé de déposer le nouveau calife Souleyman Ibn ‘Abdel Malik.

Et lorsque Waqi’ Ibn Hassan Ibn Abi Soud al-Ghoudami at-Tamim revint dans sa tribu, ils ne firent rien.

 

C’était bien une nouvelle sédition tribale dont nous a mis en garde le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) et dont il a dit : « elle est répugnante (moumtinah) ».

Waqi’ était en rage lorsqu’il vit ce qui était arrivé à Bashir Ibn Safwan et nous ne sommes qu’au premier siècle de l’Hégire.

Lorsque Waqi’ arriva dans sa tribu, il ne se leva ni pour prier le Zouhr, le ‘Asr, le Magrib. Les gens prièrent mais il ne se leva pas ! Lorsqu’ils lui demandèrent ô père de Moutarif :

- « Tu ne pries pas ? »

Il leur répondit :

- « Que feras la prière alors que les Bani Ahtam ont été tué. Personne ne se mettra en colère pour eux ni dans les cieux et ni sur la terre ». Et cette parole est de la mécréance !

Et même s’il était irrité de telle parole ne se disent point. Quant à celui qui volontairement ne prie pas son jugement est clair !

Alors la sédition naquit dans le cœur des gens et ils se décidèrent à tuer Qoutaybah, celui qui tua leurs chefs et lorsqu’il les appela pour renverser Souleyman Ibn ‘Abdel Malik, ils refusèrent de le suivre et profitèrent de l’occasion pour le tuer.

 

 

Après la mort de Qoutaybah Ibn Mouslim al-Bahili, Waqi’ Ibn Hassan Ibn Abi Soud qui avait manqué plusieurs prières et était un idiot (ahmaqan) prit sa place à la tête de l’armée.

On lui ramena un homme qui avait bu du vin et il ordonna de le tuer. On lui fit remarquer que ce n’était pas la peine légale mais qu’il devait être bâtonné un certain nombre de coup mais il dit :

- « Non. Je ne punis pas avec le bâton mais avec le sabre ! » Et, ils le tuèrent bien qu’il n’y a pas d’obéissance dans la désobéissance à Allah.

Lorsque ces nouvelles parvinrent à Souleyman Ibn ‘Abdel Malik, il crut que Waqi’ et ceux qui étaient avec lui s’étaient rebellés contre lui et il ne cessa d’être en paix jusqu’à ce qu’il fut convaincu que Waqi’ lui obéissait toujours.

 

 

En l’an 96 de l’Hégire (715), Souleyman Ibn ‘Abdel Malik désista Khalid Ibn ‘Abdillah al-Qasri et nomma à sa place Talha Ibn Daoud al-Hadrami gouverneur de la Mecque tandis que Yazid Ibn al-Mouhallab commandait l’Iraq.

Waqi’ Ibn Hassan commanda les soldats qui se trouvaient dans le Khorasan dix (ou neuf selon d’autres versions) mois supplémentaires jusqu’en l’an 97 de l’Hégire (716) ou Yazid Ibn al-Mouhallab fut nommé gouverneur du Khorasan.

 

Cette même année, Maslamah Ibn ‘Abdel Malik captura la forteresse byzantine « de la peur » (hisn al-khawf).

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Uploaded on August 20, 2013
Taken on August 20, 2013